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Bathurst, né en 1620, mort en 1704, se distingua à la fois comme médecin, poëte, théologien et physicien, et fut vice-chancelier de l'Université d'Oxford. — Allen, comte de Bathurst, né en 1684, mort en 1775, fut, sous la reine Anne, un des membres les plus distingués du parti tory et l'adversaire du ministre Horace Walpole. Il fut nommé pair et baron en 1711, et fait comte en 1772. Il était lié avec Pope et Swift. — Lord Henri Bathurst, son petit-fils, 1762-1834, fut ministre sous Georges IV, et l'un des tories les plus exaltés. Nommé en 1809 secrétaire d'État pour les colonies, il fonda plusieurs établissements, qui portent encore son nom. Président du conseil en 1828, il fut renversé en 1830 par le contre-coup de la révolution française de Juillet.

BATHURST. Ce nom a été donné à plusieurs établissements anglais en l'honneur de la noble famille des Bathurst. Le principal est une v. de la Sénégambie, située dans l'île Sainte-Marie, à l'embouch. de la Gambie : c'est le ch.-l. des établissements anglais sur la Gambie. Fondé en 1816.

BATHYLLE, jeune homme de Samos, remarquable par sa beauté, fut aimé de Polycrate, qui lui éleva une statue, et d'Anacréon, qui le chanta dans ses vers. — Célèbre pantomime, natif d'Alexandrie, vint à Rome sous le règne d'Auguste et fut le rival de Pylade. Il excellait surtout dans le genre comique et dans les sujets voluptueux. Il avait été l'esclave de Mécène, qui l'affranchit. — Mauvais poëte latin, contemporain Virgile, s'attribuait les vers du cygne de Mantoue : c'est pour le confondre que Virgile composa cet hémistiche célèbre en le défiant de l'achever :

Sic vos non vobis, etc.

BATIGNOLLES-MONCEAUX (les), anc. commune du dép. de la Seine, au N. des murs de Paris, près de la barrière Clichy. Sa population, insignifiante il y a peu d'années, s'élevait en 1856 à 43 302 âmes. Cette commune est depuis 1860 presque tout entière englobée dans le nouveau Paris. Le chemin de fer de Paris à St-Germain passe sous les Batignolles.

BATNES, Batnæ, v. de l'anc. Syrie (Cyrrhestique), au S. O. d'Hiérapolis, était un des plus grands entrepôts de l'Orient. — Ville de Mésopotamie (Osrhoène), à l'E. de l'Euphrate, et au S. d'Édesse; entrepôt entre l'Inde et la Syrie. Fondée par les Macédoniens. C'est auj. Saroudj ou Sérug.

BÂTON-ROUGE, nouv. capitale de la Louisiane, sur la r. g. du Mississipi; à 130 k. N. O. de la Nouv.-Orléans; env. 5000 h. Remarquable par sa salubrité, ce qui y a fait transporter en 1847 le siége du gouvernement. On prétend que son nom vient de ce que les premiers colons remarquèrent sur son emplacement un énorme cyprès, arbre de couleur rouge, qui était droit et dépouillé comme un bâton; selon d'autres, on y trouva des bâtons rougis de sang.

BATOUM, v. de la Turquie d'Asie, ch-l. de la Gourie, à l'emb. du Batoumi dans la mer Noire, et à 150 kil. O. d'Akhaltsiké. Port fréquenté.

BATOURINE, v. de la Russie d'Europe (Tchernigov), à l'E. de Tchernigov; 9250 hab. Anc. résidence de l'hetman des Cosaques. Prise et saccagée par les Russes en 1708. Donnée par l'impératrice Élisabeth à l'hetman Razoumovski, qui la rebâtit.

BATTERSEA, v. d'Angleterre (Surrey), à 4 kil. S. O. de Londres en face de Chelsea. Asperges renommées. Mausolée de lord Bolingbroke.

BATTEUX, littérateur. V. LE BATTEUX.

BATTHYANI, anc. maison de Hongrie, dont les membres furent faits barons de l'Empire en 1585, et princes en 1764, a produit : Franç. de Batthyani, qui commandait en chef à la bataille de Mohacz, 1526; — Charles de Batthyani, qui battit les Français et les Bavarois à Pfaffenhofen, 1745; — Louis de Batthyani, qui figura en 1848 dans l'insurrection hongroise contre l'Autriche, et qui, malgré ses efforts pour rapprocher les deux partis, fut condamné à mort et fusillé en 1849 par le général autrichien.

