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à larges manches, attaché autour du corps par une ceinture de cuir. En 1574, la réforme de Thomas de Jésus, Portugais, donna naissance aux Augustins déchaussés qui marchaient pieds nus, et qui se répandirent bientôt en France et en Italie. Avant 1789, il y avait à Paris trois célèbres couvents d’Augustins : les Grands-Augustins, établis dès 1259, et qui ne relevaient que de Rome (leur couvent situé sur l’emplacement de la rue Dauphine actuelle et du marché de la Vallée, servit souvent aux assemblées du clergé et du parlement) ; les Petits-Augustins, dont le couvent, bâti en 1606 par Marguerite de Valois, est devenu l’hôpital de la Charité ; les Augustins déchaussée, appelés aussi Petits-Pères, à cause de la petite taille des PP. Fr. Remet et Matthieu de St-François, qui bâtirent ce couvent, en 1629, près de la place des Victoires (rue des Vieux-Augustins).

AUGUSTOBONA, dite aussi Tricasses, v. de Gaule, dans la Lyonnaise 4e, auj. Troyes (Aube).

AUGUSTODUNUM, dite aussi Bibracte, v. de Gaule, dans la Lyonnaise 1re, est auj. Autun.

AUGUSTOMAGUS, autrement dit Silvanectes, v. de Gaule, dans la Belgique 2e, auj. Senlis (Oise).

AUGUSTONEMETUM, v. de l’Aquitaine 1re, auj. Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).

AUGUSTORITUM, dite aussi Lemovices, v. de l’Aquitaine lre, auj. Limoges (Haute-Vienne).

AUGUSTOWO, v. de Pologne, à 217 kil. N. E. de Varsovie, sur la Netta ; 11 000 hab. Fondée par le roi de Pologne Sigismond-Auguste, en 1560. Elle est située dans le gouvt qui prend son nom, mais qui a pour ch.-l. Suwalki et qui compte 560 000 hab.

AUGUSTULE, Romulus Momyllus Augustus, surnommé par dérision Augustulus, dernier empereur romain d’Occident, était fils d’Oreste, général des armées romaines dans les Gaules. Il fut placé sur le trône par son père en 475 et proclamé à Ravenne : mais il fut renversé dès l’année suivante par Odoacre, roi des Hérules, qui l’exila en Campanie en lui laissant un revenu de 6000 livres d’or.

AUHAUSEN, vge de Bavière (moyenne Franconie), sur la Wœrnitz, à 6 kil. d’Œttingen ; 4900 hab. Anc. couvent de Bénédictins. Les Protestants y conclurent en 1608 l’Union évangélique.

AULERQUES, Aulerci, peuple de la Gaule, entre la Loire et la r. g. de la Seine, se subdivisait en 4 peuplades : Aulerci Brannovices, dans la Lyonnaise 1re, le long de la Loire (l’ancien Briennais) ; Aulerci Cenomani, dans la Lyonnaise 3e, à l’E. (à peu près le Maine orient.) ; Aulerci Diablintes, entre les Redones à l’O. et les Aulerci Cenomani à l’E. (à peu près le Maine occid.) ; Aulerci Eburovices, dans la Lyonnaise 2e, entre les Veliocasses à l’E. et les Lexovii à l’O. (le ci-devant dioc. d’Évreux). Ils avaient pour chefs-lieux : Ariolica (Aurilly), Suindinum ou Cenomani (le Mans), Nœodunum ou Diablintes (Jubleins), Mediolanum ou Eburovices (Évreux).

AULIS, aujourd’hui Microvathi, v. de l’ancienne Béotie, sur la côte orientale, vis-à-vis de Chalcis en Eubée, fut le rendez-vous général de la flotte des Grecs lors de l’expédition de Troie. C’est là que la Fable place le sacrifice d’Iphigénie, immolée par son père pour obtenir des dieux un vent favorable.

AULNAY, AULNE, AULNOY, V. AUNAY, AUNE, etc.

AULPS, Alpes, Alpium urbs, ch.-l. de c. (Var), sur la Braque, à 26 k. N. O. de Draguignan ; 2647 h.

AULT, ch.-l. de c. (Somme), à 35 kil. O. d’Abbeville ; 1372 hab. Petit port sur la Manche. Pêche.

