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guerre avec ses frères, finit par être détrôné et se réfugia en Danemark, où il mourut en 1321.

BIRKADEM, vge d'Algérie, sur la route d'Alger à Blidah, à 10 kil. E. d'Alger, dans un site charmant ; 2000 hab. Créé en 1835 et organisé en 1842.

BIRKENFELD, v. du grand-duché d'Oldenbourg, sur la Nahe, à 35 kil. E. de Trêves : 1800 h. Ch.-l. d'une principauté qui, avant la Révolution française, appartenait à la maison de Wittelsbach et qui comptait 18 000 hab. Elle fut incorporée au dép. français de la Sarre de 1796 à 1814, donnée à la Prusse en 1814, puis cédée au grand-duc d'Oldenbourg en 1815.

BIRKENHEAD, v. manufacturière d'Angleterre (Lancastre), à l'emb. et sur la riv. g. de la Mersey, en face de Liverpool, dont elle est comme un faubourg, n'avait guère en 1821 que 200 h. ; elle en compte auj. plus de 40 000, presque tous occupés à fabriquer les articles de Liverpool. La compagnie des Docks y a construit des habitations modèles pour les ouvriers.

BIRKET-EL-HADGI, c.-à-d. lac des Pèlerins, lac de la B.-Égypte, à 15 kil. N. O. du Caire ; 45 kil. sur 10. Rendez-vous des pèlerins qui d'Afrique vont en Arabie. — BIRKET-EL-KEROUN, lac de la Moyenne-Égypte, communique par un canal avec le Nil. C'était jadis le lac Mœris. V. MŒRIS.

BIRMAN (empire), État de l'Inde transgangétique, dans la partie occid., entre 91°-99° long. E. et 19° 30'-27° 7' lat. N., a pour bornes au N. le Thibet ; à l'E. la Chine et la riv. Salouen ; à l'O. l'Aracan et le Kassaï ; au S. les golfes de Martaban et de Bengale ; 2000 kil. sur 500 ; env. 8 000 000 hab. (bouddhistes). Capit., jadis Ava, dite aussi Ratna-Poura (la ville des joyaux), puis Amarapoura et Montschobo. L'empire Birman se compose auj. de 4 parties : le Birman propre ou Ava, le Laos, le Martaban et divers pays tributaires. Sol montueux, traversé par les ramifications des monts du Thibet, longues vallées. Riv. principales : l'Iraouaddy, le Zittang, le Salouen. Chaleur excessive ; fertilité extraordinaire : canne à sucre, riz, indigo, thé, etc. Bois de tek et autres bois de construction. Or, étain, fer, plomb, antimoine, soufre, jaspe, marbres admirables, pierres précieuses. Éléphants superbes et autres animaux de l'Inde Transgangétique. — Les Birmans furent longtemps assujettis au Pégou ; ils se révoltèrent à l'instigation des Portugais, mais les Pégouans les vainquirent en 1752. Dès l'année suivante, Alompra, sorti d'un rang obscur, expulsa l'étranger ; puis, il soumit les contrées voisines et même le Pégou, et fonda ainsi l'empire Birman, dont il fut le premier monarque. En 1826, à la suite d'une guerre heureuse, les Anglais se sont fait céder par les Birmans l'Assam, le Ténasserim, l'Aracan, et quelques autres territoires ; dans une 2e guerre, qui eut lieu en 1852 et 1853, ils leur enlevèrent en outre le Pégou. Le gouvt. est une monarchie héréditaire et absolue.

BIRMINGHAM, v. d'Angleterre (Warwick), sur la Rea, à 176 k. N. O. de Londres ; 220 000 h. (4000 en 1690). On distingue la ville haute, qui offre de beaux monuments, la ville basse, qui est laide et vieille, et le faubourg de Soho, où sont les vastes fabriques de Bolton et de Watt. Collége, bibliothèques, hôtel des monnaies, etc. Chemins de fer pour Londres, Liverpool, etc. Immense industrie : fonderies, machines à vapeur, armes blanches et à feu, ouvrages de toute espèce en fer et en acier, coutellerie, harnacherie, instruments de physique et autres, peinture sur verre. Commerce très-actif, favorisé par plusieurs canaux, dont les principaux sont le canal de Fazeley et le Vieux-Canal. — Birmingham existait, à ce qu'on croit, dès le temps des Romains sous le nom de Bremenium; elle figure dans le Domesday book sous le nom de Bermengeham; mais sa prospérité ne date guère que de ce siècle : elle est due surtout à son immense bassin houiller et à ses riches mines de fer.

BIRNBAUM, v. de Prusse (Posen), sur la Warta à 70 kil. N. C. de Posen ; 3000 h. Ch.-l. de cercle.

