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les IX et de Henri III, natif d’Asti en Piémont, mit la saignée à la mode en France, et écrivit sur les avantages de cette pratique. On a appelé de son nom trou de Botal l’ouverture qui fait communiquer les deux oreillettes du cœur dans le fœtus, non qu’il l’ait découverte (car elle était connue de Galien), mais parce qu’il rappela l’attention sur ce point d’anatomie.

BOTANY-BAY, baie de la Nouvelle-Hollande, sur la côte S. E., dans la Nouvelle-Galles du Sud, a été ainsi nommée à cause de sa puissance végétation observée sur ses bords. Elle fut découverte par Cook en 1770. Les Anglais y fondèrent en 1787 une colonie pour la déportation des malfaiteurs, colonie que bientôt ils transportèrent au port Jackson (à 26 kil. au N.). V. GALLES DU SUD (NOUVELLE-).

BOTHNIE. V. BOTNIE.

BOTHWELL, vge d’Écosse (Glasgow), sur la Clyde, à 14 kil. S. E. de Glasgow ; 4000 hab. ; est célèbre par la bataille qu’y gagna Monmouth, général du roi Charles II, sur les Covenantaires écossais, en 1679, au passage du pont de la Clyde.

BOTHWELL (J. HEPHBURN, comte de), seigneur écossais, est accusé d’être l’auteur du meurtre de Henri Darnley, époux de Marie Stuart. Après le meurtre, il enleva la reine et la força à l’épouser (1567). Ce mariage coupable ayant excité un soulèvement, Bothwell fut obligé de prendre la fuite. Il se réfugia dans les Orcades, puis en Norvège, et y mourut misérablement en 1577.

BOTNIE, région de la péninsule scandinave, à droite et à gauche d’un golfe de la Baltique dit golfe de Botnie, au N. de la Suède propre et de la Finlande, et au S. de la Laponie suédoise, appartenait tout entière à la Suède avant 1809. Depuis cette époque elle est divisée en Botnie russe, située à l’E. de la riv. de Tornéa et du golfe de Botnie, et comprise dans le grand-duché de Finlande ; et Botnie suédoise, à l’O. de la Tornéa et du golfe de Botnie : celle-ci, réunie à l’ancienne Laponie suédoise, forme deux gouvts du Norrland, la Botnie occidentale ou Westerbotten, et la Botnie orientale ou Norrbotten. — Le golfe de Botnie, formé de la partie sept. de la Baltique, s’étend entre la Finlande et la Suède, du 60° au 66° lat. N. ; il a env. 600 kil. sur 200.

BOTTA (Ch.), historien, né en 1766 à St-Georges en Piémont, mort à Paris en 1837, étudia d’abord la médecine et fut employé comme médecin à l’armée d’Italie. Envoyé à Paris en 1806 à la tête d’une députation piémontaise, il se fixa en France et fut élu membre du Corps législatif par le département de la Doire. Pendant les Cent-jours, Botta fut nommé recteur de l’Académie de Nancy. Il remplit les mêmes fonctions à Rouen jusqu’en 1822. Ses principaux ouvrages sont : Histoire de la guerre de l’indépendance des États-Unis ; Histoire de l’Italie depuis 1789 jusqu’en 1814 ; Histoire de l’Italie continuée depuis la fin de l’Histoire de Guichardin jusqu’en 1789, 10 vol. in-8 : ce dernier est son principal titre. Ses ouvrages, écrits en italien, ont été trad. en français. Comme historien, Botta est l’émule de Guichardin, dont il a complété l’œuvre. — Son fils, Paul Émile Botta, consul à Mossoul et archéologue distingué, s’est fait un nom en découvrant à Khorsabad les ruines de Ninive.

BOTTARI (J. Gaëtan), savant florentin, 1689-1775, garde de la bibliothèque du Vatican, a complété le grand ouvrage de Bosio sur la Rome souterraine.

BOTTIÉE, partie de l’anc. Macédoine, sur la r. d. de l’Axius. C’est là que se trouvait Pella.

BOTZARIS (Marcos), l’un des héros de la Grèce moderne, né en 1789 dans les montagnes de Souli (Albanie). Il fut un des principaux acteurs de l’insurrection de 1820, et fut nommé stratarque ou général de la Grèce occidentale. Après s’être signalé dans un grand nombre de combats, il s’enferma dans les murs de Missolonghi ; voyant cette place près de succomber, il tenta de la sauver par un acte de dévouement semblable à celui de Léonidas : il pénétra de nuit, avec 240 hommes seulement, dans le camp des Turcs et en fit un grand carnage ; mais il fut atteint d’une balle à la tête et mourut le lendemain (1823), à Carpenitza.

