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fut relâché bientôt après. Il se retira en Chypre, où il mourut vers 390. Selon d'autres, il aurait été tué dans sa prison par Téribaze dès 393. Conon eut pour fils Timothée. Corn. Nepos a écrit sa Vie.

CONON, géomètre et astronome de Samos, qui vivait à Alexandrie de 300 à 260 av. J.-C., est cité avec honneur par Archimède, Virgile, Catulle, etc. C'est lui, dit-on, qui découvrit la constellation nommée Chevelure-de-Bérénice, et qui lui donna par flatterie le nom de la reine d’Égypte.

CONON, mythographe grec, qui vivait en Cappadoce au Ier s. av. J.-C., avait composé 50 Récits, dont Photius fit un abrégé, publié dans les Mythographi de Wattermann, Leipsick, 1843.

CONQUERUEIL ou CONQUEREUX, bourg de la Loire-Inf. à 4 kil. E. de Guéméné, sur le Don; 900 hab. Geoffroy, comte d'Anjou, y fut battu en 981 par Conan, comte de Rennes, qui lui-même y fut vaincu et tué en 992 par Foulques Nerra.

CONQUES, ch.-l. de cant. (Aude), à 7 kil. N. E. de Carcassonne ; 1600 hab. — Ch.-l. de cant. (Aveyron), à 32 kil. N. O. de Rhodez; 1350 hab. Vins.

CONQUET (LE), v. du Finistère, sur l'Océan, à 19 kil. O. de Brest; 1300 hab. Petit port. Entre cette ville et Brest, s'élève le fort Berthaume.

CONRAD I, duc de Franconie, fut élu roi de Germanie en 912; fit la guerre à Henri, fils d'Othon, duc de Saxe, puis au duc de Bavière, qui refusait de le reconnaître, et mourut en 918, d'une blessure qu'il reçut en combattant les Hongrois. Il désigna pour son successeur Henri, fils de ce même Othon de Saxe qui avait été son ennemi.

CONRAD II, le Salique, fils de Henri, duc de Franconie, fut élu roi de Germanie en 1024, après la mort de Henri II, eut une longue guerre à soutenir contre les princes de la maison de Saxe, pacifia la Bohême, la Hongrie et la Pologne, acquit le roy. d'Arles en vertu de la donation de Rodolphe III, fit en 1026 une expédition heureuse en Italie, se fit couronner empereur à Rome en 1027, défit en 1037 Eudes, comte de Champagne, et mourut à Utrecht en 1039. Il avait rendu en 1037 une célèbre constitution qui établissait l'hérédité des anciens fiefs.

CONRAD III, empereur d'Allemagne, fils de Frédéric, duc de Souabe, et d'Agnès, sœur de l'emp. Henri V, né en 1093, disputa, mais sans succès, la couronne à Lothaire II (1127), fut élu après la mort de ce prince, en 1138, eut pour compétiteur Henri le Superbe, duc de Saxe et de Bavière, soutint contre lui une longue guerre, le dépouilla de tous ses biens, et resta maître du trône après la victoire de Weinsberg (1140) : c'est de cette guerre que datent les partis des Guelfes et des Gibelins. En 1147, il partit pour la Terre-Sainte avec Louis VII : il assiégea vainement Damas, et revint dès 1149 en Allemagne sans avoir obtenu aucun résultat. Il mourut en 1152.

CONRAD IV, élu empereur en 1250, était duc de Souabe et fils de l'emp. Frédéric II. Le pape Innocent IV combattit son élection, lui opposa Guillaume de Hollande, et fit prêcher une croisade contre lui. Conrad passa en Italie pour se faire reconnaître roi des Deux-Siciles : il prit Naples, Capoue, Aquino; mais il mourut au milieu de ses conquêtes, 1254. On accusa son frère naturel Mainfroi, qui convoitait sa succession, de l'avoir empoisonné. Cet empereur fut père de l'infortuné Conradin..

CONRAD V, ou CONRADIN. V. CONRADIN.

CONRAD, roi d'Arles ou de la Bourgogne Transjurane (937-993), fils de Rodolphe II, fit le bonheur de ses peuples et fut surnommé le Pacifique. Les Sarrasins et les Hongrois ayant envahi ses États à la fois, il les fit battre les uns contre les autres; puis, se jetant sur eux pendant le combat, il les extermina. C'est la seule guerre qu'il eut a soutenir.

