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Parme et de Plaisance. C'est aussi là qu'eut lieu en 1818 le congrès où la Ste-Alliance abrégea le temps de l'occupation de la France. Il s'y tint également plusieurs conciles. – Le gouvt d'Aix-la-Chapelle a pour ch.-l. la v. de son nom et pour autres v. principales Borcette, Stolberg, Juliers, Duren, Eupen, Montjoie, Malmédy.

AIXE, ch.-l. de c. (Haute-Vienne), à 12 kil. S. O. de Limoges; 1787 hab. Ancien château fort.

AJACCIO, ch.-l. du dép. de la Corse, sur la côte O., à 1140 kil. S. E. de Paris et à 260 de Toulon; 14 098 h. Évêché, résidence du général commandant le dép.; place forte; trib. de 1re inst. et de comm., collége dit Collége Fesch. Port commode, mais trop large d'entrée et mal abrité des vents d'ouest. Cathédrale, ancien couvent des Jésuites, casernes. Patrie de Napoléon. Commerce en vin, huile, corail. – Cette ville était jadis à 2 kil. plus au N., et se nommait Adjacium; elle est au lieu actuel depuis 1495. Ce n'est pas, comme on l'a cru, l'antique Urcinium.

AJAN (Côte d'), Azania, contrée de l'Afrique orientale, s'étend le long de la mer des Indes du fleuve Magadoxo au cap Gardafui, entre 2° et 30° de lat. N., et se prolonge indéfiniment dans les terres. Ce pays est encore fort peu connu. La côte est en général stérile; on y trouve un peu de myrrhe et d'aromates. On en tire de l'or, de l'ambre et de l'ivoire.

AJAX, fils de Télamon et roi de Salamine, était, après Achille, le plus vaillant des princes grecs. Il combattit contre Hector pendant un jour entier, sans pouvoir décider la victoire. Il disputa à Ulysse les armes d'Achille : furieux de n'avoir pu l'emporter, il tomba dans un délire violent pendant lequel il égorgea un troupeau de moutons, croyant immoler les Grecs à sa vengeance. Ayant bientôt reconnu son erreur, il en fut si honteux qu'il se perça de son épée. Sa démence est le sujet d'une des plus belles tragédies de Sophocle, Ajax furieux, imitée par Poinsinet de Sivry, 1762.

AJAX, fils d'Oïlée et roi des Locriens, est fameux par son impiété. Il alla au siége de Troie avec 40 vaisseaux. Après le sac de la ville, il fit violence à Cassandre dans le temple même de Minerve. La déesse irritée fit périr sa flotte par une tempête pendant qu'il retournait en Grèce : il échappa cependant à la mort et se sauva sur un rocher. De là, il insultait encore les dieux, quand Neptune fendit le roc et l'engloutit dans les flots.

AK, mot tartare qui entre dans la composition de beaucoup de noms géographiques, veut dire blanc.

AKABA (Kalaat-el), Alla ou Élath des Orientaux, c. d'Arabie (Hedjaz), au fond d'un petit golfe que la mer Rouge forme au N. E. (sinus Ælaniticus), dépend de l'Égypte. Petit port, rendez-vous des Musulmans de l'Afrique orientale qui entreprennent le pèlerinage de la Mecque.

AKAKIA (Martin), professeur de médecine à l'université de Paris, médecin de François I, né à Châlons, mort en 1551, a traduit Galien et a laissé quelques ouvrages de médecine. Il se nommait Sans-Malice et il changea son nom en celui d’Akakia qui en est la traduction grecque. Cette famille se distingua longtemps dans la médecine et l'enseignement et donna des médecins aux rois Charles IX, Henri III, Louis XIII, etc. – Voltaire, dans un de ses pamphlets les plus comiques (Diatribe du docteur Akakia), a désigné sous ce nom burlesque le président de l'Académie de Berlin, Maupertuis.

AKAROA, port de la Nouvelle-Zélande, dans l'île méridionale, par 17° 0,50' long. E., 44° lat. S., au centre de la presqu'île de Banks. Aux Anglais.

