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mark, négocia le traité de commerce de 1756 avec la Porte, attira dans le pays des artistes étrangers, favorisa le commerce maritime, créa presque la marine marchande, et protégea les arts et les sciences. A la mort du roi, Struensée ayant été mis à la tête du conseil, Bernstorf se retira à Hambourg. Après la chute de Struensée. il fut rappelé : il allait se rendre à Copenhague, lorsqu'il mourut, en 1772.

BÉROALDE de VERVILLE (Franç.), écrivain, né à Paris en 1558, mort en 1612, était fils de Mathieu Béroalde, qui, après avoir été évêque, avait embrassé le calvinisme et était devenu ministre de l’Évangile à Genève. Élevé dans la religion calviniste, François se convertit, reçut les ordres et obtint en 1593 un bon canonicat à Tours. Savant presque universel, il a laissé un grand nombre d'ouvrages dans les genres les plus divers; mais il est surtout connu par le Moyen de parvenir, satire piquante de la vie humaine, écrite dans le style de Rabelais. Publié pour la première fois en 1610, ce livre a été plusieurs fois réimprimé, notamment en 1844 par le bibliophile Jacob (P. Lacroix), avec commentaires.

BEROALDO (Phil.), littérateur italien, né à Bologne en 1453, mort en 1505, professa les belles lettres à Bologne, et vint enseigner à l'Université de Paris, où il fit goûter la littérature ancienne. Il a donné des éditions annotées de plusieurs auteurs latins, de Pline, Apulée, Aulu-Gelle, Suétone, Catulle, Properce; mais il est surtout connu par un ouvrage curieux, intitulé : Declamatio ebriosi, scortatoris et aleatoris, Bologne, 1499, fiction spirituelle dans laquelle trois mauvais sujets débattent lequel sera privé de la succession de leur père. — Cet auteur est quelquefois nommé l'Ancien, pour le distinguer d'un autre Philippe Beroaldo, dit le Jeune, son neveu, né en 1472, mort en 1518, auteur d’Odes et Épigrammes latines qui eurent un grand succès, et d'une édition des Annales de Tacite.

BÉROÉ, nom de plusieurs villes anc. V. BÉRÉE.

BEROLINUM, nom de Berlin en latin moderne.

BÉROSE, historien chaldéen, né à Babylone, était prêtre de Bélus et vivait au IVe siècle av. J.-C., vers le temps d'Alexandre et de Ptolémée Philadelphe. Il avait écrit une Histoire de la Chaldée, dont Josèphe a cité quelques fragments, et dans laquelle il remontait jusqu'à la naissance du monde, et parlait d'un déluge universel. Il se distingua aussi dans l'astronomie et fit connaître une nouvelle espèce de cadran solaire. Il quitta sa patrie pour visiter la Grèce, et se fit tellement admirer des Athéniens qu'ils lui élevèrent une statue. Quelques savants font de l'astronome et de l'historien deux personnages différents. Fabricius a réuni dans le XIVe vol. de sa Bibliothèque grecque les fragments de Bérose; on les trouve également dans les Fragmenta historic. græcorum de Didot, 1848. Richter les a publiés à part à Leipsick, en 1825, avec une Notice sur la vie de l'auteur. Annius de Viterbe avait en 1498 publié une histoire en 5 livres sous le nom de Bérose; mais on ne tarda point à reconnaître la fausseté de cet écrit.

BERQUIN (Arnaud), l'ami de l'enfance, né en 1749 à Langoiran près de Bordeaux, mort en 1791 à Paris, commença à se faire connaître par des idylles et des romances, puis consacra tous ses travaux à instruire et à distraire les enfants. Il publia successivement l'Ami des enfants, ouvrage imité de Weisse et qui fut couronné par l'Académie en 1784; Lecture pour les enfants; l'Ami de l'adolescence ; Sandfort et Merton; le Petit Grandisson; Bibliothèque des villages, le Livre de famille. Il travailla en outre au Moniteur et à la Feuille villageoise. Tous ses ouvrages respirent une saine morale et sont écrits dans un style simple et facile, à la portée de l'enfance. Ses œuvres complètes ont été publiées par Renouard, 1803, 20 vol. in-18, et fréquemment réimprimées.

