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et Thurso. Lacs, riv. nombreuses, mais non navigables. On y voit encore les ruines des habitations construites par les Duns ou Pictes.

CAIUS, prénom fort commun chez les Romains. On désigne quelquefois par ce simple prénom un des Gracques, un fils d’Agrippa, l’emp. Caligula, etc.

CAIUS ou GAIUS, célèbre jurisconsulte romain, vivait probablement sous Adrien et Marc-Aurèle. Il avait composé des Institutes, qui ont beaucoup servi à la rédaction de celles qui portent le nom de Justinien. Longtemps on n’en a possédé qu’un abrégé qui se trouve dans le Breviarium alaricianum, et, que l’on croit avoir été fait par Anien, chancelier d’Alaric ; mais en 1816, M. Niebuhr a découvert l’ouvrage même dans un palimpseste de Vérone. Il a été imprimé dans les Ecloga juris, Paris, 1822, et à part, par Goschen et Lachmann, Berlin, 1842 ; il a été trad. en français par Boulet, 1827, Pellat, 1844, et Domenget, 1847.

CAJARC, ch.-l. de c. (Lot), à 25 k. S. O. de Figeac ; 2000 hab. Fortifications démolies en 1622.

CAJAZZO, Calatia, v. d’Italie (T. de Labour), près de Volturno, à 20 k. S. de Piedimonte ; 4000 h. Vins.

CALABAR, nom donné en Afrique à deux riv. tributaires de l’Océan Atlantique, qui se jettent dans le golfe de Biafra, partie du golfe de Guinée. On distingue le Vieux-Calabar à l’E., et le Nouveau-Calabar à l’O. — On appelle Côte de Calabar le pays arrosé par ces deux riv., de 3° à 7° long. E. et de 5 à 6 lat. N.

CALABER (Quintus). V. QUINTOS.

CALABRE, l’anc. Brutium et partie de la Lucanie, région de l’anc. roy. de Naples, la plus mérid. des prov. continentales de cet État, forme comme une presqu’île que borne au N. la Basilicate ; 260 k. sur 80. Elle est divisée en 3 prov. : 1o C. Citérieure, au N. ; 450 000 h., ch.-l., Cosenza ; 2o C. ultérieure 1re au S., 330 000 h., ch.-l., Reggio ; 3o C. ultérieure 2e, entre les deux précédentes, 390 000 h., ch.-l., Catanzaro. La Calabre est traversée par l’Apennin et arrosée par le Crati et le Lao. Climat très-chaud dans les plaines et lieux bas ; air malsain ; grande fertilité. Effroyables tremblements de terre, notamment en 1783. Civilisation arriérée. — On nomma d’abord Calabri les peuples qui habitaient la partie de l’Iapygie située entre les Salentini à l’E. et les Peucetini à l’O. (ch.-l., Brundusium) ; puis, quand l’Italie fut divisée en 11 régions, au Ier s. de l’empire, on appela Calabrie l’Iapygie entière (Salentini, Calabri, Peucetini, Messapii), moins quelq. cant. à l’O. La Calabre reçut de bonne heure des colonies grecques. Elle fut soumise par les Romains l’an 260 av. J.-C. Après la dissolution de leur empire, elle tomba au pouvoir des Visigoths, puis des Sarrasins, et enfin (vers 1130) des Normands, qui en firent une prov. du roy. de Naples.

CALABRÈSE (LE), peintre. V. PRETI.

CALACCUCIA, ch.-l. de cant. (Corse) à 28 kil. O. de Corte ; 815 h., et à l’entrée de la vallée du Niolo.

CALAGORRIS, ville de Gaule, auj. Cazères.

CALAGURRIS, v. de Tarraconaise, auj. Calahorra.

CALAHORRA, Calagurris, v. d’Espagne (Logrono), sur le Cidacos, à 52 k. E. de Logrono ; 4300 hab. Évêché. Patrie de S. Dominique. On y fait aussi naître Quintilien. — Cette ville fut reprise sur les Arabes par Garcia, roi de Navarre en 1054.

CALAIS, Caletum, Itius ou Ulterior portus ? v. et port de France, ch.-l. de cant. (Pas-de-Calais), sur la Manche, à 31 k. N. E de Boulogne, à 272 k. N. de Paris par Abbeville, 281 par Amiens, 372 par chemin de fer ; 12 934 h. Calais n’est séparé de Douvres (en Angleterre) que par un canal étroit nommé Pas-de-Calais, qui a 31 k. seulement de largeur ; la traversée se fait en 2 h. Chemin de fer, télégraphie électrique sous-marine. La ville est défendue par une citadelle très-forte ; elle se partage en haute et basse ville ; au N. E. est le faubourg de Courgain. Elle est en général bien bâtie : hôtel de ville, avec un élégant clocher, place d’Armes, église Notre-Dame, où se trouve un tableau de Van-Dyck ; phare, bains de mer, etc. Industrie et commerce actifs : grains, vins, huile, armements pour la pêche de la morue, etc. Patrie de Pigault-Lebrun. — Calais fut érigée en commune vers le XIIe s. Elle fut prise par Édouard III en 1347, après un siége que le dévouement d’Eustache de St-Pierre et de ses compagnons a rendu à jamais mémorable ; elle resta plus de deux siècles entre les mains des Anglais ; François de Guise la leur reprit en 1558. Les Espagnols s’en emparèrent en 1595 ; le traité de Vervins 1598 la rendit à la France.

