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sant la Bataille de Hohenlinden, les Marins anglais, les Combats de la Baltique, le Dernier homme, et mit le sceau à sa réputation par son poëme de Gertrude de Wyoming (1809), qui brille à la fois par le pathétique des situations, par la vigueur, l'élégance et l'harmonie du style. On a aussi de lui les Annales de l'Angleterre, de l'avénement de George III à la paix d'Amiens, 1808. Th. Campbell dirigea le New Monthly Magazine de 1821 à 1831, organisa en 1825 l'Université de Londres, devint en 1827 recteur de l'Université d’Édimbourg, et reçut en 1843 le titre de poëte lauréat.

CAMPBELLTOWN, v. et port d’Écosse (Argyle), à 90 k. S. O. d'Inverary, sur la côte S. E. de la presqu'île de Cantyre ; 7000 h. Pêche du hareng. Fabriques de toiles ; distilleries d'eau-de-vie de grains.

CAMPE (J. Henri), le Berquin allemand, né en 1746 à Deensen (Brunswick), mort en 1818. Il fut quelque temps aumônier d'un régiment, mais, ne pouvant supporter le spectacle des horreurs de la guerre, il quitta cette carrière et se voua à l'éducation. Il dirigea à Dessau le célèbre philanthropinum, puis exerça à Hambourg ; devint ensuite chanoine et conseiller des écoles à Brunswick, et se retira en 1805 pour s'occuper seulement de travaux littéraires. Il fonda à Brunswick une librairie d'éducation qui eut beaucoup de succès, et obtint ainsi une grande aisance. Il a écrit pour l'enfance et la jeunesse une foule de petits ouvrages pleins d'intérêt. Les principaux sont : Robinson Crusoé en dialogues, qui eut plus de 40 éditions, la Découverte de l'Amérique, la Petite Bibliothèque des enfants ; Théophron ou le Guide des jeunes gens ; on les a réunis en une seule collection formant 37 petits vol., 1829-32. La plupart ont été trad. en français. On doit aussi à Campe d'utiles travaux sur la langue allemande.

CAMPÊCHE, v. du Mexique (Yucatan), sur le Rio-San-Francisco, près de son emb. dans la baie de Campêche, par 93° long. O., 19° 50' lat. N.; 15 000 h. Fortifications, bon port, consulat français. Commerce de cire. Cette ville fut longtemps l'unique entrepôt du bois de teinture dit bois de Campêche. — Elle a été assiégée et prise en 1659 par les Anglais, en 1678 par le corsaire Louis Scot, et en 1685 par les flibustiers des Antilles.

CAMPENON (Vincent), né à la Guadeloupe en 1772, mort en 1843, était neveu du poëte Léonard. Il s'annonça par des poésies fugitives, donna en 1809 la Maison des champs, poëme didactique, en 1811 l’Enfant prodigue, poëme élégiaque, qui firent sa réputation, fut admis à l'Académie en 1813, et devint chef de division, puis inspecteur de l'Université, et enfin secrétaire du cabinet du roi. On lui doit une traduction estimable d'Horace en vers, des traductions de l'anglais, des éditions de Léonard, Marot, Delille et d'intéressants Mémoires sur Delille, publiés en 1824. Ses Poëmes et Opuscules ont été réunis en 2 vol. in-18, 1823, et 1 vol. in-12, 1844.

CAMPER (Pierre), médecin et naturaliste hollandais, né à Leyde en 1722, mort en 1789, fit ses études sous Boerhaave, fut professeur de philosophie, de médecine et de chirurgie à Franeker, de là se rendit à Amsterdam et ensuite à Groningue, où il professa la médecine, l'anatomie et la botanique. Il parcourut presque toute l'Europe, et se lia avec les savants les plus distingués. Il joua aussi un rôle politique et fut membre du conseil d'État des Provinces-Unies. Camper découvrit la présence de l'air dans les cavités intérieures du squelette des oiseaux, et fut un des premiers à s'occuper d'anatomie comparée et de paléontologie. Il est surtout connu pour avoir essayé de mesurer le degré d'intelligence par le plus ou le moins d'ouverture de l’angle facial. Il a composé un grand nombre de traités et de mémoires sur la médecine, la chirurgie, la physiologie. Les principaux sont : Demonstrationes anatomicæ-pathologicæ, Amster., 1760-62; Dissertation sur les différences des traits du visage ; Discours sur l'art de juger les passions de l'homme par les traits de son visage ; Dissertation sur les variétés naturelles de l'espèce humaine. Jansen a publié une traduction de ses Œuvres sur l'histoire naturelle, la physiologie et l'anatomie comparée, 1803, 3 v. in-8. Camper était associé de l'Académie des sciences de Paris ; Condorcet et Vicq d'Azyr ont composé son Éloge.

