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porta une victoire décisive à Boyaca (1819) et affranchit le Vénézuela et la Nouvelle-Grenade qu'il réunit en une seule république sans le nom de Colombie (1819); proclama peu après l'indépendance du Pérou (1822), fonda au sud de ce pays un nouvel État qui prit le nom de Bolivie, assura son existence par les victoires de Junin et d'Ayacucho (1824), et lui donna une constitution en 1826. Nommé à différentes reprises président des États qu'il avait affranchis, Bolivar fut soupçonné d'aspirer à la tyrannie; pour détruire ces soupçons injustes, il abdiqua plusieurs fois le pouvoir. Il mourut peu de mois après une dernière abdication, et lorsqu'il se disposait à se retirer en Europe pour échapper aux injustes défiances dont il était l'objet. On a une Histoire de Bolivar par le général Ducoudray-Holstein, continuée par Viollet. — Son nom a été donné a la ville d’Angostura, dans le Vénézuéla (V. ANGOSTORA), ainsi qu'à un des États de la Nouvelle-Grenade, situé entre ceux de Magdalena au N. et de Cundimarca au S., et ayant 4 millions d'hectares et 200 000 h. C'est aussi en son honneur que le Ht-Pérou a reçu le nom de Bolivie.

BOLIVIE, État de l'Amérique du S., entre le Pérou à l'O. et au N., le Brésil à l'E., les Prov.-Uhies de Rio-de-la-Plata et le Paraguay au S., et l'Océan Pacifique au S. O., se confond avec ce qu'on appelait précédemment Haut-Pérou; 1500 kil. sur 1600; env. 1 500 000 h., dont beaucoup d'Indiens (les autres, créoles, nègres ou de sang mixte); capitale, Chuquisaca. Il se divise en 6 départements : Chuquisaca, La Paz, Oruro, Potosi, Cochabamba, Santa-Cruz; et comprend en outre les prov. d'Otequis, de Tarija et de Lamar. Montagnes très-hautes (5000m et plus), vallées, pampas immenses, vastes déserts. Climat varié, tempéré en général. Métaux précieux en abondance; plantes et animaux des parties froides du Pérou. Le gouvernement est républicain. — Ce pays, sous le nom de Haut-Pérou, fit partie d'abord de la vice-royauté espagnole de Lima, puis de celle de Rio-de-la-Plata. Il s'insurgea contre l'Espagne des 1808, mais ne fut constitué comme État particulier qu'en 1825, après la victoire d'Ayacucho (V. ce nom), par le congrès de Chuquisaca. Il a reçu son nom actuel en l'honneur de Bolivar. En 1836, la Bolivie forma avec le Bas-Pérou une confédération, dont le général Santa-Cruz fut le président, mais qui ne dura que 3 ans. Depuis, la Bolivie a été longtemps déchirée par des dissensions intestines et par les luttes des prétendants à la présidence.

BOLLAND (Jean), Bollandus, Jésuite d'Anvers, né en 1596 à Tirlemont, mort en 1665, commença le recueil des vies des saints distribuées selon les jours de l'année, connu sous le nom d’Acta sanctorum. Il fit paraître en 1643 les saints de janvier, en 1658 ceux de février, et mourut avant d'avoir terminé ceux de mars. Ce travail a été depuis continué par les PP. G. Henschen, D. Papebroch et par plusieurs autres jésuites, que l'on désigne collectivement sous le nom de Bollandistes. En 1794, lors de l'invasion des Français en Belgique, on interrompit le travail, qui n'allait encore que jusqu'au 14 octobre. Depuis, le gouvernement belge l'a fait reprendre et s'est chargé de l'achever. Les Acta sanctorum, publiés à Anvers jusqu'en 1794, formaient dès cette époque 53 vol. in-fol.; 4 nouveaux volumes ont paru a Bruxelles depuis la reprise des travaux (1845 et ann. suiv.). On en a réimprimé une partie à Venise, 42 vol. 1734 et années suivantes, mais cette collection ne va que jusqu'au 15 septembre.

BOLLANDISTES. V. BOLLAND.

BOLLÈNE, ch.-l. de cant. (Vaucluse), à 8 kil. E. de Pont-Saint-Esprit, à 20 k. N. d'Orange; 2812 h.

BOLLWILLER, vge du Haut Rhin, entre Soulz et Ensisheim, à 7 kil. de celle-ci; 900 hab. Belle pépinière d'arbres, d'arbustes et de fleurs. Station.

