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eaux alimentent 2 canaux, la Brenta-Morta et la Brentella. — Sous Napoléon I, la Brenta donnait son nom, dans le roy. d'Italie, à un dép. formé du Padouan et de la Polésine de Rovigo, qui avait pour ch.-l. Padoe.

BRENTANO (Clément de), littérateur allemand, né en 1777 à Francfort-sur-le-Mein, mort en 1844, était frère de la célèbre Bettina d'Arnim, l'amie de Gœthe. Il a composé des romans, des nouvelles, des satires, des comédies, des drames et des poésies diverses, où l'on trouve, avec une imagination vive, une bizarrerie systématique, qui l'a fait classer, ainsi que Novalis et L. d'Arnim, ses amis, parmi les chefs de l'école romantique. Entre ses œuvres dramatiques, on cite Ponce de Léon, 1804; la Fondation de Prague, 1817 ; parmi ses nouvelles, le brave Gaspard et la belle Nanette. Il rédigea avec d'Arnim le Cor merveilleux de l'Enfant, recueil de légendes et de chansons qui exerça une salutaire influence. Né protestant, Brentano se convertit au Catholicisme et passa ses dernières années dans une abbaye de Munster. Ses écrits sont empreints d'un certain mysticisme.

BRENTFORD, v. d'Angleterre (Middlesex), à 12 k. S. O. de Londres, au confluent de la Brent et de la Tamise; 8000 h. Château, qu'habita Jeanne Grey, vaste parc. Edmond II y battit les Danois en 1016; Charles I y obtint un avantage sur les Parlementaires.

BRENTZ (Jean), en latin Brentius, un des coopérateurs de Luther, né en 1499 à Weil en Souabe, m. en 1570, fut le chef des Ubiquistes ou Ubiquitaires, ainsi nommés parce qu'ils soutenaient que le corps de J.-C. est partout depuis son ascension. Il fut un des principaux acteurs dans les affaires de religion et rédigea la Confessio Wurtembergica (1532). Il a écrits 8 vol. in-fol. sur la théologie.

BRÉQUIGNY (L. OUDARD-FEUDRIX de), membre de l'Académie des inscriptions, né à Granville en 1716, mort en 1795, fut envoyé en Angleterre pour rechercher les titres relatifs à l'histoire de France, et réussit, quoiqu'il n'eût pas trouvé toutes les facilités désirables, à en rapporter un grand nombre de pièces précieuses. Il a donné : Diplomata, chartæ, ad res francicas spectantia (tirés d'archives anglaises), 3 v. in-fol.; Tableau des diplômes concernant l'histoire de France (jusqu'à 1179), 1769-83, 3 vol. in-fol. Il a continué les Ordonnances de la 3e race de Secousse, collection terminée depuis par l'Académie des inscriptions, et a recueilli les Lettres de rois de France, publiées en 1839 par Champollion.

BRESCELLO, Brixellum, v. de l'Italie centrale, à 25 kil. N. O. de Reggio, sur la r. dr. du Pô; 2000 h.

BRESCIA, Brixia, v. de Lombardie, ch.-l. de la prov. de ce nom, à 80 kil. N. E. de Milan, entre la Mella et le Naviglio; 35 000 hab. Station. Citadelle, hôtel de ville, cathédrale, église Notre-Dame-des-Miracles, couvent, théâtre, palais épiscopal, bibliothèque Quiriniana, riche en manuscrits. Armes à feu; draps, toiles de lin, dentelles communes. Commerce très-actif. Patrie d'Arnaud de Brescia, de Gambara, etc. — Fondée vers 587 av. J.-C. par les Gaulois de Bellovèse, elle passa en 197 av. J.-C. sous la domination romaine et fut en 774 enlevée aux Lombards par Charlemagne. Elle s'érigea en république au temps de la ligue lombarde. Elle fut ensuite possédée par les Brusciati, les della Scala, les Visconti; ceux-ci la cédèrent aux Vénitiens en 1426. Brescia eut à soutenir plusieurs siéges remarquables (1238, 1311, 1426). Sforce et les Milanais y remportèrent, en 1439, une victoire sur Piccinino et les Vénitiens. Gaston de Foix la prit d'assaut en 1512; Bayard s'y défendit héroïquement en 1520. Les Français s'en emparèrent en 1796 et en firent le ch-l. du dép. de la Mella. En 1815 elle fut donnée à l'Autriche avec le reste de la Lombardie; insurgée en 1848 contre les Autrichiens, elle fut bombardée par eux et reprise l'année suivante. Elle fait aujourd'hui partie du royaume d'Italie.