BATTISTA SPAGNUOLI, dit le Mantouan, poëte latin du XVe siècle, né à Mantoue vers 1436, mort en 1516, entra chez les Carmes, devint général de son ordre et entreprit de le réformer; n'ayant pu y réussir, il abdiqua et consacra aux lettres le reste de sa vie. Ses poésies, qui se composent d'églogues, d'élégies, de sylves ou mélanges, et d'un poëme sur tous les saints du calendrier, ont été réunies en 3 vol. in-fol., Paris, 1513. Ce poëte, trop fécond, jouit de son temps d'une telle réputation que quelques-uns l'égalaient à son compatriote Virgile. — Un autre Battista (Jos.), Napolitain, né vers 1620, mort en 1675, a laissé des épigrammes latines (Venise, 1653), des poésies lyriques en italien, et une poétique (1676).

BATTLE, (c.-à-d. Bataille), bourg d'Angleterre (Sussex), à 9 kil. N. O. d'Hastings et à 69 kil. de Londres; 3000 hab. Poudrerie. C'est là qu'eut lieu la bataille dite d'Hastings (1066). On y voit les ruines de l'abbaye de St-Martin, bâtie par Guillaume en mémoire de sa victoire.

BATTUS, berger de Pylos, fut changé par Mercure en pierre de touche, pour avoir révélé l'endroit où ce dieu avait caché les troupeaux dérobés à Apollon.

BATTUS, de Théra, l'une des Cyclades, conduisit une colonie en Afrique par l'ordre de l'oracle de Delphes, bâtit Cyrène vers 630 av. J.-C., et y régna 40 ans.

BATUECAS (LAS), vallée d'Espagne (Estramadure), à 62 kil. S. O. de Salamanque. Petite et entourée de mont. si hautes et si escarpées que le soleil y pénètre à peine. On a prétendu à tort que cette vallée était restée inconnue jusqu'au siècle dernier : elle était connue dès le temps des Romains.

BATU-KHAN, fils de Touchi et l'un des petits-fils de Gengis-Khan, reçut en partage, après la mort de ce dernier (1227), le Kaptchak, la Russie mérid. et la Bulgarie. Il envahit la Pologne et la Silésie (1241), conquit la Moldavie et la Hongrie sur Béla IV (1242), ravagea la Dalmatie et répandit la terreur par toute l'Europe. Cependant, à la suite de quelques échecs, il regagna son palais de Seraï, près du Volga (1243). Il aida ensuite son parent Mangou à s'emparer de la Perse et à faire la conquête de la Chine. Il mourut en 1256.

BATZ, petit port du dép. de la Loire-Inf., arrond. de Savenay, à 8 kil. S. de Guérande; 1164 hab. Exploitation de marais salants.

BAUCIS, femme pauvre de Phrygie, épouse de Philémon. Jupiter et Mercure, pour récompenser ces époux du bon accueil qu'ils en avaient reçu, quoiqu'ils n'eussent pas fait connaître leur divinité, les préservèrent d'un déluge qui inonda la contrée, et changèrent leur cabane en un temple dont ils les firent ministres. Philémon et Baucis vécurent jusqu'à la dernière vieillesse et moururent en même temps. Ils furent changés en arbres, Philémon, en chêne et Baucis en tilleul. Ovide (Mét., liv. VIII) et La Fontaine ont raconté cette métamorphose.

BAUD, ch.-l. de cant. (Morbihan), à 23 kil. B. de Napoléonville; 1326 hab. Antiquités romaines.

BAUDELOCQUE (Jean-Louis), célèbre accoucheur, né à Heilly en Picardie en 1746, mort en 1810, vint de bonne heure à Paris, où il s'appliqua surtout à l'art des accouchements, fut nommé chirurgien en chef de l'hospice de la Maternité, et professeur d'accouchements à l'école de médecine. Ses écrits principaux sont : Principes des accouchements, 1775, et l’Art des accouchements, 1781, souvent réimprimés.

BAUDELOT DE DAIRVAL (Ch. César), antiquaire, né à Paris en 1648, mort en 1722, quitta le barreau, où il avait du succès, pour se livrer à l'étude de l'antiquité, fit de précieuses découvertes, et devint membre de l'Académie des inscriptions et garde du cabinet des médailles de Madame. On a de lui : De l'Utilité des voyages, 1686; Hist. de Ptolémée-Aulète, 1698; et de savantes dissertations : Sur des pierres gravées; Sur la guerre des Athéniens contre les peuples de l'île Atlantide, etc. Il légua à l'Académie les Marbres de Nointel (auj. au musée du Louvre).