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titre de duc, mais ce titre n’est pas reconnu par ses suzerains. En 1171, après la mort de Conan IV, Constance, sa fille, porta la Bretagne en dot à un fils du roi d’Angleterre Henri II, nommé Geoffroy, puis elle régna avec son propre fils Arthur, qui périt en 1202, assassiné par son oncle Jean sans Terre. La Bretagne ne tarda point à passer dans de nouvelles mains par le mariage d’Alix, fille et héritière de Constance, avec Pierre de Dreux, dit Mauclerc (1213), arrière-petit-fils de Louis le Gros : Pierre commença une 4e dynastie, dite dynastie capétienne de Bretagne, et prit le titre de duc. Les descendants de Pierre régnèrent jusqu’en 1488. L’événement capital de cette période fut la guerre de la succession de Bretagne entre la maison de Blois, appuyée par la France, et celle de Montfort, appuyée par l’Angleterre (V. CHARLES DE BLOIS et JEAN DE MONTFORT). La question fut vidée, en 1364, en faveur des Montfort, par la bataille d’Auray, que suivit, en 1365, le traité de Guérande. Leur triomphe rendit longtemps la Bretagne hostile à la France, surtout pendant la guerre de 100 ans et sous Louis XI. La mort du duc François II, en 1488, laissa le duché de Bretagne à sa fille unique, Anne, qui épousa successivement deux rois de France, Charles VIII (1491) et Louis XII (1499), et dont la fille, Claude, après avoir épousé François I (1514), assura à la France ce bel héritage (15151. La réunion solennelle eut lieu en 1532.

Comtes et ducs de Bretagne.
Noménoé, 824 Eudes et Hoël III, 1148
Erisopoé, 851 Conan IV, 1156
Salomon, 857 Geoffroy II, 1175-1186
Pasquiten et Gurvand, 874 Constance Id. et Arthur I, 1187
Alain I et Judicaël, 877 Pierre Mauclerc et Alix, 1213
Gurmhaillon, 907
Juhel Bérenger, 930 Jean I, 1237
Alain II, Barbetorte, 937 Jean II, 1286
Drogon, 952 Arthur II, 1305
Hoël I, 953 Jean III, 1312
Guerech, 980 Charles de Blois, 1341
Conan I, 987 Jean IV de Montfort, 1365
Geoffroy I, 992 Jean V, 1399
Alain III, 1008 François I, 1442
Conan II, 1040 Pierre II, 1450
Hoël II, 1066 Arthur III, 1457
Alain-Fergent, 1084 François II, 1458
Conan III, 1112 Anne, 1488-1515

Dom Lobineau, Daru, Roujoux, ont écrit l’histoire de la Bretagne ; M. de Courson a donné un Essai sur la Bretagne armoricaine.

BRETAGNE (GRANDE), Great Britain en anglais, Britannia, Britannia major, la plus grande des îles britanniques, comprend l’Angleterre et l’Écosse, et est ainsi nommée depuis la réunion des deux royaumes sous le règne de Jacques I en 1603. Cette île a 880 k. du N. O. au S. E ; sa largeur au N. est de 275 k., de 124 au centre, de 488 au S. Elle est bornée au N. par l’Océan, et à l’E. par la mer du Nord, au S. par la Manche, à l’O. par le canal St-George et la mer d’Irlande, les Orcades et les Hébrides. Communément on étend le nom de Grande-Bretagne atout l’ensemble des possessions qui composent la monarchie anglaise. En ce sens, outre les îles britanniques, c.-à-dire la Grande-Bretagne proprement dite et l’Irlande, avec les îles qui avoisinent les côtes, telles que les îles de Wight, de Man, d’Anglesey, les archipels des Hébrides, des Orcades, des Shetland, pays dont l’ensemble forme le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande, la Grande-Bretagne comprend : 1o en Europe, Heligoland, dans la mer du Nord ; Jersey, Guernesey, dans la Manche ; Malte et les îles Ioniennes dans la Méditerranée, et la ville de Gibraltar, en Espagne ; 2o en Asie, la plus grande partie de l’Inde en deçà du Gange ; les roy. d’Assam, d’Arakan, de Pégu et autres grands territoires au delà du Gange ; l’île de Ceylan ; Hong-Kong en Chine ; Aden dans l’Arabie mérid. ; 3o en Afrique, des établissements en Guinée et dans la Gambie, les îles Maurice, Ste-Hélène, l’Ascension, la colonie du Cap de Bonne-Espérance, la côte Natal ; 4o en Amérique, la Nouvelle-Bretagne, comprenant le Canada, le Nouv.-Brunswick, la Nouv.-Écosse, le Labrador, les Terres Arctiques anglaises, Terre-Neuve ; presque toutes les Petites-Antilles et la Jamaïque, Honduras, la Guyane anglaise ; l’archipel de Magellan ; 5o en Océanie, la moitié de l’Australie, la Diéménie, la Nouv.-Zélande et divers groupes d’îles. Londres est la capit. de tout le Royaume-Uni. La population des seules Iles britanniques est d’env. 30 millions ; en ajoutant celle de tous les pays vassaux, elle ne peut aller à moins de 200 millions. - La Grande-Bretagne, ainsi appelée pour la distinguer de la Bretagne française, tire son nom du mot Prydain, nom que portait cette île avant la conquête des Romains et que ces derniers traduisirent par celui de Britannia. Ce nom du reste ne s’appliquait guère qu’à la partie mérid. de l’île, jusqu’à la Clyde, et ne comprenait que la partie appelée auj. Angleterre ; le reste de l’île, formant auj. l’Écosse, était désigné sous le nom de Calédonie (Pour l’histoire de la Grande-Bretagne et pour les détails propres à chaque partie, V. les articles ANGLETERRE, ÉCOSSE, IRLANDE, etc).

