Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P1 - A-G.djvu/47

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Castille (1350), et qui fut ensuite disgracié et prit les armes contre son souverain. – Mathias d’Albuquerque, général portugais qui fut envoyé au Brésil en 1628 pour défendre cette colonie contre les Hollandais; à son retour en Portugal, il prit une grande part à la révolution qui plaça sur le trône la maison de Bragance. V. JEAN IV.

ALBURNUS MONS, Monte di Postiglione, mont. de Lucanie, voisine de Paestum.

ALBY, Albiga, ch.-l. du dép. du Tarn, sur le Tarn, à 684 kil. de Paris; 15 493 hab. Archevêché, tribunal de 1re inst., lycée, bibliothèq., musée. Promenade du Vigan, avec une statue de Lapeyrouse. Industrie et commerce (surtout en blé et en vin). Aux environs, papeteries, laminerie, fonderie de boulets, etc. – Jadis ch.-l. des Ruteni provinciales (dans l’Aquitaine 1re), puis du comté d’Alby et enfin de l’Albigeois. Détruite deux fois, par les Sarrasins, en 730, et lors de la croisade contre les Albigeois, en 1215. Il s’y tint en 1255 un concile pour l’entière extirpation de l’hérésie albigeoise. V. ALBIGEOiS.

ALCAÇAR. V. ALCAZAR.

ALCADE, de l'arabe al cadi, le juge, nom que portent en Espagne certains magistrats chargés de rendre la justice dans chaque ville, et dont les attributions tiennent à la fois de la police civile et de la police militaire. Ils portent comme marque de leurs fonctions une longue baguette blanche.

ALCALA, nom d'une douzaine de villes d'Espagne, parmi lesquelles il faut remarquer :

ALCALA DE HÉNARÈS, Complutum, sur le Hénarès, à 23 kil. N. E. de Madrid; 5700 hab. Patrie de Cervantès et de Solis. Université, fondée en 1498 par Ximenès, auj. supprimée; archevêché, cathédrale.

ALCALA LA REAL, à 32 kil. S. O. de Jaen; 7000 hab. Riche abbaye, fondée en 1340. Sébastiani y défit un corps de cavalerie espagnole en 1810.

ALCAMO, v. de Sicile, à 37 kil. E. de Trapani; 16 000 hab. Aux env., ruines de Ségeste.

ALCANIZ, v. d'Espagne, dans l'Aragon (Téruel), à 88 kil. S. E. de Saragosse; 5000 hab. Alun. Prise en 1809 par les Français, mais reprise bientôt après.

ALCANTARA (en arabe le pont), la Norba Cæsarea ou Interamnium des anciens, v. d'Espagne, sur la r. g. du Tage, à 80 kil. N. 0. de Cacérès; 3000 hab. Beau pont en pierres (construit sous Trajan). Laines, draps communs. – Alphonse IX, roi de Castille, prit cette ville sur les Maures en 1214 et en fit le ch.-l. de l'ordre d'Alcantara.

ALCANTARA (ordre d'), ordre religieux et militaire institué en 1214 par Alphonse IX, roi de Castille, en mémoire de la prise d'Alcantara sur les Maures. Les membres de cet ordre sont soumis à la règle de St-Benoît, et portent une croix d'or verte fleurdelysée, avec un poirier sur leur écusson, parce que les premiers chevaliers choisis par Alphonse IX faisaient partie de l’ordre de St-Julien-du-Poirier, institué en 1176 par Fernand Gomez. La grande maîtrise de cet ordre a été réunie à la couronne en 1509, sous Ferdinand et Isabelle. Il avait pour ch.-l. Alcantara.

ALCARAZ, v. d'Espagne (Manche), à 60 kil. S. O. d'Albacète, sur le Guadalimar; 14 000 hab. Pierre I d'Aragon y battit les Maures en 1096. Alphonse VIII, de Castille, leur prit cette ville en 1213.

ALCAZAR, mot arabe qui veut dire Palais. On admire surtout les palais construits par les Maures à Ségovie, à Tolède, à Grenade et à Séville.

ALCAZAR DE SAN-JUAN, v. d'Espagne, prov. de Ciudad-Real, à 70 kil. N. E. de cette v.; 6000 hab. Détruite par les Maures; acquise et relevée au XIIIe siècle par l'ordre de St-Jean-de-Jérusalem.

ALCAZAR DO SAL, Salacia, v. de Portugal (Estramadure), à 48 kil. S. E. de Sétubal; 2600 hab. Immenses salines aux env. Alphonse II, roi de Portugal, y vainquit les Maures en 1217.

