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ADME — 18 — ADOR

ADERBAIDJAN, à peu près l’Atrapatène des anciens, prov. de Perse, entre le Ghilan, l'Irak-Adjémi, le Kourdistan et la mer Caspienne, a pour ch.-l. Tauris, et compte env. un million d'hab. Mont. très-élevées, grand lac d'Ourmiah ; fer, cuivre, sel en abondance ; eaux thermales et naphte (d'où son nom, qui veut dire terre de feu).

ADERNO, Adranúm, v. de Sicile (Catane), au pied de l'Etna, à 26 kil. N. O. de Catane, sur le Simeto, qui y forme de belles cascades ; 10 000 hab.

ADHÉMAR, moine chroniqueur, né en 988, m. dans un voyage à la Terre-Sainte en 1030, a écrit une Chronique de France depuis l'origine de la monarchie jusqu'en 1029, publiée par le P. Labbe dans la Nouvelle Bibliothèque des manuscrits.

ADHÉMAR DE MONTEIL, évêque du Puy-en-Velay, prélat guerrier et orateur éloquent, d'une famille illustre de Provence, fut le premier qui se présenta au concile de Clermont, en 1095, pour demander la croix au pape Urbain II, et partit pour la Terre-Sainte avec Raymond, comte de Toulouse. Le pontife le nomma son légat auprès des Croisés ; il contribua puissamment par son courage et ses pieuses exhortations aux victoires des Chrétiens. Le Tasse le fait figurer dans la Jérusalem délivrée.

ADHERBAL, général carthaginois, remporta sur le consul Claudius Pulcher une victoire navale, à Drépane, près des côtes de Sicile. 249 av. J.-C.

ADHERBAL, fils de Micipsa et petit-fils de Massinissa, roi de Numidie, fut assiégé dans Cirta, pris et tué par Jugurtha, après avoir vainement imploré le secours des Romains, l'an 112 av. J.-C.

ADIABÈNE, auj. partie du Kourdistan, ana. contrée de l'Asie, en Assyrie, à l'E. du Tigre, était arrosée par l'Adiab (auj. Zab). Après avoir fait partie des empires perse, séleucide, parthe, elle fut soumise par Trajan.

ADIGE, Athesis, riv. de la haute Italie, sort des Alpes rhétiques, traverse le Tyrol et la Vénétie, arrose Trente, Roveredo, Rivoli, Vérone, Legnago ; reçoit l'Eisach, le Lavis, l'Alpon, et se jette dans la mer Adriatique à Porto-Fossone, après un cours d'env. 350 kil. Bien qu'il ne soit pas un affluent du Pô, il s'unit à ce fleuve par diverses branches. – Le roy. d'Italie, après 1805, eut un dép. de l'Adige, ch.-l. Vérone, et un dép. du H.-Adige, ch.-l. Trente.

ADIGETTO, un des bras principaux de l'Adige, avoisine la mer, passe à Badia, Lendinara, Rovigo, et fait communiquer l'Adige avec le Pô.

ADIS, Rhades, petite v. d'Afrique, dans le territoire de Carthage, non loin du Bagradas, où Régulus battit les Cartaginois, 256 av. J.-C.

ADJÉMI. V. IRAK-ADJÉMI.

ADJEMIR, Radjepoutanah, contrée de l'Inde anglaise (Calcutta), comprend neuf principautés, à savoir : Djeypour, Kotah, Odeypour ou Mewar, Djoudpour ou Marwar, Tonk, Boundi, Djessalmire, Bikanir et le pays des Bhatties, et a pour capit. Adjemir. - Bien qu'incorporé normalement aux empires gauride et mogol de Delhi, l'Adjemir n'était que tributaire. Il se rendit indépendant en 1748 ; il s'est placé en 1818 sous le protectorat anglais. — La v. d'Adjemir est à 350 kil. S. O. de Delhi, au pied de collines ; elle a près de 12 kil. de tour et ne compte guère auj. que 25 000 hab. C'est une ville sainte, où l'on se rend en pèlerinage pour vénérer le tombeau d'un saint musulman. Anc. résidence d'Akbar.

ADLERSPARRE (George, comte d'), général suédois, né en 1760, m. en 1835, jouit de la confiance de Gustave III, entra dans a conspiration contre Gustave IV, et fut un des principaux auteurs de la révolution qui le renversa ce prince du trône (1809). Il eut d'abord un grand crédit à la cour de Charles XIII, mais il fut ensuite disgracié et vécut depuis dans la retraite.

