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AUTURA, riv. de Gaule, auj. l’Eure.

AUVERGNE, Arverni, anc. prov. de France, entre le Bourbonnais, le Forez, le Vélay, le Limousin, le Quercy et la Marche, avait pour capit. Clermont-Ferrand. L'Auvergne forme auj. les dép. du Puy-de-Dôme et du Cantal et l'arr. de Brioude dans celui de la H.-Loire. Elle se divisait en B.-Auvergne, au N., ch.-l. Clermont; v. princ. : Riom, Aigueperse, Volvic, Brioude, Évaux, Chambon, Billom, Cusset, Issoire, La Chaise-Dieu, Langeac; et H.-Auvergne, au S., ch.-l. St-Flour; autres villes : Chaudes-Aigues, Murat, Mauriac, Aurillac, Montsalvy. La B.-Auvergne, qu'on appelait aussi Limagne, est célèbre par sa fertilité. L'Auvergne est arrosée par l'Allier et la Dordogne. Son sol offre partout des traces volcaniques; les nombreuses mont. qui la couvrent sont presque toutes des volcans éteints. Les monts d'Auvergne se rattachent aux Cévennes par le mont Margeride; ils peuvent se partager en quatre groupes : le Plomb du Cantal, le Cézallier, le mont Dore, et le Puy-de-Dôme. L'Auvergne a produit un assez grand nombre d'hommes remarquables : Grégoire de Tours, Gerbert, L'Hôpital, le chancelier Duprat, Anne Dubourg, Blaise Pascal, Domat, le gén. Desaix, Delille, Thomas, etc. — Les Arverni, qui ont donné leur nom à l'Auvergne, furent un des peuples les plus puissants de la Gaule Transalpine et les rivaux redoutables des Éduens avant la conquête des Romains. C'est de l'Arvernie que sortit Vercingétorix, le plus opiniâtre adversaire de César, et dont la soumission entraîna celle de la Gaule entière; la capitale du pays était la célèbre Gergovie. Sous les Romains, l'Arvernie fut longtemps florissante, et les lettres y furent cultivées avec succès. En 475, les Visigoths s'en emparèrent; Clovis l'enleva à ces derniers en 507. Sous les rois de la 1re race, l'Auvergne devint un comté dépendant de l'Aquitaine. Au VIIIe siècle, l'histoire fait mention d'un comte d'Auvergne, nommé Blandin, qui soutint le duc Waïfre contre Pepin le Bref. Après lui diverses maisons occupèrent successivement ce comté. En 979, il devint héréditaire dans celle des vicomtes d'Auvergne, vassaux des ducs d'Aquitaine, et passa, avec l'Aquitaine, sous la domination des Anglais. En 1155 il fut divisé en deux parties : comté d'Auvergne (appartenant à la branche cadette de la maison), et Dauphiné d'Auvergne (à la branche aînée). Le comté fut confisqué par Philippe-Auguste sur le comte Guy II, qui s'était révolté; mais peu d'années après il fut rendu à son fils Guillaume XI. Le Dauphiné (qui comprenait une partie de la Limagne et la moitié de la ville de Clermont) passa par mariage, en 1428, à la maison de Montpensier, branche de la maison de Bourbon. A la fin du XIIIe s., le comté d'Auvergne échut par mariage à l'anc. famille de La Tour, dite dès lors de La Tour-d'Auvergne. En 1524, la comtesse Anne légua ce comté à Catherine de Médicis, et celle-ci le transporta en 1589 à Charles d'Angoulême, fils naturel de Charles IX, qui se le vit enlever en 1606 par Marguerite de Valois, fille de Catherine; il fut enfin cédé par cette dernière à Louis XIII encore dauphin, qui le réunit à la couronne en montant sur le trône (1610). Il forma dès lors un des 32 grands gouvernements de France.

AUVIGNY (J. DU CASTRE d'), militaire et écrivain, né dans le Hainaut en 1712, servit avec distinction dans les chevau-légers et fut tué au combat de Dettingen en 1743. On a de lui : Mémoires de Mme de Barnevelt; Amusements historiques; Histoire de Paris (jusqu'en 1730) ; Vies des hommes illustres de la France (continuées par l'abbé Pérau et par Turpin), 1739-57, 27 vol. in-12. Il travaillait en commun avec l'abbé Desfontaines.

AUVILLAR, ch.-l. de cant. (Tarn-et-Garonne), sur la r. g. de la Garonne, à 16 kil. S. O. de Moissac; 1597 hab. Faïence.