CONRAD, dit le Marquis de Tyr, fils de Guillaume IV, marquis de Montferrat, prit la croix en 1186, s'arrêta quelque temps à Constantinople, où il défendit Isaac l'Ange contre ses sujets révoltés; puis alla au secours de Tyr, qu'assiégeait Saladin; força les Sarrasins à lever le siége, et fut proclamé souverain de Tyr. Il comptait, avec l'appui de Richard Cœur de Lion, se faire nommer roi de Jérusalem, lorsqu'il fut tué par deux émissaires du Vieux de la Montagne (1192).

CONRAD (S.), évêque de Constance de 934 à 976, était issu de l'illustre maison des Guelfes. Il bâtit 3 églises à Constance, et visita 3 fois les lieux saints. On l'hon. le 26 novembre.

CONRAD DE WURTZBOURG, minnesinger du XIIIe s., séjourna longtemps à Wurtzbourg (d'où son nom), et mourut en 1287 à Fribourg en Brisgau. On a de lui la Guerre de Troie, et quelques autres poëmes estimés. Ils ont été imprimés plusieurs fois, notamment à Leipsick en 1858.

CONRADIN, fils de l'empereur Conrad IV, et dernier rejeton de la famille de Hohenstaufen, né en 1252, perdit son père à 3 ans, et hérita de ses droits aux couronnes de Germanie, de Naples et de Sicile; mais fut dépouillé de ses États par Mainfroi, son tuteur. Ayant voulu, après la mort de Mainfroi, disputer le roy. de Naples à Charles d'Anjou, que le pape en avait investi, il fut vaincu par ce prince à Tagliacozzo, 1268, pris et mis à mort après un simulacre de jugement. Il avait à peine 16 ans.

CONRART (Valentin), né en 1603 à Paris, mort en 1675, conseiller et secrétaire du roi, était ami des lettres et réunissait chez lui, vers 1630, une société de gens d'esprit qui fut le berceau de l'Académie française. Conrart fut nommé dès 1635 secrétaire de cette Compagnie. Il n'a publié aucun écrit notable; ce qui a fait dire à Boileau :

J'imite de Conrart le silence prudent.

Cependant il a laissé des Mss. qui forment une collection curieuse, conservée à la biblioth. de l'Arsenal, et d'où M. de Monmerqué a extrait les Mémoires de Conrart, publ. dans la collect. Petitot, 1826.

CONRING (HERMAN) Coringius, savant universel, né en 1606 à Narden (Ost-Frise), mort en 1681, professa la philosophie naturelle, puis la médecine à Helmstædt, et jouit d'une grande considération auprès du duc de Brunswick et de plusieurs princes, qui le consultèrent souvent et lui donnèrent le titre de conseiller, avec des pensions. Il a écrit sur le droit, la politique, l'histoire, la physique, la médecine et la théologie. Ses principaux ouvrages sont : De origine juris Germanici, 1643; De imperio Germanorum Romano, 1644; De finibus imperii Germanici, 1654; Introductio in universam artem medicam, 1654; De hermetica Ægyptiorum et Paracelsicorum medicina, 1648 et 1669; Thesaurus rerum publicarum totius orbis, etc. Il a en outre laissé une foule de dissertations particulières et de lettres. Ses Œuvres, publiées à Brunswick en 1780, forment 7 vol. in-fol. Plusieurs sont à l’Index à Rome.

CONSALVI (Hercule), homme d'État, né à Rome en 1757, mort en 1824, fut constamment l'ennemi de la Révolution française. Après avoir été auditeur de la Rote, juge au tribunal de la signature, il devint ministre de la guerre sous Pie VI (1789), fut créé cardinal par Pie VII, vint à Paris en 1801 et y signa le fameux concordat. Napoléon le fit éloigner des affaires pendant quelques années et le retint même en France; mais en 1814, il retourna en Italie, et y devint de nouveau ministre. Envoyé au congrès de Vienne, comme nonce du pape (1815), il obtint qu'on restituât au St-Siége les Marches, ainsi que Bénévent et Ponte-Corvo.

CONSARBRUCK, vge de la Prusse rhénane, à 7 k. S. O. de Trêves, presqu'au confluent de la Sarre et de la Moselle, prend son nom de sa position sur la Sarre et d'un ancien pont (brücke) sur cette rivière. Il s'y livra en 1675 une bat. où le duc de Lorraine, Charles III, défit le maréchal de Créqui.

CONSEIL AULIQUE, c.-à-d. conseil de la cour. On appelait ainsi dans l'empire germanique un Con-