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1828), où l’on trouve, avec une philosophie douce, de nobles sentiments exprimés en beaux vers ; un roman, Marie ou les Peines de l’amour (publié dès 1800, réimprimé en 1814 sous le titre de Marie ou les Hollandaises), roman qui paraît être sa propre histoire. — De trois enfants qu’il avait eus d’Hortense (V. le tableau ci-dessus), un seul a survécu. C’est le prince Louis Napoléon, aujourd’hui empereur.

BONAPARTE (Pauline), princesse Borghèse, 2e sœur de Napoléon, née en 1780 à Ajaccio, morte en 1825, fut mariée en 1797 au général Leclerc, qu’elle accompagna dans l’expédition de St-Domingue, et qui la laissa veuve au bout de peu de temps. Faite duchesse de Guastalla, elle épousa en 2e noces le prince Camille Borghèse (1803), dont elle se sépara bientôt, et vint habiter le château de Neuilly, où elle tint une espèce de cour. En 1814 elle se montra dévouée à son frère, avec lequel elle avait eu jusque-là quelques brouilleries ; elle le suivit à l’île d’Elbe, et mit à sa disposition ses diamants (qui furent pris à Waterloo dans la voiture de l’Empereur). Dans ses dernières années elle se rapprocha du prince Borghèse, et vécut avec lui à Florence. Pauline était une des plus belles femmes de son temps. Canova reproduisit sous ses traits la Vénus de Praxitèle.

BONAPARTE (Caroline), 3e sœur de Napoléon, née en 1782, morte en 1839, fut mariée en 1800 à Murat. Devenue grande-duchesse de Berg, puis reine de Naples, elle se montra digne de ce haut rang : elle favorisa les arts et les artistes, encouragea les fouilles de Pompéies, et créa à Naples des établissements utiles, dont plusieurs subsistent encore. Déclarée régente quand Murat eut quitté Naples, elle assura la tranquillité publique, ne s’éloigna qu’après avoir stipulé avec le commodore anglais pour les intérêts de ses anciens sujets, puis se retira au château de Baimbourg près de Vienne, où elle s’occupa exclusivement de l’éducation de ses enfants. Après 1830, elle se réunit à sa famille en Italie ; elle mourut à Florence. Elle avait pris le titre de comtesse de Lipona (anagramme de Napoli, nom italien de Naples).

BONAPARTE (Jérôme), le plus jeune des frères de Napoléon, né en 1784 à Ajaccio, mort en 1860, servit d’abord dans la marine, prit part à l’expédition de St-Domingue et remplit avec succès plusieurs missions, notamment celle de réclamer au dey d’Alger 250 Génois retenus en esclavage ; quitta en 1806 le service de mer avec le grade de contre-amiral, et fut aussitôt mis à la tête d’un corps d’armée de Wurtembergeois et de Bavarois, avec lequel il enleva la Silésie au roi de Prusse (1807). La même année, il épousa la fille du roi de Wurtemberg et fut placé sur le trône de Westphalie, créé pour lui. Il établit sa résidence à Cassel, introduisit dans son royaume les institutions françaises et abolit de nombreux abus. Placé en 1812 à la tête d’un corps de troupes allemandes, il prit part à la campagne de Russie et se distingua aux combats d’Ostrowno et de Mohilev, mais, à la suite d’un fâcheux conflit avec le maréchal Davoust, il retourna à Cassel. Il refusa de conserver le trône après les événements de 1814, s’empressa de revenir en France pendant les Cent-Jours, commanda un corps d’armée en Belgique, fut blessé au combat de Hougoumont, et n’en prit pas moins une part fort active à la bataille de Waterloo, où il fit des prodiges de valeur. Après la chute de Napoléon, il se retira près de son beau-père, qui lui conféra en 1816 le litre de comte de Montfort, sous lequel il a été longtemps connu. Rentré en France en 1848, il contribua à préparer l’élection à la présidence de son neveu, le prince Napoléon, et fut nommé successivement gouverneur des Invalides (1848), maréchal de France (1850), président du sénat (1851), et fut réintégré, après le rétablissement de l’Empire, dans le titre et les honneurs de prince impérial (1852). Son corps a été déposé aux Invalides auprès de celui de Napoléon. Ses Mémoires et sa Correspondance ont été publ. en 1863. — Le prince Jérôme avait conservé deux enfants de son mariage avec la princesse Frédérique de Wurtemberg : le prince Napoléon et la princesse Mathilde. Il avait eu un autre fils d’un 1er mariage, contracté en 1803 à New-York avec miss Paterson, mais sans l’aveu de Napoléon.

