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ses manuscrits, en 1821, par A. Seguin, Avignon, 5 v. in-12. On a aussi de lui des Cantiques spirituels. L'abbé Caron a donné sa Vie sous ce titre : Le Modèle des Prêtres, Paris, 1804.

BRIDGETOWN, v. forte et port de mer, capit. de la Barbade, au fond de la baie de Carlisle; 20 000 h. Jolie ville, belle cathédrale. Évêché anglican. Cette ville a beaucoup souffert de l'ouragan de 1780.

BRIDGEWATER, v. d'Angleterre (Somerset), à 25 kil. S. O. de Wells et à 40 de Bristol; 8000 hab. Beau pont sur la Parret; canal fameux. Industrie et commerce assez actifs. Patrie de l'amiral Blake. — Le canal va : 1° des mines de houille de Worseley à Manchester; 2° de Manchester à Runcorn; 3° de Worseley aux marais de Chatmoss : il communique avec le canal du Grand-Tronc, et a 88 kil. de long. Ce canal est dû au duc François de Bridgewater.

BRIDGEWATER (Thomas EGERTON, comte de) chancelier d'Angleterre sous Jacques I, fut chargé, entre autres affaires importantes, de suivre le procès du comte de Somerset, ancien favori de Jacques, accusé d'empoisonnement , et s'opposa au roi qui voulait pardonner au coupable. Il résigna les sceaux en 1617 et désigna Bacon pour lui succéder. Il mourut peu de jours après. Jacques I l'avait créé baron d'Ellesmere, vicomte de Brakley, comte de Bridgewater. — François Égerton, duc de Bridgewater, descendant du précéd., né en 1736, mort en 1803, fit creuser à ses frais un canal souterrain de Worseley à Manchester; ce canal, construit par l'ingénieur Brindley, est regardé comme un des ouvrages les plus beaux et les plus hardis en ce genre. Il a produit au duc de Bridgewater une fortune immense, en même temps qu'il a enrichi tout le pays. — Le révérend François Henri Égerton, comte de Bridgewater, né en 1756, mort en 1829, légua par testament à la Société royale de Londres une somme de 8000 liv. sterling (environ 192 000 francs), pour être distribuée entre plusieurs auteurs qui se chargeraient de rédiger des ouvrages ayant pour but de démontrer la puissance et la sagesse de Dieu. Cette belle fondation a déjà fait naître plusieurs excellents ouvrages, composés par Herschell, Buckland, Bell, Chalmers, Whewell, etc. Ce lord si généreux était du reste un homme fort bizarre.

BRIE, Brigensis saltus, anc. prov. de France, était comprise dans les gouvts d'Ile-de-France et de Champagne-et-Brie ; d'où elle se divisait en Brie champenoise et Brie française. — La 1re était située à l'O. de la Champagne, au N. du Senonais, au N. E. et à l'E. de la Brie française. Villes principales : Meaux, ch.-l. de toute la Brie; Dammartin, Château-Thierry, Germigny-l'Évêque, Provins, Coulommiers, Montmirail, Sézanne. Les environs de Château-Thierry se nommaient Brie pouilleuse. Aujourd'hui la Brie champenoise fait partie des dép. de Seine-et-Oise, de Seine-et-Marne et de l'Aisne. — La 2e, beaucoup moins étendue, était comprise dans la partie S. E. de l'Ile-de-France, à l'O. et au S. O. de la Brie champenoise. Places : Brie-Comte-Robert, Lagny, Corbeil, Nangis, Rosoy, Gèvres, Villeroi. Elle fait partie du dép. de Seine-et-Oise. On récolte beaucoup de grains dans la Brie et on y fait des fromages renommés. — Au temps de César les Meldi occupaient cette contrée, qui n'était qu'une vaste forêt nommée Brigensis saltus; elle fut, sous l'empire romain, comprise dans la 4e Lyonnaise, et sous les Francs dans le roy. de Neustrie. Sous les derniers Carlovingiens, la Brie eut des comtes particuliers, qui portèrent le plus souvent le titre de comtes de Meaux, du siége de leur seigneurie. En 968, Herbert de Vermandois, comte de Meaux, devint comte de Troyes, et depuis ce moment la Brie suivit les destinées de la Champagne.

BRIE-COMTE-ROBERT, ch.-l. de c. (Seine-et-Marne), à 18 kil. N. O. de Melun et à 24 S. E. de Paris, sur l'Yère; 2488 hab. Grand commerce de grains et de fromages de Brie. — Elle tire son nom du séjour qu'y fit Robert de France, comte de Brie, frère de Louis VII. Prise par les Anglais en 1430, elle fut reprise par le duc de Bourbon en 1434.

