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AGNE − 25 − AGON

325 planches, 1809-1823) : c’est le plus riche répertoire que l’on ait en ce genre.

AGINNUM, auj. Agen, v. capit. des Nitiobriges, peuple de l’Aquitaine, au S. des Petrocorii.

AGIS, nom de 4 rois de Sparte, dont un seul de la race des Agides, et 3 de celle des Proclides :

AGIS, fils d’Eurysthènes, succéda à son père vers l’an 1060 av. J.-C. On ne sait rien de son règne. C’est de lui que vient le nom d’Agides, donné à l’une des deux races qui régnaient conjointement à Sparte.

AGIS I, de la race des Proclides, fils d’Archidamus, régna de 427 à 400 av. J.-C., battit les Argiens à Mantinée, et obtint plusieurs avantages sur les Athéniens pendant la guerre du Péloponèse.

AGIS II, fils d’Archidamas II, roi de 338 à 330 av. J.-C., tenta de délivrer la Grèce du joug des Macédoniens, et périt dans une bataille contre Antipater, lieutenant d’Alexandre, après avoir fait des prodiges de valeur.

AGIS III, le plus célèbre des rois qui ont porté ce nom, monta sur le trône l’an 244 av. J.-C. Il tenta de remettre en vigueur les lois de Lycurgue, proposa d’abolir les dettes et de faire un nouveau partage des terres ; mais il échoua dans ses desseins par l’opposition de son collègue, le roi Léonidas, et par la perfidie de ceux mêmes à qui il avait donné sa confiance. Arraché d’un temple où il s’était réfugié, il fut étranglé dans sa prison par l’ordre des éphores, l’an 239 av. J.-C. Plutarque a écrit sa Vie.

AGLABITES, dynastie musulmane, qui s’éleva sur les ruines des califes de Bagdad et régna environ 109 ans sur le pays qui s’étend de l’Égypte jusqu’à Tunis, eut pour chef Ibrahim-Ben-Aglab, qui fut nommé, vers l’an 800 de J.-C., gouverneur de l’Afrique par Haroun-al-Raschid. Ils siégaient à Kairouan, près de Tunis. Ils envahirent la Sicile dès 827, et prirent successivement Agrigente, Palerme, Syracuse (878), qu’ils détruisirent. Leur dernier chef, Ziadat-Allah, fut dépouillé de ses États en 909 par les califes fatimites, qui gouvernaient l’Égypte. M. Noël Desvergers a écrit l’Histoire des Aglabites, Paris 1843.

AGLAÉ, l’une des trois Grâces. V. GRACES.

AGLIÉ, v. du Piémont (Ivrée), à 15 kil. S. O. d’Ivrée ; 3300 h. Château royal, musée d’antiquités.

AGNADEL, bourg de Lombardie (Lodi), à 15 kil. N. E. de Lodi, est célèbre par les victoires qu’y remportèrent Louis XII sur les Vénitiens (1509), et le duc de Vendôme sur le prince Eugène (1705).

AGNAN ou AIGNAN (S.), Anianus, évêque d’Orléans de 391 à 453, sauva la v. d’Orléans assiégée par Attila, 450. On attribue à ses prières le secours inespéré que la ville reçut d’Aétius et des Visigoths. L’Église l’honore le 17 novembre.

AGNANO (lac d’), Anianus lacus, à 7 kil., O. S. O. de Naples, occupe le bassin d’un ancien Cratère ; ses eaux sont sans cesse en ébullition. Près de là se trouve la fameuse grotte du Chien. V. ce nom.

AGNÈS (Ste), jeune vierge de Palerme, subit le martyre à Rome, en 304, à 13 ans ; lors de la persécution de Dioclétien. Prudence a chanté son martyre ; le Tintoret et le Dominiquin l’ont représenté sur toile. On la fête le 21 janvier.

AGNÈS D’AQUITAINE, fille de Guillaume V, duc d’Aquitaine, épousa en 1043 Henri III, empereur d’Allemagne, et fut mère de l’emp. Henri IV. A la mort de son mari, elle gouverna au nom de son fils, âgé de 6 ans ; dépouillée du pouvoir en 1062, elle se retira à Rome, où elle mourut en 1077.

AGNÈS DE FRANCE, fille du roi de France Louis le Jeune, fut mariée en 1180, dès l’âge de 9 ans, à Alexis Comnène le Jeune, empereur de Constantinople ; deux ans après, elle se vit forcée d’accepter la main d’Andronic Comnène, qui avait fait mourir Alexis et avait usurpé le trône.