BOTZEN ou BOLZANO, Pons Drusi, v. des États autrichiens (Tyrol), sur l’Adige, à 83 kil. S. d’Innspruck ; 9000 hab. Château fort ; maisons très-hautes avec balcons et arcades ; cathédrale gothique ; théâtre, etc. Soieries, bas, filatures ; commerce de transit. Prise d’assaut par les Français en 1809.

BOUAYE, ch.-l. de canton (Loire-inf.), à 13 kil. S. O. de Nantes ; 364 hab.

BOUC, île située dans le dép. des Bouches-du-Rhône, au point où l’étang de Caronte communique avec la Méditerranée. Petit port communiquant par deux canaux avec l’étang de Berre et avec Arles.

BOUÇADA, v. et poste militaire d’Algérie, à l’extrémité mérid. de la prov. de Constantine, à 326 kil. S. E. de cette ville. Palmiers. Prise le 15 nov. 1849.

BOUCANIERS, aventuriers français, normands pour la plupart, qui, vers la fin du XVIe siècle, allèrent s’établir dans l’île de St-Domingue, alors aux Espagnols, et y vécurent pendant longtemps en chassant des bœufs sauvages dont ils préparaient la peau pour la vendre en Europe. On les nommait ainsi du mot boucan, gril ou claie de bois, dont ils se servaient pour sécher et fumer leurs viandes. Les Espagnols ayant exterminé les animaux qui faisaient le principal objet de leur commerce, ils n’en restèrent pas moins dans l’île, y formèrent des établissements et se livrèrent à la piraterie. La France les reconnut et leur envoya un gouverneur en 1665. V. FLIBUSTIERS.

BOUCHAIN, ch.-l. de cant. (Nord), sur l’Escaut, à 17 kil. S. O. de Valenciennes ; 1009 h. Ville forte et qui peut inonder ses approches. Elle fut bâtie dans le VIIIe siècle par Pépin, et devint capitale du comté d’Ostrevand, qui appartenait aux comtes de Hainaut. Prise par les Français en 1676, elle leur fut assurée par le traité de Nimegue (1678). Marlborough la prit en 1711, mais elle fut reprise dès 1712.

BOUCHARDON (Edme), sculpteur, né en 1698, à Chaumont en Bassigny, mort en 1762, travailla à Paris sous Coustou le jeune, remporta le grand prix, fut envoyé comme pensionnaire à Rome, et, après son retour à Paris, fut nommé sculpteur du roi, 1732, membre de l’Académie, 1744, et professeur, 1745. Ses principaux ouvrages sont les bustes de Clément XII, des cardinaux de Rohan et de Polignac, à Rome ; les figures du Christ, de la Vierge, et des six Apôtres, à St-Sulpice ; la fontaine de la rue de Grenelle, à Paris. Il avait commencé la statue équestre de Louis XV, mais il mourut avant d’avoir terminé cette œuvre, qui fut détruite par le peuple en 1792. Il a aussi exécuté plusieurs sujets pour les bassins de Versailles. Ses œuvres sont éminemment correctes, mais sévères et froides.

BOUCHER (Jean), un des plus fougueux ligueurs, né à Paris vers 1558, mort en 1646, était curé de St-Benoît, et fut successivement recteur de l’Université de Paris et prieur de Sorbonne. Il fut un des premiers à faire sonner le tocsin de son église en septembre 1587, répandit des libelles séditieux pour exciter le peuple à la révolte, applaudit publiquement à l’assassinat de Henri III, et redoubla de fanatisme à l’avènement de Henri IV. Ses sermons furent brûlés par la main du bourreau après la reddition de Paris. Il obtint cependant sa liberté de la clémence de Henri IV et se retira à Tournay en Flandre, où il continua à se signaler par de violentes attaques. Son Apologie de Jean Châtel (qui avait tenté d’assassiner Henri IV) a été imprimée en 1595 et 1620, avec quelques autres de ses libelles.

BOUCHER (François), peintre français, né en 1703 à Paris, mort en 1770, était élève de Lemoine. Il fut envoyé à Rome, obtint, à son retour, des succès de société, ainsi que la faveur de Mme de Pompadour, et devint le peintre à la mode. Admis à l’Académie en 1734 il succéda à Carle Vanloo dans la place de peintre du roi. Il travaillait avec une extrême facilité et se vantait