BRIEC, ch.-l. de cant. (Finistère), à 17 kil. N. E. de Quimper; 279 hab.

BRIEG, Briga, v. des États prussiens (Silésie), sur l'Oder, à 42 kil. S. E. de Breslau ; 12 000 hab. Pont de bois. Gymnase. Draps, cotonnades, etc. Autrefois place forte et capit. d'un duché. — V. BRIGG.

BRIELLE, v. de Hollande. V. BRILLE.

BRIEN, souverain de l'Irlande, né en 926, mort en 1014, régna 36 ans sur l'Irlande méridionale, battit les Danois dans 49 combats et les expulsa définitivement de l'île après la victoire de Clontarf, en 1014. Il favorisa l'établissement de la religion chrétienne dans ses États et fut assassiné par un Danois. — Ses descendants, qui portaient le nom d'O'Brien (c.-à-d. fils de Brien), continuèrent à régner pendant 500 ans sur le Munster. V. O'BRIEN et IRLANDE.

BRIENNE ou BRIENNE-LE-CHÂTEAU, ch.-l. de cant. (Aube), sur l'Aube, à 24 k. N. O. de Bar-sur-Aube; 1982 hab. Bonneterie, blé, chanvre, laine. — Brienne formait dès le Xe siècle un comté, qui donna son nom à l'illustre maison de Brienne. Elle possédait une école militaire où fut élevé Bonaparte; cette école fut supprimée en 1790. Combat opiniâtre entre les Français et les alliés, 29 janvier 1814 : la v. fut prise et reprise, et détruite par le feu.

BRIENNE (maison de). Les comtes de Brienne faisaient remonter leurs ancêtres jusqu'à Engilbert, qui vivait sous Hugues Capet, au Xe siècle. Ils étaient vassaux des comtes de Champagne. L'un d'eux, Jean, monta sur les trônes de Jérusalem et de Constantinople; d'autres furent ducs d'Athènes. Cette maison s'éteignit en 1356, en la personne de Gautier VI, connétable de France. Le titre de comte de Brienne passa depuis aux maisons de Conflans et de Loménie.

BRIENNE (Gautier de), devint roi titulaire de Sicile par son mariage avec la sœur et l'héritière de Guillaume III (1198), mais ne put se faire reconnaître : d'abord vainqueur à Capoue et à Cannes, il fut battu et tué à Sarno, en 1205.

BRIENNE (Jean de), épousa l'héritière du roy. de Jérusalem, Marie, fille de Conrad de Montferrat (1209), se mit en 1217, avec André II, roi de Hongrie, à la tête de la 5e croisade, et essaya, mais inutilement, de se mettre en possession de son roy., que lui enleva l'empereur Frédéric II. En 1229, il se vit appelé à Constantinople après la mort de Robert de Courtenay. Il n'était d'abord que tuteur du jeune Baudouin II ; mais il fut reconnu empereur dès 1231. Il repoussa les attaques des Grecs et des Bulgares, et mourut sur le trône en 1237, dans un âge très-avancé. Il cultivait la poésie : on le croit le véritable auteur de vers attribués par erreur à Thibaut de Champagne; il les aurait adressés à Blanche de Champagne.

BRIENNE (Gautier de), duc d'Athènes, fut battu et tué en 1312, sur le Céphise, par les Catalans, qui dépouillèrent sa famille du duché.

BRIENNE (Gautier de), général du XIVe siècle, fils du précéd., servit d'abord le roi de Naples, et s'empara en 1342 du souverain pouvoir à Florence; mais il y commit toutes sortes d'exactions et s'en fit chasser au bout d'un an. Il se réfugia en France, où le roi Jean le nomma connétable. Il fut tué peu de mois après à la bataille de Poitiers, 1356.

BRIENNE (Loménie de), ministre. V. LOMÉNIE.

BRIENNE (Nicéphore). V. BRYENNE.

BRIENON-L'ARCHEVÊQUE, ch.-l. de c. (Yonne), sur l'Armançon, à 15 kil. E. de Joigny; 2472 hab.

BRIENTZ ou BRIENZ, v. de Suisse (Berne), sur un lac de même nom, à 50 k. S. E. de Berne ; 3000 h. Fromages célèbres. Le lac est très-poissonneux.

BRIET (Ph.), jésuite, bibliothécaire du collége des Jésuites à Paris, né à Abbeville en 1601, m. en 1668. On a de lui des ouvrages de géographie et de chronologie distingués : Parallela geographiæ veteris et novæ, 1649, 3 vol. in-4, Theatrum geographicum