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BABA - 154 - BABE


le Don, à 32 kil. de son embouchure, et à 1750 kil. S. E. de Pétersbourg. Mauvaises fortifications; port ensablé. A peine 60 maisons et 1200 hab. Fondée au XIIe siècle, par les Génois, à l’O. de l’ancienne ville de Tanaïs, sous le nom de Tana, prise par Tamerlan en 1392, par les Turcs en 1471, par les Russes en 1696, rendue aux Turcs en 1711, démantelée à la paix de Belgrade, 1739 ; cédée à la Russie en 1774.

AZOV (Mer d’), en latin Palus Mæotis, golfe de la mer Noire, à laquelle elle est unie par le détroit d’Iénikaleh, et dont elle forme l’extrémité septentrionale prend son nom de la ville d’Azov, située prés de la côte. Elle a 340 kil. de long sur 240 de large et reçoit les eaux du Don et du Kouban. La partie la plus orientale est marécageuse, ce qui lui a valu le nom de Mer putride.

AZTÈQUES, peuple indigène du Mexique. Ils fondèrent en 1325 Tenochtitlan (Mexico), s’allièrent aux Toltèques et avec leur secours étendirent leurs conquêtes jusqu’au golfe de Mexique et à l’Atlantique. Ils atteignirent leur plus grande puissance aux XVe et XVIe siècles, et ils étaient dans toute leur prospérité lors de l’arrivée des Espagnols, sous le règne des deux Montezuma. Ils adoraient Taotl, dieu suprême, invisible, et Huitzilopochtli, protecteur spécial de leur nation ; ils sacrifiaient à ce dernier des victimes humaines.

AZUN (val d’), jolie vallée des Htes-Pyrénées débouche à l’O. du val d’Argelèe, à 4 kil. S. O. d’Argelès. On l’a surnommée l’Éden des Pyrénées.

AZYMES (c.-à-d. sans levain), pains que les Israélites font cuire la veille de Pâques, en mémoire de ce que leurs ancêtres, au moment de quitter l’Égypte, firent un repas avec du pain sans levain. On appelle ce jour la fête des Azymes. — On donne aussi le nom de pains azymes aux pains dont on se sert dans l’Église catholique pour la consécration de l’Eucharistie : l’église grecque emploie du pain levé

B

B, dans les abréviations de noms propres, signifie : Balbus, Brutus ; devant les noms de saints, Beatus, Beata ; devant les noms modernes, Baptiste, etc.

BAADER (François-Xavier de), mystique, né à Munich, en 1765, mort en 1841, fut professeur de philosophie à Munich et conseiller supérieur des mines. Il avait d’abord cultivé avec soin les sciences naturelles ; il se livra ensuite tout entier à la philosophie et chercha à la concilier avec les dogmes du Catholicisme, au moyen de doctrines mystiques analogues à celles de Bœhme, de Swedenborg et Saint-Martin. Parmi ses ouvrages, qui ne forment pas moins de 15 vol., Leips., 1851-58, on remarque un traité de l’Extase, 1817, ses Leçons sur la philosophie religieuse, 1827, sa Dogmatique spéculative, ainsi que l’Idée chrétienne de l’immortalité 1836.

BAAL, c.-à-d. seigneur, divinité mâle des Chaldéens, des Babyloniens, des Phéniciens et des Chananéens, parait n’être autre chose que le soleil. Cependant l’historien Josèphe la confond avec Mars, d’autres avec Jupiter et avec l’Hercule Phénicien. Les Israélites abandonnèrent souvent le culte du vrai Dieu pour adorer cette idole. On associait à Baal Astarté comme divinité femelle. On sacrifiait à ce dieu des victimes humaines. — Il y avait plusieurs idoles d’un rang secondaire qui portaient aussi le nom de Baal : Baal-Berith, le seigneur de l’alliance ; Baal-Gad, le dieu du bonheur ou de la fortune ; Baal-Péor ou Belphégor, le dieu Priape des Moabites ; Baal-Samen, le seigneur du ciel ; Baal-Zébuth ou Belzébuth, le dieu chasse-mouche, etc. — Le nom de Baal, transformé en Bal ou Bel, a fini par être un nom commun que les Chaldéens donnaient, non-seulement au dieux et aux astres, mais aussi à leurs rois. V. Bélus.

