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CLARET, ch.-l. de cant. (Hérault), à 28 kil. N. de Montpellier; 800 hab.

CLARISSES, ordre religieux. V. CLAIRE (Ste).

CLARKE (Samuel), théologien anglais, né à Norwich en 1675, mort en 1729, fut douze ans chapelain de l'évêque de Norwich; devint en 1706 chapelain de la reine Anne, et en 1709 recteur de St-James. Il fut lié avec les savants de son temps, particulièrement avec Newton. Clarke est surtout connu par son Traité de l'existence de Dieu et de la religion naturelle et révélée (1704-6), traduit par Ricotier (Amst., 1721, etc.); cet ouvrage se compose de sermons prononcés à St-Paul pour la fondation de Boyle (V. ce nom); l'auteur y combat avec force Spinosa et Hobbes : il veut n'employer que des arguments métaphysiques et des démonstrations à priori. Il publia en 1712 un traité de la Trinité, qui le fit passer pour antitrinitaire et lui attira quelques difficultés. En 1716, il eut avec Dodwell, Collins et Leibnitz des disputes célèbres sur divers points de métaphysique et de religion, défendant en toute occasion les plus saines doctrines, la spiritualité et l'immortalité de l'âme, ainsi que le libre arbitre. On a publié en 1717 sa correspondance avec Leibnitz sur le temps, l'espace, la nécessité et la liberté. Clarke cultiva aussi les sciences et la philologie. On lui doit des traductions latines de la Physique de Rohault (1697), de l’Optique de Newton (1706), et d'excellentes éditions avec commentaires de César (1702), et d’Homère (1729). Ses œuvres ont été réunies en 4 vol. in-fol. Londres, 1742.

CLARKE (Édouard), voyageur anglais, né en 1767, mort en 1821, visita de 1799 à 1802 le Danemark, la Norvége, la Suède, la Laponie, la Finlande, la Russie, la Crimée, la Circassie, l'Asie-Mineure, la Grèce, la Turquie, et publia la relation de ce voyage sous le titre de Travels in various parts of Europe, Londres, 1810-1819, 5 vol. in-4, ouvrage qui obtint un succès mérité, et fut trad. en français. Clarke était professeur de minéralogie à Cambridge; on lui doit de savants écrits sur cette science.

CLARKE (H. Jacq. Guill.), duc de Feltre, maréchal de France et ministre d'État, né en 1765, à Landrecies (Nord), d'une famille originaire d'Irlande, mort en 1818, était en 1793 chef d'état-major de l'armée du Rhin. Il fut à cette époque suspendu comme suspect; mais lors de l'élévation de Napoléon au trône, il rentra en faveur, fut admis dans l'intimité de l'Empereur, et reçut en 1807 le portefeuille de la guerre. Il fit échouer la descente des Anglais à Walcheren, ce qui lui valut le titre de duc de Feltre (1809). Il eut une grande part aux traités de Léoben, de Campo-Formio et de Lunéville. En 1814, il se rallia aux Bourbons, fut appelé par Louis XVIII au ministère de la guerre en 1815, dans les moments les plus difficiles, et eut à instituer les cours prévôtales. Nommé maréchal en 1816, il se retira en 1817. Homme de cabinet plutôt que guerrier, Clarke fut un administrateur habile et intègre, mais sévère.

CLAROS, Zilleh? v. d'Ionie, sur la côte, entre Colophon et Lébédos, était célèbre par un temple et un oracle d'Apollon.

CLARY, ch.-l. de cant. (Nord), à 16 kil. S. E. de Cambrai; 2440 hab. Tissus de coton, gazes.

CLASSICUS, général gaulois. V. CIVILIS et CEREALIS.

CLASTIDIUM, auj. Casteggio, v. de Ligurie, dans la partie N. E. Marcellus, général romain, y tua de sa main Viridomare, chef des Gaulois-Gésates (222 av. J.-C.). Une célèbre mosaïque trouvée à Pompéi représente cet exploit.

CLAUBERG (Jean), Claubergius, savant calviniste, né en 1622 à Solingen en Westphalie, mort en 1665, enseigna la philosophie à Herborn et Duisbourg et adopta les principes de Descartes. On a de lui : Logica vetus et nova. Amst., 1691, ouvrage estimé que l'auteur de la Logique de Port-Royal a mis à contribution, et une Défense de Descartes, en lat., 1652.

