Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P1 - A-G.djvu/400

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHARLES IV, comte du Maine, prétendant. V. CHARLES D’ANJOU (parmi les princes français).

CHARLES IV, roi de Naples, le même que CHARLES I (Espagne) et CHARLES V (Allemagne).

CHARLES V, roi de Naples. V. CHARLES II (Espagne).

CHARLES VI. V. CHARLES VI (Allemagne).

CHARLES VII, le même que CHARLES III (Espagne).

CHARLES-MARTEL, roi de Hongrie, 2e fils de Charles II, roi de Naples, et de Marie, reine de Hongrie, fut reconnu roi en 1290, à la mort de Ladislas IV ; mais ne prit jamais possession de son trône et mourut à Naples en 1295, à 23 ans. Il laissa un fils, Charobert, qui régna après lui sur les Hongrois.

CHARLES-ROBERT. V. CHAROBERT.

Rois de Sardaigne (Pour les ducs de Savoie, qui ont précédé, V. SAVOIE).

CHARLES-EMMANUEL I (III comme duc de Savoie), roi de Sardaigne, fils de Victor-Amédée II, naquit en 1701, et monta sur le trône en 1730, après l’abdication de son père. Il s’unit en 1733 à la France et à l’Espagne, qui avaient projeté d’affaiblir la maison d’Autriche : à la tête des troupes confédérées, il fit la conquête du Milanais, vainquit les Impériaux à Guastalla, et obtint en récompense le Novarais et quelques fiefs de l’empire. La promesse d’une augmentation de territoire l’ayant déterminé en 1742 à prendre parti pour la reine de Hongrie, Marie-Thérèse, contre la France et l’Espagne, il s’empara de Modène, puis de la Mirandole, et déploya de grands talents militaires ; mais, après avoir perdu 5000 hommes à Coni (1744), il signa en 1746, à Turin, la paix avec la France. Depuis, il consacra tous ses soins à soulager ses peuples. Il mourut en 1773.

CHARLES-EMMANUEL II, 4e fils de Victor-Amédée III, succéda en 1796 à son père, auquel la France venait d’enlever la plus grande partie de ses États. Associé aux infortunes de la famille des Bourbons, à laquelle il était allié (il avait épousé une petite-fille de Louis XV), Charles-Emmanuel IV fit d’infructueux efforts pour comprimer dans son royaume les ferments de révolution. Il fut forcé de céder à la république française ses États continentaux, et se retira en Sardaigne (1798). Il abdiqua en 1802 en faveur de son frère Victor-Emmanuel, et alla vivre à Rome, où il mourut en 1819, sous l’habit de jésuite.

CHARLES-FÉLIX, né en 1765, devint roi de Sardaigne en 1821 par l’abdication forcée de son frère Victor-Emmanuel, réprima les rebelles, régularisa l’administration et donna un code militaire. Il mourut en 1831, sans enfants, laissant la couronne au duc de Carignan (Charles-Albert).

CHARLES-ALBERT, né en 1798, mort en 1849, était issu de la branche collatérale de Savoie-Carignan. Élevé en France, il y puisa les idées libérales et se passionna pour l’indépendance de l’Italie. Il commandait l’artillerie du roi de Sardaigne lorsque éclata l’insurrection de 1821. Victor-Emmanuel, en abdiquant (13 mars), le nomma régent du roy. jusqu’à l’arrivée du nouveau roi Charles-Félix. Il proclama aussitôt la constitution des Cortès d’Espagne, et institua une junte provisoire ; mais, au bout de peu de jours (21 mars), il fut forcé de se retirer devant l’intervention autrichienne. Exilé en Toscane, il resta longtemps en disgrâce ; cependant il fut nommé en 1829 vice-roi de Sardaigne. Appelé au trône en 1831 à défaut d’héritier direct, il opéra d’utiles réformes, créa un conseil d’État, reconstitua les conseils provinciaux, fit rédiger un code complet de lois civiles et criminelles, réorganisa l’armée, encouragea l’agriculture, l’industrie et les sciences, abolit le système féodal, toutes mesures qui le rendirent agréable au parti national ; mais, dans la suite, dominé sans doute par des influences étrangères, il se montra beaucoup moins favorable à la cause de la liberté. Cependant, en 1848, après la révolution de Février, revenant aux idées de sa jeunesse, il donna à son peuple une constitution libérale, embrassa ouvertement la cause de l’indépendance et de l’unité de l’Italie et appuya de ses armes les peuples insurgés de la Lombardie, de la Vénétie, des duchés de Parme et de Modène. Il obtint d’abord de brillants succès, battit les Autrichiens à Pastrengo (30 avril 1848), à Goito (30 mai), à Rivoli (10 juin), à Somma-Campagna (24 juillet), enleva Pizzighettone, Peschiera ; mais, mal secondé par les troupes lombardes, il fut à son tour battu à San-Donato par le maréchal Radetzky (4 août), se vit forcé d’évacuer précipitamment Milan, où il faillit être pris, et dut solliciter un armistice. Cédant aux exigences du parti démagogique, il recommença imprudemment la guerre à l’expiration de l’armistice ; mais il n’éprouva plus que des revers : il perdit, malgré des prodiges de valeur, la bataille décisive de Novare (23 mars 1849). Il abdiqua le jour même en faveur de son fils Victor-Emmanuel II, s’expatria, et mourut peu de mois après, à Oporto en Portugal, à la suite d’une longue maladie. Ce prince était profondément religieux ; on a dit de lui : « Il s’est battu en héros, a vécu en moine et est mort en martyr. » Il encourageait les lettres et les sciences, et publia à ses frais les Monumenta historiæ patriæ, Turin, 1838, etc. Une statue lui a été élevée à Turin.

