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BARBAZAN, vge de l'anc. pays de Bigorre (H.-Garonne), à 4 k. S. O. de St-Bertrand ; 425 h. C'est de là qu'étaient originaires les sires de Barbazan.

BARBAZAN (Arnauld-Guilhem, baron de), général français sous Charles VI et Charles VII, surnommé le Chevalier sans reproche, d'une famille distinguée du pays de Bigorre, se signala jeune encore dans un combat où six chevaliers français combattaient contre six chevaliers anglais (1404). Dans les guerres civiles que fit naître la démence de Charles VI, il resta fidèle à la cause royaliste, et obtint plusieurs avantages sur le duc de Bourgogne. En 1420, il défendit Melun contre les Anglais, et fut retenu prisonnier malgré une capitulation qui lui laissait la liberté. Délivré par Lahire, il remporta en 1430 une victoire signalée sur les Anglais et les Bourguignons à La Croisette en Champagne. Il périt l'année suivante, des blessures qu'il avait reçues à la bataille de Bulgnéville (près Nancy), que René d'Anjou avait livrée malgré lui.

BARBAZAN (Étienne), écrivain, né à St-Fargeau, près d'Auxerre, en 1696, mort en 1770, vint de bonne heure à Paris où il se livra à l'étude des anciens auteurs français qui ont écrit du XIIe au XVIe s. et continua, en société avec l'abbé De la Porte et Graville, le Recueil alphabétique de pièces historiques, commencé par l'abbé Pérau, 24 vol. in-12, Paris, 1745 et années suivantes. Il a donné : Fabliaux et Contes français des XIIe, XIIIe, XIVe et XVe s., Paris, 1756, 3 vol. in-12; l’Ordène de chevalerie, 1759; le Castoiement ou Instruction d'un père à son fils, 1760. Il s'est surtout attaché à rechercher les origines de la langue française, et a laissé sur ce sujet de précieux manuscrits, qui sont à l'Arsenal.

BARBE (Ste), vierge et martyre, était, selon la légende, fille d'un riche païen de Nicomédie nommé Dioscore, et subit le martyre, soit à Nicomédie, soit à Héliopolis, vers 306, sous le règne de Galère, ou, d'après Baronius, en 235, sous Maximin. On assure que son père, n'ayant pu lui faire renier sa foi, lui trancha lui-même la tète. Ste-Barbe est la patronne des canonniers, sans doute parce qu'on la représente dans une tour. On l'hon. le 4 déc.

BARBE DE CILLEY. V. SIGISMOND et PODIEBRAD.

BARBÉ-MARBOIS (Franç., marquis de), né à Metz en 1745, mort en 1837, fut successivement secrétaire de légation et chargé d'affaires en Allemagne, consul aux États-Unis, intendant de St-Domingue (1785), ministre de France auprès de la diète de l'Empire; quitta les affaires pendant la Terreur, devint maire de la ville de Metz en 1795, puis membre et président du conseil des Anciens. Après le 18 fructidor an V, il fut déporté à Sinnamary. Rappelé en 1800, il entra au conseil d'État, fut nommé en 1801 directeur (puis ministre) du Trésor, se vit révoqué en 1806 pour une faute de gestion, mais n'en devint pas moins en 1808 président de la cour des Comptes et en 1813 sénateur. Sous Louis XVIII, les sceaux lui furent confiés; mais, ennemi de toute réaction, il ne put les conserver longtemps, et il reprit les fonctions de président de la cour des comptes. Il se retira des affaires en 1834, laissant la plus honorable réputation. Barbé-Marbois était membre de l'Académie des inscriptions. Il a laissé plusieurs écrits, entre autres une Histoire de la Louisiane, Paris, 1829, in-8.

BARBEAU DE LA BRUYÈRE (J. L.), né à Paris en 1710, mort en 1781, publia en 1750 une Mappemonde historique qui permet d'embrasser d'un seul coup d’œil le tableau des révolutions des peuples. On lui doit aussi des éditions perfectionnées des Tablettes chronologiques de Lenglet-Dufresnoy, 1763; de la Géographie de La Croix, 1773, etc.

BARBEAUX, anc. abbaye de l'ordre de Cîteaux, à 8 kil. S. E. de Melun, avait été fondée par Louis VII.

BARBENTANNE, bourg de France (Bouches-du-Rhône), au confluent du Rhône et de la Durance, à 25 k.N. d'Arles; 1999 h. Vins muscats, fruits, melons.