CLAUDE, Tib. Claudius Nero Drusus, surn. Germanicus et Britannicus, 4e empereur romain, fils de Drusus, le frère de Tibère, né à Lugdunum (Lyon) 10 ans av. J.-C., fut proclamé par les soldats après le meurtre de Caligula, son neveu, au moment où il se cachait dans la crainte d'être massacré (41 de J.-C.). Son règne commença sous d'heureux auspices; d'assez grands succès furent obtenus à l'extérieur : la Thrace fut réduite en prov. romaine, et l'empereur reçut le titre de Britannicus pour avoir soumis une partie de la Bretagne méridionale; mais il se laissa bientôt gouverner par sa femme Messaline et par ses affranchis, Polybe, Narcisse et Pallas, qui commirent sous son nom toutes sortes de crimes et de déprédations. Après avoir longtemps toléré les débauches de Messaline, il la fit mettre a mort (48). Peu après il épousa Agrippine, sa nièce, qui prit sur lui un empire encore plus grand : elle lui fit adopter Néron, qu'elle avait eu de son premier mari, Domitius Ænobarbus, et le détermina à désigner ce jeune prince pour son successeur au préjudice de Britannicus, son propre fils. Claude mourut l'an de J.-C. 54; on croit qu'il fut empoisonné par Agrippine. Sous son règne la Bretagne fut conquise en partie. Ce prince était d'un caractère extrêmement faible et dans un état voisin de l'imbécillité. Il avait cependant composé dans sa jeunesse des Histoires des Étrusques et des Carthaginois, qui n'étaient pas sans valeur

CLAUDE II, Marc. Aurelius Claudius, surnommé le Gothique, à cause de ses victoires sur les Goths, né vers 215 en Dalmatie, fut proclamé empereur par l'armée, à la mort de Gallien, l'an 268; défit le rebelle Aureolus, abolit plusieurs impôts, rendit aux particuliers les biens que leur avait ravis son prédécesseur, et vainquit les Goths en 269, à Nissa (en Servie). Il fut enlevé par la peste à Sirmium en Pannonie après un règne de 2 ans. Ce prince avait été ajuste titre nommé le Second Trajan, tant à cause de sa valeur que de sa justice et de sa bonté.

CLAUDE (S.), évêque de Besançon au VIIe s., d'une des plus anc. familles de Bourgogne, se distingua par ses vertus et son amour pour les lettres, fut élevé à l'épiscopat en 685, mais se démit dès 692 de son évêché pour s'enfermer au monastère de Condat (auj. St-Claude). On l'hon. le 6 juin. Sa Vie a été écrite par Chifflet et par Boquet, 1609.

CLAUDE DE FRANCE, fille de Louis XII, roi de France, et d'Anne de Bretagne, née en 1499, à Romorantin, morte en 1524, fut fiancée en 1506 au Dauphin François de Valois (depuis François I), quoiqu'elle eût déjà été fiancée à Charles d'Autriche, et l'épousa en 1514. Elle lui apporta en dot le duché de Bretagne, les comtés de Blois, de Coucy, de Montfort, d’Étampes, d'Ast, et des droits sur le duché de Milan. Elle était boiteuse et pas belle, mais spirituelle et pleine de bonté; ses vertus lui méritèrent le surnom de Bonne Reine. C'est en souvenir de cette princesse qu'une des meilleures variétés de prunes a été appelée Reine-Claude.

CLAUDE (Jean), ministre protestant, né en 1619, à La Sauvetat près d'Agen, fut pasteur à Nîmes, à Montauban, et, depuis 1666, à Charenton. Il eut diverses controverses avec Bossuet, Nicole, Arnauld, et devint l'âme de son parti. Il fut forcé de quitter la France lors de la révocation de l'édit de Nantes (1685), et mourut à La Haye en 1687. Il passait pour un savant profond et un fort dialecticien. On a de lui, entre autres ouvrages, une Réponse au traité de la Perpétuité de la Foi d'Arnauld, une Histoire de la Persécution des Protestants sous Louis XIV (publ. seulement en 1858) et une relation d'une conférence qu'il avait eue avec Bossuet en 1678 devant Mlle de Duras et à la suite de laquelle cette demoiselle s'était convertie; dans cet écrit il conteste la relation donnée par Bossuet.

CLAUDE LE LORRAIN, paysagiste. V. LORRAIN (LE).

CLAUDIEN, Claudius Claudianus, poëte latin, né vers l'an 365 à Alexandrie en Égypte, vint de