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elle n'est séparée que par l'East-River; env. 275 000 hab. (il n'y en avait que 4000 en 1810). Les Anglais y battirent les Américains en 1776.

BROONS, ch.-l. de cant. (Côtes-du-Nord), à 22 k. S. O. de Dinan. Près de là naquit Duguesclin.

BROSCHI (Carlo). V. FARINELLI.

BROSSAC, ch.-l. de c. (Charente), à 20 kil. S. E. de Barbezieux, 46 S. O. d'Angoulême: 309 hab.

BROSSARD (Sébastien de), maître de musique de la cathédrale de Strasbourg, puis de celle de Meaux, né vers 1660, mort en 1730, a composé un Dictionnaire de musique, où J. J. Rousseau a puisé la plupart des articles insérés dans le sien. Il avait formé une belle collection de musique, qu'il légua après sa mort au roi Louis XV, et qui se trouve aujourd'hui à la Bibliothèque impériale.

BROSSES (Charles de), président. V. DEBROSSES.

BROSSETTE (Claude), né à Lyon en 1671, mort en 1743, fut avocat général, puis échevin de la ville de Lyon, et fonda en 1700 l'Académie de cette ville. On a de lui, outre des ouvrages de droit, des éditions estimées de Boileau et de Régnier, avec des éclaircissements historiques. Particulièrement lié avec Boileau, il avait entretenu avec lui, de 1699 à 1710, une correspondance suivie, qui a été publiée par Cizeron-Rival. 1770. Il avait aussi fait un commentaire sur Molière, qui s'est perdu.

BROTTEAUX (les), faubourg de Lyon. V. LYON.

BROTTIER (Gabriel), érudit français, né en 1723 à Tannay dans le Nivernais, mort a Paris en 1789, entra chez les Jésuites et fut, jusqu'à la suppression de l'ordre, bibliothécaire du collége Louis-le-Grand. On a de lui, outre des ouvrages de théologie et d'érudition, une édition fort estimée de Tacite, Paris, 1771, 4 vol. in-4, et 1776, 7 vol. in-12, avec des commentaires et des suppléments dans lesquels il a tâché de combler les lacunes qui restent dans l'ouvrage de l'historien latin. On lui doit aussi une édition de Pline le naturaliste, 1779, 6 vol. in-12, et du Plutarque d'Amyot, 22 v. in-8, 1783, etc. — Son neveu, l'abbé Brottier, publia ses œuvres posthumes, traduisit Aristophane pour le Théâtre des Grecs, de Brumoy, 1785. et rédigea le Journal de France en 1791. Impliqué avec Lavilleurnoy, en 1797, dans une conspiration contre le Directoire, il fut déporté à Sinnamari, où il mourut en 1798.

BROU, ch.-l. de c. (Eure-et-Loir), sur l'Ozanne, à 22 kil. S. O. de Châteaudun; 1895 hab. Laines.

BROU, hameau situé aux portes de Bourg-en-Bresse, renferme la célèbre église gothique de Notre-Dame-de-Brou, élevée de 1506 à 1536 par Marguerite d'Autriche, et où l'on admire le mausolée en marbre blanc de cette princesse et de Philibert le Beau, chef-d'œuvre de Mich. Colomb. Séminaire.

BROUAGE (LE), vge du dép de la Charente-Inf., à 6 kil. N. de Marennes, vis-à-vis d'Oléron; 250 h. Petit port. Anc. place forte, canal destiné à dessécher les marais; dépôt de poudre à canon. Patrie du navigateur Champlain.

BROUGHTON (Will. Robert), navigateur anglais, né en 1763 dans le comté de Glocester, mort à Florence en 1822, commandait le brick le Chatham dans la célèbre expédition du capitaine Vancouver. Il découvrit en 1790 plusieurs îles à l'emb. de la Colombia, sur la côte occ. de l'Amérique du N., et leur donna son nom (V. l'art, suiv.) ; reconnut les États du Japon, la côte orientale de l'Asie, ainsi qu'une partie de l'Océanie, et eut part à la prise de Java, 1797. Il a laissé une relation de son Voyage dans le Nord de l'Océan Pacifique, trad. par Eyriès, 1807.

BROUGHTON (archipel), groupe d'îles situées sur la côte occid. de l'Amérique septent., au N. de l'île Quadra-et-Vancouver, par 50° 47' lat. N., et 128° 56' long. O. — Autre groupe d'îles, dans l'Océanie, à l'E. de la Nouvelle-Zélande par 44° lat. S. et 178° long. O.; l'île Chatam en est la principale. Ces 2 archipels ont été découverts par W. R. Broughton.

