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et Hercule, distingués comme lui par leur bravoure, ce qui les avait fait surnommer les Trois Horaces. Napoléon donna pour armes à la famille Trois bras.

CORBULON, Cn. Domitius Corbulo, général romain sous Claude et Néron, fit avec succès la guerre aux Parthes qui avaient envahi l’Arménie, leur prit Artaxate, et força Tiridate, qu’ils avaient placé sur le trône d’Arménie, à déposer la couronne pour la recevoir des mains de l’empereur. Il revenait triomphant, lorsque Néron, jaloux de ses succès, donna l’ordre de le mettre à mort. Il se perça lui-même de son épée, à Corinthe, l’an 67 de J.-C.

CORCIEUX, ch.-l. de cant. (Vosges), à 13 kil. S. de St-Dié ; 1100 hab.

CORCYRE, Corcyra, auj. Corfou, île de la mer Ionienne, vis-à-vis des côtes d’Épire, fut nommée d’abord Drépane et Phéacie. Elle avait au temps de la guerre de Troie des rois particuliers (V. ALCINOUS). Vers 700 av. J.-C., les Corinthiens y établirent une colonie. Il y eut entre la colonie et la métropole des guerres fréquentes ; une de ces querelles (pour la possession d’Épidamme) fut l’occasion de la guerre du Péloponèse (434-431). Corcyre déclina depuis cette époque : elle passa successivement sous la domination d’Agathocle, de Pyrrhus, des rois de Macédoine, des Romains, de l’empire grec, auquel elle fut enlevée par les Normands. V. CORFOU.

CORCYRE-LA-NOIRE, Corcyra nigra, auj. Curzola.

CORDAY (Charlotte), née près d’Argentan (Orne), en 1768, de la famille noble des Corday d’Armans. Révoltée par les crimes des meneurs de la Révolution, elle vint à Paris en 1793, avec le hardi projet de frapper Marat, le plus sanguinaire de tous, en faisant le sacrifice de sa propre vie. Elle se présenta chez lui sous prétexte d’avoir d’importantes révélations à lui faire, et le poignarda tandis qu’il était dans le bain. Arrêtée aussitôt et condamnée à mort, elle monta avec le plus grand courage sur l’échafaud, le 17 juillet 1793. Cet événement a fourni le sujet d’une belle tragédie à Ponsard (1850). M. L. Dubois a publié Charlotte Corday, 1838.

CORDELIERS, religieux de l’ordre des Frères Mineurs de St-François, portaient un vêtement large de gros drap gris, avec une ceinture de corde : d’où leur nom. Ils furent institués par S. François d’Assise vers 1223. C’était un des ordres mendiants : ils ne devaient rien posséder ni en propre ni en commun et ne vivre que d’aumônes. Ayant obtenu le droit d’enseigner, ils se distinguèrent dans la philosophie et la théologie, rivalisèrent avec les Dominicains, et défendirent chaudement contre eux les opinions de Duns Scot, un des ornements de leur ordre.

CORDELIERS (club des), société populaire, rivale de celle des Jacobins, formée en 1790, se tenait au couvent des Cordeliers (place de l’École-de-Médecine), au centre du quartier nommé alors district des Cordeliers. Cette société avait pour chefs Danton, Marat, Camille Desmoulins, Hébert, Chaumette ; elle surpassa en exaltation le club des Jacobins, et fut la première à demander l’abolition de la royauté et l’institution de la république. Ses principaux meneurs montèrent sur l’échafaud aux 24 mars et 5 avril 1794, et ce qu’il en restait se fondit avec les Jacobins.

CORDEMOY (GÉRAUD de), de l’Académie française, né à Paris vers 1620, mort en 1684, fut placé par Bossuet, en qualité de lecteur, auprès du Dauphin, fils de Louis XIV. Imbu des principes de Descartes, il a écrit sur le Discernement du corps et de l’âme, 1666, et sur l’Âme des bêtes, 1668. On a aussi de lui une Histoire de France depuis les Gaulois jusqu’en 987, publiée de 1687 à 1689, ouvrage fait sur les sources originales, mais sec et fatigant, et divers traités qui ont été réunis en 1704 sous le titre d’Œuvres de Cordemoy.

CORDES, ch.-l. de cant. (Tarn), à 26 kil. N. de Gaillac ; 2668 hab. Fabriques de toiles :

CORDILLÈRES, en espagnol, cordillera, se dit de toute chaîne de montagnes ; l’usage applique spécialement ce nom à la cordillère des Andes. V. ANDES.