BOLOGNE, Bononia des anciens, Bologna en italien, v. forte d'Italie, la plus importante de la Romagne, à 300 k. N. de Rome, à 175 k. E. de Milan, sur un canal, entre le Reno et la Savena; 110 000 h. Archevêché, université célèbre. Chemin de fer. Monuments nombreux, cathédrale, église de St Pétrone, théâtre, riches palais, tours des Asinelli, de Garisendi, fontaine de Neptune, etc. Plusieurs académies, musée, riche bibliothèque, beau jardin botanique, lycée philharmonique. Manufactures de soieries, gazes, fleurs artificielles, liqueurs, etc. Patrie de Benoît XIV, de Manfredi, du Guide, du Dominiquin, de l'Albane, des trois Carraches, d'Aldrovandi, Marsigli, J. B. Beccari, J. Monti, Galvani.etc. — Fondée par les Étrusques sous le nom de Felsina, puis occupée par les Boii (d'où son 2e nom), colonisée par les Romains en 189 av. J. C., elle s'érigea en République au moyen âge. Elle se soumit en 1278 à l'autorité du pape Nicolas II; mais elle ne fut annexée aux États romains que par Jules II, en 1513. Il y éclata en 1831 un mouvement libéral mais il fut aussitôt comprimé par les Autrichiens, qui depuis y ont tenu garnison, et qui bombardèrent la ville lors des troubles de 1848. En 1859, la ville et la prov. de Bologne se sont soustraites à l'autorité du pape et ont reconnu le roi de Sardaigne. — La prov. (anc. légation) de Bologne est située au S. de celle de Ferrare, au N. de la Toscane, à l'E. du duché de Modène et compte env. 410 000 hab. Elle a formé sous Napoléon le dép. du Reno et une partie de celui du Panaro.

BOLOGNESE (le), peintre. V. Grimaldi (J. Fr.).

BOLONAIS, territoire de Bologne, réuni à l’État ecclésiastique par Jules II, en 1513, a formé depuis la légation de Bologne. V. BOLOGNE.

BOLOR, monts d'Asie. V. BELOUR.

BOLSENA, Vulsinii, v. de l’État ecclésiastique, sur le bord du lac de même nom, à 26 k. N. O. de Viterbe; 2000 h. Ruines du temple de la déesse Nursia, etc. Prise par les Romains en 266 av. J. C. Patrie de Séjan. — Le lac de Bolsena (Vulsuniensis lacus) a 13 k. de long, sur 10 de large. Il se décharge dans la Méditerranée par la Marta.

BOLTON-LE-MOOR, v. d'Angleterre (Lancastre), à 64 k. S. E. de Lancastre et à 15 k. N. O. de Manchester, près d'un canal qui conduit à Manchester et à Bury; 55 000h. Industrie active : futaines, mousselines, velours; usines pour machines à vapeur.

BOLZANO. V. BOZEN.

BOMARE (VALMONT de). V. VALMONT.

BOMARSUND, forteresse russe, située dans l'île d'Aland, au milieu de la côte orientale. Cette forteresse, dont la construction avait demandé plus de 20 ans, venait à peine d'être achevée, lorsqu'elle fut bombardée et détruite en 1854 par la flotte anglo-française.

BOMBAY (corruption du portugais Boa bahia, bonne baie), v. de l'Inde anglaise, ch.-l. de la présid. de Bombay, sur la mer d'Oman, dans une petite île de même nom, par 69° 47' long. E., 18° 56' lat. N.; env. 700 000 hab. Les marais qui l'environnent en rendent le séjour très-malsain, surtout pour les Européens. Port, la meilleur de toute la côte occid. de l'Inde; chemin de fer; vaste citadelle; grands établissements de marine militaire; beaux monuments; superbe temple guèbre, tout récent; église anglicane, palais du gouverneur, bazar, casernes, bassins, docks, arsenal. Immense commerce avec la Chine, la mer Rouge, le golfe Persique, etc. — L'île de Bombay fut donnée aux Portugais par le radjah de Sourah en 1530; ceux-ci la cédèrent en 1661 au roi d'Angleterre Charles II, comme partie de la dot que l'infante Catherine apportait à ce prince. La compagnie des Indes l'acheta en 1666, et y plaça en 1686 le siége de son gouvernement. — La présidence de Bombay, une des trois grandes divisions de l'Inde anglaise, en forme la partie S. O. et compte env. 9 000 000 d'h. Elle comprend le Kandeich et de fortes portions de l'Aurengabad, du Bedjapour, du Guzzerat et de l'Adjmyr.

BOMILCAR, général carthaginois, s'empara de la souveraineté dans sa patrie lors de l'invasion d'Aga-