Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P1 - A-G.djvu/450

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les États romains, au Portugal et au Brésil, les subdivisions des provinces.

COMAYAGUA ou VALLADOLID, capit. de l'État de Honduras (Amérique centrale), portait autrefois le nom de Nostra-Senora-de-la-Concepcion. Évêché.

COMBEAU-FONTAINE, ch.-l. de cant. (Haute-Saône), à 25 kil. N. O. de Vesoul; 500 hab,

COMBÉFIS (François), savant dominicain, né à Marmande en 1605, mort en 1679, enseigna la philosophie et la théologie à Bordeaux. Il a publié des suppléments à la Bibliothèque des Pères, 1648 et 1672; une collection des prédicateurs, Bibliotheca Patrum concionatoria, 1662, 8 vol. in-fol.; une édition complète de S. Basile, 1679, et les Historiens Byzantins depuis Théophane jusqu'à Nicéphore Phocas, grec-latin (1685), posthume.

COMBES-DOUNOUS (J. J.), né à Montauban en 1758, mort en 1820, fut membre du Conseil des Cinq-Cents, occupa plusieurs places dans la magistrature et cultiva en même temps les lettres. On a de lui : Introduction à la philosophie de Platon, trad. du grec d'Alcinoüs, 1800; Dissertations de Maxime de Tyr, trad. du grec, 1803 ; Histoire des guerres civiles de la république romaine, trad. d'Appien, 1808; Essai historique sur Platon, 1809.

COMBLES, ch.-l. de cant. (Somme), à 12 kil. N. O. de Péronne; 1600 hab.

COMBOURG, ch.-l. de cant. (Ille-et-Vilaine), à 38 kil. S. E. de St-Malo; 4707 hab. Vieux château, où naquit Chateaubriand. Aux env., grand étang et ruines de l'abbaye de St-Méen.

COMBRAILLES (baronie de), pays de la B.-Auvergne, au N. O.; ch.-l., Evaux. Autres places: Lespau, Auzance, Chambon, Sermur, Montaigu. Il est auj. compris dans les dép. de la Creuse et du Puy-de-Dôme.

COMBRONDE, ch.-l. de cant. (Puy-de-Dôme), à 10 kil. N. de Riom; 1800 hab. Anc. baronnie.

CÔME, Comum, v. de Lombardie, ch.-l. de délégation, sur la branche S. O. du lac de Côme, à 40 k. N. O. de Milan; 20 000 hab. Évêché, magnifique cathédrale, toute en marbre, théâtre. Velours, soieries; instruments de physique. Commerce d'expédition pour la Suisse. Les 2 Pline, Paul Jove, Innocent XI, Volta, sont nés à Côme. République gibeline aux xie et xiie siècles; réunie au duché de Milan en 1335. — La délégation, située sur la frontière du canton suisse du Tessin, compte 380 000 hab.

CÔME (lac de), Larius lacus, lac de Lombardie, au pied des Alpes, se partage au S. en 2 bras dits, l'un lac de Come, et l'autre lac de Lecco. Bords charmants, sur lesquels s'élèvent de nombreuses villas; eaux très-poissonneuses, couvertes d'oiseaux aquatiques.

CÔME, nom d'homme. V. COSME.

COMÉNIUS (Jean AMOS), grammairien, né en 1592 à Comna en Moravie (d'où son nom), de la secte des Frères Moraves, s'occupa toute sa vie de perfectionner les méthodes d'instruction. Persécuté pour sa religion et chassé de sa patrie par les guerres qui la désolaient, il fut sans cesse obligé de changer de lieu. Il dirigea avec le plus grand succès des écoles en Moravie, en Bohême, en Pologne, en Transylvanie, et se fit bientôt une telle réputation que d'un bout de l'Europe à l'autre, en Angleterre, en Suède, en Hollande, on l'appelait pour réformer les études. Il finit par se fixer à Amsterdam, et y mourut en 1671. Pendant ses dernières années, il tomba dans l'illuminisme. Coménius est surtout connu par le petit ouvrage intitulé: Janua linguarum reserata ou la Porte des langues (Lesna, 1631) : il y a rassemblé en 1000 phrases tous les mots usuels, de manière à donner à la fois, en un temps très-court, la connaissance des mots et celle des choses. Cet ouvrage eut un succès prodigieux : il a été souvent réimprimé et est traduit dans presque soutes les langues. Coménius a complété cet ouvrage en donnant Orbis sensualium pictus, Nuremberg, 1658, sorte d'encyclopédie où les mots sont accompagnés d'images qui les expliquent; Grammatica janualis; Lexicon januale, recueil où tous les radicaux sont réunis en phrases suivies. Il a en outre écrit sur l'histoire, la religion, la philosophie. Quelques-uns de ses ouvrages sont écrits en langue bohémienne. On a réuni ses traités les plus importants sous le titre d’Opera didactica, Amsterdam, 1657.

