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rent dans la calcination; sur la cause et les effets de l'aimant, du tonnerre et de l'électricité, etc.

BÉRAULT-BERCASTEL (Ant. Henri), jésuite, né en 1722 à Briey (Moselle), mort vers 1795, fut curé d'Omerville, au diocèse de Rouen, et chanoine de Noyon. Il a composé des poëmes, oubliés auj. (le Serin des Canaries, 1754, la Terre promise, 1766), et a trad. de l'espagnol les Voyages récréatifs du chevalier de Quévedo; mais il est surtout connu par son Histoire de l'Église (24 vol. in-12, 1778 et années suiv.). Cet ouvrage, écrit avec méthode et précision, eut un légitime succès; cependant les derniers volumes sont moins soignés. Il a été réimprimé et complété en 1844 par Henrion.

BERAUN, v. de Bohême, à 26 k. S. O. de Prague: 12 200 h.; ch.-l. d'un cercle de même nom, situé entre ceux de Pilsen, Rakonitz, Kaurzim, et qui compte 140 000 h.

BERBERS, peuple qui occupe les hautes vallées de l'Atlas et une partie des plaines voisines, dans l'empire de Maroc, l'Algérie et l’État de Tunis, est partagé en une foule de tribus dont beaucoup vivent indépendantes. Ce sont les vrais indigènes de la région atlantique. Le nom de Barbarie semble n'être qu'une altération du leur. On distingue plusieurs rameaux dans la famille berbère : les Kabyles, dans l'Algérie et l'État de Tunis; les Amazigs, dans le Maroc; les Tibbous et les Touaregs, dans le Sahara. Les Berbères ont en général des habitations fixes, surtout ceux de l'Atlas. Ils sont très-belliqueux.

BERBICE, riv. de la Guyane anglaise, naît dans les mont. des Guacanayas et tombe dans l'Océan Atlantique par 59° 50° long. O., 6° 35' lat. N., après un cours de 186 k. Elle donne son nom à l'un des deux gouvts de la Guyane anglaise; 25 000 h. (dont 800 blancs seulement); ch.-l., Nouvel-Amsterdam. — Ce pays faisait jadis partie de la Guyane hollandaise; il a été pris par les Anglais en 1796.

BERCHEM, peintre hollandais. V. BERGHEIM.

BERCHOUX (Joseph), poëte français, né en 1765 à St-Symphorien près de Lyon, mort en 1839, était juge de paix quand éclata la Révolution. Il s'enrôla pour échapper à la proscription, et quitta le service après les orages de la Révolution pour se livrer aux lettres. Il débuta par une Épître qui est une boutade contre les anciens et commence par ce vers célèbre :

Qui nous délivrera des Grecs et des Romains ?

Il publia en 1800 la Gastronomie, poëme badin, qui obtint un grand succès. Il donna en 1806 la Danse ou les Dieux de l'Opéra; en 1814, Voltaire ou le Triomphe de la philosophie moderne, espèce d'invective contre le XVIIIe s.; ces deux derniers poëmes eurent peu de succès. D'un caractère doux et aimable, Berchoux eut partout des amis.

BERCHTESGADEN, v. de la Hte-Bavière, ch.-l. d'une anc. principauté, sur l'Achen, à 100 k. E. de Munich, à 20 k. S. O. de Salzbourg; 1450 h. Chat. royal. Grandes salines, plomb, zinc. Anc. prieuré, fondé en 1106, supprimé en 1803. — Cette v. appartint à l'Autriche de 1805 à 1810.

BERCY, anc. bourg important du dép. de la Seine, sur la r. dr. de la Seine, à l'E. de Paris, auquel il tenait immédiatement et auquel il a été réuni en 1860 (IXe arrt), comptait 14 239 h. en 1856. Immense entrepôt de vins, vinaigres, huiles, eaux-de-vie, destinés à la consommation de Paris. A l'extrémité E., beau château avec parc, démoli en 1860.

BERDITCHEV, v. de la Russie d'Europe (Volhynie), à 44 kil. S. de Jitomir, 20 000 hab. On y révère une image de la Vierge, à laquelle le peuple attribue le don de faire des miracles.

BERDOUAN, v. de l'Inde anglaise (Calcutta), ch.-l. de district, à 95 kil. N. O. de Calcutta; 54 000 hab. Citadelle; quelques monuments, entre autres le tombeau de Sukka, saint mahométan. Chemin de fer.

BÉRÉCYNTHE, montagne de Phrygie, sur la frontière de la Carie et de la Lydie, où Cybèle était née et avait un temple : d'où la déesse prit le surnom de Bérécynthie. — La Crète avait aussi un mont Bérécynthe, séjour des Dactyles idéens.

