Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P1 - A-G.djvu/331

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

partie du pays occupé jadis par les Nervii, était bornée au N. et à l'E. par la Flandre et le Hainaut, au S. par la Picardie, à l'O. par l'Artois. Villes principales : Cambray, Cateau-Cambrésis, Crèvecœur, Vaucelles. Originairement habité par les Nervii, ce pays passa, au Ve siècle, de la domination des Romains à celle des Francs. Il fut gouverné dès le Xe siècle par des comtes, et fit partie du roy. de Lorraine jusqu'à l'avénement de Henri II, empereur d'Allemagne, qui, en 1007, donna le comté à l'évêque de Cambray. Philippe de Valois l'acquit en 1340, et ses successeurs le conservèrent jusqu'en 1435, époque où Charles VII l'engagea à Philippe le Bon, duc de Bourgogne. Louis XI le reprit en 1477; mais Charles-Quint le confisqua et rendit à l'évêque tous ses droits en 1543. En 1581 les Français prirent le Cambrésis; les Espagnols le leur enlevèrent en 1593; repris en 1677, il fut définitivement assuré à la France en 1678, par le traité de Nimègue.

CAMBRIA, nom latin du pays de Galles.

CAMBRIDGE, Camboritum, Cantabrigia, v. d'Angleterre, ch.-l. du comté de Cambridge, sur la Cam (d'où le nom de la ville, pont sur la Cam), et sur le chemin de fer de l'E., à 76 kil. N. E. de Londres; 28 000 hab. Université célèbre, fondée en 1229, ou même selon quelques-uns en 631, par Sigebert, roi d'Est-Anglie, organisée en 1571 : on y cultive surtout les mathématiques. Elle possède 17 colléges, dont les principaux sont ceux de Peterhouse, fondé en 1257; King's college, 1441; Christ's college, 1505; Trinity-college, 1546, etc. Bibliothèque de 140 000 v. ; musée d'antiquités; jardin botanique; observatoire. — Le comté de Cambridge est situé entre ceux de Lincoln, Norfolk, Suffolk, Essex, Hertford, Bedford, Huntingdon, et la mer; il a 80 k. sur 40 ; 143 500 h. Grande fertilité, inondations au S. et S. O.; bonnes terres, coupées de pâturages et de bruyères; élève considérable de bestiaux et de chevaux, excellents beurres, excellents fromages.

Le nom de Cambridge est commun à plusieurs villes des États-Unis, dont la principale est dans l'État de Massachussets, à 4 k. N. O. de Boston, avec lequel elle communique par un pont jeté sur le Charles-River; env. 15 000 h. Université, fondée en 1636 par Harvard, ministre anglican; c'est la 1re qui ait été fondée aux États-Unis : on y enseigne outre les études classiques, la théologie, le droit, la médecine; bibliothèque de 30 000 vol.; jardin botanique, cabinet d'histoire naturelle, observatoire.

CAMBRIENS, nom donné par les Romains aux Galls, qui habitaient le S. O. de la Grande-Bretagne.

CAMBRIN, ch.-l. de cant. (Pas-de-Calais), à 7 k. E. de Béthune; 308 h.

CAMBRONNE (P. J., baron de), général français,né en 1770, à St-Sébastien près de Nantes, mort en 1842, s'enrôla en 1792, fit avec distinction les campagnes de la République et de l'Empire, mérita d'être proclamé, après la mort de La Tour d'Auvergne, Premier grenadier de France, fut fait général en 1813, après le combat d'Hanau, devint major de la garde impériale en 1814, accompagna Napoléon à l'île d'Elbe, revint avec lui en 1815, commanda l'avant-garde de sa petite armée, et prit une grande part à la bat. de Waterloo, où il commandait une division de la vieille garde. Quoique sa division fût presque entièrement détruite, il refusa opiniâtrement de se rendre, en faisant, dit-on, cette réponse célèbre : La garde meurt et ne se rend pas; il tomba néanmoins aux mains des Anglais, après avoir été laissé pour mort sur le champ de bataille. Traduit en 1816 devant un conseil de guerre, il fut absous à l'unanimité. Nantes lui a érigé une statue, inaugurée en 1848. — On a contesté la réponse qui a illustré Cambronne : s'il ne la prononça pas textuellement, il en dit le sens dans le langage énergique du soldat.

CAMBUNIENS (monts), Cambunii montes, chaîne de montagnes de la Grèce anc., se détachait de l'Olympe, et séparait la Thessalie de la Macédoine : l'Ossa et le Pélion appartenaient à cette chaîne.

