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Lyon, 1651, 21 vol. in-fol. L'Église l'honore le 15 novembre. M. Pouchet a écrit son Histoire, Paris, 1852.

ALBERT, antipape. V. PASCAL II.

ALBERT (d') DE LUYNES. V. LUYNES.

ALBERT DURER, peintre, V. DURER.

ALBERT (le prince), ne en 1819, mort en 1861; était fils d'Ernest, duc de Saxe-Cobourg; reçut en Allemagne une éducation distinguée; devint en 1840 l'époux de la reine d'Angleterre Victoria, dont il eut huit enfants; fut naturalisé Anglais, puis nommé feld-maréchal et conseiller privé; se tint éloigné des affaires publiques, et se rendit populaire par son caractère aimable et élevé, et par la protection éclaire qu'il accordait aux lettres et aux beaux-arts.

ALBERTI, une des plus anciennes familles de Florence, sortie comme les Médicis de la classe des négociants, disputa longtemps le pouvoir aux Médicis et aux Albizzi, et se fit remarquer par son zèle pour l'égalité républicaine. Benedetto Alberti en 1378 renversa la faction des Albizzi. Renversé à son tour (1381) par les Albizzi, il mourut en exil. Les Alberti furent rappelés (1435) par les Médicis.

ALBERTI (Léon-Baptiste), architecte de Florence, de la famille des Alberti, 1398-1484, se distingua à la fois dans la peinture, la sculpture, la littérature et les sciences. Il orna de ses monuments Florence, Rome, Mantoue, Rimini, et rédigea sur l'architecture des ouvrages qui lui ont mérité le titre de Vitruve moderne. Il a composé des traités de morale, des poèmes et des fables. Son principal ouvrage, De re ædificatoria, 1485, in-fol., a été traduit en français par Jean Martin, 1553, in-fol.

ALBERTI (Léandre), provincial des Dominicains, né à Bologne en 1479, mort en 1552, a laissé une histoire de son ordre, De viris illustribus ordinis Prædicatorum, 1517; une Histoire de Bologne, en italien, et une Description de l'Italie, 1550.

ALBERTI DE VILLANOVA (François), né à Nice en 1737, mort à Lucques en 1801, est auteur d'un Dictionnaire Italien-Français et Français-Italien, très-estimé, dont il a donné lui-même 4 éditions; la dernière est de 1796, Marseille, 2 vol. in-4. Il a publié en outre Dizionario universale critico enciclopedico della lingua italiana, Lucques, 1797.

ALBERTINE (Ligne), branche cadette de la maison de Wettin, qui règne depuis trois siècles sur la Saxe, tire son nom d'Albert, 2e fils de l'électeur de Saxe Frédéric II , dont il partagea les États avec son frère aîné Ernest. V. ERNESTINE (Ligne).

ALBERT-NYANZA, nom donné par Baker au lac Louta-Nzighé. V. ce nom.

ALBERTVILLE, v. de France (Savoie), ch-l. d'arr., à 60 k. E. N. E. de Chambéry; 4018 hab. Fonderie.

ALBESTROFF, ch.-l. de c. (Meurthe-et-Moselle), à 36 kil. N. E. de Château-Salins; 755 hab.

ALBI et ALBIGA. V. ALBY.

ALBIGEOIS (l'), partie du grand gouvt de Languedoc, à l'O. des Cévennes, entre cette chaîne, le Rouergue, le Quercy, l'Armagnac et le Haut-Languedoc. Alby en était le chef-lieu. Il forme auj. l'arr. d'Alby et partie de celui de Gaillac (Tarn).

