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entrées qu'on nomme bouches; le fond du golfe en arrière des bouches est dit canal de Cattaro.

CATTÉGAT, c.-à-d. Trou du chat, bras de mer qui unit la mer du Nord à la Baltique par le détroit du Sund et les deux Belt, entre le Jutland à l'O. et la Suède à l'E. ; 220 k. sur 110. Navig. dangereuse.

CATTENOM, bourg d'Alsace-Lorraine, à 9 k. N. E. de Thionville ; 1000 h. Autrefois fortifié.

CATTES, Catti, peuple de la Germanie, au S. des Chérusques, au N. E. des Mattiaci, habitait la Hesse électorale actuelle, ainsi qu'une partie du duché de Nassau et de la Westphalie, et avait pour ville principale Castellum Cattorum (Cassel). Très-belliqueux, ils furent, battus, mais non soumis par les Romains. Au IIIe siècle ils s'absorbèrent dans la confédération des Francs.

CATTOLICA, v. de Sicile, à 25 k. N. O. de Girgenti ; 7000 hab. Aux env. vastes soufrières. — Bourg d'Italie (Forli), sur l'Adriatique, à 15 kil. S. E. de Rimini, donna asile en 339 aux prélats catholiques qui s'étaient séparés des Ariens, au concile de Rimini.

CATULLE, C. Valérius Calullus, poëte latin, né l'an 87 av. J.-C, à Vérone ou à Sirmio (auj. Sermione), sur le lac Benacus, réussit surtout dans l'épigramme et dans le genre érotique. On a aussi de lui quelques morceaux d'un genre plus sérieux, entre autres, l'épisode des Noces de Thélis et de Pelée, qui prouvent qu'il pouvait s'élever à la hauteur de l'épopée. Ce poëte fut lié avec les hommes les plus distingués de son temps ; il ne craignit pas d'attaquer César dans ses vers, mais le dictateur, au lieu de s'en irriter, sut gagner son amitié. Il mourut jeune, à 30 ans selon les uns, à 40 ans selon d'autres. Ses poésies, longtemps perdues, n'ont été retrouvées qu'au XIVe s. Parmi les nombreuses éditions qui en ont paru, on remarque celles d'Isaac Vossius, Londres, 1684, in-4, enrichie d'un précieux commentaire; de Doëring, Leipsick, 2 vol. in-8, 1788-92, et de Naudet, dans la Bibliothèque lat. de Lemaire. Catulle a été traduit par Pezay, 1771; par Noël, 1803; par L. Th. Paulinier, 1840, par Héguin de Guesle (coll. Panckoucke) et par Collet (coll. Nisard). Ginguené a mis en vers les Noces de Thétis et de Pélée.

CATULUS. V. LUTATIUS.

CATURIGES, peuple de la Gaule Cisalpine, dans les Alpes Graiæ, faisait, du temps d'Auguste, partie des États du roi Cottius, et avait pour ch.-l. Caturiges (auj. Chorges). Leur territoire répond aux vallées de Chorges et d'Embrun (Htes-Alpes).

CATUS, ch.-l. de c. (Lot), à 14 k. N. O. de Cahors ; 1300 h. Ancien château fort.

CATZ (Jacob VAN), poëte hollandais, né dans la Zélande, en 1577, mort en 1660, fut un des créateurs de la langue et de la poésie hollandaise. Il remplit dans sa patrie les premières fonctions administratives et diplomatiques, fut ambassadeur en Angleterre (1627), grand pensionnaire de Hollande (1636-1651), et consacra ses loisirs aux lettres. Ses poésies se composent d'emblèmes, d'allégories, de fables, d'idylles et d'odes. Ses Fables l'ont fait surnommer le La Fontaine de la Hollande. Ses œuvres ont été réunies à Amst. en 1712, 1790 et 1828.

CAUCA, v. d'Hispanie (Tarraconaise), chez les Vaccéens, à 70 k. S. O. de Clunia. Patrie de Théodose.

CAUCA, riv. de Colombie, a sa source dans les Andes, sort du mont Paramo de Guanacas, forme plusieurs bras qui se réunissent, coule du S. au N., arrose Antioquia, et tombe dans la Magdalena, à 150 k. S. E. de Carthagène, après un cours de 320 k. — Elle a donné son nom à l’État de Cauca, dans la Nouv.-Grenade; 300 000 h.; ch.-l., Popayan.

