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qui s'élevait jadis à 30 000 habitants, est bien diminué depuis que cette ville n'est plus capitale. La ville est mal bâtie; cependant elle offre de loin un aspect imposant. On y voit plusieurs beaux édifices, entre autres le palais du monarque, achevé en 1824.

AVAILLES, ch.-l. de c. (Vienne), sur la Vienne, r. g., à 36 kil. E. de Civray; 867 hab. Eaux minérales.

AVALITES, peuple éthiopien, au N. O. de l'Azanie, habitait la côte orient. d'Afrique, près du détroit de Bab-el-Mandeb, et avait un port célèbre, Avalites emporium, auj. Zeilah.

AVALLON, Aballo, ch.-1. d'arr. (Yonne), sur le Cousin, à 53 kil. S. E. d'Auxerre; 4692 hab. Jolie ville, s'élevant sur un rocher de granit, à l'entrée d'une riante vallée. Tribunal de 1e inst., collége. Grand commerce de bois de chauffage, merrains, cuirs, vins estimés. — Ancien comté, enlevé en 1433 par Charles VII au duc de Bourgogne.

AVALOS (Ferdinand-François d'), marquis de Pessaire, l'un des plus grands capitaines de Charles-Quint, né en 1490, d'une illustre maison du roy. de Naples et d'origine castillane, avait épousé fort jeune Vittoria Colonna, célèbre par sa beauté, sa vertu et son esprit. Fait prisonnier à la bataille de Ravenne (1512), il composa dans sa prison un Dialogue de l'amour, qu'il dédia à son épouse. Dès qu'il eut recouvré sa liberté, le marquis d'Avalos reprit les armes contre la France, et eut beaucoup de part au recouvrement du Milanais par l'Espagne : il défit Bayard à Rebec et contribua puissamment à la victoire de Pavie (1552), après laquelle il fut nommé généralissime. Il mourut à Milan la même année.

AVALOS (Alph. d'), marquis du Guast, neveu du préc., lui succéda dans le commandement des armées de Charles-Quint; secourut l'Autriche, en 1532, contre Soliman et suivit l'empereur dans toutes ses expéditions, notamment à Tunis. Nommé gouverneur du Milanais, il fit lever, en 1543, le siége de Nice à Barberousse et au comte d'Enghien, qui le défit à son tour à Cérisole (1544). Il mourut en 1546.

AVARAY (Ant. BÉSIADE, comte, puis duc d'), né en 1759, issu d'une anc. famille du Béarn, connue dès le XIIIe siècle, s'attacha au comte de Provence (Louis XVIII), lui procura les moyens de sortir de France en 1791, fut son compagnon fidèle dans l'exil et son principal agent. Il mourut en 1811, dans l'île de Madère, où il était allé pour rétablir sa santé.

AVARES ou ABARES, peuple barbare, originaire de la Tartarie, de la famille des Huns, était établi dans les environs de l'Altaï, lorsqu'il fut attaqué et chassé de son territoire par une invasion des Chinois en 552. Ceux qui échappèrent se dirigèrent vers l'Europe, franchirent le Volga et le Don en 557, et vinrent bientôt après s'établir sur les bords du Danube. Ils firent la guerre aux empereurs grecs, et leur enlevèrent la Dacie et la Pannonie (582), d'où ils se répandirent dans la Germanie au N. du Danube, et jusque dans l'Italie. Leur puissance reçut un premier échec en 626, sous les murs de Constantinople : leur chef Baïan, allié de Chosroès, y fut vaincu par l'empereur Héraclius. Ils furent entièrement subjugués par Charlemagne de 791 à 799, et se convertirent alors au Christianisme. Les Avares étaient de haute taille ; ils étaient belliqueux en même temps que rusés et perfides. Ils campaient sous des tentes mobiles, et n'eurent jamais d'autres villes que leurs camps immenses qui, disposés en forme de cercles concentriques, prenaient de là le nom de rings ou anneaux. Leur chef s'appelait khan ou khagan. — Les limites de l'empire des Avares ont beaucoup varié. Au temps de sa plus grande extension (590-630), il embrassait les immenses solitudes au N. du Danube depuis la Lusace jusqu'au delà du Don; à la fin du VIIe siècle, il est resserré au N. et à l'O. par les Lèkhes, les Vendes et les Tchèques (auj. Pologne, Silésie, Brandebourg, Bohême) ; à l'E. par les Khazars qui habitaient entre le Boug et le Dnieper. Après sa destruction, en 799, Charlemagne n'en conserva que la partie occidentale, située entre la Theiss et l'Inn, et en fit sous le nom d'Avarie une marche de l'empire des Francs. Le reste fut occupé par les Madgyars ou Hongrois. Des Avares occupent encore auj. une partie de la Circassie, sur le versant septentrional du Caucase, entre l'Aksaï et le mont Cherdagh. Ils forment environ 12 000 familles, obéissant à un kan particulier; ils vivent de chasse et de rapine. Ils sont vassaux e la Russie, dont ils ont formellement reconnu l'autorité en 1859.

