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ouvrages dans lesquels il combattait à la fois le système prohibitif et le socialisme. Il fut : élu en 1848 à l'Assemblée constituante, et en 1849 à l'Assemblée législative. Ses principaux écrits sont : Cobden et la Ligue, 1845 ; Sophismes économiques, 1846 ; Harmonies économiques, 1850 et 1851.

BASTIDE, nom qui en provençal veut dire maison de campagne, est donné dans le Midi à un grand nombre de lieux. V. LA BASTIDE.

BASTIEN (J. Fr.), libraire-éditeur, né à Paris en 1747, mort en 1824, cultivait les lettres. On a de lui une traduction nouvelle des Lettres d'Héloïse et d'Abélard, 1782 ; la Nouvelle Maison rustique, 1798 ; le Nouveau Manuel du Jardinier, 1827, et un assez grand nombre d'éditions, dont les plus estimées sont celles d’Apulée, Montaigne, Charron, Scarron, Rabelais, Boileau, La Bruyère, Buffon, d'Alembert, Plutarque (traduction d'Amyat), Lucien (traduction de Belin de Ballu).

BASTILLE, nom que portaient autrefois tous les châteaux fortifiés, mais que dans la suite on donna spécialement à un château fort construit à Paris sous Charles VI et Charles VII, et situé sur Laplace qui sépare la rue St-Antoine du faubourg; il servait à la fois de forteresse pour défendre ou pour commander la ville et de prison d'État. Commencée en 1369 par Aubriot, prévôt de Paris, elle ne fut achevée qu'en 1383. Elle fut prise et détruite par le peuple de Paris les 14 et 15 juillet 1789. L’Histoire de la Bastille a été écrite par Delort (1827), et par Arnold, Pujol et Maquet (1844). Parmi ceux qui y furent enfermés, on cite J. Aubriot, son fondateur, J. d'Armagnac, Anne Dubourg, Biron, Bassompierre, Bussy-Rabutin, Fouquet, Pélisson, Voltaire, La Bourdonnais, Latude, Linguet.

BASTION-DE-FRANCE (LE), un des forts que la France avait dans l'État d'Alger avant le XIX{e siècle, était situé sur la côte, au N. E. de Bone et près de La Calle. Il est auj. détruit.

BASTITANI, peuple de l'Hispanie (Bétique), vers l'E., entre le Tuder et le mont Orospéda, avait pour ch.-l. Basti, auj. Baza (Grenade).

BASTOGNE, v. du Luxembourg belge, à 60 kil. N. O. de Luxembourg et à 30 k. N. E. de Neufchâteau ; 2 300 hab. Commerce de grains et bestiaux. La v. appartint aux Français de 1684 à 1697.

BASTULI POENI, peuple d'Hispanie (Bétique), au S., le long de la Méditerranée, avait pour capit. Malava.

BASVILLE, seigneurie du pays Chartrain, à 26 k. S. O. de Paris, appartenait aux Lamoignon.

BATALHA, bourg de l'Estramadure portugaise, à 26 k. de Santarem, est remarquable par un magnifique couvent de Dominicains, fondé en 1385 par Jean I, roi de Portugal, en mémoire de la bataille d'Aljubarrota, qu'il gagna sur le roi de Castille.

BATANÉE, auparavant Basan, petite région de la Palestine, à l'E. du Jourdain entre ce fleuve et les mont. Galaad. Josué tua le géant Og, roi de Basan, et comprit ce pays dans la tribu orient. de Manassé.

BATARDS (Guerre des). V. CHARLES IV (France).

BATAVA CASTRA, v. de Vindélicie, auj. Passau.

BATAVES, Batavi, peuple d'origine germaine, habitait, entre le Rhin et le Wahal, le pays qu'on nomma file des Bataves (Batavorum insula). Leur nom s'étend vulgairement à toute la Hollande actuelle. Ils furent d'abord mêlés aux Cattes ; mais, chassés par ce peuple, ils vinrent dans le pays qui a conservé leur nom. Ils furent tantôt alliés, auxiliaires ou même tributaires des Romains, tantôt en guerre avec eux. Ils étaient très-braves. La révolte de Civilis, qui éclata en 69 et se prolongea sous Vitellius et Vespasien, est le fait le plus remarquable de l'histoire des Bataves. Les Francs Saliens envahirent leur pays à la fin du IIIe siècle. Aux VIe et VIIe siècles, le nom de Bataves s'efface et fait place à celui de Frisons ; cependant il en reste une trace dans celui de Betuwe que garde un district de l'anc. île des Bataves.

