Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P1 - A-G.djvu/264

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ritière et lui laissa une collection de livres, qui fut la base de la bibliothèque actuelle de cette ville.

BONNIVET (Guill. Gouffier de), général français, favori de François I, se concilia la faveur de ce prince par le courage qu’il déploya au siège de Gênes (1507) et à la journée des Éperons (1513). Il fut envoyé en ambassade en Angleterre, puis en Allemagne, ou il travailla sans succès à faire élire François 1 empereur ; il n’en fut pas moins créé amiral de France, puis placé à la tête de l’armée de Guyenne qui envahit l’Espagne ( 1521 ). Il prit Fontarabie, et, enflé de ce succès, refusa une paix avantageuse. Chargé en 1523 du commandement de l’armée dans le Milanais, il ne fit que des fautes, se vit contraint de fuir précipitamment, et confia le soin de la retraite à Bayard, qui y périt. L’année suivante il conseilla la désastreuse Bataille de Pavie ; voyant tout perdu, il se jeta au milieu de la mêlée et se fit tuer, 1525. Bonnivet était l’esclave de la reine mère et l’ennemi du connétable de Bourbon ; cette inimitié contribua beaucoup à la défection du prince.

BONONIA, non latin de Bologne dans l’État ecclésiastique, et de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais).

BONOSUS (Q.), fils d’un rhéteur, né en Espagne, devint lieutenant de l’empereur Probus dans les Gaules. Il se fit proclamer César en 280, mais il fut défait et se pendit de désespoir, 281.

BONPLAND (Aimé), médecin naturaliste, né à La Rochelle en 1773, mort en 1858, accompagna en 1799 Alex. de Humboldt dans son voyage en Amérique et en publia avec lui la relation ; rapporta une riche collection de plantes inconnues dont il fit don au Muséum d’histoire naturelle, fut chargé par Joséphine de la direction de son jardin botanique de Malmaison, repartit en 1816 pour le Nouveau-Monde, occupa une chaire d’histoire naturelle à Buénos-Ayres, parcourut à pied une grande partie de l’Amérique du Sud, créa à Santa-Anna près de San-Borja (Corrientes) une plantation où il naturalisa, entre autres plantes, le maté, dont le Paraguay avait jusque-là le monopole, fut enlevé pour ce fait en 1821, pendant une de ses explorations scientifiques, par le dictateur du Paraguay, le Dr Francia, qui feignit de le prendre pour un espion ; ne recouvra sa liberté qu’au bout de 10 ans ; retourna après sa libération à sa plantation, ou il reprit ses expériences agricoles, et se fit chérir de tous, Indiens comme Européens. Outre le Voyage en Amérique, dont il rédigea la partie botanique, on lui doit : Description des plantes rares de la Malmaison (1813) et Vue des Cordillères et monuments indigènes de l’Amérique (1819). Il a laissé de précieux manuscrits, qui ont été acquis par la France.

BONS-FILS ou BONS-FRÈRES, congrégation de religieux, fondée en 1615 à Armentières, se vouait au service des malades et des aliénés. Ils se rattachèrent en 1626 au tiers ordre de St-François. Ils ne portaient pas de linge et couchaient tout habillés sur la paille.

BONS-HOMMES. Ce nom a été donné, en France à des Minimes établis à Chaillot sur une colline qui a conservé d’eux le nom de montagne des Bons-Hommes, et en Angleterre à des religieux Augustins qui s’y établirent en 1259.

BONSTETTEN (Ch. Victor de), littérateur, né à Berne en 1745, mort à Genève en 1832, fut le disciple et l’ami de Bonnet. Chargé de quelques fonctions politiques dans sa patrie, il fut obligé de s’exiler lors des troubles qui agitèrent Berne (1798) et voyagea en Italie. Parmi ses écrits, on remarque l’Hermite, histoire alpine, 1792 ; Voyage sur la scène des six derniers livres de l’Énéide, 1804 ; Recherches sur l’Imagination, 1807 ; Études de l’homme, 1821. Il a aussi écrit en allemand. Ses ouvrages philosophiques sont en général médiocres.