AGNÈS DE MÉRANIE, reine de France, fille de Berthold, duc de Méranie, fut épousée en 1196 par Philippe-Auguste qui venait de répudier Ingelburge mais les

censures de l’église obligèrent ce prince à l’éloigner pour reprendre sa première femme. Agnès, retirée à Poissy, y mourut de douleur en 1201. Elle avait eu du roi un fils, Philippe Hurepel. M. Ponsard a fait une tragédie d’Agnès de Méranie.

AGNÈS D’AUTRICHE, fille de l’empereur Albert I, née en 1280, vengea la mort de son père qui avait été assassiné (1308), en immolant près de 1000 victimes. Elle avait épousé en 1296, André III, roi de Hongrie ; mais elle devint veuve après un an de mariage. En 1310, elle fonda en Suisse un monastère où elle s’enferma ; elle y mourut en 1364.

AGNÈS SOREL ou SURELLE, dame célèbre par sa beauté et les qualités de son esprit, fille de Sorel de St-Gérard, gentilhomme attaché à la maison du comte de Clermont, naquit vers 1410 au village de Fromenteau en Touraine. Elle était fille d’honneur d’Isabeau de Lorraine, duchesse d’Anjou, lorsque cette dame eut occasion de venir à la cour de Charles VII pour solliciter une grâce (1431). Charles devint bientôt éperdument amoureux d’Agnès la fixa à sa cour en la nommant dame d’honneur de la reine, et en fit bientôt sa maîtresse. Agnès n’usa, dit-on, de l’ascendant qu’elle avait sur le roi que pour le déterminer à sortir du honteux repos dans lequel il languissait pendant que les Anglais s’emparaient de ses États (V. CHARLES VII), et elle contribua ainsi puissamment au salut de la France. Le roi la combla de faveurs et lui donna entre autres présents le château de Beauté, sur les bords de la Marne (près de St-Maur), d’où elle prit le nom de dame de Beauté. La reine elle-même lui montra toujours un sincère attachement. En 1445, Agnès, insultée par le dauphin (depuis Louis XI), quitta la cour et alla vivre à Loches, où Charles VII lui avait fait bâtir un château. Elle mourut en 1450, à Jumiéges, où elle était venue trouver le roi ; on la crut empoisonnée par le dauphin. Par allusion à son nom, elle portait dans ses armes un sureau d’or.

AGNÈS (la Mère). V. ARNAULD (AGNÈS).

AGNESI (Maria-Gaetana), née à Milan en 1718, morte en 1799, était fille d’un professeur de mathématiques à Bologne, qui l’initia de bonne heure à l’étude des hautes sciences. Elle y réussit si bien qu’en 1750 le pape Benoît XIV l’autorisa à remplacer son père dans son cours public. Elle a publié en latin des Institutions analytiques, qui ont été trad. par d’Anthelmy, avec notes de Bossut, sous ce titre : Traités élémentaires du calcul différentiel et du calcul intégral, Paris, 1775, in-8.

AGNOLO (BACCIO d’), sculpteur et architecte florentin, né en 1460, mort en 1543, fut le contemporain et l’ami des Raphaël et des Michel-Ange. Il commença par sculpter et ciseler en bois, et s’adonna ensuite à l’architecture. Florence, lui doit le palais Bartolini et quelques autres édifices remarquables par leur élégance et leur solidité. Plusieurs sont ornés de ses sculptures en bois. Il laissa trois fils, auxquels il transmit une partie de ses talents.

AGNONE, v. du roy. d'Italie (Molise), à 27 kil. d’Isernia ; 8000 hab. Elle a 7 églises et 5 monts de piété. Fabriques d’articles en cuivre.

AGOBARD, archevêque de Lyon en 813, mort en 840, prit part à la révolte de Lothaire contre Louis le Débonnaire, et fut en conséquence déposé par le concile de Thionville, en 835 ; mais, ayant reconnu ses torts, il fut rétabli peu après. C’était un homme éclairé pour ces temps : il fit abroger la loi Gombette, qui autorisait les duels juridiques ; il écrivit contre les épreuves de l’eau et du feu et contre la croyance aux sorciers. Il a laissé plusieurs écrits qui ont été publiés par Baluze, 1666, 2 vol. in-8.

AGOGNA, riv. des États sardes, se jette dans le Pô entre la Sesia et le Terdoppio, après avoir baigné Borgomanero, Novare, Mortara. Sous Napoléon Ier, l’Agogna donna son nom à un dép. du roy. d’Italie, qui avait pour ch.-l. Novare.

AGON, petit port de France (Manche), à 10 kil.