COMESTOR (Pierre), c.-à-d. le Mangeur, ainsi appelé parce qu'il avait dévoré un grand nombre de livres, naquit à Troyes au XIIe siècle, fut doyen de l'église de cette ville, dirigea l'école de théologie de Paris pendant cinq ans, puis se retira à l'abbaye de St-Victor, où il mourut en 1178 ou 1185. On a de lui : Historia scholastica super Novum Testamentum, Utrecht, 1473, abrégé des Écritures, avec des gloses tirées des auteurs ecclésiastiques et profanes. Cet ouvrage, longtemps classique, fut trad. en français par Guyart des Moulins, Paris, 1494.

COMICES, assemblée du peuple romain pour l'élection des magistrats, et la confection des lois. On assemblait les comices, tantôt par curies, tantôt par centuries, tantôt par tribus. Dans les premières, on votait par têtes; dans les deux autres, l'on prenait les suffrages à la pluralité des centuries ou des tribus. Les comices par curies ne s'assemblaient guère que pour l'élection du grand curion et des flamines; les tribus rendaient les plébiscites et nommaient les magistrats secondaires; les consuls, censeurs, préteurs, un tiers des tribuns militaires, étaient nommés par les centuries.

COMINES, COMINGES. V. COMMINES, COMMINGES.

COMITAT, nom donné aux divisions civiles et administratives de la Hongrie, dont le gouvernement était confié à un comte.

COMITÉ DE SALUT PUBLIC, Ce comité, le plus célèbre de tous ceux que la Révolution vit se former, fut créé le 6 avril 1793 par un décret de la Convention sur la proposition du parti montagnard, et eut pendant plus d'une année toute l'autorité en France. Il avait sous ses ordres le tribunal révolutionnaire, chargé de poursuivre les suspects; les comités révolutionnaires, établis dans toutes les communes de la France pour recevoir les dénonciations, et le Comité de sûreté générale, chargé de la police. Il se composa de neuf membres, choisis dans le sein de la Convention, et dont les principaux furent Danton, Barrère et Cambon. Le 10 juin 1793 on leur adjoignit St-Just, Jean-Bon-St-André et Couthon. Robespierre et Carnot, Collot-d'Herbois et Billaud-Varennesy entrèrent après eux. Ce comité établit le règne de la Terreur et couvrit la France d'échafauds; après s'être défait des ennemis du gouvernement révolutionnaire, il s'attaqua à ses propres partisans et même à ses propres membres, et l'on vit successivement tomber les têtes d'Hébert, de Chaumette, de Danton, etc. La scission qui s'opéra entre Robespierre, St-Just, Couthon, et les autres membres, l'arrestation et le supplice des trois premiers au 9 thermidor an II (27 juillet 1794) mirent un terme à la tyrannie du comité. La Commune de 1871 décréta le 1er mai l'institution d'un nouveau Comité de salut public.

COMMANDERIE. Dans l'ordre de Malte, on appelait ainsi certains bénéfices attribués aux Commandeurs. Ils ne portaient ce nom que depuis la réforme de l'ordre en 1267; auparavant on les nommait préceptoreries. — Il y avait aussi des commanderies dans les ordres de St-Lazare, de Calatrava, d'Alcantara, de St-Bernard et de St-Antoine.

COMMANDEUR. On nomma d'abord ainsi un chevalier de l'ordre de Malte pourvu d'une commanderie; mais souvent aussi on prenait cette qualité sans titre légal. Les cadets de haute noblesse, les ecclésiastiques agrégés à l'ordre de Malte, les supérieurs des Mathurins et les religieux de la Mercy prenaient le titre de commandeurs. — Grand commandeur, 1re dignité de l'ordre de Malte après celle de grand maître. Il était président du commun trésor et de la chambre des comptes. Il résidait au couvent