ADMÈTE, roi de Phères, en Thessalie, fut un des Argonautes et un des chasseurs du sanglier de

Calydon. Apollon, chassé du ciel, se mit au service de ce prince et garda ses troupeaux. Reconnaissant de ses bons procédés, le dieu voulut être la divinité tutélaire de sa maison. Admète étant attaqué d'une maladie mortelle, Apollon trompa les Parques, et le déroba à leurs coups ; mais ce fut à la condition qu'une autre victime prendrait sa place. Alceste, son épouse, eut la générosité de se dévouer pour lui.

ADOLPHE (S.), vivait en Espagne au VIIIe siècle et y souffrit le martyre au commencement du règne d'Abdérame. On l'honore le 27 sept. – Un autre S. Adolphe, évêque d'Osnabruck de 1202 à 1222, est honoré le 11 févr.

ADOLPHE DE NASSAU, né en 1250, fils du comte Walram de Nassau, n'était guère connu que par sa valeur lorsqu'il fut élu, en 1292, empereur d'Allemagne, à l'exclusion d'Albert d'Autriche ; il se fit aussitôt couronner à Aix-la-Chapelle. N'ayant pas accompli les promesses qu'il avait faites aux électeurs, il fut déposé en 1298 : Albert, élu à sa place, le battit à Gœlheim, près de Worms, et le tua.

ADOLPHE-FRÉDÉRIC, roi de Suède, de la maison de Holstein-Gottotp, né en 1710, m. en 1771, était évêque de Lubeck et administrateur du duché de Holstein-Gottorp lorsque les états de Suède, sous la pression de la Russie, le désignèrent pour le trône (1743). Il reçut la couronne en 1751, rétablit la paix avec la Russie, et fit fleurir les sciences, les arts et le commerce. Malheureusement, il ne sut pas toujours maintenir l'autorité royale. C'est sous son règne que se formèrent les factions des Chapeaux et des Bonnets. v. ces noms.

ADOM, v. de Judée, sur le Jourdain, près du lac Asphaltite. C'est là que le fleuve s'ouvrit pour laisser passer à pied sec les Israélites, conduits par Josué.

ADONAI, c.-à-d. Seigneur, souverain maître, un des noms de Dieu chez les juifs était substitué au nom sacré de Jéhovah, qu'ils n'osaient prononcer.

ADONIAS, 4e fils de David. Soutenu par Joab, il aspira à la royauté après la mort de son père et voulut dans ce but épouser Abisag, veuve du roi. Salomon le fit mettre à mort (1001 av. J.-C.).

ADONIS, jeune homme d'une beauté remarquable, était, suivant les Grecs, le fruit du commerce incestueux de Cinyras avec sa fille Myrrha. Il fut aimé de Vénus, Un jour qu'il chassait dans les forêts du Liban, consacrées à la déesse, il fut mortellement blessé par un sanglier, qui n'était autre que le dieu Mars, jaloux de voir en lui un rival préféré. Mais Jupiter cédant aux larmes de Vénus, permit qu'Adonis revit la lumière pendant une moitié de l'année, à condition qu'il passerait l'autre moitié auprès de Proserpine. Selon une tradition, il fut changé en anémone. Adonis paraît n'être qu'une figure du soleil, et le temps qu'il passe successivement sur la terre ou dans les enfers représente les six mois d'été et les six mois d'hiver. On célébrait ses fêtes avec grande pompe à Byblos, à Alexandrie, etc. Elles duraient deux jours : le ler jour était consacré au deuil, le 2e à la joie. Les femmes seules prenaient part à ces fêtes. Adonis était appelé Thammouz en Syrie et en Phénicie.

ADONIS, Ibrahim Nahr, petite riv. de Phénicie, prend sa source au mont Liban et se jette dans la Méditerranée entre Byblos et Béryte. Ses eaux prenaient à certaines époques une teinte rougeâtre produite par les sables qu'elles entraînaient : on croyait que c'était le sang d'Adonis qui les colorait.

ADONISÉDEC, roi de Syrie, fut vaincu par Josué avec 4 autres rois dans cette journée mémorable où Dieu arrêta le soleil : le vainqueur les fit murer vivants dans la caverne où ils s'étaient réfugiés.

ADORNO, nom d'une famille plébéienne de Gênes, du parti gibelin, qui fournit plusieurs doges et lutta pendant près de 200 ans avec la famille Fregoso, toutes deux plongeant la république dans l'anarchie et appelant quelquefois l'étranger à leur aide. Les doges de ce nom saut : 1° Gabriel, qui fut élu