CORDOUAN (tour de), phare élevé à l’emb. de la Gironde, sur un rocher isolé. Hauteur, y compris la lanterne, 45m. Bâti par Henri III (1584).

CORDOUE, Corduba, auj. Cordova, grande v. d’Espagne, dans l’anc. Andalousie, ch.-l. de l’intendance de Cordoue, sur la r. dr. du Guadalquivir, à 295 kil. S. O. de Madrid ; 60 000 hab. Évêché. La ville, bâtie en amphithéâtre sur une pente de la Sierra-Morena, est malpropre et mal bâtie ; elle est ceinte de murs flanqués de grosses tours. On y remarque la cathédrale, magnifique monument de l’architecture moresque, construit au VIIIe siècle par Abdérame I ; la Plaza-Mayor, un pont de 16 arches, un beau haras royal. Industrie célèbre jadis, mais bien déchue : passementerie, orfèvrerie, cordonnerie, cuirs maroquinés dits Cordouans (c’est Cordoue qui a donné son nom à cette branche d’industrie). - Cordoue fut fondée ou agrandie par les Romains 152 ans av. J.-C. Les Goths s’en emparèrent en 572, et les Maures au VIIe siècle. En 756 Abdérame I, vice-roi des califes d’Orient en Espagne, s’étant déclaré indépendant, prit le titre de calife, et fit de Cordoue sa capitale. Sous ce prince et ses successeurs (V. leur série à l’article CALIFE), Cordoue parvint au plus haut degré de splendeur, tant par ses richesses et ses monuments, que par l’éclat de ses écoles et la réputation de ses savants. Lorsque le califat de Cordoue se démembra en une foule de petits États (1031), Cordoue devint la capit. du roy. musulman de Tolède-et-Cordoue. Elle fut prise en 1236 par Ferdinand III, roi de Castille et de Léon, qui la réunit à ses États. La plupart des monuments de Cordoue ont été détruits ou endommagés, surtout par le tremblement de terre de 1589. Cette ville a vu naître les deux Sénèque et Lucain sous les Romains ; Averrhoës du temps des Arabes ; et dans les temps modernes, les poëtes Louis de Gongora et Jean de Mena, les peintres Cespèdes et Zambrano. Gonsalve de Cordoue naquit auprès, à Montilla. — L’intend., entre celle de Jaën et de Grenade à l’E., de Séville à l’O. et au S., de l’Estramadure à l’O., et de la Manche au N., a 170 kil. sur 120, et 350 000 hab.

CORDOUE (maison de), illustre famille espagnole, a pour chef Dominique Munoz-dos-Hermanas qui enleva aux Maures la ville de Cordoue à la fin du XIIe siècle ; il reçut en récompense le nom de cette ville, et le transmit à ses descendants. Cette famille s’allia aux plus nobles maisons de l’Espagne ; elle donna le jour au célèbre Gonzalve de Cordoue.

CORDOVA, v. du Rio-de-la-Plata, ch.-l. de l’État de Cordova, par 84° long. O., 31° 20' lat. S. ; 25 000 h. Évêché, université. Cette ville fut fondée en 1573. — L’état, situé entre ceux de Tucuman au N., Entre-Rios-et-Corrientes à l’E., Buenos-Ayres au S., Mendoza à l’O., a 1000 kil. sur 480 et compte 150 000 h., sans y comprendre env. 200 000 Indiens indépendants. Climat doux ; sol fertile, surtout en fruits et en grains ; lacs salins.

CORDOVA, v. du Mexique, au S. O. de Vera-Cruz ; 6000 hab. Grand commerce de tabac ; moulins à sucre. Fondée en 1618 par Fernandez de Cordova.

CORDUBA, v. d’Hispanie, auj. Cordoue.

CORDUS (A. Cremutius), sénateur romain qui vivait sous Auguste et Tibère, avait écrit l’Histoire des guerres civiles de Rome. Séjan l’accusa devant le sénat du crime de lèse-majesté pour avoir loué dans cet ouvrage Brutus et Cassius et avoir appelé Brutus le dernier des Romains. Il prévint le jugement en se donnant la mort.

CORÉ, lévite israélite, s’éleva contre l’autorité de Moïse et d’Aaron, et eut pour complices Dathan, Abiron et One. Au moment où ils s’avançaient tous quatre vers l’autel pour offrir, comme Moïse, l’encens au Seigneur, la terre s’entr’ouvrit et les engloutit.

CORÉE (roy. de), partie de l’empire chinois, au N.