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Ces deux ouvrages ont été plusieurs fois trad. en français. Il publia en outre de 1767 à 1793 le Magasin pour l’Histoire et la Géographie, 25 vol. in-8. — Son fils, J. G. Théophile Busching, 1783-1829, professeur à Breslau, a donné une trad. des Niebelungen en allemand moderne.

BUSCHIRE ou BOUCHIR. V. ABOUCHEHR.

BUSENBAUM (Hermann), jésuite, né en 1600 à Nottelen (Westphalie), mort en 1668, fut recteur de colléges de son ordre à Hildesheim et à Munster. Il publia en 1645, à Munster, sous le titre de Medulla theologiæ moralis, un abrégé de théologie, extrait de divers auteurs. Cet abrégé, devenu classique dans les écoles des Jésuites, avait eu déjà une quarantaine d'éditions, lorsqu'en 1757, à l'époque de l'attentat de Damiens sur Louis XV, on y releva des propositions de nature à justifier le régicide. L'ouvrage fut condamné par les parlements de Toulouse et de Paris.

BUSIRIS, auj. Abousyr, anc. v. de la B.-Égypte, sur le bras l'Athribitique du Nil, au S. E. de Saïs, ch.-l. du nome Busirite, était célèbre par le culte d'Isis et d'Osiris. V. ABOUSYR.

BUSIRIS, tyran d'Espagne, fameux par sa cruauté, tuait tous les étrangers qui passaient dans ses États. Ayant osé enlever les Atlantides, Hercule, ami d'Atlas, le vainquit et le tua.

BUSIRIS, roi d’Égypte, fils de Jupiter ou de Neptune et de Libye ou d'Anippe, régnait sur la Thèbes d'Égypte. Il agrandit cette ville et l'entoura de murailles pour la préserver des attaques des Éthiopiens. Ayant immolé des victimes humaines pour faire cesser une peste, il fut attaqué par Hercule, qui le tua et abolit ces odieux sacrifices. On place son règne vers le XXIIe siècle av. J.-C. Quelques-uns le confondent avec Osiris.

BUSSANG, bourg des Vosges, à 26 k. S. E. de Remiremont, sur la Moselle, près de sa source; 615 h. Eaux ferrugineuses et carbo-sulfatées, qui s'exportent en grande quantité. Route souterraine.

BUSSENTO, riv. du S. de l'Italie. V. BUXENTIUS.

BUSSET, bourg de l'Allier, à 28 k. S. O. de La Palisse et à 12 k. de Vichy; 1700 h. Anc. seigneurie, qui donna son nom à une branche bâtarde de la maison de Bourbon, les Bourbon-Busset.

BUSSIÈRE-BADIL, ch.-l. de cant. (Dordogne), à 14 k. N. de Nontron; 408 h. Briqueteries.

BUSSIÈRES (Jean de), jésuite, né en 1607 à Villefranche (Rhône), mort en 1678 composa en vers latins un poëme sur l'île de Ré délivrée des Anglais, de Rhea liberata, Lyon, 1655, et un autre sur Scanderbeg, en 8 livres, Lyon, 1662. Il s'essaya aussi, mais avec peu de succès, en vers français.

BUSSONE (Fr.). V. CARMAGNOLE.

BUSSY, nom de plusieurs villages de France. Le principal est Bussy-le-grand (Côte-d'Or), à 7 k. N. O. de Plavigny; 975 h. Château de Bussy-Rabutin; c'est là qu'il se retira durant son exil. Patrie de Junot.

BUSSY-D'AMBOISE (L. de CLERMONT de), un de ceux qui eurent le plus de part aux massacres de la St-Barthélemy (1572), assassina, entre autres, Antoine de Clermont, son parent, avec qui il était en procès, et s'empara de son château. Nommé commandant du château d'Angers, il devint en exécration à la province, et fut assassiné par le comte de Montsoreau, dont il avait voulu séduire la femme.

BUSSY-LECLERC (Jean), un des chefs de la faction des Seize pendant la Ligue, avait été maître d'armes, puis procureur au parlement et reçut de Guise le commandement de la Bastille (1589). Il s'est rendu fameux par son fanatisme, ses violences contre le parlement et ses listes de proscription. Il ne rendit la Bastille qu'à condition qu'on lui laisserait la vie, et il put se retirer sain et sauf à Bruxelles.

