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ans av. J.-C. Au lieu de s’en tenir, comme Plaute et Térence, à la simple imitation de la comédie grecque, il s’attacha à la peinture des mœurs de son pays et des ridicules de son siècle, et mit sur la scène des personnages romains, ce qui fit appeler ses pièces togatæ. Il n’en reste que quelque fragments dans le Corpus poetarum latinorum de Maittaire et dans les Poetæ scenici de Botha.

AFRANIUS (L.), lieutenant de Pompée, consul l’an 60 av, J.-C., combattit à Pharsale et à Thapse, fut pris après cette dernière bataille et mis à mort par ordre de César, 46, ou, selon une autre version, fut massacré par ses propres soldats.

AFRICANUS (Julius), historien grec du IIIe siècle, vivait à Emmaüs, en Judée. D’abord païen, il se convertit vers 231, et rédigea une Chronographie, qui embrassait toute l’histoire depuis Adam jusqu’au règne d’Héliogabale, et où il discutait plusieurs points de chronologie. Il n’en reste que des fragments cités par Eusèbe et par quelques Pères. On lui attribue les Cestes, espèce d’encyclopédie, que l’on trouve dans les Mathematici veteres, Paris, 1693, in-fol.

AFRIQUE, Africa, Libya, une des 5 parties du monde, est une grande presqu’île triangulaire d’env. 7550 kil. de long sur 7000 de large, liée à l’Asie par l’isthme de Suez. Elle a pour limites la Méditerranée au N., l’Océan Atlantique à l’O, la mer des Indes, la mer d’Oman et la mer Rouge à l'E. On lui donne 60 millions d’hab. Elle se divise en 5 grandes régions naturelles : 1° le Maghreb ou Barbarie au N. et N. O. ; 2° la région du Nil au N. E. ; 3° la Nigritie entre le Maghreb et l’Afrique australe ; 4° l’Afrique australe au S. et au S. O. ; 5° l’Afrique orientale à l’E. et au S. E. Chaque région comprend beaucoup d’États ou de régions secondaires, parmi lesquels 20 principaux, savoir : 1° dans le Maghreb, Maroc, l’Algérie, Tunis, Tripoli ; 2° dans la région du Nil, l’Égypte, la Nubie, l’Abyssinie, le Kordofan et le Darfour ; 3° dans la Nigritie, le Soudan ou Nigritie proprement dite, le Sénégal, la Guinée, le Congo ; 4° dans l’Afrique australe, la colonie du Cap, le pays des Hottentots, la Cimbébasie ; 5° dans l’Afrique orientale, la Cafrerie, Zanguebar, le Monomotapa, Mozambique, la côte d’Ajan (pour les possessions européennes, V. ci-après les art. AFRIQUE ANGLAISE, etc.) Les principales îles sont les Canaries, les îles du Cap-Vert, Ste-Hélène, les îles Maurice et de la Réunion, Madagascar, les Seychelles, Socotora, Kerguelen. Les principaux détroits sont ceux de Gibraltar, au N. O. ; de Bab-el-Mandeb, au N. E. ; le canal de Mozambique, à l’E. Les caps sont : le cap Bon au N. de l’État de Tunis ; Bojador et le cap Blanc, à l'O. du Sahara ; ceux des Palmes, des Trois-Pointes, dans la Guinée ; de Bonne-Espérance et des Aiguilles, au S. ; de Gardafui, sur la côte d’Ajan. Les grandes chaînes de montagnes sont : l’Atlas, qui traverse la Barbarie parallèlement à la Méditerranée, les montagnes de Kong entre la Guinée et la Nigritie, les monts Alkumr ou El-Kamar, ou de la Lune, au S. de l’Abyssinie. Les principaux fleuves sont : le Nil, le Sénégal et la Gambie, le Niger ou Djouba, le Zaïre, l’Orange, le Coanza et le Zambèze. On y remarque les lacs Tchad, Dembea, Ngami, Ukérévé. L’Afrique est presque tout entière sous la zone torride : aussi la chaleur y est-elle dévorante. Une grande partie de ce continent se compose de plaines brillantes, remplies d’un sable fin et mouvant, et parsemées de loin en loin de quelques vertes oasis. Une foule d’animaux féroces (lions, tigres, panthères, rhinocéros) habitent cette contrée, avec les éléphants, les girafes, les antilopes et les gazelles. Elle abonde également en crocodiles, en serpents et produit d’innombrables insectes. Une végétation puissante se développe sous l’influence du soleil des tropiques : on y trouve d’immenses végétaux, tels que le baobab le bambou, le palmier, etc. La race nègre prédomine et occupe tout le centre et une grande