BARBERINI, famille florentine, originaire du bourg de Barberino en Toscane, et dont plusieurs membres ont joué un rôle important au XVIIe siècle. L'un d'eux, Maffeo Barberini, devint cardinal, et fut élu pape en 1623 sous le nom d'Urbain VIII. Il combla ses neveux de faveurs et de richesses. Trois d'entre eux (François et deux Antoine) furent faits cardinaux, et un quatrième, Taddeo, fut nommé général des troupes papales. Abusant de leur crédit, les Barberini voulurent enlever au duc de Parme, Édouard Farnèse, les duchés de Castro et Ronciglione, et firent déclarer la guerre à ce prince par le pape; mais, après d'inutiles efforts, ils furent obligés de renoncer à leur injuste projet. Ils se rendirent si odieux par leurs exactions qu'à la mort d'Urbain VIII, en 1644, ils furent forcés de quitter l'Italie. Ils vinrent se réfugier en France; toutefois ils conservèrent la propriété de Palestrine.

BARBEROUSSE, nom sous lequel on désigne vulgairement deux frères qui régnèrent sur Alger dans le XVIe siècle; ce nom vient de la couleur de leur barbe. Ils étaient fils, dit-on, d'un renégat sicilien. Le 1er, Aroudj, né à Mételin en 1474, après avoir longtemps exercé le métier de corsaire, et s'y être fait une grande réputation d'audace et d'habileté, s'empara d'Alger en 1516, en détrônant le cheik arabe qui l'avait appelé à son secours contre les Espagnols. Il avait déjà fait de grandes conquêtes lorsque Charles-Quint, voyant ses possessions d'Afrique menacées, envoya contre lui une armée considérable : Barberousse fut battu et tué à Tlemcen par les Espagnols, en 1518. — Le 2e, Khaïr-Eddyn, dit Hariadan ou Chérédin, né en 1476, fut, avec Doria, le plus grand marin de son époque. Il succéda à son frère dans le gouvernement d'Alger; mais, craignant pour sa puissance, il se mit sous la protection du sultan Sélim, et le reconnut pour souverain d'Alger, tout en se réservant le gouvernement de la ville. Soliman II le nomma amiral de toutes ses flottes. Il fortifia Alger, soumit à la Porte Tunis, Bizerte, et ne fut arrêté dans ses conquêtes que par les armes de Charles-Quint (1535). Il vint alors par représailles ravager l'Italie, remporta un avantage sur Doria à Ambracie, prit d'assaut Castel-Nuovo (1539), battit les Chrétiens devant Candie, prêta le secours de sa flotte à François I contre Charles-Quint, et aida les Français à prendre Nice (1543). Il mourut en 1546, des excès auxquels il se livrait. Il a paru à Paris en 1839 une vieille traduction française d'une chronique arabe du XVIe siècle renfermant une histoire des Barberousse, publiée d'après un manuscrit de la Bibliothèque impériale, par MM. Sander Rang et Ferd. Denis.

BARBEROUSSE (Fréd.), empereur. V. FRÉDÉRIC I.

BARBETS, nom injurieux donné dans les XVIe et XVIIe siècles aux religionnaires des Cévennes et aux Vaudois du Dauphiné, leur venait de celui de Barbes, qu'ils donnaient eux-mêmes à leurs ministres parce qu'ils portaient la barbe longue.

BARBEU-DUBOURG (Jacques), médecin et botaniste, né à Mayenne en 1709, mort à Paris en 1779, exerça la médecine à Paris et publia plusieurs ouvrages, dont les plus estimés sont : le Botaniste français, 1767, 2 vol. in-12, où il expose, en la modifiant, la classification de Linné, et un traité Des usages des plantes, 2 vol. in-12. Lié avec Bolingbroke, il traduisit ses Lettres sur l'histoire.

BARBEYRAC (Jean), moraliste et publiciste, né en 1674 à Béziers, de parents calvinistes, mort en 1744, quitta la France lors de la révocation de l'édit de Nantes, professa successivement les belles-lettres à Berlin, le droit et l'histoire à Lausanne, et le droit public à Groningue, et fut nommé membre de l'Académie de Berlin. IL a traduit en français : Le Droit de la nature et des gens, de Puffendorf, Amsterdam, 1712; Les Devoirs de l'homme et du citoyen, du même; le Traité du droit de la guerre et de la paix, de Grotius; Les Lois de la nature expliquées, de Cumberland; Du pouvoir des souverains et De la liberté de conscience, de Noodt, en accompagnant ces ouvrages de notes qui sont presque aussi estimées