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nombre illimité de chevaliers. Les grand’croix portent un ruban rouge avec une médaille en or émaillée où l’on voit un sceptre entre une rose et un chardon au milieu de trois couronnes impériales ; la devise est Tria juncta in uno. On y admet depuis 1847 des personnages civils.

BAINS, ch.-l. de cant. (Vosges), à 28 kil. S. O. d’Épinal, 2000 hab. Eaux minérales et thermales. Broderie, clouterie, kirschwasser.

BAINS, ch.-l. de cant. (Ille-et-Vilaine), à 7 kil. N. de Redon ; 257 hab. Sources thermales.

BAINS, dit aussi Fort-les-Bains, Amélie-les-Bains, vge des Pyrénées-Orient., à 31 kil. S. O. de Perpignan : 467 hab. Fort bâti en 1670 par Louis XIV et au pied duquel se trouvent deux sources thermales sulfureuses. Hôpital militaire.

BAÏRAM, BAÏRAKTAR. V. BEIRAM, BEIRAKTAR.

BAIS, ch.-l. de cant. (Mayenne), à 20 kil. E. S. E. de Mayenne, sur l’Aron ; 780 hab.

BAÏSE ou BAYSE (la), riv. de France, naît dans les landes de Lannemezan (H.-Pyrénées), passe à Trie, Mirande, Valence, Condom, Nérac ; reçoit la Baïselle, la Baïse-Devant, la Gelize, et se perd dans la Garonne, près de St-Léger, après un cours de 160 kil.

BAIUS ou DE BAY (Michel), né à Melin, dans le Hainaut, en 1513, mort en 1589, professa l’Écriture sainte à Louvain, y devint chancelier de l’Université, et remplit en outre l’office d’inquisiteur général des Pays-Bas. Précurseur de Jansénius, il se montra peu favorable à la liberté de l’homme, et se rencontra sur plusieurs points avec Calvin. L’Université de Louvain lui défendit d’enseigner ; la Sorbonne le censura en 1560, et Pie VI en 1567, condamna comme hérétiques 76 propositions tirées de ses ouvrages. Baïus conserva cependant de nombreux partisans. Ses œuvres ont été imprimées à Cologne, 1696. Duchesne a écrit l’Hist. du Baïanisme, 1731.

BAJA, v. de Hongrie (Bacs), près du Danube, à 45 kil. N. de Zombor ; 14 000 hab. Siége des autorités du comitat ; gymnase, beau château.

[[w:Bayezid Ier|BAJAZET I]], surnommé Ilderim, c.-à-d. l’Éclair ou la Foudre, sultan turc, fils et successeur d’Amurat, se fit proclamer à la mort de son père en 1389, et fit aussitôt étrangler son frère aîné, qui voulait lui disputer le trône. Il fit de grandes conquêtes, enleva aux empereurs chrétiens la Bulgarie, la Macédoine et la Thessalie (1391-93), subjugua la plupart des princes de l’Asie-Mineure ; puis, de retour en Europe, tailla en pièces, près de Nicopolis sur le Danube, une armée de croisés hongrois, polonais et français (1396). Enhardi par ces succès, il assiégea Constantinople, et força l’empereur Manuel à lui payer un tribut. Mais il fut arrêté dans ses succès par Tamerlan, qui envahit ses États, le défit à la bataille d’Ancyre (1402), et le fit prisonnier. On dit que Tamerlan lui fit subir toutes sortes d’humiliations : il se servait de son corps comme de marche-pied pour monter à cheval, le forçait à se tenir sous sa table pendant les repas et à ne se nourrir que des morceaux qui tombaient à terre ; enfin il l’aurait enfermé dans une cage de fer, où le malheureux prince se serait tué en se frappant contre les barreaux. Suivant des récits plus vraisemblables, le conquérant tartare le traita au contraire avec égard, et Bajazet mourut dans son camp, frappé d’apoplexie, après huit mois de captivité.

BAJAZET II, sultan, fils de Mahomet II succéda à son père en 1481, chassa de ses États son frère Zizim qui lui disputait la couronne, et le poursuivit jusque dans les cours des princes européens (V. ZIZIM). Il attaqua les Mamelouks d’Égypte, mais sans pouvoir les détruire. Plus heureux en Europe, il battit les Moldaves et soumit la Bosnie et la Croatie. Après 30 ans de règne, il fut forcé d’abdiquer. Il voulait placer sur le trône Achmet, son fils aîné ; mais Sélim, son 2e fils, s’empara de la couronne et l’empoisonna (1512).