partie du S. ; viennent ensuite au N. les familles égyptienne, abyssinienne, nubienne, kabyle et maghrebine. L’Afrique possède une très-grande variété d’idiomes, mais l’arabe est généralement entendu dans tout le N. Le fétichisme règne chez la plupart des Africains de race nègre ; le mahométisme est professé dans tout le N. ; on y trouve aussi des peuples chrétiens (en Égypte et en Abyssinie), ainsi que des Juifs. La civilisation est peu avancée ; le commerce intérieur, qui est peu actif, se fait par caravanes ; les Européens seuls font le commerce extérieur, qui a surtout pour objet la poudre d’or, le cuivre, le natron, le sel, l’ivoire, le corail, la gomme, le maroquin, les plumes d’autruche, le riz, le froment, le poivre, l’indigo, les dattes, le séné, l’aloès, les arachides etc. Longtemps le principal commerce fut celui des esclaves. – L’Afrique est encore auj. la moins connue des 5 parties du monde. On croit que les Phéniciens firent le tour de l’Afrique. Les Romains et les Grecs ne pénétrèrent que dans le Nord. Les Arabes s’avancèrent assez avant dans les régions du N. et de l’E. Au XVe siècle, les Portugais firent connaître toutes les côtes de l’Afrique et ouvrirent le chemin des Indes par le cap de Bonne-Espérance. Depuis le XVIIIe siècle seulement, l’intérieur du continent est un peu connu, grâce aux voyages de Houghton, Mungo Park, Burkhardt, Caillaud, Caillié et Barth, dans la Nigritie, de Combes, Tamisier et Speke en Nubie et en Abyssinie, de M. Livingstone dans la Cafrerie. L’Année géographique de Vivien de Saint-Martin (1863 et suiv.) tient au courant des plus récentes explorations.

AFRIQUE ANCIENNE, Africa, Libya des Grecs. Ce mot avait trois sens et désignait :
1° Le continent même ou plutôt ce que les anciens en connaissaient ;
2° Le diocèse d’Afrique, formé au IVe siècle, qui comprenait les Mauritanies, la Numidie, l’Afrique propre et la Tripolitaine ;
3° La prov. romaine d’Afrique, dite aussi Afrique propre, Afrique proconsulaire et Zeugitane ; prov. du diocèse d’Afrique, entre la Méditerranée au N. et à l’E. et la Numidie à 1’O. (auj. État de Tunis et partie de celui de Tripoli) ; elle eut pour ch.-l. Utique, et plus tard Carthage.

AFRIQUE ANGLAISE. Les possessions de la Grande-Bretagne en Afrique comprennent : 1° l’importante colonie du cap de Bonne-Espérance, 2° des établissements en Sénégambie, à Sierra-Leone, en Guinée, sur la côte d’Or et la côte des Esclaves ; 3° les îles de l’Ascension, de Ste-Hélène de Tristan-d’Acunha, dans l’océan Atlantique ; 4° les Seychelles, les Amirantes, l’île Maurice, dans la mer des Indes.

AFRIQUE ANGLO-AMÉRICAINE, petit établissement formé par la société américaine de colonisation, à l’E. du cap Mesurado en Guinée, comprend les 2 petites v. de Libéria et de Caldwell.

AFRIQUE ESPAGNOLE. Elle consiste en 3 parties : 1° les présides des côtes du Maroc, savoir Ceuta, Melilla, Alhucemas, Penon de Velez ; 2° l’archipel des Canaries, 3° Fernando-Po et Annobon.

AFRIQUE FRANÇAISE. Elle se compose de 3 parties : 1° l’Algérie ; 2° divers établissements au Sénégal (St Louis, Gorée, le roy. d’Oualo) ; 3° l’île de la Réunion, celles de Ste-Marie, Mayotte, Nossi-Bé et quelques points de Madagascar. Maurice ou l’île de France et les Seychelles étaient jadis à la France.

AFRIQUE HOLLANDAISE. Elle comprenait avant 1815 la colonie du Cap, mais ne se compose plus auj. que de quelques forts en Guinée (chez les Achantis), et de la ville d’Elmina, sur la côte de Guinée.

AFRIQUE PORTUGAISE. Elle forme 5 gouvernements : 1° gouvt de Madère (l’île de ce nom) ; 2° gouvt du cap Vert (l’archipel du cap Vert ; plus quelques districts du continent vis-à-vis) ; 3° gouvt de San-Tomé et do Principe (les 2 îles ainsi nommées) ; 4° gouvt d’Angola (une grande partie du Congo) ; 5° gouvt de Mozambique.