ALCAZAR-QUIVIR, c.-à-d. Grand-Palais, v. de l'empire de Maroc (Fez), à 25 kil E. de Larache. On y voyait un beau palais construit par Almanzor, roi de Maroc. Bataille livrée en 1578 aux Maures par le roi de Portugal Sébastien, qui y périt.

ALCÉE, Alcæus, père d'Amphitryon, l'époux d'Alcmène, était fils de Persée et régnait à Tirynthe vers le XIVe siècle av. J.-C. Il fut grand-père d'Hercule, qui prit de lui le nom d’Alcide. – Fils d'Hercule que ce héros eut en Lydie de la reine Omphale, ou, selon d'autres, d'une suivante de la reine, fut la tige de la 2e race des rois de Lydie (les Héraclides), et commença à régner vers 1292 av. J.-C.

ALCÉE, poète lyrique grec, né à Mitylène, dans l'île de Lesbos, florissait vers l'an 604 av. J.-C. et était contemporain de Sapho, pour laquelle il éprouva, dit-on, un amour malheureux. Il se rendit redoutable par ses vers satiriques et s'attira le courroux du tyran de Mitylène, Pittacus, qui l'exila. Il se rangea dès lors parmi les ennemis de sa patrie, et s'arma contre elle; mais il abandonna lâchement ses armes dans le combat et prit la fuite; Après un long exil, pendant lequel il voyagea et visita l'Égypte, il fut compris dans une amnistie, et revint mourir à Mitylène. Alcée composa, outre ses invectives contre les tyrans, des hymnes, des odes, des chansons, des épigrammes. Les meilleurs juges, Horace, Quintilien, font l'éloge de ses poésies, qui se distinguaient par la vigueur et l'originalité de la poésie, ainsi que par un ton vif et passionné. Il inventa le mètre qui fut appelé de son nom, vers alcaïque. Il ne nous reste de lui que quelques fragments épars dans Athénée et dans Suidas, recueillis par H. Étienne à la suite de son Pindare, et publiés à part, en 1810, à Halle, par Th. Fr. Stange, et, en 1827, à Leipsick, par A. Matthiæ. Ils ont été trad. en fr. par Coupé, dans ses Soirées littéraires, et par Falconet, dans les Petits poëtes grecs du Panthéon littéraire.

ALCESTE, fille de Pélias, et femme d'Admète, roi de Thessalie. Ce prince étant tombé malade, Alceste consulta l'oracle, et le dieu répondit qu'il mourrait si quelqu'un ne se dévouait à la mort à sa place. Alceste se dévoua; mais Hercule, pour reconnaître l'hospitalité qu'il avait reçue d'Admète, entreprit de la sauver : il descendit aux enfers, d'où il l'arracha malgré Pluton, et la rendit à son époux. Le dévouement d’Alceste fait le sujet d'une des plus belles tragédies d'Euripide. Quinault et Lagrange-Chancel ont aussi traité ce sujet.

ALCIAT (André), célèbre jurisconsulte italien, né près de Milan en 1492, mort en 1550, fut nommé professeur de droit à Avignon en 1521, et retourna après quelques années à Milan. Son talent et ses innovations l'exposèrent à la jalousie et aux persécutions des autres professeurs. Pour se soustraire à leurs attaques, il se réfugia en France, où François I lui confia la chaire de Bourges; mais, sur les instances du duc de Milan, François Sforce, il retourna se fixer en Italie. Il y professa successivement à Pavie, à Bologne et à Ferrare. Alciat fut un des premiers jurisconsultes qui unirent l'étude de l'histoire à celle des lois, afin d'éclaircir l'une par l'autre. Ses ouvrages ont été imprimés à Lyon, 1560 5 vol. in-fol.; à Bâle, 1571, 6 vol. in-fol.; à Strasbourg, 1616, 4 vol. in-fol., etc. Ils se composent principalement de traités de jurisprudence; mais on y trouve aussi des travaux de critique et de philosophie estimés, et, des ouvrages purement littéraires : on y remarque surtout ses Emblèmes, Emblematum libellus, recueil de petites pièces de vers latins sur des sujets moraux, souvent imprimé à part, et trad. en vers français par J. Lefebvre (1536); par Aneau (Lyon, 1549), et par Claude Mignaut (1584).

ALCIBIADE, célèbre général et homme d'État athénien, né l'an 450 av. J.-C., était fils de Clinias et neveu de Périclès. Il conçut de bonne heure le projet de succéder à son oncle dans le gouvernement de la république, et, pour satisfaire son ambition, entraîna ses concitoyens dans des entreprises téméraires. Pendant la guerre du Péloponèse, il conseilla aux Athéniens de conquérir la Sicile, et fut chargé,