BUSSY-RABUTIN (Roger, comte de), célèbre par son esprit et sa causticité, né en 1618, à Épiry (Nièvre), mort en 1693, se distingua d'abord dans la carrière militaire. Pendant les troubles de la Fronde, il prit parti contre le roi, puis il fit sa paix et obtint le commandement du Nivernais et la charge de mestre de camp de cavalerie. Il se fit disgracier par Louis XIV pour avoir chansonné les amours de ce prince, fut enfermé à la Bastille pendant un an (1665), puis exilé pendant 16 ans. Il a composé une Histoire amoureuse des Gaules, 1665, espèce de chronique scandaleuse où il décrit, avec autant de malignité que d'esprit, les mœurs galantes de la cour pendant la jeunesse du roi, ce qui l'a fait surnommer le Pétrone français; on a en outre de lui des Lettres que, dans sa fatuité, il croyait bien supérieures à celles de Mme de Sévigné, sa cousine; des Mémoires, et une Histoire de Louis XIV, pleine de basses flatteries. Son Histoire amoureuse des Gaules a été souvent réimprimée, notamment à Paris, 1829 et 1856. Ses Lettres, publiées partiellement en 1697, l'ont été d'une manière plus complète en 1858-60, par M. Lud. Lalanne, avec ses Mémoires. — Bussy laissa un fils qui devint évêque de Luçon, et qui eut si bien le don de plaire qu'on l'appelait le Dieu de la bonne compagnie.

BUSSY-CASTELNAU (Ch. Joseph PATISSIER, marquis de), général français, né en 1718, mort en 1785 à Pondichéry, servit avec distinction sous Dupleix dans les Indes; contribua à faire lever aux Anglais le siége de Pondichéry en 1748, et fut nommé en 1782 commandant des armées de terra et de mer au delà du Cap de Bonne-Espérance. Il concerta ses opérations avec le bailli de Suffren et lutta avec avantage contre un ennemi fort supérieur en nombre.

BUSTA GALLORUM, auj. Bastia, lieu de l'ancienne Ombrie, à 15 kil. N. E. de Pérouse. Narsès y défit en 552 le roi des Goths Totila, qui y perdit la vie.

BUTE (île), île d'Écosse, à l'entrée du golfe de la Clyde; 24 kil. sur 8; 10 000 hab.; ch.-l., Rothsay. Houille, ardoise, pierre à chaux. — L'île de Bute forme un comté avec les îles Arran, Cumbray, Inchmarnock; 16 000 hab.

BUTE (J. STUART, comte de), ministre d'État, né en Écosse en 1713, mort en 1792, fut membre du parlement à 24 ans. Ayant plu au prince et à la princesse de Galles par l'élégance de ses manières, il fut placé auprès de leur fils (depuis George III), héritier présomptif de la couronne, sur lequel il acquit le plus grand ascendant. A l'avénement de ce prince (1760), il devint 1er ministre et se déclara chef du parti tory. Il se rendit odieux par plusieurs mesures antipopulaires; cependant il termina la guerre que l'Angleterre faisait depuis plusieurs années à la France, et conclut en 1763 une paix avantageuse à son pays. Las des attaques incessantes de l'opposition, il abandonna brusquement les affaires, lorsqu'il était encore au faîte du pouvoir, et se retira dans sa terre de Lutton (Berkshire), où il cultiva la botanique; il paraît néanmoins qu'il exerça longtemps encore une influence occulte sur les affaires. Dans sa retraite, il composa pour la reine d'Angleterre des Tables de botanique contenant les familles de plantes de la Grande-Bretagne, ouvrage remarquable par le luxe de l'exécution, et qui n'a été tiré qu'à 12 exemplaires. Buffon, qui en reçut un, le déposa à la Bibliothèque du roi. Sa famille tirait son nom de l'île de Bute, dont elle était propriétaire.

BUTHROTE, Buthrotum, auj. Butrinto, v. d'Épire, en Thesprotie, presque en face de Corcyre. Énée s'y arrêta lorsqu'il fuyait Troie, et y rencontra Andromaque, veuve d'Hector, que Pyrrhus avait cédée à Hélénus, roi de Thesprotie. V. BUTRINTO.

BUTICUS LACUS, lac de Bouto, auj. lac de Bourlos.

BUTLER (Samuel), poëte anglais célèbre par son esprit, né vers l612 à Strensham (Worcester), mort en 1680, fut d'abord clerc chez un juge de paix. Ayant de bonne heure fait connaître son talent pour la poésie, il fut attaché à la maison de la duchesse de Kent, qui lui laissa la liberté de se livrer aux études de son goût, puis occupa un emploi chez Samuel Luke, zélé puritain et partisan de Cromwell. A la Restauration, il devint intendant du château de Ludlow (1660), et publia peu après le poëme bur-