AVARICUM, v. de Gaule, est auj. Bourges.

AVARIS, v. de l'anc. Égypte, la même que Tanis.

AVATAR, nom donné aux incarnations de Vichnou.

AVATCHA ou PETROPAVLOVSK, bourg fortifié et port de la Russie d'Asie (Irkoutsk), sur la côte E. du Kamtchatka, dont elle est le lieu principal, près de l'emb. de la riv. d'Avatcha et sur la baie du même nom, par 156° 28' long. E., 53° 11' lat. N. Cette baie est le seul endroit de Kamtchatka où puissent aborder les vaisseaux. Le fort fut bombardé par une escadre anglo-française en 1855.

AVAUX (Claude DE MESMES, comte d'). V. MESMES.

AVEIN ou AWENNE, vge de Belgique (prov. de Luxembourg), à 2 kil. N. O. de St-Hubert. Les maréchaux de Châtillon et de Brézé y battirent les Espagnols en 1635. — Il ne faut pas confondre ce lieu avec Avennes, prov. de Liége, à 12 kil. N. O. de Huy.

AVEIRO, v. de Portugal (Beira), à l'emb. de la Vouga dans l'Atlantique, à 55 kil. N. O. de Coïmbre; 4500 hab. Évêché.

AVEIRO (D. Jos. MASCARENHAS, duc d'), seigneur portugais, fut tout-puissant sous Jean V. Ayant perdu faveur à l'avénement de Joseph I, il ourdit une conspiration contre ce prince et le nouveau ministre, le marquis de Pombal (1758); mais le complot fut découvert, et il fut brûlé vif (1759).

AVÉIS I, sultan de Bagdad, fils de Hassan Bourzuk, de la dynastie des Ilkhaniens, branche des Gengiskanides, régna de 1356 à 1375, conquit l'Aderbaidjan, prit Mossoul, Mardyn, etc. — AVÉIS II, fils du préc., se fit proclamer sultan en 1381, après avoir fait périr son frère Hussein, et se rendit tellement odieux par ses cruautés que le peuple appela à son secours Tamerlan, qui le détrôna vers 1390. Cependant, Avéis parvint à remonter sur le trône en 1402 et s'y maintint jusqu'en 1410. En lui finit la race des Ilkhaniens.

AVELLA VECCHIA, Abella, v. du roy. de Naples (Terre de Labour), à 8 kil. N. E. de Nola; 5000 h. C'est de cette v. que les avelines ont pris leur nom.

AVELLANEDA (Alp. Fern. de), écrivain espagnol, donna en 1614 une suite au célèbre roman de Cervantès, sous le titre de la Segunda parte del ingenioso hidalgo D. Quixote de la Mancha. Cette suite, bien inférieure à l'original, détermina Cervantès à terminer lui-même son roman.

AVELLINO, Abellinum, v. du roy. de Naples, ch.-l. de la Principauté ultérieure, au pied du mont Vergine, à 40 kil. E. de Naples; 15 000 hab. Évêché, collége. Belle place avec un obélisque.

AVENAY, bourg du dép. de la Marne, à 23 kil, S. de Reims; 1100 hab. Station. Vins de Champagne. Anc. abbaye de femmes de l'ordre de St-Benoît.

AVENCHES, Aventicum, v. de Suisse (Vaud), à 13 kil. N. O. de Fribourg; 1600 hab. Anc. capit. des Tigurini, ravagée par Attila, rebâtie par les Bourguignons. Ruines antiques.

AVENIO, v. de Gaule (Cavares), est auj. Avignon.

AVENPACE, dont le vrai nom est IBN-BADJIH, philosophe arabe, né à Cordoue vers 1100, eut pour maître Avenzoar, et mourut vers 1138, à Fez. Il composa des ouvrages de mathématiques, de métaphysique et de morale fort estimés des Arabes et souvent cités avec éloge par Averroès et Tophaïl. Il professait une philosophie mystique qui le fit accuser d'hérésie par ses coreligionnaires.

AVENT, du latin adventus, arrivée. On appela d'abord ainsi la naissance même de J.-C. Auj. on