AULU-GELLE, Aulius Gellius, ou selon quelques-uns Agellius, grammairien latin, florissait à Rome vers l’an 130, sous le règne d’Adrien et de ses deux successeurs. Il voyagea en Grèce et à son retour obtint un emploi de centumvir. On a de lui un ouvrage en 20 livres, qu’il a intitulé Nuits attiques, parce qu’il l’avait composé à Athènes pendant les soirées d’hiver. C’est un recueil où l’on trouve, avec de précieux renseignements sur l’antiquité, beaucoup de fragments d’auteurs anciens perdus, des discussions critiques et grammaticales, remarquables par la justesse ; le style, quelquefois obscur, offre à la fois des néologismes et des archaïsmes. Malheureusement, cet ouvrage ne nous est pas parvenu dans son intégrité ; le VIIIe livre manque tout entier ; il n’en reste que les titres de chapitres. Parmi les nombreuses édit. d’Aulu-Gelle, il faut distinguer celles publiées à Leyde par J. de Vogel, 1644 ; à Paris, en 1681, ad usum Delphini ; celle de Deux-Ponts, 1784, et celle donnée à Gœttingue, 1824, par A. Lion. Il a été trad. par l’abbé de Verteuil, Paris, 1776, par Verger, 1820, et par M. Jacquinet, 1843, dans la collection Nisard.

AUMALE, auparavant Albemarle, v. de France (Seine-Inf.), ch.-l. de c., à 22 kil. E. de Neufchâtel ; 1927 hab. Collége. Henri IV y fut blessé dans un combat livré aux Espagnols en 1592. — Albemarle fut érigée en comté en 1070 par Guillaume le Conquérant en faveur d’Eudes de Champagne ; mais en 1194, Philippe-Auguste s’empara de ce comté sur les Anglais et le donna à Simon de Dammartin. Le titre de comte d’Albemarle ne fut plus dès lors que nominal en Angleterre ; en France, le comté subsista, et son nom d’Albemarle se changea par corruption en celui d’Aumale. Jeanne, fille de Simon de Dammartin, porta ce comté dans la maison de Castille, qui le conserva jusqu’en 1342. Il passa par mariage dans celle d’Harcourt, d’où il fut transmis, en 1471, à René II de Lorraine, par son mariage avec Jeanne d’Harcourt. Sous Claude II, petit-fils de René II, ce comté fut érigé en duché-pairie, 1547. Anne de Lorraine, petite-fille de Claude II, épousa, en 1618, Henri de Savoie, duc de Nemours, et porta le duché d’Aumale dans la maison de Savoie, où il resta jusqu’en 1675. Il fut alors acheté par Louis XIV pour le duc du Maine, prince légitimé. Enfin, par le mariage d’une petite-fille de ce prince avec le duc d’Orléans (1769), il entra dans la maison d’Orléans. Auj. le titre de duc d’Aumale est encore porté par le 4e fils du roi Louis-Philippe.

AUMALE, v. de l’Algérie (prov. d’Alger), sur le versant N. du Djebel-Dira à 128 kil. S. E. d’Alger, à 85 S. de Dellys ; 2000 hab. Poste militaire établi en 1845, au lieu appelé précédemment Sour-Ghozlan, et ainsi nommé en l’honneur du duc d’Aumale, fils de Louis-Philippe. Il est protégé par le fort de Hamza.

AUMALE (Claude I DE LORRAINE, comte d'), 5e fils de René II, duc de Lorraine, qui avait acquis en 1471 le comté d’Aumale par son mariage avec l’héritière de cette maison, Marie d’Harcourt, fut fait duc de Guise par François I, et devint ainsi le chef de la célèbre maison de Guise. — AUMALE (Claude II, duc d'), 3e fils du préc., jouit de la faveur de Henri II, qui, à son avénement (1547), érigea en duché son comté d’Aumale et le nomma gouverneur de la Bourgogne. Il s’illustra à la défense de Metz, assiégée par Charles-Quint, et aux batailles de Dreux, de St-Denis et de Moncontour ; il fut l’un des ardents promoteurs de la St-Barthélemy. Il périt au siége de La Rochelle (1572). — AUMALE (Charles, duc d'), fils du préc., un des héros de la Ligue, né en 1556, fut nommé par les Seize gouverneur de Paris (1589), fut défait près de Senlis, et perdit, avec le duc de Mayenne, les batailles d’Arques et d’Ivry contre Henri IV. Cependant, il força le roi de lever le siége de Paris. Ayant, après l’avènement de ce prince, livré quelques places de la Picardie aux Espagnols, il fut condamné à mort par le parlement et exécuté en effigie (1595) ; il se réfugia en pays étranger et mourut à Bruxelles en 1631. — Son frère Claude dit le chevalier d’Aumale, périt à 28 ans, en combattant contre Henri IV, à St-Denis, en 1591. C’est par une fiction toute poétique que Voltaire, dans le Xe chant de la Henriade, le fait périr au siége de Paris.

AUMONT, ch.-l. de cant. (Lozère), à 26 kil. N. de Marvejols ; 655 hab. Sol granitique et basaltique.

AUMONT (sires, puis ducs d'), famille noble et