Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P1 - A-G.djvu/342

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CAPÉTIENS, 3e race des rois de France, a reçu son nom de Hugues Capet, qui en est le chef. Elle a succédé à celle des Carlovingiens. Les Capétiens se subdivisent en trois branches : Capétiens proprement dits, depuis Hugues Capet jusqu’à Philippe VI (987-1328); branche des Valois, depuis Philippe VI jusqu’à la mort de Henri III (1328-1589); branche des Bourbons, depuis Henri IV jusqu’à l’abdication de Louis-Philippe d’Orléans en 1848. Les Capétiens proprement dits sont Hugues Capet, Robert, Henri I, Philippe I, Louis le Gros, Louis VII, Philippe-Auguste, Louis VIII, S. Louis, Philippe le Hardi, Philippe le Bel, Louis le Hutin, Jean I, Philippe le Long, Charles le Bel. — Pour les branches des Valois et des Bourbons, V. ces noms et l’art. FRANCE.

CAPHARÉE (cap), Capharæum prom., auj. Cabo dell’Oro ou Xylophagos, sur la côte S. E. de l’île d’Eubée. Une tempête dispersa près de là la flotte des Grecs au retour de Troie.

CAPHARNAÜM, Tell-Houm, v. de Palestine sur le bord occid. de la mer de Tibériade, aux confins de la Galilée, dans l’anc. tribu de Nephtali, est célèbre par le séjour presque continuel qu’y fit Jésus pendant les trois ans de sa prédication, et par la guérison du centenier. Patrie des apôtres S. Pierre et S. André.

CAPHYES, Caphyæ, v. d’Arcadie, au N. d’Orchomène. Aratus y fut battu par les Étoliens, 221 av. J.-C.

CAPIDJYS, portiers ou huissiers du sérail, ainsi nommés d’un mot turc qui signifie gardien de la porte. Ils sont 400, commandés par 4 capitaines et un chef qui porte le nom de capidjyler-ketkhoudassy (maître d’hôtel). Ils forment la garde du divan. — Les capidjy-baschis sont les chambellans du sultan. Ils ont la charge d’introduire les ambassadeurs, d’annoncer aux pachas, aux vizirs, et autres personnages, les volontés du sultan, de les conduire en exil et autrefois de leur présenter le fatal cordon.

CAPISTRAN (Jean de), franciscain, né dans l’Abruzze en 1385, prêcha avec éclat dans les principales villes d’Italie, d’Allemagne, de Pologne et de Hongrie; fut employé successivement par les papes Martin V, Eugène IV et Nicolas V dans les affaires les plus importantes de l’Église; combattit avec succès les Hussites, et leur enleva plus de 4000 sectaires. En 1456, il s’enferma avec Huniade dans Belgrade assiégée par les Turcs, et contribua puissamment par ses exhortations à la délivrance de la ville. Il mourut trois mois après. Il fut canonisé en 1724 par Benoît XIII. On a de lui un grand nombre d’écrits théologiques, entre autres, De papæ et concilii sive Ecclesiæ auctoritate, Venise, 1580, ouvrage dirigé contre le concile de Bâle.

CAPITAINERIE GÉNÉRALE, nom donné en Espagne à certaines circonscriptions territoriales, qui correspondent à nos divisions militaires, et qui sont gouvernées par un capitaine général. Il ne faut pas confondre ces chefs avec les intendants ou gouverneurs civils des provinces. L’Espagne est depuis 1833 divisée en 12 capitaineries générales, savoir : Nouvelle et Vieille Castille, Galice, Estramadure, Andalousie, Grenade, Valence, Catalogne, Aragon, Navarre, Guipuscoa et Majorque, qui sont elles-mêmes subdivisées en provinces.

CAPITAN-PACHA, grand amiral de l’empire ottoman. Il est à la fois le commandant suprême de la flotte, le surintendant général de la marine, et beglerbeg ou gouverneur de toutes les côtes et îles de l’empire, tant en Europe qu’en Asie. Sa charge est la seconde de l’État; il n’a au-dessus de lui que le grand vizir; il ne rend compte qu’au Grand Seigneur.

CAPITAN-PACHA (Gouvt du). V. ÎLES (pachalik des).

