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brication des eaux-de-vie ; nombreuses brûleries d’eau-de-vie, belles papeteries ; fonderies de fer, de canons, etc. — Ce dép. a 5 arr. (Angoulême, Ruffec, Cognac, Confolens, Barbezieux) : il dépend de la 14e div. militaire, de la cour impériale de Bordeaux et forme le diocèse d’Angoulême.

CHARENTE-INFÉRIEURE (dép. de la), dép. maritime, sur l’Océan, entre ceux de la Vendée au N., de la Gironde au S., de la Charente à l’E. ; 6080 k. carrés (y compris les îles de Ré, Oléron, etc.) ; 481 060 h. ; ch.-l., La Rochelle. Il est formé de la Saintonge propre, de l’Aunis et d’une partie du Poitou. Belles pierres de taille, plâtre, marne fine, tourbe, nombreux marais salants, produisant une grande quantité de sel. Sol plat, sablonneux. Vins, sarrazin, maïs, moutarde, safran, bons légumes, fèves dites de Marennes, etc. Pêche d’huîtres vertes, de sardines ; brûleries d’eau-de-vie, distilleries de liqueurs, raffineries de sucre ; poterie fine, verreries, mégisserie ; grosse draperie, etc. Grand commerce, cabotages, armements pour l’Amérique. - Ce dép. a 6 arrondissements (La Rochelle, Rochefort, Marennes, Saintes, Jonzac, St-Jean-d’Angély) ; il dépend de la 14e division militaire, de la cour impériale de Poitiers et du diocèse de La Rochelle.

CHARENTON, ch.-l. de c. (Cher), à 11 kil. E. de St-Amand ; 1100 hab. Forges.

CHARENTON-LE-PONT, ch.-l. de c. (Seine), à 8 kil. S. E. de Paris, sur la r. dr. de la Marne, vis-à-vis d’Alfort ; 5531 h. Fort (1842) ; 1re station du chemin de Lyon, Anc. château de Gabrielle d’Estrées, auj. détruit. À Charenton-le-Pont est attenant Charenton-St-Maurice, où se trouve la célèbre maison de santé pour les aliénés, fondée en 1741 par Sébastien Leblanc. Les 2 communes réunies ont 5835 h. Au temps de Henri IV, Charenton comptait beaucoup de Protestants : ce prince fit bâtir pour eux un temple célèbre, qui fut détruit en 1685. Charenton a été le théâtre d’un grand nombre de combats pendant les guerres avec l’Angleterre et les guerres de religion. En 1814, ce village fut vaillamment défendu contre les alliés.

CHARÈS, général athénien, fut chargé de plusieurs expéditions contre les Argiens (367 av. J.-C), contre Alexandre, tyran de Phères (359), contre Philippe, roi de Macédoine, et s’allia avec Artabaze, révolté contre le roi de Perse. Remarquable par sa haute taille et sa force, il montra partout une grande bravoure, mais il se fit détester par sa cupidité.

CHARÈS, statuaire grec, natif de Lindos, élève de Lysippe, construisit vers l’an 300 avant J.-C. le fameux colosse de Rhodes.

CHARETTE DE LA CONTRIE (Franç. Athanase), chef vendéen, né à Gouffé, près d’Ancenis, en Bretagne, en 1763, fut d’abord lieutenant de vaisseau. En 1793, lorsque la Vendée se souleva en faveur de la royauté, il se mit à la tête des paysans du canton de Machecoul dans le Poitou, se joignit à Cathelineau, et prit part aux siéges de Nantes et de Luçon, qui furent tous deux fatals à la cause qu’il soutenait. La discorde s’étant mise entre les chefs royalistes, Charette quitta brusquement l’armée avec sa division. Son plus beau fait d’armes, lorsqu’il fut ainsi réduit à combattre seul, est la prise du camp républicain de St-Christophe près de Challans (1794). En 1796, le général Hoche détruisit sa faible armée à Quiberon. Fait lui-même prisonnier, Charette fut aussitôt fusillé à Nantes.

CHARIBERT. V. CARIBERT et ARIBERT.

CHARIDÈME, général grec, chef de mercenaires, natif d’Eubée, se mit successivement au service des Athéniens, du roi de Thrace Cotys et du satrape Artabaze, combattit Philippe de Macédoine et Alexandre, fut excepté, par Alexandre du pardon accordé aux Grecs insurgés, se réfugia auprès de Darius, mais irrita ce prince en lui prédisant sa défaite, et fut mis à mort par son ordre, 333 av. J.-C.