AUXERRE, Altisiodurum, Autisiodurum, ch.-l. du dép. de l'Yonne, sur l'Yonne, à 169 kil. S. E. de Paris, 175 par chemin de fer; 15 081 hab. Cathédrale gothique (St-Étienne), église St-Germain; collége, bibliothèque, hospice, pénitencier; belles promenades. Grand Commerce de vins. — Cette ville formait jadis, chez les Senones, un district indépendant. Elle fut ravagée par Attila au IVe siècle, et prise par Clovis au Ve. Sous les rois de la 1re race, elle fut gouvernée par des comtes, qui se rendirent héréditaires au Xe siècle (V. ci-après). Auxerre avait avant 1789 un évêché dont Amyot fut titulaire. S. Germain l'Auxerrois, l'historien Lebeuf, Ste-Palaye, J. B. Fourier, naquirent dans cette ville.

AUXERRE (comté d'). Ce comté, dont l'origine remonte au Xe siècle, appartenait en 1036 à Renaud, comte de Nevers. A la mort de ce dernier (1040), Robert, duc de Bourgogne, s'empara des comtés d'Auxerre et de Nevers; mais il en fut dépouillé par Guillaume, fils de Renaud, qui les transmit à ses descendants. Au XIIe siècle Gui, frère de Guillaume IV, devint le chef d'une branche collatérale; il acquit le comté de Tonnerre, et eut de fréquents démêlés avec l'évêque et la commune d'Auxerre. Il mourut en 1176, laissant un jeune fils, dont la mort prématurée (1181) mit fin à la ligne masculine des comtes d'Auxerre. Après avoir été portés par divers mariages dans quatre maisons différentes, les trois comtés d'Auxerre, Tonnerre et Nevers furent de nouveau réunis en 1338 par Guillaume le Grand; mais en 1370, Jean IV de Challon, son arrière-petit-fils, vendit le comté d'Auxerre au roi de France Charles V, qui le réunit à la couronne. Il en fut encore détaché en 1435 par le traité d'Arras, qui en assurait la possession au duc de Bourgogne; mais en 1477, après la mort de Charles le Téméraire, Louis XI le réunit définitivement au domaine royal.

AUXERROIS, un des 4 comtés annexés au grand duché de Bourgogne, comprenait, outre Auxerre et son territoire, Seignelay, Coulange, Vermanton.

AUXOIS, Alesiensis pagus, anc. pays de France, faisant partie du duché de Bourgogne était divisé en bailliage principal de Semur et bailliages particuliers d'Avallon, d'Arnay-le-Duc et de Saulieu. Il doit son nom à l'anc. Alesia, qui s'y trouvait comprise. Il formait un comté qui fut réuni au duché de Bourgogne en 1082. Il forme auj. les arr. d'Avallon (Yonne) et de Semur (Côte-d'Or).

AUXONNE, ch.-l. de cant. (Côte-d'Or), sur la Saône (r. g.), à 31 kil. S. E. de Dijon; 3048 hab. Place forte de 4e classe : direction d'artillerie, arsenal de construction, fonderie et magasins à poudre, Collége. Pont-levis remarquable; château construite par Louis XII. — Capit. d'un anc. comté, réuni en 1237 au duché de Bourgogne. Cédée à Charles-Quint par le traité de Madrid (1526), Auxonne refusa de passer sous la domination étrangère et par sa belle résistance obligea les Espagnols à se retirer.

AUXUMUM, v. de l'Éthiopie, est auj. Axum.

AUXY-LE-CHATEAU, ch.-l. de cant. (Pas-de-Calais), sur l'Authie, à 30 kil. S. O. de St-Pol; 2461 h.

AUZANCE, ch.-l. de cant. (Creuse), à 26 kil. N. E. d'Aubusson, près du Cher; 1006 hab.

AUZON, ch.-l. de cant. (H.-Loire), à 13 kil. N. de Brioude, sur l'Allier; 881 hab. Houille; source minérale froide.

AUZOUT (Adrien), mathématicien, né à Rouen vers 1630, mort en 1691, était membre de l'Académie des sciences. Il inventa en 1667 le micromètre à fil mobile, qui sert aux astronomes pour mesurer le diamètre apparent des petits objets, et publia un traité sur cet instrument, Paris, 1667, in-4. On a encore de lui des Lettres sur les grandes lunettes.

AVA, contrée de l'Indo-Chine, sur la côte Est du golfe de Bengale, formait jadis un royaume indépendant, et est aujourd'hui une des provinces de l'empire Birman. V. BIRMAN.

AVA ou RATNA-POURA, capitale de la province d'Ava et jadis de tout l'empire Birman, sur l'Iraouaddy, qu'on nomme aussi Ava, à 26 kilomètre au Sud Ouest d'Amarapoura, par 93° 32' long. E., 21° 51' lat. N. Sa population,