CAMPERDUYN ou CAMPERDOWN. V. CAMPRED0N.

CAMPI LAPIDEI, auj. La Crau.

CAMPI PHLEGRÆI. V. PHLÉGRÉENS (Champs).

CAMPI RAUDII, plaine située près de Verceil, où Marius défit les Cimbres et les Teutons, 102 av. J.-C.

CAMPILE, ch.-l. de cant. (Corse), à 26 k. S. O de Bastia ; 907 h.

CAMPINE (de campus, plaine), vaste plaine qui s'étend en Belgique et en Hollande, à l'E. d'Anvers, entre les embouch. de l'Escaut et de la Meuse, n'est guère qu'une lande couverte de sable et de bruyère, et est fort peu peuplée ; on y remarque cependant Hoogstræten, Turnnout, Lierre, Gheel. On l'a récemment canalisée pour la mettre en valeur (1856).

CAMPISTRON (J. GALBERT de), poëte dramatique, né à Toulouse en 1656, mort en 1723, vint fort jeune à Paris, y connut Racine qui lui donna des conseils, obtint par sa protection la place de secrétaire du duc de Vendôme, suivit ce prince dans toutes ses guerres et se fit remarquer par sa bravoure. Il a fait un assez grand nombre de tragédies : il donna successivement, à dater de 1683 : Virginie, Arminius, Andronic, Alcibiade ; il a aussi composé des opéras, dont le meilleur est Acis et Galatée (musique de Lulli); une assez bonne comédie, le Jaloux désabusé, qui contribua à le faire admettre à l'Académie française en 1701. Campistron voulut imiter Racine ; mais, quoique sage dans ses compositions, il n'eut ni le talent de concevoir un plan ou une situation, ni la force poétique, et n'approcha jamais de son modèle : on l'a surnommé le singe de Racine. Ses œuvres ont été souvent imprimées, notamment en 1750, 3 vol. in-12.

CAMPITELLO, ch.-l. de canton (Corse), à 22 k. S. O. de Bastia ; 280 hab.

CAMPOBASSO, v. de l'anc. roy. de Naples, ch.-l. de la province de Sannio, à 84 kil. N. E. de Naples ; 8000 hab. Collége royal. Armes et coutellerie.

CAMPOBASSO (le comte de), condottiere napolitain, issu de la maison française de Montfort, se mit d'abord au service de Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, mais abandonna ce prince à la suite d'un affront qu'il en avait reçu : au siége de Nancy, 1477, il passa du côté de René, duc de Lorraine, et contribua au gain de la bataille où périt Charles.

CAMPOFORMIO, v. de Vénétie (Frioul), à 7 kil. S. O. d'Udine ; 1800 hab. Célèbre par le traité de paix entre la France et l'Autriche, qu'y signa Bonaparte, le 17 octobre 1797 : l'Autriche cédait les Pays-Bas autrichiens, ainsi que les pays d'Empire jusqu'au Rhin, et reconnaissait la République cisalpine ; la France lui accordait en échange Venise et les possessions vénitiennes.

CAMPOMANÈS (D. Pedro Rodriguez de), ministre espagnol, né dans les Asturies en 1710, mort vers 1800, fut nommé en 1765 par Charles III fiscal du conseil de Castille ; devint en 1788, sous Charles IV, président de ce conseil et ministre, et s'efforça, pendant son administration, de relever Je commerce et l'industrie ; mais les intrigues de Florida Blanca, favori de Charles IV, le firent disgracier en 1788. Campomanès a publié plusieurs ouvrages sur l'économie politique et sur l'administration de l'Espagne, ainsi que des Recherches sur Carthage, avec une trad. du Périple d'Hannon, 1756.

CAMPO-SANTO, c.-à-d. champ sacré. On nomme ainsi tout cimetière en Italie, mais plus spécialement certaines sépultures consacrées à des hommes distingués et entourées de portiques dont les murailles sont peintes à fresque. On connaît surtout ceux de Pise, de Naples et de Bologne.

CAMPO-SANTO, v. de l'anc. duché de Modène, sur