CALAÏS et ZÉTHÈS, fils de Borée. V. ZÉTHÈS.

CALAMATA, Pheræ, v. et port du roy. de Grèce, en Morée, ch.-l. de la Messénie, au fond du golfe du Coron ; 6000 h. Évêché. C’était au moyen âge une seigneurie qui fut donnée à Villehardouin après la 4e croisade, et qui passa ensuite aux Acciajuoli. Elle fut saccagée en 1825 par les Égyptiens ; les Français y débarquèrent en 1828.

CALAMIANES (îles), îles de l’archipel des Philippines, par 118° long. E., 12° lat. N. ; 20 000 h. Calamiana est la principale. Les Espagnols y pèchent des perles.

CALAMITA, v. de Chersonèse Taurique, auj. Alma.

CALANUS, Gymnosophiste indien, suivit Alexandre dans la conquête de l’Inde. Étant tombé malade dans la ville de Pasargade à 83 ans, et ne se sentant pas le courage de supporter des infirmités, il se donna la mort en montant sur un bûcher, en présence de toute l’armée macédonienne. Un officier lui ayant demandé s’il n’avait rien à dire à Alexandre : « Non, répondit Calanus, je le verrai dans trois mois à Babylone. » Alexandre mourut en effet trois mois après.

CALARIS, v. de Sardaigne, auj. Cagliari.

CALAS (J.), négociant de Toulouse, né en 1698, était protestant. Un de ses fils ayant été trouvé chez lui étranglé, ses ennemis répandirent le bruit qu’il l’avait lui-même assassiné, parce que ce jeune homme avait abjuré ; quelque peu fondée que fût cette accusation, elle fut accueillie par le parlement de Toulouse ; le malheureux Calas fut condamné au supplice de la roue et aussitôt exécuté (1762). Voltaire, ayant eu connaissance des faits, réussit à faire reviser le procès et à obtenir un arrêt qui déclarait Calas innocent et réhabilitait sa mémoire, 1765. Le procès de Calas a été inséré dans les Causes célèbres. Il a fourni à Chénier, à Laya et à Lemierre le sujet de drames qui ont eu un succès populaire. M. Coquerel a publié en 1858 J. Calas et sa famille.

CALASANZIO (S. Joseph). V. JOSEPH.

CALATA…. Beaucoup de noms de lieux en Sicile commencent par ce mot, qui vient du grec calé acté, belle rive, ou de l’arabe kala, château.

CALATA BELLOTA, Triocala,, v. de Sicile (Girgenti), sur la riv. du même nom (l’anc. Crimisus), à 15 k. N. E. de Sciacca ; 5000 h. Roger I y défit les Sarrasins au XIe siècle.

CALATAFIMI, Longarium, v. de Sicile, à 35 k. S. E. de Trapani, près de l’anc. Segesta ; 10 000 h. Garibaldi y défit les troupes napolitaines en 1860.

CALATAGIRONE, Hybla minor ? v. de Sicile, à 60 k. S. O. de Catane ; 20 000 h. Évêché. Industrie et grand commerce. Fortifiée au moyen âge par les Sarrasins, et prise sur eux par les Génois.

CALATANAZOR, bourg d’Espagne (Vieille-Castille), entre Soria et Osma ; env. 1300 hab. Al-Manzor y fut battu par les Chrétiens dans une bat. où périrent plus de 50 000 Maures, l’an 998.

CALATANISETTA, v. de Sicile, ch.-l. de la prov. de même nom, sur le Salso, à 106 k. S. E. de Palerme ; 15 700 h. Évêché. Ville bien bâtie, belle place. Cette ville repose sur un terrain volcanique. Aux env. grandes soufrières, les plus considérables de l’Europe ; sources de pétrole et de gaz hydrogène. — La prov. a 100 k. sur 50 et 185 000 h.

CALATAYUD, v. d’Espagne (Saragosse), à 50 k. S. O. de Saragosse, au confluent du Xalon et de la Xiloca ; 9000 h. Aux env. était Bilbilis, patrie de Martial. — Le général Maure Ayoub la bâtit au VIIIe s., d’où lui vient son nom de Cala 't’Ayoub, le château