AKBAR (Mohammed), empereur mogol de l'Inde, né à Amerkot en 1542, descendait de Babour, issu lui-même de Tamerlan. Il monta sur le trône en 1556, à 14 ans, réduisit les provinces de Caboul, Lahore, Cachemire, qui s'étaient révoltées au commencement de son règne et conquit une partie du Décan. Les soins de la guerre ne l'empêchèrent point de protéger les sciences et les arts; en outre, il ordonna des recherches sur la population, sur les productions naturelles et industrielles de chaque province, établit un cadastre, un système uniforme de poids et mesures, et fit rédiger sous ses yeux, par son grand vizir, Aboul-Fazel, un ouvrage qui renferme la description de l'Inde et l'histoire de son règne. Akbar mourut en 1605, à 63 ans; on le crut empoisonné. Son empire était compris entre l'Indus, le mont Himalaya et le golfe de Bengale; il eut successivement pour capitale Agrah et Lahore. De l'année de son avénement date la grande ère orientale dite aussi ère d'Akbar.

AKCHEHER, Antiochia ad Pisidiam, v. de Turquie d'Asie (Caramanie), ch.-l. de sandjak, à 83 kil. S. E. d'Afioum-Kara-Bissar; jadis florissante, mais très-déchue ; env. 1500 maisons. Superbe mosquée. Fabrique de tapis. Bajazet y mourut, dit-on, après y avoir été relégué par Tamerlan.

A-KEMPIS (Thomas), religieux augustin, né vers 1380 au bourg de Kempen (diocèse de Cologne), d'où il tire son nom, mort en 1471, entra en 1399 au monastère du mont Sainte-Agnès, prés de Zwoll (Pays-Bas), devint sous-prieur de son ordre et donna l'exemple de la piété. Il s'occupait surtout de l'instruction des novices, et il composa pour eux plusieurs ouvrages. On a de lui divers écrits ascétiques : Soliloquium animæ, Vallisliliorum, Gemitus et suspiria animæ pœnitentis, etc. On lui attribue communément le célèbre traité De Imitatione Christi, que d'autres donnent à J. Gerson. A-Kempis avait un talent calligraphique remarquable : on cite de sa main une Bible en 4 vol. in-fol. qui lui demanda 15 ans de travail : quelques-uns prétendent qu'il n'avait fait que transcrire le livre de l’Imitation, et qu'on a pris pour le nom de l'auteur ce qui n'était que la signature du copiste. Quoi qu'il en soit, les ouvrages authentiques qu'en a de lui sont fort inférieurs à l’Imitation. Ses OEuvres furent réunies pour la première fois vers 1475 (on ne trouve pas l’Imitation dans cette première édit.), et depuis, en 1600, 1607, etc., à Anvers (avec l’Imitation). L’Imitation de J.-C. a eu plus de mille éditions diverses; elle a été traduite dans toutes les langues, notamment en français, par Marillac, Sacy, Gonnelieu, Lamennais, Genoude, Darboy. P. Corneille l'a mise en vers.

AKENSIDE (Mark), célèbre poëte anglais, né en 1721, à Newcastle, sur la Tyne, m. en 1770, était fils d'un boucher. Envoyé à l'université d'Édimbourg, il étudia d'abord la théologie, mais il l'abandonna bientôt pour la médecine. Il exerça successivement à Northampton, à Hampstead et à Londres, et devint membre de la Société royale et du Collége des médecins. Tout en pratiquant son art, il cultiva la poésie avec succès. L'ouvrage qui a fait sa réputation est le poème didactique intitulé les Plaisirs de l'Imagination, écrit en vers blancs; il l'avait composé dès l'âge de 23 ans; le style en est noble, brillant, plein de finesse, mais quelque-fois obscur; l'auteur le retoucha plusieurs fois. On remarque aussi son Hymne aux Naïades. Akenside a laissé en outre quelques dissertations estimées sur la médecine. Ses œuvres poétiques ont été réunies à Londres (1772). Les Plaisirs de l'Imagination ont été trad. en français par d'Holbach, 1759.

AKERBLAD, archéologue suédois, fut attaché à l'ambassade suédoise à Constantinople, visita Jérusalem et la Troade (1792-97), fut chargé d'affaires à Paris (1800), et se retira à Rome, où il mourut en 1819. Il s'est surtout occupé d'antiquités égyptiennes, et a frayé la voie à Champollion : on remarque parmi ses écrits deux lettres à M. de Sacy, Sur l'écriture cursive copte (1801), et Sur l'inscription de Rosette (1802).

AKHALTSIKH, v. de Russie asiatique (Géorgie), sur un affluent du Kour, à 183 kil. N. E. d'Erzeroum, est un des principaux entrepôts du commerce avec la Turquie; 2000 h. Célèbre mosquée d'Achmet.