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7000 h. Archevêché anglican. Patrie de Swift. Ruines de l’anc. cathédrale, attribuée à S. Patrice. Ancienne résidence des rois du Munster.

CASILINUM, anc. v. de Campanie, sur le Volturno, vis-à-vis de Capoue. C’est aux environs de cette ville qu’Annibal, enfermé par Fabius dans un défilé, se tira de ce mauvais pas en chassant devant lui des bœufs dont la tête était chargée de sarments enflammés (216 ans avant J.-C.) et qui portèrent le désordre dans les rangs ennemis. Il prit ensuite Casilinum. Narsès y battit les Germains en 554.

CASIMIR I, dit le Pacifique, roi de Pologne, fils de Miécislas II, succéda à son père en 1037, sous la régence de sa mère, Richense. Ses sujets s’étant révoltés, il passa en France et se fit diacre dans l’ordre de Cluny, en 1042 ; mais les Polonais, en proie depuis son départ aux dissensions intestines, obtinrent du pape Benoît IX que leur roi remonterait sur le trône et pourrait se marier. De retour en Pologne, Casimir épousa une fille du grand-duc de Russie, Iaroslaw. Il conquit la Silésie, réduisit à l’obéissance la Prusse et la Poméranie et fit goûter à ses peuples les bienfaits d’une sage administration. Il m. en 1058. — C. II, le Juste, fils de Boleslas III, né en 1117, mort en 1194, fut élu en 1177, à la place de son frère Miécislas III, qui venait d’être déposé par ses sujets. Il se fit aimer de ses peuples et respecter de ses voisins. — C. III, le Grand, né en 1309, mort en 1370, succéda en 1333 à son père Wladislas Loketek, défit le roi de Bohême et conquit une partie de la Russie. Ce prince réforma la législation polonaise, fonda des hôpitaux, des colléges, créa l’université de Cracovie, et accorda aux Juifs des privilèges, dont ils jouissent encore auj. : c’est à la prière d’une Juive nommée Esther, qu’il aimait, que fut faite cette concession. En lui finit la dynastie des Piast. — C. IV, fils de Wladislas V, était grand-duc de Lithuanie lorsqu’il fut appelé au trône, en 1445. Il enleva aux chevaliers de l’Ordre Teutonique une partie des possessions qu’ils avaient en Prusse, et fit la guerre avec des chances variées au roi de Hongrie et aux Tartares. Mais il ne sut pas se faire aimer de ses sujets, qui plusieurs fois se révoltèrent. Il mourut en 1492. Il avait ordonné l’usage de la langue latine dans ses États. — C. V., Jean, fils de Sigismond III, né en 1609, avait été Jésuite et cardinal. Élu en 1648, il obtint une dispense pour épouser la veuve de son frère Wladislas VII, auquel il succédait. D’abord défait par Charles-Gustave (Ch. X), roi de Suède, à Varsovie, 1656, il le repoussa ensuite et conclut le traité d’Oliva, 1660. Ses armées, commandées par Sobieski, vainquirent les Tartares en 1661. Cependant, ayant perdu son épouse en 1667, il se dégoûta du gouvernement et abdiqua. Il se retira en France, dans l’abbaye de St-Germain-des-Prés, et en devint abbé, ainsi que de St-Martin de Nevers. Il mourut à Nevers en 1672.

CASIMIR (S.), grand duc de Lithuanie, un des fils de Casimir IV, né en 1458, disputa la couronne de Hongrie à Mathias Corvin : ayant échoué, il se retira au château de Dobsky, où il se livra aux exercices de la piété la plus austère. Il mourut à Wilna en 1483. Il fut canonisé en 1521. On le fête le 5 mars.

CASIRI (Michel), savant orientaliste, né en 1710 à Tripoli en Syrie, mort à Madrid en 1791, était un religieux syro-maronite. Il reçut les ordres à Rome, enseigna les langues orientales dans cette ville, passa en Espagne où il fut attaché à la bibliothèque royale de Madrid (1748), devint membre de l’Académie d’histoire de cette ville, interprète du roi, et bibliothécaire en chef de l’Escurial (1763). On a de ce laborieux savant un ouvrage indispensable pour l’étude de la littérature orientale : Bibliotheca arabico-hispana Escurialensis, Madrid, 1760-70, 2 vol. in-f. C’est un catalogue qui renferme tous les manuscrits arabes de l’Escurial avec des explications et d’amples extraits.

