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né en 1773, mort en 1814, fut professeur d’histoire au collége d’Eutin, à l’université d’Helmstsedt, à Francfort-sur-l’Oder, et enfin à Breslau. On a de lui plusieurs ouvrages importants sur l’histoire ancienne : Manuel d’histoire et de géographie anciennes, 1799 ; Recherches sur divers points de l’histoire, de la géographie et de la chronologie anciennes, et quelques livres devenus classiques : Faits mémorables de l’histoire, Récit détaillé des faits mémorables. On lui doit aussi une bonne édition d’Eginhard, 1806, et une Biographie de Charlemagne, Altona, 1814. Enfin il a publié la Chronique du XIXe s., écrit périodique, continué après lui par Venturini.

BREGENZ, Brigantia, v. des États autrichiens (Tyrol), ch.-l. du cercle de Vorarlberg, sur le lac de Constance, avec un port sur le lac ; 3000 hab. Filatures de coton, commerce de bois de charpente. Ville très-forte et très-importante au moyen âge ; elle appartenait à la maison de Montfort, qui en 1451 la vendit à l’Autriche.

BREGETIO, auj. Gran ou Szony, v. de la Pannonie inférieure, sur la r. dr. du Danube. C’est là que mourut Valentinien I.

BRÉGUET (Abraham Louis), célèbre horloger mécanicien, né en 1747 à Neuchâtel en Suisse, d’une famille de protestants français réfugiés, mort en 1823, vint se fixer en France vers 1762. Il perfectionna les montres perpétuelles qui se remontent toutes seules par le mouvement qu’on leur imprime en marchant, inventa des ressorts-timbres, des cadratures de répétition, des échappements de toutes sortes, d’une délicatesse et d’une précision inouïes jusqu’alors, et employa le premier les rubis en horlogerie pour les parties frottantes. Cet habile mécanicien a enrichi la science d’un grand nombre de chronomètres, de pendules astronomiques, d’horloges marines et de thermomètres métalliques. Il était membre de l’Institut, du bureau des longitudes, et horloger de la marine.

BRÉHAL, ch.-l. de cant. (Manche), à 19 k. S. O. de Coutances ; 646 h.

BRÉHAT, îlot de la Manche (Côtes-du-Nord), à l’embouchure du Trieux, près de Paimpol, a 4 k. de long sur 1 de large, et contient un vge de même nom avec 2 petits ports, un fort et un phare ; 1572 h.

BREIL, Breglio en ital., bourg de France (Alpes marit.), ch.-l. de c. de l’arr. de Nice, entre les cols de Jou et de Brouis ; 2458 h. Pont sur la Roia.

BREITENFELD, vge de Saxe, à 7 k. N. de Leipsick. Deux batailles y furent gagnées par les Suédois sur les Impériaux, 1631, 1642 ; elles sont aussi connues sous le nom de batailles de Leipsick.

BREITKOPF (Jean Gottlob Emmanuel), imprimeur de Leipsick, né en 1719, mort en 1794, fit d’utiles recherches sur les moyens d’imprimer en caractères mobiles la musique, les figures de mathématiques, les cartes géographiques et les portraits même, et réussit à imprimer avec des caractères de ce genre les livres chinois, qu’auparavant on était obligé de graver sur des tables de bois. Il a donné un Traité de l’origine de l’imprimerie ; une Histoire des cartes à jouer et des Traités de l’invention du papier et de l’invention de la gravure sur bois. La maison qu’il dirigeait à Leipsick subsiste encore.

BRÊME, une des 3 villes libres de l’Empire allemand, sur le Weser, au S. de Hambourg ; 55 000 h. Cathédrale, bourse, hôtel de ville, musée, arsenal, etc. Société de physique, société biblique. Lainages, cotonnades, tabac, cuirs maroquinés, chareaux, etc. Commerce de vins du Rhin et autres, denrées coloniales, etc. — Brême a été successivement capitale de l’archevêché de Brême, puis ville libre et ville impériale, ensuite ch.-l. du dép. français des Bouches-du-Weser, et enfin de la petite république de Brême. C’était une des principales villes hanséatiques. Patrie de W. Olbers et de Heeren. — La républ. de Brême est enclavée dans l’ancien roy. de Hanovre ; elle a 90 000 h. Villes principales : Brême, capitale ; Bremerwehr, Wegesack. Le majorité des habitants appartient à la confession d’Augsbourg. Le gouvernement est démocratique ; le pouvoir législatif est exercé par l’assemblée des bourgeois, et Te pouvoir exécutif par le sénat.