BIRON, bourg de l'anc. Périgord (Dordogne), à 40 k. S. E. de Bergerac ; 12 000 hab. Il a donné son nom à l'illustre famille des Biron : c'était d'abord une simple baronnie ; elle fut érigée en duché-pairie en 1598, par Henri IV, pour Ch. de Biron.

BIRON (Armand de GONTAUT, baron de), maréchal de France, né en 1524, d'une famille ancienne du Périgord, servit d'abord en Piémont sous le maréchal de Brissac ; prit part, dans l'armée catholique, aux batailles de Dreux, de St-Denis et de Moncontour, quoiqu'il fût secrètement porté pour les Huguenots ; fut nommé en 1569 grand maître de l'artillerie, et fut chargé, ainsi que de Mesmes, seigneur de Malassise, de conclure avec les Huguenots la paix dite de St-Germain ; reçut en 1577 le bâton de maréchal, et commanda successivement en Guyenne, dans les Pays-Bas et en Saintonge ; fut, à la mort de Henri III, l'un des premiers à reconnaître Henri IV, rendit les plus grands services à ce prince à la bataille d'Arques et à l'attaque de Paris, et fut tué au siège d'Épernay en 1592. C'était un des plus grands capitaines de son temps.

BIRON (Charles de GONTAUT, duc de), fils du préc., célèbre par l'amitié de Henri IV et par sa trahison, né en 1561, fit ses premières armes sous le maréchal, son père, servit pendant longtemps Henri IV avec autant de dévouement que d'intrépidité, et se couvrit de gloire aux batailles d'Arques et d'Ivry, aux siéges de Paris, de Rouen, et au combat d'Aumale. En récompense, le roi le combla d'honneurs : il le nomma amiral de France (1592), maréchal (1594), gouverneur de la Bourgogne, le fit duc et pair (1598), et l'envoya en ambassade auprès de la reine Élisabeth ; en outre, Henri lui avait sauvé la vie au combat de Fontaine-Française (1595). Malgré tant de bienfaits, Biron, égaré par l'orgueil, l'ambition et la cupidité, conspira contre son roi, traita avec l'Espagne et la Savoie, et s'engagea à prendre les armes contre son pays. Le complot fut révélé par Lafin, qui en avait été l'instigateur. Biron voulut tout nier, mais il fut convaincu par ses écrits. Henri IV, qui déjà lui avait pardonné une première fois, essaya à plusieurs reprises, mais inutilement, d'obtenir l'aveu de son nouveau crime et de son repentir, afin de lui pardonner. Il eut la tête tranchée en 1602 ; il n'avait que 40 ans.

Ch.-Armand, duc de Biron, petit-fils d'Armand, 1663-1756, servit avec distinction sous Louis XIV et Louis XV, et fut fait maréchal par ce dernier. — L. Ant, duc de B., 4e fils du précéd., 1700-1788, fut aussi fait maréchal, après avoir fait la guerre en Italie, en Bohême et en Flandre. — Armand-Louis, duc de B., neveu du précéd., né en 1747, fut longtemps connu sous le nom de Lauzun. Après une jeunesse orageuse, il entra au service, et alla combattre en Amérique en faveur de l'indépendance (1780). Député aux États généraux en 1789 par la noblesse du Quercy, il entra dans le parti du duc d'Orléans ; il fut nommé en 1792 général en chef de l'armée du Rhin, commanda en 1793 l'armée des côtes de La Rochelle, prit Saumur sur les Vendéens et les battit à Parthenay. Il n'en fut pas moins accusé de trahison par le Comité de salut public pour avoir offert sa démission ; traduit devant le tribunal révolutionnaire, il fut condamné à mort et exécuté le 31 décembre 1793. Ses Mémoires, qui vont de 1747 à 1783, ont été publiés en 1822, et depuis, en 1858, avec Biographie par L. Lacour.

BISACCIA, v. du roy. d'Italie (Princip. Ultérieure), à 36 kil. N. E. de Naples ; 6000 h. Évêché.

BISCAYE, en espagnol Vizcaya, prov. d'Espagne, bornée au N. par la baie de Biscaye, à l'E. par le Guipuscoa, au S. par l'Alava, à l'O. par l'intendance de Burgos, 60 kil. sur 200 ; 200 000 hab., Basques pour la plupart ; ch.-l., Bilbao. Montagnes, forêts ; riv. nombreuses, mais sans importance ; climat humide, mais salubre. Peu de céréales, vin médiocre, bons fruits, châtaignes. Côtes poissonneuses. Assez d'industrie et de commerce. — Du temps des Romains