BONTEMPS (Pierre), habile sculpteur français, qui florissait au commencement du XVIe s. C’est à lui qu’on doit la plus grande partie des admirables bas-reliefs qui ornent le tombeau de François I à St-Denis, et qui sont auj. au musée du Louvre : ils représentent les victoires de Marignan et de Cérisoles. On lui doit aussi les statues du roi, de la reine Claude et du Dauphin, ainsi que celles de Louis XII et d’Anne de Bretagne, au tombeau de Louis XII.

BONZES, nom que donnent les Européens aux prêtres de la Chine et du Japon. Ils sont divisés en plusieurs sectes. Ceux de Foë recommandent les libéralités, surtout envers leurs monastères, et pratiquent, dit-on, de rudes austérités. Les bonzes de Lao observent le célibat. Il y en a qui vivent en communauté. Les bonzes de Foë président aux cérémonies funèbres ; ceux de Lao prédisent l’avenir et exorcisent les démons. Tous ont la tête rasée.

BOOM, v. de Belgique, sur le Ruppel, à 20 k. S. d’Anvers ; 6223 h. Magnifique pont. Briqueteries, tuileries, constructions maritimes.

BOOS, ch.-l. de cant. (Seine-Inférieure), à 10 kil. S. E. de Rouen ; 742 h.

BOOTHIA, presqu'île à l’extrémité N. de l’Amérique, dans l’Océan Glacial, est toujours couverte de glaces et de neiges. Habitée par les Esquimaux.

BOOZ, riche habitant de Bethléem, épousa Ruth sa parente ; il fut le bisaïeul de David. Son histoire est racontée dans le livre biblique de Ruth et Booz.

BORBETOMAGUS, v. de Germanie, auj. Worms.

BORBONIÆ AQUÆ, auj. Bourbon l’Archambault.

BORCETTE, en allemand Burtscheid, ville des États prussiens (prov. Rhénane), est un faubourg d’Aix-la-Chapelle ; 4650 h. Ancienne abbaye de Cisterciens, supprimée en 1802. Manuf. d’aiguilles ; draps ; teintureries. Eaux thermales.

BORDA (J. Ch.), savant français, membre de l’Académie des sciences, né à Dax en 1733, mort à Paris en 1799, fut employé d’abord dans l’administration de la marine, fit un grand nombre de recherches relatives à l’art nautique, et fut chargé de diverses missions scientifiques ; commanda ensuite plusieurs bâtiments comme capitaine, et se distingua autant par sa bravoure que par sa science. Borda sut appliquer avec le plus grand succès les mathématiques à la physique, à l’astronomie et à la géodésie. On lui doit de savants mémoires sur la résistance des fluides ; il inventa le Cercle à réflexion qui a conservé son nom, la méthode des doubles pesées, et dressa une Carte des Canaries, remarquable par son exactitude. On a de lui : Voyage fait en 1771 ; Description du cercle de réflexion, 1787, etc.

BORDEAUX, Burdigala, ch.-l. du dép. de la Gironde, sur la Garonne (r. g.), à 560 k. S. O. de Paris par la route et 578 par ch. de fer ; 162 750 h. Archevêché, cour impériale, trib. de 1re instance et de commerce ; académie univ. ; facultés de théologie, des sciences et des lettres, école secondaire de médecine ; lycée impérial ; division militaire. Beau port, superbe pont de Bordeaux, pont du chemin de fer ; magnifiques quartiers du Chapeau-Rouge, des Chartrons ; cathédrale, palais archiépiscopal, trois théâtres (le Grand théâtre est un des plus beaux de l’Europe) ; bourse ; places Dauphine, Impériale, d’Armes et autres ; on y remarquait aussi jadis le château Trompette, auj. détruit, et le fort du Hâ, qui n’existe plus qu’en partie. Promenades remarquables, plusieurs chemins de fer. Écoles d’architecture, d’hydrographie, et de navigation, de botanique, de dessin et de peinture, de sourds-muets, etc. ; académies et sociétés savantes ; observatoire, bibliothèque, galerie de tableaux, etc. Banque ; industrie active : tabac, savon, raffinerie de sucre, chocolat, chapeaux, eaux-de-vie, anisette et autres liqueurs ; vins renommés (tous les vins du dép. de la Gironde et des départements voisins sont dits vins de Bordeaux). Commerce immense avec l’étranger, les îles, les Indes ; ligne de bateaux à vapeur communiquant avec l’Amérique ; entrepôt de denrées coloniales et d’articles du Nord ; armements pour la baleine. — Burdigala était sous les Romains la capit.