BRÊME (duché de), situé dans le cercle de Basse-Saxe, était d’abord un évêché, et devint ensuite un archevêché avec supériorité territoriale. Pris par les Suédois en 1644, il leur fut cédé par la paix de Westphalie, qui le sécularisa en 1648 ; il fut repris en 1675, rendu après la paix de Nimègue en 1679, repris de nouveau en 1712 (par les Danois) et cédé aux ducs de Brunswick contre 1 000 000 de rixdales en 1719. Ce duché comprenait le territoire, mais non pas la ville de Brême (qui, dès le temps d’Othon I, était ville impériale), plus Verden, Stade, Buxtehude. Tous ces pays font auj. partie des États prussiens.

BREMERHAVEN (c.-à-d. port de Brême), port situé à l’emb. du Weser (r. dr.), à 40 kil. N. O. de Brême, a été construit en 1830, sur un territoire cédé par le Hanovre.

BRÉMONTIER (Th.), inspecteur général des ponts et chaussées, 1738-1809, trouva le moyen de fixer les dunes ou montagnes de sable mobiles qui envahissaient le pays situé sur le golfe de Gascogne, entre la Gironde et l’Adour (1786) : il y réussit au moyen de plantations, surtout en plantant le pin maritime. On a de lui un Mémoire sur les dunes, 1796. Un monument lui a été élevé à La Teste.

BRENETS (LES), vallée et vge de la Suisse (Neuchâtel), à 20 k. O. N. O. de Neuchâtel, sur les bords du Doubs, qui y fait une belle cascade, dite Saut-du-Doubs. Horlogerie, dentelle, instruments d’optique.

BRENNE, petit pays du dép. de l’Indre, entre Chateauroux et Leblanc, a pour lieu principal Châtillon-sur-Indre. Ce pays, jadis bien boisé, est devenu malsain depuis qu’on a abattu les bois. Nombreux étangs où l’on élève des sangsues ; vins. On a récemment tenté d’assainir ce pays en desséchant les marais et on l’a vivifié en y perçant des routes.

BRENNER (LE), Brennius, mont. du Tyrol, entre l’Inn, l’Aicha et l’Adige, a 2022m de haut. Elle est traversée par une route qui fait communiquer Vienne avec Inspruck et Venise.

BRENNEVILLE et mieux BRENMULE, lieu de l’anc. Vexin (Eure), à 10 kil. des Andelys. Louis VI y fut battu en 1119 par Henri I, roi d’Angleterre.

BRENNUS ou BRENN, nom celtique qui s’appliquait à tout chef gaulois. On connaît surtout sous ce nom un général des Gaulois Sénonais qui vainquit les Romains près de l’Allia et se rendit maître de Rome, 390 ans av. J.-C. Il livra la ville au pillage et aux flammes, et assiégea le Capitole. N’ayant pu se rendre maître de cette forteresse, il consentit à s’éloigner si on lui payait mille livres d’or ; mais quand on eut apporté l’or pour le peser, Brennus, au dire de Tite-Live, se servit de faux poids ; et comme les Romains s’en plaignaient, il jeta son épée dans le bassin de la balance où se trouvaient les poids, en s’écriant : « Malheur aux vaincus ! » Camille, survenu dans l’instant, annula le traité, livra bataille et contraignit les Gaulois de fuir en abandonnant leur butin. Quelques historiens rapportent l’événement d’une manière moins favorable aux Romains : Polybe assure que les Gaulois emportèrent paisiblement la rançon. — Un autre [[w:Brennos (IIIe siècle av. J.-C.)|Brennus]] pénétra en 280 dans la Macédoine avec une armée considérable, tua Sosthène, général de cette nation, et saccagea la Thessalie et la Grèce ; il s’avançait vers le temple de Delphes pour en enlever les trésors, lorsqu’il fut repoussé ; ses soldats, saisis d’une terreur panique, prirent la fuite, dit-on, et s’entre-tuèrent. Désespéré de ce désastre, Brennus se donna la mort.

BRENOD, ch.-l. de cant. (Ain), à 10 kil. S. de Nantua, sur l’Albarine ; 1000 hab.

BRENTA, Medoacus Major, riv. d’Italie, naît à 13 k. S. E. de Trente, passe à Cismone et à Bassano, s’unit au Bacchiglione et se jette dans le golfe de Venise au port de Brondolo, après 176 k. débours. Ses