CHARILAUS, roi de Sparte, 898-809 avant J.-C. ? était fils d’Eunome et neveu de Lycurgue. Il n’était pas encore né quand son père mourut. Lycurgue gouverna pendant sa minorité et donna des lois aux Spartiates. Il combattit les Argiens et les Tégéates et fut pris par ces derniers.

CHARISIUS (Flavius Sosipater), grammairien latin, de l’illustre famille Flavia, vivait au IVe s. de J.-C., sous Honorius, et fut préfet de Rome. Il composa un traité complet de grammaire qui ne nous est pas parvenu en entier, et dont les fragments ont été publiés par Fabricius, dans son Recueil des anciens grammairiens, Leipsick, 1563, par Putsche, dans les Grammatici antiqui, Han., 1605, par D. Godefroy, dans les Auctores lat. linguæ, 1632, et H. Keil, dans la collection Teubner, Leipsick, 1857.

CHARITÉ (Frères de la), ordre institué en 1540, par S. Jean-de-Dieu, Portugais, se consacrait au soin des malades. Cet ordre utile, établi d’abord à Grenade en Espagne, se répandit bientôt en Italie ainsi qu’en France, où il pénétra en 1601. Les Frères de la Charité desservaient l’hôpital de la Charité, à Paris, et celui de Charenton. Cet ordre, supprimé en 1790, a été rétabli depuis.

CHARITÉ (Filles ou Sœurs de la), congrégation de religieuses, instituée vers 1617 par S. Vincent de Paul, et introduite à Paris en 1633 par Mme Legras, se consacre au service des malades. Ces Sœurs subsistent encore auj., et desservent plusieurs hôpitaux. On les nomme aussi Sœurs grises, parce qu’elles portaient d’abord un vêtement gris.

CHARITÉ (La), v. de la Nièvre. V. LA CHARITÉ.

CHARITON, écrivain grec du Bas-Empire, dont l’époque est inconnue, natif d’Aphrodisie en Carie, est auteur des Amours de Chæreas et de Callirhoé, roman publié en grec et en latin, avec des notes, par J. Phil. Dorville, Amst., 1750, et dans les Erotici scriptores de la collection Didot ; trad. en français par Larcher, Paris, 1763.

CHARLEMAGNE. V. CHARLES I, roi de France.

CHARLEMONT, v. des Ardennes. V. GIVET.

CHARLEROY, v. forte de Belgique (Hainaut), sur la Sambre, à 72 k. S. de Bruxelles (par ch. de fer) ; 9000 h. Grande exploitation de houille et de marbre. Clouteries, brasseries, fonderies, laminoirs, etc. Fondée sous Charles II roi d’Espagne (1666) ; prise et reprise dans les guerres des Pays-Bas et au temps de la Révolution : elle se rendit à Jourdan en 1794.

CHARLES, Carolus (de l’allemand karl, viril, fort), est un nom commun à un très-grand nombre de personnages historiques que l’on trouvera dans l’ordre suivant : 1o saints ; 2o rois de France ; 3o princes français, ducs de Bourgogne, de Lorraine et rois de Navarre ; 4o empereurs d’Allemagne ; 5o rois d’Angleterre ; 6o rois de Suède ; 7o rois d’Espagne ; 8o rois de Naples et des Deux-Siciles ; 9o ducs de Savoie et rois de Sardaigne ; 10o personnages divers.

1o Saints.

CHARLES (S.), dit le Bon, comte de Flandre, fils de S. Canut, roi de Danemark, succéda en 1119 à Baudouin comte de Flandre, qui, pour récompenser ses services dans la Palestine, l’institua son héritier. Ce prince s’unit au roi de France, Louis VI, le Gros, pour repousser l’empereur Henri V (1123) ; réprima dans ses États les meurtres, les violences, garantit le peuple de l’oppression des grands, soulagea les pauvres et se signala par son inépuisable charité. Bertolf Van-der-Straat, prévôt de Bruges, et son neveu, Bouchard, se voyant arrêtés dans leurs déprédations, l’assassinèrent dans l’église de Bruges en 1127. On le fête le 2 mars. - Quelques-uns honorent aussi sous le nom de S. Charles l’empereur Charlemagne. V. CHARLES I, à la série des rois de France.

CHARLES BORROMÉE (S.), cardinal, archevêque de Milan, issu d’une illustre famille de Lombardie, naquit en 1538 à Arona (sur le lac Majeur). Appelé à Rome en 1560 par le pape Pie IV, son oncle, il fut revêtu de la pourpre dès l’âge de 23 ans, fut comblé de dignités et de richesses, et obtint une grande influence dans les affaires de l’Église. Il fut l’âme du con-