CAMBYSE, prince perse de la famille royale des Achéménides, épousa Mandane, fille d'Astyage, roi des Mèdes, et fut père du célèbre Cyrus. Ce prince était tributaire des Mèdes. Il vivait vers 595 av. J.-C.

CAMBYSE, roi de Perse, 530-522 av. J.-C., fils et successeur du grand Cyrus, porta la guerre en Égypte. Ne pouvant se rendre maître de Péluse, il plaça, dans un dernier assaut, au premier rang de son armée, des chiens, des brebis et autres animaux que les Égyptiens regardaient comme sacrés; les assiégés rendirent la place plutôt que de s'exposer à blesser ces animaux. Vainqueur de l’Égypte (525), il mit à mort le roi du pays; puis, tournant ses armes contre la Libye, il détacha 50 000 hommes de son armée pour aller piller et détruire le fameux temple de Jupiter Ammon; mais tous furent ensevelis dans les sables de la Libye. En Éthiopie, il ne fut pas plus heureux; une horrible famine réduisit ses soldats à se dévorer mutuellement. A son retour en Égypte, il tua, dans sa fureur, le bœuf Apis, détruisit le tombeau d'Osymandias et commit mille cruautés. Il allait retourner en Perse, où un faux Smerdis s'était fait proclamer roi, lorsqu'il mourut d'une blessure qu'il se fit à la cuisse en montant à cheval. Ce prince est représenté par les historiens comme un tyran furieux; il fit périr son frère Smerdis, ainsi que Méroé sa sœur et son épouse.

CAMDEN (Will.), antiquaire, surnommé le Pausanias et le Strabon anglais, né à Londres en 1551, mort en 1623, fut de 1577 à 1597 maître ou directeur de l'école de Westminster et devint en 1597 roi d'armes de Clarence, fonction qui était parfaitement en rapport avec ses goûts. On lui doit un grand ouvrage sur les antiquités de son pays : Britanniæ descriptio, qui parut pour la 1re fois en 1586, et qu'il ne cessa depuis de perfectionner (la meilleure édition est celle de Londres, 1607, in-fol.); une histoire du règne d’Élisabeth : Annales rerum anglicarum regnante Elizabetha, dont la 1re partie parut en 1615, et la 2e après sa mort, en 1625 (le tout a été réuni en 3 vol. in-8, Oxford, 1717, et avait été trad. en français dès 1627, par Belligent); une Collection des anciens historiens anglais, écossais, danois, 1603, in-f.; une Description des monuments de l'abbaye de Westminster; une Grammaire grecque, etc. Ces ouvrages réunissent à la fidélité l'ordre et la clarté.

CAMELFORD, autrefois Cambalu, v. d'Angleterre (Cornouailles), sur le Camel, affluent du canal de Bristol, à 35 kil. N. O. de Callington; 1000 hab. On y fait naître le roi Arthur; on y place aussi le combat entre Arthur et son neveu Modred, en 543.

CAMEN, v. des États prussiens (Westphalie), à 15 kil. S. O. de Hamm; 2000 hab. Patrie de Buxtorf.

CAMENTZ ou CAMENZ, Camentia, v. du roy. de Saxe, sur l'Elster Noir, à 27 kil. N. O. de Bautzen; 5000 hab. Draps, lainages, etc. Patrie de Lessing. Incendiée en 1842. — Ville de Prusse (Silésie), sur la Neiss, à 19 kil. S. E. de Frankenstein. Anc. abbaye de Cîteaux, fondée en 1094, supprimée en 1811.

CAMERACUM, nom latin de CAMBRAY.

CAMERARIUS (Joachim), savant, né à Bamherg en 1500, mort en 1574, était issu d'une famille dont le premier nom était Liebhard, et qui avait reçu la surnom de Camerarius, parce que plusieurs de ses membres avaient été chambellans. Il se fit de bonne heure connaître par des ouvrages pleins d'érudition, enseigna le grec et le latin à Nuremberg (1526), et réorganisa les universités de Tubingue (1550) et de Leipsick ( 1552). Il joua aussi un grand rôle dans les affaires politiques et religieuses, embrassa un des premiers la réforme, se lia étroitement avec Mélanchthon, l'aida à rédiger la Confession d'Augsbourg, fut chargé par le sénat de Nuremberg de plusieurs missions importantes, et jouit d'un grand crédit auprès des empereurs Charles-Quint et Maximilien, ainsi que des ducs de Saxe Henri et Maurice. On lui doit