BAASA, roi d’Israël, fut d’abord général du roi Nadab, fils de Jéroboam. Il conspira contre ce prince, le tua au siége de Gebbethon , usurpa le trône, qu’il occupa de 942 à 919 av. J.-C., et extermina toute la famille de Jéroboam. Il se souilla de crimes, se livra à l’idolâtrie et fit périr le prophète Jéhu. Il fut battu par Asa, roi de Juda.

BABA, sectaire turc, tenta, vers l’an 1240, de renverser la doctrine de Mahomet, et prétendit être lui-même l’envoyé de Dieu. Il commença à prêcher sa doctrine à Amasie, la répandit dans toute l’Anatolie, et se fit un grand nombre de partisans qu’il arma, et à la tête desquels il se rendit redoutable. Les princes mahométans furent obligés, pour le réduire, de s’aider du secours des Francs.

BABA-DAGH, v. de Turquie (Bulgarie), à 130 k. N. E. de Silistrie ; 10 000 hab. Ville importante et assez forte ; elle commerce par le port de Kara-Kerman qui en est voisin. — Chaîne de mont. de la Turquie d’Asie, qui traverse l’Anatolie de l’E. à l’O., est une ramification du Taurus.

BABA-KHAN. V. feth-ali-chah.

BABEK, le Libertin et l’Impie, imposteur persan du IXe siècle, enseigna une doctrine abominable qui permettait le meurtre et le libertinage, la répandit les armes à la main, résista pendant vingt ans aux généraux des califes et fit trembler leur empire. Il fut enfin vaincu en 837 par le calife Motassem, qui lui fit couper les bras et les jambes, et fit traîner son corps dans Bagdad.

BABEL, c.-à-d. confusion, nom donné dans l’Écriture à une tour immense que les fils de Noé construisirent dans la vallée de Sennaar et qu’ils voulaient élever jusqu’au ciel. Dieu, pour punir leur audace mit la confusion dans leur langage (2907). C’est, d’après le récit de Moïse (Gen., c. ii), à dater de ce moment qu’aurait commencé la diversité des langues. Hérodote raconte qu’il existait de son temps à Babylone, dans le temple consacré à Bélus, une tour très-haute, et dont la plate-forme servait d’observatoire aux Chaldéens. Il est à supposer que cette tour fut construite sur les ruines de l’antique tour de Babel, si ce n’est, cette tour elle-même. — Le mot Babel, dans les livres saints, désigne la v. de Babylone

BAB-EL-MANDEB, c.-à-d. porte des larmes, détroit situé entre l’Arabie et l’Abyssinie, par lequel la mer Rouge communique avec la mer d’Oman. Il a 52 kil. de longueur, sa largeur varie de 25 à 50 kil. Il est fort dangereux, d’où son nom. Au milieu est l’îlot de Périm, occupé par les Anglais en 1858.

BABENBERG (comtes de), famille allemande très-ancienne, qui faisait remonter son origine aux anciens rois francs, tirait son nom du château de Babenberg prés de Bamberg. Vers 866, Henri, comte de Babenberg avait le titre de duc des Francs orientaux. Il défendit les frontières de l’Empire contre les Bohêmes et les Serbes. En 982. Léopold, comte de Babenberg, devint margrave d’Autriche ; sa maison conserva cette dignité qu’en 1266, qu’elle s’éteignit.

BABEUF (Fr. Noël), fameux démagogue, connu sous le nom de Gracchus qu’il se donnait lui-même, né à St-Quentin en 1762, fut d’abord arpenteur et commissaire à terrier. Ayant été poursuivi pour crime de faux, il réussit à se soustraire à. cette accusation. Lorsqu’éclata la Révolution, il professa les principes les plus démagogiques, et obtint à la faveur de son exagération plusieurs places éminentes dans l’administration nouvelle. Après la chute de Ro-