BAJAZET, fils de Soliman I et de Roxelane. Jaloux de son frère Sélim (Sélim II), que Soliman avait désigné pour lui succéder, il arma contre ce prince du vivant même de leur père. Vaincu près d’Iconium, il se réfugia chez le roi de Perse ; mais celui-ci le fit jeter en prison, et le livra aux bourreaux envoyés par Soliman pour le mettre à mort : il fut aussitôt étranglé (1559).

BAJAZET, fils d’Achmet I, et frère d’Amurat IV. Amurat, jaloux de ce prince, qui annonçait de belles qualités, le fit mettre à mort (1635), malgré les supplications de la sultane Kiosem, leur mère commune. Bajazet vendit chèrement sa vie et tua quatre de ses assassins. La mort de ce prince a fourni à Racine l’idée d’une de ses plus belles tragédies.

BAJOCASSES, peuple de la Gaule (Lyonnaise 2e), habitait le long de la Manche à l’O. des Lexovii, à l’E. des Unelli, et avait pour ch.-l. Bajocasses, dite aussi Aregenus, ou plutôt Augustodurus, auj. Bayeux.

BAKEL, poste de notre colonie du Sénégal (arr. de St-Louis), sur la r. g. du Sénégal, à 500 kil. de son emb., et à 700 kil. de St-Louis. Gomme, cuir, or.

BAKER (Richard), historien anglais, né en 1568 dans le comté de Kent, mort en 1645, fut sous Jacques I, grand shériff du comté d’Oxford. S’étant ruiné pour aider la famille de sa femme, il fut enfermé pendant ses dernières années en prison comme débiteur insolvable. Il rédigea dans sa prison une Chronique des rois d’Angleterre, depuis le gouvernement des Romains jusqu’à la mort du roi Jacques, qui parut en 1641, et qui eut un grand succès.

BAKER (Henri), naturaliste anglais, membre de la Société royale et de celle des antiquaires, né au commencement du XVIIIe siècle mort en 1774, s’est occupé avec succès de recherches microscopiques, et a publié le Microscope mis à la portée de tout le monde, trad. en français par le P. Pezenas, 1754.

BAKHTCHÉ-SÉRAI, c.-à-d. le Palais des Jardins, v. de Crimée, à 26 kil. S. O. de Simféropol, à 30 kil. N. de Sébastopol ; 14 000 hab. Bains, mosquées. Capitale des anciens khans de Crimée.

BAKOU, v. de la Russie d’Asie (Chirvan), sur la côte O. de la mer Caspienne, dans la presqu’île d’Apchéron ; env. 5000 hab. Place forte de première classe ; port, le meilleur de la mer Caspienne. Quelques monuments ; palais du chah ; bâti par Abbas II ; grand bazar, caravansérail, église arménienne. Commerce considérable avec Astrakhan ; huile de naphte, etc. Aux environs de Bakou se trouvent des marais d’où s’exhalent des gaz qui s’enflamment au contact de l’air, ce qui a fait de cette ville un lieu saint pour les Guèbres. — Bakou fut jadis le ch.-l. d’un petit khanat indépendant, qui devint ensuite vassal de la Perse. Celle-ci le céda aux Russes en 1723, se le fit rendre en 1735, et se le vit de nouveau ravir en 1801 : la possession en fut confirmée à la Russie en 1813 avec le reste du Chirvan.

BAKOWA, v. de Moldavie, sur la Bistritz, à 80 k. S. O. d’Iassy. Évêché catholique. Ville très-déchue.

BALA, v. de la pté de Galles, ch.-l. du comté de Merioneth, à 288 kil. N. O. de Londres ; 2000 hab.

[[w:Alexandre Ier Balas|BALA (Alexandre)]], V. ALEXANDRE.

BALAAM, faux prophète de Péthor en Mésopotamie, fut mandé par Balac, roi des Moabites, pour maudire les Israélites, qui, après avoir traversé le désert, venaient envahir ses États. Pendant qu’il se rendait près de ce prince, un ange armé d’une épée nue s’offrit aux yeux de l’ânesse qui le portait ; celle-ci s’arrêta tout à coup, et, comme Balaam la frappait, l’animal, miraculeusement doué de la parole, lui reprocha sa cruauté ; en même temps, le devin aperçut un ange qui lui défendit, au nom du Seigneur, de maudire les Israélites. Balaam, en effet, n’osa proférer des imprécations ; tout au contraire, il bénit le peuple de Dieu, malgré les instances et la colère de Balac (Nombres, c. XXII-XXIV). On place cet événement vers l’an 1489 av. J.-C.

BALACLAVA (c.-à-d. Belle-clef), la Symbolon des Grecs, v. et port de Crimée, sur la côte méridionale,