ALBIGEOIS (les). On réunit sous ce nom aux XIe et XIIe siècles tous les hérétiques du midi de la France, qui étaient la plupart imbus des erreurs des Manichéens; ils étaient répandus en Languedoc et en Provence, et occupaient principalement les v. d'Alby (d'où ils prirent leur nom), de Béziers, Carcassonne, Toulouse, Montauban, Avignon. Ils étaient soutenus par Raymond, comte de Toulouse, par Roger, vicomte de Béziers, ainsi que par les comtes de Foix et de Béarn. Le pape Alexandre III les excommunia au 3e concile de Latran, 1179; Innocent III prêcha contre eux une croisade, à la tête de laquelle il plaça Pierre de Castelnau, 1204, qui fut massacré en 1208, puis les légats Milon et Arnaud Amalric, enfin Simon de Montfort. Les Croisés s'emparèrent de Béziers en 1209 et y massacrèrent, dit-on, 60 000 h., n'épargnant même pas les catholiques qui se trouvaient dans la ville ; Carcassonne ne tarda pas à tomber aussi entre leurs mains; Albi fut également prise en 1215, et, la même année, le comte de Toulouse fut dépouillé de ses États, qui furent donnés à Simon de Montfort. A la même époque Innocent III créait l'Inquisition pour extirper l'hérésie. En 1219, commença une nouvelle croisade, qui fut commandes par Louis, fils de Philippe-Auguste (Louis VIII) : ce prince s'empara d'Avignon en 1220. La même année, fut signé à Meaux un traité qui mit fin à la guerre. Les Albigeois avaient été presque entièrement exterminés; ce qu'il en resta se confondit avec les Vaudois. - Les Albigeois se donnaient à eux-mêmes le nom de Cathares (purs). Leur hérésie paraît être originaire de l'Orient : introduite d'abord dans les pays slaves (Hongrie et Bohême), elle pénétra vers 1030 en Lombardie; elle y fut promptement étouffée par l'archevêque de Milan, mais déjà elle avait envahi la France méridionale. Le P. Benoist de St-Dominique a donné une Histoire des Albigeois et des Vaudois, Paris, 1691. M. Schmidt a publ. en 1859 : Hist. et Doctrine de la secte des Cathares.

ALBINGAUNUM, v. de Ligurie. V. ALBENGA.

ALBINOVANUS (C. Pedo), poëte latin du siècle d'Auguste, ami d'Ovide. Il reste de lui deux Élégies, la 1re, sur la mort de Drusus, la 2e sur celle de Mécène, et quelques fragments d'un Voyage de Germanicus dans l'Océan septentrional. On les trouve dans les Poetæ latini minores de Wernsdorf.

ALBINTEMELIUM, v. de Ligurie, auj. VINTIMILLE.

ALBINUS (Dec. Clodius Septimius), général romain sous Marc-Aurèle et Commode, commandait en Bretagne lors du meurtre de Pertinax, en 193. Il se fit proclamer empereur en même temps que Septime-Sévère. Les deux rivaux parurent d'abord se concilier et partagèrent l'empire; mais ils se firent bientôt la guerre. Albinus, après quelques avantages, fut défait et pris auprès de Lyon, 197 : Sévère, devant lequel il fut amené, lui fit trancher la tête.

ALBINUS, famille allemande qui a fourni plusieurs médecins distingués. Son vrai nom était Weiss, qui veut dire blanc, et qu'on latinisa par celui d’Albinus. Bernard Albinus, né en 1653, à Dessau, mort en 1721, enseigna la médecine avec distinction à Francfort-sur-l'Oder et à Leyde. On a de lui, entre autres mémoires, De corpuscules in sanguine contentis; De tarentulæ mira vi, etc. – Son fils, Bernard-Sigefroy Albinus, né à Francfort-sur-l'Oder en 1697, mort en 1770, étudia sous Boerhaave et Rau, enseigna pendant 50 ans à Leyde l'anatomie et la chirurgie avec le plus grand succès, fit faire de grands progrès à ces sciences et publia plusieurs traités d'anatomie, remarquables par leur exactitude : De ossibus corporis humani, Lugduni Batav., 1726; Historia musculorum, 1734; De arteriis; De causa coloris Æthiopum, 1737. – Son frère, Christ. Bernard Albinus, 1696-1752, professa à Utrecht, et publia De anatome errores detegente in medicina, Utrecht, 1722 ; Specimen anatomicum intestinorum, etc., Lugd. Bat., 1722.

ALBIOECI, peuple de la Gaule transalpine, faisait partie des Ligures et habitait les environs de Digne. Au temps de César, on les appelait Reii, et ils devaient avoir pour capitale Albiosc, lieu voisin de Riez.

ALBION (du celte alb ou alp, mont.), nom indigène de la Grande-Bretagne, ou plutôt de la côte S. et S. E. de la Grande-Bretagne, s'est conservé longtemps, même après la domination romaine, et est encore d'usage en poésie.

ALBION (NOUVELLE-), nom donné par Drake à la Californie et à toute la côte N. O. de l'Amérique septentr. ou Nouvelle-Californie, etc. Ce nom est auj. restreint à la côte qui s'étend entre les 43 et 48° lat.

ALBIS, fleuve, auj. l'ELBE. V. ELBE.

ALBIUS MONS, chaîne qui unissait les Alpes Carniques à l'Hémus; auj. monts DINARIQUES.

ALBIZZI, famille puissante de Florence qui pen-