CAPITANATE, Apulie, prov. du roy. d’Italie, entre l’Adriatique et les prov. de Sannio, Terre de Bari, Basilicate et Principauté Ultérieure; 88 kil. sur 80; 330 000 h. Ch.-l., Foggia. Vastes plaines que domine le mont Gargano : pâturages, câpres at champignons; huile d’olive, résine, goudron, térébenthine, salsepareille, noix de galle, etc. Grandes salines royales. La Capitanate forme l’éperon de la botte à laquelle on compare vulgairement l’Italie,

CAPITOLE, temple et citadelle de Rome, élevés sur le mont Capitolin, et dédiés à Jupiter, étaient ainsi nommés, dit-on, d’une tête sanglante (à capite) qu’on y trouva en creusant les fondements. Commencé par Tarquin l’Ancien, le Capitole fut achevé par Tarquin le Superbe, et consacré par le consul Horatius (507 av. J.-C.). Des trésors immenses y étaient enfermés. Le Capitole fut assiégé par les Gaulois en 390 av. J.-C. et sauvé par Manlius. Brûlé trois fois, pendant les troubles de Marius, sous Vitellius et enfin sous Vespasien, il fut reconstruit à grands frais par Domitien. Au moyen âge, on couronnait au Capitole les poëtes vainqueurs. Tout près de l’ancien Capitole a été construit, d’après les plans de Michel-Ange, ce qu’on nomme auj. le Campidoglio ou Capitole moderne, qui comprend les palais des sénateurs de Rome et des magistrats municipaux, et le musée. Le palais Caffarelli occupe à peu près l’emplacement de l’ancienne forteresse. - Plusieurs villes anciennes et modernes, Milan, Ravenne, Vérone, Trêves, Cologne, Nîmes, Narbonne, Washington, ont eu ou même ont encore leur Capitole.

CAPITOLIN (mont), Capitolinus mons, une des 7 collines primitives de l’anc. Rome, et la moins élevée, au N. O. du mont Palatin, vis-à-vis de l’île du Tibre, était très-abrupte. C’est là qu’était bâti le Capitole; outre le temple de Jupiter, on y voyait ceux de Minerve et de Junon. La roche Tarpéienne en faisait partie; aussi l’appelait-on souvent mont Tarpéien.

CAPITOLINS (Jeux). Ils furent institués l’an 387 av. J.-C. en l’honneur de Jupiter-Capitolin, pour le remercier d’avoir sauvé le Capitole assiégé par les Gaulois. - Domitien fonda d’autres jeux sous le même nom, ou ne fit que renouveler les anciens.

CAPITOLINS (Marbres). V. FASTES.

CAPITOLINUS (Julius), l’un des auteurs de la collection dite Histoire Auguste, a laissé les vies de l’empereur Antonin et de ses successeurs jusqu’à Balbin; il était contemporain de Dioclétien et de Constantin et leur a dédié ses écrits. Il paraît avoir pris Hérodien pour guide. On trouve Capitolinus à la suite de Spartien. Il a été trad. par Valton, Paris, 1844, dans la Biblioth. latine-franç. de Panckouke. - V. MANLIUS CAPITOLINUS et QUINCTIUS CAPITOLIN.

CAPITON (Ateius), célèbre jurisconsulte romain, contemporain et rival d’Antistius Labéon, vécut sous Auguste et sous Tibère, et fut élevé au consulat. Il flétrit sa réputation sous Tibère, par sa servilité.

CAPITON (Wolfgang Fabrice), docteur en théologie, né vers 1478 à Haguenau, mort à Strasbourg en 1541, embrassa la Réforme, devint ministre à Strasbourg, se lia étroitement avec Œcolampade et Bucer, et prit part à presque toutes les diètes et conférences convoquées pour pacifier les différends de religion. Ses liaisons avec Martin Cellarius le firent soupçonner d’Arianisme. Capiton a laissé, entre autres ouvrages, une Vie d’Œcolampade, écrite avec Grynæus, Strasbourg, 1617, in-8.

CAPITOULS, nom que portaient avant 1789 les premiers officiers municipaux de la ville de Toulouse. Ils étaient ainsi appelés, soit du lieu où se tenaient leurs réunions, et qu’on nommait Capitole; soit du Capitulum, conseil civil des comtes de Toulouse, dont ils étaient membres, soit du chaperon (capitulum), de couleur rouge, qu’ils portaient comme insigne. Dans l’origine, les capitouls se qualifiaient chefs des nobles et gouverneurs de la ville de Toulouse. L’établissement du parlement de Toulouse au XIVe s. réduisit de beaucoup leur autorité.

CAPITULAIRES, recueils de lois et ordonnances rendues par nos anciens rois, surtout par ceux des deux premières races, étaient ainsi nommés parce qu’ils étaient divisés en chapitres (capitula). Les plus connus sont ceux de Charlemagne; mais il existe aussi des capitulaires de Clotaire I, de Dagobert,