BÉRÉE ou BÉROÉ, Berœa chez les anciens, Verre ou Veria au moyen âge, Karaferja en turc, v. de Macédoine (Émathie), au S. O. de Pella et au pied du mont Bermius. Prise par les Athéniens dans la guerre du Péloponèse; elle se rendit aux Romains après la bat. de Pydna. S. Paul y prêcha l'Évangile. Ruinée en 904 par un tremblement de terre; occupée par les Turcs en 1397. — V. de Syrie, dans ta Cyrrhestique, était aussi appelée Chalybon : c'est auj. Alep.

BÉREGH, comitat de Hongrie, dans le cercle en deçà de la Theiss, entre ceux de Marmarosch, Ugotsch, Szathmar, Zemplin, Onghvar; env. 135 000 hab.; ch.-l. Béregh-Szasz, v. de 4000 h., sur la Borsova.

BÉRENGER I, roi d'Italie, fils d'Éberhard, duc de Frioul, et de Gisèle, fille de Louis le Débonnaire, se fit déclarer roi par les États du roy. en 888, après la déposition de Charles le Gros. Il eut pour compétiteurs Guy, duc de Spolète, Arnoul, roi de Germanie, Louis, fils de Boson, roi d'Arles; mais il se défit de tous ses rivaux, et fut couronné empereur en 915. Après 36 ans de règne, les grands, jaloux de son autorité croissante, lui suscitèrent un nouveau compétiteur, Rodolphe II, roi de la Bourgogne Transjurane. Celui-ci le vainquit en 923 avec le secours du comte Boniface, et l'enferma dans Vérone, où il fut assassiné, l'an 924.

BÉRENGER II, roi d'Italie, fils d'Adalbert, marquis d'Ivrée, et petit-fils du préc. par sa mère. Forcé par la tyrannie de Hugues, roi d'Italie, de se réfugier en Allemagne, il implora la protection d'Othon le Grand, s'empara avec son secours d'une partie de l'Italie, et s'en fit déclarer roi en 950. Othon ayant voulu faire de ses États un fief relevant de l'Allemagne, Bérenger se révolta, mais il ne put résister longtemps à l'empereur, et fut obligé, dès 952, de se reconnaître son vassal. S'étant révolté de nouveau, il tomba, en 961, entre les mains d'Othon, qui l'envoya dans les prisons de Bamberg, où il mourut en 966.

BÉRENGER de Tours, théologien, né à Tours en 998, mort en 1088, fut nommé en 1030 scolastique ou maître d'une école dans sa ville natale, et devint, en 1039, archidiacre d'Angers. Il eut pendant quelque temps beaucoup de succès dans son enseignement; mais ensuite, voyant son école abandonnée pour celle de Lanfranc, il imagina, pour rappeler la foule, de se distinguer par des opinions singulières, et attaqua les mystères de l'eucharistie et de la transsubstantiation. Il fut réfuté par Abbon et Lanfranc, dénoncé en 1050 au concile de Tours, et condamné par plusieurs conciles. Il se vit forcé d'abjurer ses erreurs et de brûler ses livres; mais il ne tarda pas à dogmatiser de nouveau. Enfin il reconnut de bonne foi ses torts dans le concile de Rome (1079), et se retira dans l'île de St-Côme près de Tours, où il mourut à 90 ans. La plupart de ses ouvrages sont perdus; ce qui en reste se trouve, avec les écrits de Lanfranc, dans les Collections des PP. d'Achéry et Martenne. Lessing a retrouvé à Wolfenbüttel sa Défense contre Lanfranc, ainsi que quelques autres écrits, qui ont été publiés par Fr. Vischer, Berlin, 1834. Sudendorf a publié à Hambourg, en 1850, un recueil de ses Lettres.

BÉRENGER (Laur. Pierre), oratorien, né à Riez en Provence en 1749, mort en 1822, professa la rhétorique au collége d'Orléans avant la Révolution; fut nommé professeur à l'École centrale et au lycée de Lyon, puis inspecteur d'académie, en 1816. Il est auteur d'ouvrages moraux très-répandus : le Mentor vertueux, la Morale en action, la Morale en exemples, le Fablier de la jeunesse, etc.

BÉRENGER, chansonnier. V. BÉRANGER.

BÉRENGÈRE, reine de Léon et de Castille, était fille de Raymond IV et femme d'Alphonse VIII, roi deCastille. S'étant renfermée dans Tolède en 1139, pour défendre cette ville contre les Maures, elle