BRÉSIL, immense contrée de l'Amérique du S., entre la république de Vénézuéla et les Guyanes au N., les Provinces-Unies du Rio-de-la-Plata, l'Uruguay, le Paraguay au S., le Pérou et la Nouvelle-Grenade à l'O., l'Océan Atlantique à l'E. ; s'étend de 37° 45' à 73° 4' long. O. et de 4° 33' lat. N. à 33° 54' lat. S. ; env. 8 000 000 d'h., dont beaucoup sont Indiens, nègres et métis. Capit., Rio-de-Janeiro. Sous la domination espagnole, le Brésil formait 11 capitaineries générales. En 1829 il a été divisé en 18 provinces :

Provinces. Chefs-lieux.
Rio-de-Janeiro, Rio-de-Janeiro.
San-Paulo, San-Paulo.
Santa-Catarina, Nossa-Senhora-do-Desterro.
San-Pedro, Portalègre.
Matto-Grosso, Matto-Grosso (ou Villa-Bella).
Goyaz, Goyaz (ou Villa-Boa).
Minas-Gereas, Ouro-Preto (ou Villa-Rica).
Espirito-santo, Vittoria.
Bahia, Bahia (ou San-Salvador).
Sergipe, Sergipe.
Alagoas, Alagoas.
Pernambuco, Pernambuco.
Parahiba, Parahiba.
Rio-Grande, Natal.
Ceara, Ceara (ou Fortalezza).
Piauhy, Oeyras.
Maranhao, Maranhao (ou San-Luiz).
Para, Para (ou Belem).

Postérieurement, 2 nouvelles prov. ont été formées, Parana et Amazonas. Sous le rapport ecclésiastique, l'empire est divisé en 9 diocèses, relevant tous de l'archevêque de Bahia, métropolitain du Brésil.

On trouve dans l'intérieur plusieurs chaînes de mont. : la Serra-do-Mar, dont les plus hauts sommets ne dépassent pas 1200m, la Serra-de-Mantiqueira, chaîne centrale, dont quelques sommets atteignent 3400m, la Serra do-Espinaço, qui prolonge la précéd. vers le N. Ce pays est arrosé par un nombre infini de fleuves, l'Amazone et presque tous ses affluents de gauche, le Tocantins, le Parahiba, le San-Francisco, le Parana, etc. Le climat varie suivant les latitudes, les hauteurs et le voisinage de l'Océan : dans les plaines, brûlantes chaleurs et pluies abondantes; sur le sommet des montagnes, froid glacial, neiges presque continuelles. Le sol en est éminemment fertile, les richesses minérales y sont immenses : on y trouve des diamants, de l'or, de l'argent. La végétation est magnifique et originale; d'énormes forêts vierges couvrent encore une grande partie du pays; on en tire le bois de Brésil. Le pays nourrit beaucoup de chevaux et de bêtes à cornes, qu'on y laisse vivre en liberté; des singes, des perroquets, des aras et autres oiseaux en grand nombre; les insectes y fourmillent. Les Guaranis et Brésiliens sont les principales familles indigènes du Brésil. — Découvert en 1500 par l'Espagnol Vincent Pinzon et par le Portugais Cabral, exploré l'année suiv. par Améric Vespuce au nom du roi de Portugal, le Brésil ne fut d'abord pour le Portugal qu'un lieu de déportation. La colonisation commença en 1531. Les Hollandais s'y introduisirent dans le siècle suivant, et peu à peu ils conquirent presque tout le pays (1624-40); mais les indigènes, unis aux anciens colons, les en chassèrent en 1654, et les Portugais reprirent leur place. Les rois de la maison de Bragance s'intitulaient rois de Portugal et de Brésil. Chassés d'Europe en 1807 par Napoléon, ils vinrent se fixer à Rio, mais ils n'y restèrent que jusqu'en 1821. Leur retour à Lisbonne fit perdre le Brésil au Portugal. Ce pays se déclara indépendant en 1822, se donna une constitution, et élut pour Empereur don Pedro I, fils de Jean VI, roi de Portugal. Quand la mort de ce dernier (1826) eut laissé les deux trônes à don Pedro, ce prince céda le Portugal à sa fille dona Maria pour se fixer au Brésil; mais, en 1831, à la suite de troubles, il abdiqua en faveur de son fils, don Pedro II, né en 1825, et dont la minorité a expiré en 1840. Le gouvernement est une monarchie représentative avec une chambre de députés