CAUCASE, Caucasus, nom général sous lequel on comprend un grand système de mont. qui sépare l'Europe de l'Asie, et qui s'étend entre la mer Noire et la mer Caspienne, au N. du Kour et du Rioni, par 40°-45° lat. N. et 35°-47° long. E. La chaîne princip., le Caucase proprement dit, va du S. E. au N. O., depuis la péninsule d'Apchéron jusqu'à la forteresse d'Anapa, sur une longueur d'env. 1000 k. Beaucoup de chaînes se détachent à droite et à gauche de la chaîne principale : à l'O., l'Elbrouz (Ceraunii montes) ; au N. O., les collines qui bordent la mer Noire (Caraxici montes); au S. O., le Caucase se rattache à l'extrémité orientale du Taurus, qui couvre toute l'Asie-Mineure. Les principales rames du groupe caucasien sont le mont Elbrouz, qui a 5646m; le Mquinwari ou Kazbek, 4800m, et le Chat-Elbrouz, sur les confins du Daghestan, 4000m. Un grand nombre de fleuves prennent leur source dans le Caucase : le Kouban au N. O., le Térek au N. E., le Rioni (Phasis) au S. O., l'Alazan au S. E. Les diverses chaînes du Caucase offrent plusieurs défilés dont quelques-uns célèbres : les Portes Caucasiennes, auj. défilé de Dariel, sur la route de Mosdok à Tiflis; les Portes Albaniennes ou Sarmatiques, le long des côtes du Daghestan; les Portes Caspiennes, près de Téhéran ; les Portes Ibériennes, auj. Schaourapé. — Le Caucase fut connu dès la plus haute antiquité; il joue un rôle important dans la mythologie des Grecs; c'est sur ses cimes que ces derniers plaçaient le supplice de Prométhée. Les nombreuses peuplades qui habitent ces mont., et qui sont auj. connues sous les noms de Tcherkesses, Nogaïs, Abazes, Ossètes, etc., furent presque toujours indépendantes. Chez les anciens, Mithridate seul sut pendant quelque temps leur faire reconnaître son autorité; chez les modernes, la domination des Turcs sur les montagnards du Caucase était purement nominale. Les Russes ont commencé en 1722 à faire la guerre aux habitants du Caucase et ce n'est qu'en 1859 qu'ils ont réussi à les réduire complètement; de 1839 à cette époque, Schamyl les tint en échec en Circassie. — Les savants ont regardé comme sortie du Caucase la race blanche qui couvre toute l'Europe et une grande partie de l'Asie, et ils lui ont donné par ce motif le nom de race caucasienne.

CAUCASE (gouvt du), vaste contrée de la Russie, comprenant la prov. du Caucase ou Ciscaucasie, la Transcaucasie et en général toutes les parties du Caucase qui sont soumises à l'empire. Elle contient près de 4 000 000 d'hab. et a pour ch.-l. Tiflis. – La prov. du Caucase ou Ciscaucasie est située sur le versant N. du Caucase, entre l'Astrakhan au N., les Cosaques de la mer Noire à l'O., la Circassie et le Daghestan au S., la mer Caspienne à l'E., a 880 kil. sur 360, et 1 100 000 hab. (Mahométans, Arméniens, Juifs, etc.). Ch.-l., Stavropol. Autres villes : Georgievsk, Kisilar, Mozdok.

CAUCASIENNES (PORTES), Caucasiæ pylæ, auj. défilé de DARIEL. V. DARIEL.

CAUCHON (P.), évêque de Beauvais, se vendit aux Anglais qui avaient envahi la France, réclama le droit de juger la malheureuse Jeanne d'Arc qui avait été prise dans son évêché, fut le plus acharné de ses juges, et réussit, par des ruses infâmes, à faire prononcer contre elle la peine de mort. Il fut chassé de son siége par les habitants de Beauvais indignés, et mourut tourmenté de remords, en 1443. Le pape Calixte III l'avait excommunié.

CAUCHY (Aug. Louis), mathématicien, né à Paris en 1789, mort à Sceaux en 1857, était fils de L. Franç. Cauchy, archiviste de la Chambre des Pairs. Admis à seize ans à l’École polytechnique, il se voua à l'enseignement, professa à l’École polytechnique et à la Faculté des sciences, et fut en 1816 nommé membre de l'Institut. Royaliste dévoué, il suivit Charles X en exil et fit l'éducation scientifique du duc de Bordeaux. Il refusa le serment en 1852, mais n'en fut pas moins maintenu dans ses fonctions. Ce savant infatigable a composé une foule de Mémoires, parmi lesquels on remarque sa Théorie des ondes, couronnée en 1815 par l'Institut; ses Mémoires sur la polarisation de la lumière et sur la Théorie des nombres. En outre, il a publié : Cours d'analyse, 1821; Leçons sur les applications du calcul infinitésimal à la géométrie, 1826; Exercices de