BROUSSAIS (Victor), médecin français, né à St-Malo en 1772, mort à Paris en 1838, fut élève de Bichat et de Pinel. D'abord médecin aux armées, il fit en cette qualité toutes les campagnes de la République et de l'Empire. Rentré en France en 1814, il fut nommé médecin ordinaire, puis médecin en chef du Val-de-Grâce. Déjà en 1808 il avait publié une Histoire des phlegmasies chroniques, dans laquelle il combattait le système médical alors universellement adopté : en 1817, il fit paraître son Examen des doctrines médicales, ouvrage où il critiquait vivement les doctrines reçues et qui opéra une révolution dans l'école. Il le fit bientôt suivre des Annales de la médecine physiologique, revue périodique, de Traité de Physiologie pathologique, 1825, et du Traité sur l'irritation et la folie, 1828. Après 1830, il fut nommé professeur de pathologie à la Faculté de médecine et inspecteur du service de santé; il devint membre de l'Académie des sciences morales et politiques lors de son rétablissement (1831). Broussais expliquait tous les phénomènes pathologiques par l'irritation et l'inflammation des tissus, surtout de ceux du canal intestinal, et préconisait le traitement antiphlogistique; mais on l'accuse d'avoir professé un système exclusif et d'avoir abusé de la saignée. Dans ses dernières années, il adopta les opinions du Dr Gallet les défendit avec la même chaleur qu'il avait mise à défendre son propre système. Il fut, en outre, un des plus ardents adversaires des doctrines psychologiques et spiritualistes. M. Mignet a lu en 1840 une Notice sur Broussais à l'Académie des sciences morales. Un monument lui a été érigé en 1841 au Val-de-Grâce.

BROUSSE, BOURSE, BURSA, Prusa chez les anc. v. de la Turquie d'Asie (Anatolie), ch.-l. de livah, à 95 k. S. E. de Constantinople, sur le flanc de l'ancien mont Olympe; env. 100 000 hab. (Turcs, Grecs, Juifs, Arméniens). Archevêchés grec et arménien. Ville forte, château fort; rues étroites; mosquées nombreuses, mais presque toutes en ruines; eaux thermales aux env. Commerce actif avec Alep et Smyrne, surtout en tapis, toiles, soieries. Séjour d'Abd-el-Kader de 1852 à 1855. — Prusa était la capitale des rois de Bithynie; elle appartint ensuite aux Romains, puis aux empereurs grecs jusqu'en 1325, époque à laquelle Orkhan s'en empara. Il en fit la capitale de ses États, jusqu'à la prise d'Andrinople (1360). Elle fut brûlée par Timour en 1377, rasée par Isa, son fils, rebâtie par Mahomet II, prise de nouveau et brûlée par Soliman, et presque détruite par un tremblement de terre en 1855. V. PRUSA.

BROUSSEL (Pierre), conseiller au parlement, se signala pendant la Fronde par une vive opposition aux mesures du gouvernement. La régente Anne d'Autriche l'ayant fait arrêter (1648), le peuple de Paris se souleva et exigea son élargissement pendant la journée des Barricades, mais sans succès. L'année suivante, il fut nommé gouverneur de la Bastille, dont le peuple venait de s'emparer. En 1651, les Frondeurs le nommèrent prévôt des marchands. Quand l'ordre fut rétabli, il fut excepté de l'amnistie; il mourut en exil.

BROUSSON (Claude), ministre protestant, né à Nîmes en 1647, exerça pendant longtemps avec distinction la profession d'avocat à Toulouse. Forcé de quitter la France à cause de sa foi, il se réfugia en Suisse, puis en Hollande, où les États généraux lui firent une pension; mais plusieurs fois il rentra secrètement, et prêcha dans plusieurs provinces, surtout dans les Cévennes. Ayant été pris à Oléron, il fut rompu vif, en 1698, comme coupable d'avoir prêché l'insurrection et d'avoir entretenu des intelligences avec l'ennemi. Il a laissé une curieuse Relation des merveilles que Dieu fait dans les Cévennes, 1694.

BROUSSONNET (Pierre Marie Auguste), naturaliste et médecin, membre de l'Académie des sciences, né en 1761 à Montpellier, m. dans cette ville en 1807, suppléa Daubenton au Collége de France et à l'École vétérinaire (1784), et fut secrétaire de la Société