CASIUS MONS, chaîne de mont. de Syrie, commence près de la Méditerranée, un peu au S. de l’embouchure de l’Oronte, et se lie aux monts Bélus, liés eux-mêmes à l’Antiliban. — Montagne de la Basse-Égypte, à l’E. du lac Sirbonis, formait dans la Méditerranée le cap dit auj. Ras-Kazaroun.

CASLON (Will.), fondeur de caractères anglais, né en 1692, mort en 1766, perfectionna son art et affranchit l’Angleterre de l’obligation de tirer ses caractères des fontes de la Hollande. Il fondit en 1700 les types arabes du Nouveau-Testament et des Psaumes à l’usage des églises d’Orient, et en 1722 les beaux caractères anglais qui servirent à l’impression des œuvres de Selden.

CASMILLUS. V. CABIRES.

CASPE, v. d’Aragon, à 80 kil. E. S. E. de Saragosse, près du confluent de l’Èbre et de Guadalupe ; 8000 hab. C’est là qu’eut lieu en 1412 le Compromis par lequel la couronne d’Aragon fut adjugée à Ferdinand, fils aîné de Jean I, roi de Castille.

CASPIENNE (mer), Caspium mare, Hyrcanum mare, immense lac salé, sur les confins de l’Europe et de l’Asie, a 1200 kil. du S. au N. et 300 de l’E. à l’O. : les côtes O. et N. appartiennent à la Russie, la côte S. à la Perse, la côte E. au Turkestan indépendant. Le niveau de cette mer est plus bas que celui de la mer Noire, mais cette différence de niveau, longtemps exagérée, paraît n’être que de 30m. Sa plus grande profondeur est de 140m. La navigation y est dangereuse ; elle est auj. desservie par de nombreux bateaux à vapeur. Cette mer reçoit de très-grands fleuves : le Volga, l’Oural, le Kour, le Térek. Il paraît qu’autrefois elle était beaucoup plus étendue ; elle décroît tous les jours.

CASPIENNES (portes), Caspiæ Pylæ, auj. le Pas de Khaouar, défilé très-difficile qui conduisait de l’Hyrcanie dans la Parthie (du Mazendéran actuel dans l’Irak-Adjémi), vers la source du Ziobéris.

CASPIRE, ville de l’Inde ancienne, au N. O., vers les sources de l’Hydaspe, paraît être Cachemire.

CASSAGNE ou CASSAIGNE (Jacques), abbé, né à Nîmes en 1636, mort en 1679, eut quelque réputation comme poëte et comme prédicateur, remplaça en 1662 St-Amant à l’Académie française, et fut garde de la Bibliothèque du roi. Il est surtout connu, ainsi que Cotin, par les sarcasmes de Boileau. On lui doit une traduction de Salluste, 1675, ainsi que du Dialogue de l’Orateur de Cicéron, 1673.

CASSAGNES-BEGONHEZ, ch.-l. de cant. (Aveyron), à 20 kil. S. de Rhodez ; 1500 hab.

CASSANDRE, Cassandra, dite aussi Alexandra, fille de Priam et d’Hécube. Apollon, amoureux de cette princesse, lui avait permis de lui demander tout ce qu’elle voudrait pour prix de sa complaisance : elle le pria de lui accorder le don de prophétie ; mais lorsqu’Apollon eut rempli sa promesse, elle refusa de tenir sa parole, et le dieu, ne pouvant lui ôter le don de prédire, empêcha que ses prédictions fussent jamais crues. Aussi s’opposa-t-elle sans succès à l’entrée du cheval de bois dans Troie. La nuit de la prise de cette ville, elle se réfugia dans le temple de Pallas, où Ajax, fille d’Oïlée, lui fit le plus sanglant des outrages. Agamemnon, à qui elle était échue en partage comme esclave, l’emmena en Grèce. En vain prévint-elle ce prince du sort qui lui était réservé ; sa prédiction eut le sort accoutumé. Clytemnestre la fit massacrer avec Agamemnon. Lycophron a fait un poëme célèbre par son obscurité dont Cassandre est l’héroïne.

CASSANDRE, Cassander, fils d’Antipater, né en 354 av. J.-C., s’empara de la souveraine autorité en Macédoine à la mort de son père, 319 ; mit à mort la mère d’Alexandre, Olympias, puis Roxane et son fils, le jeune Alexandre, épousa Thessalonice, sœur du conquérant, et se fit proclamer roi l’an 311 av. J.-C. Il s’unit à Ptolémée et à Lysimaque contre Antigone, et tous trois remportèrent sur lui, en 301, la bataille d’Ipsus : il obtint en partage, outre la Macédoine, la plus grande partie de la Grèce. Il m. en 298.

CASSANDRE (François), écrivain du XVIIe siècle,