BERRIAT-SAINT-PRIX (Jacq.), jurisconsulte, né en 1769 à Grenoble, mort en 1845, devint en 1805 professeur de procédure à l'Académie de Grenoble, publia de 1808 à 1810 un Cours de procédure, qui attira sur lui l'attention, et fut appelé en 1819 à la Faculté de Paris, où il enseigna jusqu'à sa mort. Outre le Cours de procédure, on lui doit un Cours de droit criminel, 1817, une Histoire de droit romain, suivie d'une Hist. de Cujas, 1821. Non moins habile philologue, il a donné une bonne édition critique des Œuvres de Boileau, 1830, 4 vol. in-8. Membre de l'Académie de Grenoble depuis 1796, de la Société des Antiquaires de France depuis 1820, il fut admis en 1840 à l'Académie des sciences morales.

BERRE, autrefois Cadarose, ch.-l. de cant. (Bouches-du-Rhône), sur l'étang de Berre, à 24 kil. S. O. d'Aix, à 23 kil. N. O. de Marseille; 1454 hab. Marais, air malsain. Amandes, figues, huile excellente. — L'étang de Berre, à l'E. du Rhône, est une grande lagune de la Méditerranée ; il forme plusieurs baies : les étangs de St-Chamas au N.; de Vains et de Marignane à l'E. L'Arc et le canal de Craponne se rendent dans cet étang. Pêche abondante, salines.

BERRUGUÈTE (Alph.), artiste espagnol, né près de Valladolid vers 1480, mort en 1561, fut à la fois, comme son maître Michel-Ange, peintre, sculpteur et architecte distingué. Charles-Quint le chargea de nombreux travaux pour l'Alcazar de Madrid, le palais de Grenade et la cathédrale de Tolède, où il exécuta toutes les sculptures du chœur. Il excellait surtout dans la statuaire, réunissant la correction du dessin, la noblesse des poses, avec un habile emploi des draperies et des détails anatomiques.

BERRUYER (Jos. Isaac), jésuite, né à Rouen en 1681, mort en 1758, publia en 1728 et années suiv. une Histoire du peuple de Dieu (en 3 parties formant ensemble 14 vol. in-4), qui causa de grands scandales dans l’Église à cause de la manière légère et profane dont les événements sacrés y étaient racontés. Cet ouvrage, condamné par plusieurs évêques et même par le pape, n'en obtint pas moins un succès populaire. — Les passages incriminés ont été retranchés dans l'édition des frères Gauthier (Besançon, 1840).

BERRUYER (Jean Franç.), général (1737-1804), commanda en 1793 les troupes rassemblées par la Convention près de Paris, puis fut envoyé dans la Vendée, y éprouva quelques échecs, et fut suspendu après sa défaite à Saumur. Il servit depuis en Suisse et en Italie, il fut nommé en 1796 gouverneur des Invalides.

BERRY, une des anciennes provinces de France, presque au centre, répondait à la plus grande partie du pays des Bituriges Cubi, et avait pour bornes au N. l'Orléanais, au S. la Marche, à l'O. la Touraine, à l'E. le Nivernais; ch.-l., Bourges. Il se divisait en H. et B.-Berry. On remarquait dans le H.-Berry, outre Bourges : Dun-le-Roi, Châteauneuf, Vierzon, Sancerre; dans le B.-Berry : Issoudun, Charost, La Châtre, Chateauroux, Argenton, Aigurande, Valençay, St-Aignan. Le petit État de Bois-Belle ou Henrichemont était une enclave du H.-Berry. Auj. le Berry forme les dép. de l'Indre et du Cher, et quelques fractions de ceux de Loir-et-Cher, et de la Creuse. Fertilité assez grande : vins, céréales, lin, chanvre. Moutons renommés. Fer, ocre, etc. — Les Bituriges, qui avaient pour capitale Avaricum, opposèrent une vive résistance à César. Après la conquête, leur pays fut paisiblement possédé par les Romains jusque vers 475, époque où il fut envahi par Euric, roi des Visigoths. Clovis s'en empara en 507. Le Berry fut alors gouverné par des chefs militaires ou comtes, qui finirent par se rendre indépendants, et qui sous Charles le Chauve érigèrent cette province en comté héréditaire. Vers 1100, Arpin, vicomte de Bourges, vendit son fief à Philippe I, roi de France, pour prendre la croix, et depuis ce moment ce fief ne fut détaché de la couronne que pour servir d'apanage aux princes du sang. Érigé en duché-pairie par le roi Jean (1360), il fut d'abord possédé par son 3e fils, Jean de France (dont l'art. suit), et ensuite par Charles (Charles VII), 2e fils de Charles VI; par Charles, frère de Louis XI (1461); par Jeanne de France, qui épousa Louis XII