BONAVENTURE (Jean FIDANZA, connu sous le nom de S.), célèbre docteur de l’Église, né en 1221 à Bagnarea en Toscane, mort en 1274, fut reçu dans l’ordre de St-François en 1243, enseigna la théologie à Paris, 1253, devint général de son ordre en 1256, et se concilia tellement la confiance générale qu’après la mort de Clément IV, les cardinaux s’engagèrent à élire pape celui qu’il désignerait : il prononça pour Thibaut, depuis Grégoire X, qui, en reconnaissance, le nomma cardinal en 1272. On a de S. Bonaventure des Commentaires sur l’Imitation de J.-C. et sur le Maître des sentences de Pierre Lombard, des Méditations sur la vie de J.-C., plusieurs fois trad. en franç., des livres d’exégèse (Breviloquium, Centiloquium), des livres populaires (Biblia pauperum), et des cantiques célèbres. La piété mystique qui règne dans ses écrits lui a valu le surnom de Docteur séraphique. Ses Œuvres ont été publiées à Rome, 1586-96, 8 vol. in-f.. et à Venise, 1751, 14 v. in-4. Ses Œuvres spirituelles ont été trad. par l’abbé Berthaumier, 1865. On le fête le 14 juillet. — V. GIRAUDEAU.

BONCHAMP (Artus, marquis de), général vendéen, né en 1759 dans l’Anjou, servit en Amérique, fut choisi en 1793 avec d’Elbée pour commander les Vendéens insurgés, obtint d’abord quelques succès dans l’Anjou et contribua à la prise de Bressuire et de Thouars ; mais fut mortellement blessé en combattant devant Cholet, le 17 oct. 1793. Avant d’expirer, il fit rendre la vie à 5000 prisonniers républicains qu’on allait massacrer. Sa veuve, morte en 1845, a laissé des Mémoires.

BONCONICA, v. de la Belgique ancienne (Germanie 1re), sur la r. g. du Rhin, est auj. Oppenheim.

BOND (Jean), philologue anglais, né en 1550, dans le Somerset, mort en 1612, fut 20 ans recteur d’une école à Taunton, puis exerça la médecine. Il donna en 1614, à Londres, une édition des Œuvres d’Horace, accompagnée de notes marginales fort brèves, qui a obtenu une multitude de réimpressions. Il a fait sur Perse le même travail, mais avec moins de succès.

BONDO (Clément), poëte italien, né en 1742 à Mezzano (Parme), mort à Vienne en 1821, avait été jésuite. Il devint vers 1795 bibliothécaire de l’archiduc Ferdinand à Brunn, et fit l’éducation du fils de ce prince (duc de Modène depuis). On lui doit des traductions estimées de Virgile et d’Ovide en vers italiens, ce qui l’a fait surnommer le Delille de l’Italie. Il a aussi composé quelques poésies originales (la Journée champêtre, la Conversation, des poëmes badins, épithalames, canzone, etc.). Ses Œuvres ont été publiées en 1808 à Vienne, 3 v. in-8.

BONDOU (roy. de), État de la Nigritie occid., dans la Sénégambie, au N. O. du Bambouk ; 160 k. sur 110 ; villes principales, Fattéconda et Boulébané. La France y a un comptoir, à Sénou-Debou. Ce pays fut vu pour la 1re fois par Mungo-Park.

BONDY, vge du dêp. de la Seine, à 12 k. E, de Paris, sur le canal de l’Ourcq et la route d’Allemagne ; 800 hab. Château. - Près de là est la forêt de Bondy, qui fut longtemps un repaire de voleurs.

BONE, l’anc. Hippone, Hippo regius, en arabe Beled-el-Aneb (la ville des jujubes), v. forte de l’Algérie (prov. de Constantine), à 156 k. N. E. de Constantine, sur la côte ; 8000 hab. Ch.-l. d’arr. et de subdivision militaire, tribunal. Deux ports, fréquentés pour la pêche du corail ; belles jetées (construites en 1858), étoffes de laine dites constantines, bournous, tapis, selles, peaux, cire, grains, etc. Bone fut occupée par Charles-Quint en 1535. La compagnie française d’Afrique y eut un établissement depuis Louis XIV jusqu’à la Révolution. Bone est oc-