BRETAGNE ANCIENNE, Britannia et quelquefois Britannia major. C’est à peu près l’Angleterre actuelle. Les Romains la divisaient en 5 prov. : Bretagne 1re au S., Bretagne 2e à l’O., Flavie Césarienne à l’E., Grande Césarienne et Valentie au N. Elle était défendue par le mur d’Adrien (qui allait du golfe de Solway à Shields), et par le mur de Sévère (du golfe de la Clyde au Frith de Forth). - La partie S. O. de la Bretagne fut d’abord aperçue par les Marseillais qui allaient se fournir d’étain aux îles Cassitérides, auj. Sorlingues. César y parut en 55 et 54 av. J.-C. et n’y fit que de faibles conquêtes. Claude poussa plus avant. Sous Domitien, les légions romaines, conduites par Agricola, pénétrèrent jusqu’au mont Grampians, et achevèrent la soumission du pays (78-85 de J.-C.). Constance Chlore ajouta la Valentie aux possessions romaines. En 411, les Romains évacuèrent la Bretagne. Elle fut bientôt après envahie par les Saxons et les Angles. V. ANGLETERRE.

BRETAGNE (NOUVELLE-). On comprend sous ce nom toute l’Amérique anglaise du N., moins les Terres Arctiques anglaises. Elle est bornée au S. par les États-Unis et située entre 54°-136° long. O., 43° 20'-77° 50' lat. N. Elle forme 6 gouvernements : Québec ou B.-Canada, York ou Ht-Canada, Nouv.-Brunswick, Nouv.-Écosse, Ile du Prince-Édouard, Terre-Neuve. Elle compte env. 3 500 000 h. et a pour ch.-l. général Québec. Régions très-variées, mais en général humides et froides ; les montagnes Rocheuses traversent ces contrées du S. E. au N. O. ; le fleuve St-Laurent les arrose ; lacs immenses. Des tribus indigènes barbares errent dans ces contrées. On en tire beaucoup de fourrures : la compagnie de la baie d’Hudson s’est formée pour exploiter cette branche d’industrie.

BRETAGNE (archipel de la NOUV.-), dans l’Océanie, au N. de l’archipel de la Louisiade, à l’E. de la Papouasie, par 146°-150° long. E., 4°-6°-25' lat. S. Les îles principales sont celles de la Nouv.-Bretagne et de la Nouv.-Irlande. Ensuite viennent l’île du Duc-d’York, le Nouv.-Hanovre, Gérard de Nys, etc. Volcans, forêts. Ces îles sont habitées par les Papous : on évalue leur population à 100 000 h. Elles ont été découvertes par Dampier en 1699.

BRETENOUX, ch.-l. de cant. (Lot), sur la Cère, à 9 k. de St-Céré ; 862 h. Aux env., ruines du château de Castelnau.

BRETEUIL, ch.-l. de cant. (Eure), sur l’Iton, à 39 k. S. O. d’Évreux ; 1492 h. Hauts fourneaux ; forges ; fonderie de canons : fabrique d’épingles, clouterie. Belle forêt. - Ch.-l. de cant. (Oise), près de la source de la Noye, à 28 k. N. E. de Beauvais ; 2639 h. Station. Papeterie, lainages, cordonnerie.

BRETEUIL (L. Aug. LE TONNELIER, baron de),