BATAVES (île des), auj. Bommeler-Waard. V. ce nom.

BATAVIA, capit. de l'île de Java et de tous les établissements hollandais dans l'Inde, sur la côte N. O., à l'emb. du Jacatra ; env. 60 000 h. Port grand et commode, mais peu profond ; superbe rade ; beaux canaux, monuments nombreux ; hôtel de vile, magasins de la marine, hôtel du gouverneur général, palais, hôpital militaire, théâtre, etc. Société des arts et des sciences, écoles diverses, commerce immense. — Fondée par les Hollandais en 1619, sur l'emplacement da l'anc. ville de Jacatra ; prise en 1811 par les Anglais, qui l'occupèrent jusqu'en 1816. Batavia a longtemps été un séjour fort malsain. Au commencement de ce siècle, le général Dændels voulut l'abandonner pour Sourabaya, et sa destruction fut commencée ; mais Van Capellen a fait renaître cette ville en prenant des mesures efficaces pour l'assainir et y diminuer la mortalité.

BATH (c.-à-d. Bains), Aquæ Solis, Aquæ Calidæ, v. d'Angleterre, un des ch.-l. du comté de Somerset, sur l'Avon ; à 17 kil. E. de Bristol, à 160 kil. S. O. de Londres ; 50 800 hab. Elle donne son nom à l'évêché de Bath-et-Wells, dont le siége est à Wells. Cathédrale gothique, belle salle de spectacle. C'est une des plus jolies villes de l'Europe. Gymnase, société d'agriculture, société des lettres et des sciences, société philosophique, société musicale de Bath. Bains chauds très-fréquentés : le beau monde s'y rend de toutes les parties de l'Angleterre. Vestiges d'antiquités, ruines d'un temple de Minerve élevé par Agricola. — On compte aux États-Unis plusieurs villes et comtés du nom de Bath. La principale est dans le Maine, sur le Kennebeck, à 40 kil. N. E. de Portland ; 12 000 hab. Chantiers de construction, chemin de fer.

BATHILDE (Ste), épouse de Clovis II, née en Angleterre, avait été enlevée et réduite en esclavage par des pirates. Après la mort de son mari, qui mourut à 23 ans (656), elle gouverna sagement pendant la minorité de son fils Clotaire III. En 665, elle se retira dans le monastère de Chelles, qu'elle avait fondé, et y vécut saintement jusqu'à sa mort, en 680. On la fête le 30 janvier.

BATHNA, poste militaire établi par les Français en 1844 dans la prov. de Constantine, entre Constantine et Biskara, à 120 k. S. de Constantine et à 11 k. de Lambessa ; ch.-l. de subdivision militaire ; 2500 h.

BATHORI, vge de Hongrie, dans le comitat de Szabolcs, est le berceau de la famille des Bathori qui a donné à la Transylvanie cinq princes, et à la Pologne un de ses plus grands rois, Étienne Bathori.

BATHORI (Étienne), roi de Pologne, né en 1532, d'une des familles les plus nobles et les plus anciennes de la Hongrie, fut élu prince de Transylvanie en 1571, et succéda en 1575 à Henri de Valois sur le trône de Pologne, par l'influence d'Amurat III, qui le soutint contre sen compétiteur Maximilien d'Autriche. Il reprit Dantzick sur ce dernier, força les Russes à lui céder la Courlande et une partie de la Livonie, apporta de sages réformes dans le gouvernement civil et fonda l'Université de Vilna. Il pensait à faire de la Pologne un royaume héréditaire, lorsqu'il mourut en 1586, d'un accès de colère. — Il fut remplacé en Transylvanie par son frère aîné, Christophe Bathori, qui régna de 1576 à 1581 et s'allia avec les Turcs. — Sigismond Bathori, fils de Christophe, lui succéda en Transylvanie en 1581. Ce prince belliqueux, mais bizarre et capricieux, s'allia successivement avec les Turcs et avec l'Autriche. Il quitta et reprit trois fois la couronne ; il la céda définitivement à l'empereur Rodolphe en 1602, et se retira à Prague, où il mourut dans l'obscurité en 1603. — Gabriel Bathori, frère de Sigismond, fut élu prince de Transylvanie en 1608. Il se rendit tellement odieux que ses sujets le déposèrent (1613); il mourut peu après, assassiné. Après Gabriel, la principauté sortit de cette famille.

BATHURST (comtes de). Cette famille anglaise rattache son origine à la conquête de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant. Un de ses membres, Ralph