Personnages divers.

CHARLES-LOUIS, comte palatin du Rhin, né en 1617, fils de Frédéric V, comte palatin, rentra, après le traité de Westphalie (1648), en possession du Bas-Palatinat, qu’avait perdu son père (V. FRÉDÉRIC V), et obtint, en dédommagement du reste de ses États héréditaires, l’investiture d’un 8e électorat, qui fut créé en sa faveur, ainsi que la charge d’architrésorier de l’empire. En 1673, il entra dans la ligue formée contre la France. L’année suivante, Turenne ayant châtié, par l’incendie de trente bourgs du Palatinat, les excès auxquels les habitants de ce pays s’étaient livrés envers les Français, l’électeur lui fit porter, dit-on, un défit en combat singulier. Il mourut en 1680. — Charles, son fils et successeur, mort en 1685, fut le dernier électeur de la maison de Simmeren.

CHARLES-THÉODORE, électeur palatin, de la maison de Sulzbach, né en 1724, fut investi des duchés de Juliers et de Berg en 1742, à la mort de son frère Charles-Philippe, et prit parti pour la Bavière dans la guerre de la succession d’Autriche. Au rétablissement de la paix en 1748, il ne s’occupa que du bien-être de ses sujets. Il fonda en 1757 à Manheim une académie de dessin et de sculpture, puis en 1763 une académie des sciences et un cabinet d’antiquités. Appelé comme chef de la branche cadette de la maison palatine à la souveraineté des États de l’électeur de Bavière Maximilien-Joseph, qui était mort sans enfants, il fut proclamé duc de Bavière à Munich, en 1777. Il céda une partie de la Bavière à l’Autriche par le traité de Teschen (1779), et mit fin par là à une guerre dont cette succession avait été le prétexte entre le roi de Prusse et la maison d’Autriche. Il mourut sans postérité en 1799, et ses États échurent à la maison de Deux-Ponts.

CHARLES D’AUTRICHE (l’archiduc), général autrichien, fils de l’empereur Léopold II, et frère puîné de François II, né en 1771, mort en 1847, commanda en 1796 les troupes impériales sur le Rhin, obtint quelques avantages sur Jourdan et Moreau, qu’il obligea à repasser le fleuve, prit Kehl en 1797, mais fut moins heureux contre Bonaparte et Masséna, disputa la victoire à Caldiero, à Eckmuhl, à Essling, perdit la bat. décisive de Wagram, où il fut blessé (1809), et se vit forcé de signer l’armistice de Znaïm. Après cet échec, il quitta le service et consacra ses loisirs à l’étude. On a de lui : Principes de stratégie, Vienne, 1814 ; Campagne d’Allemagne et de Suisse en 1799, Vienne, 1819, Favorable aux idées libérales, il fut longtemps, pour ce motif, en défaveur à la cour.

CHARLES (J. Alexandre César), physicien, né en 1746, mort à Paris en 1823, s’est fait un nom par l’habileté avec laquelle il faisait les expériences. Il