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la pourpre. Attale tomba en 414 entre les mains d'Honorius, qui lui fit couper les doigts et l'envoya mourir à Lipari.

ATTALIE, auj. Satalieh, v. d'Asie-Mineure, bâtie par Attale II, sur la côte de Pamphylie.

ATTANCOURT, vge de France (H.-Marne), sur la Blaise, à 4 k. de Vassy; 400 h. Eaux ferrugineuses. Usines importantes.

ATTAR, poète persan. V. FÉRYD.

ATTERBOM (Daniel), littérateur suédois, né en 1790 à Asko (Gothie orientale), mort en 1855 à Stockholm, fonda en 1807 la Société de l'Aurore, qui se proposait d'affranchir la littérature suédoise de l'influence française; publia dans ce but de 1810 à 1813 une revue littéraire, le Phosporos, et devint le chef d'une école qu'on appela de là l’école phosporite. Professeur à l'Université d'Upsal, il y enseigna successivement l'histoire, la philosophie l'esthétique. Il est surtout connu par un recueil de romances, les Fleurs, et par ses poëmes de l'Ile du bonheur, des Bardes et Scaldes suédois : ce dernier est son chef-d’œuvre.

ATTERBURY (Francis), évêque de Rochester, né à Middleton en 1662. En 1687, il écrivit une violente Apologie pour Martin Luther, contre les Catholiques romains. Il fut chapelain du roi Guillaume, puis de la reine Anne, et devint évêque de Rochester en 1713; mais, s'étant déclaré pour le prétendant, il fut enfermé dans la tour de Londres en 1722, et condamné par la cour des pairs à l'exil. Il se retira en France, et mourut à Paris en 1732. Il a laissé des Sermons et d'autres ouvrages estimés. Il était lié avec les hommes les plus distingués de l'Angleterre, particulièrement avec Pope.

ATTICHY, ch.-1. de cant. (Oise), à 20 kil. N. E. de Compiègne; 700 hab. Sources minérales.

ATTICUS (T. POMPONIUS), chevalier romain, célèbre par sa liaison avec Cicéron, né en 110, mort 33 av. J.-C., fut élevé avec Cicéron et resta son ami pendant toute sa vie. Témoin, dès sa jeunesse, des guerres civiles de Marius et de Sylla, il s'éloigna de Rome afin de ne prendre aucune part aux troubles publics, et alla se fixer à Athènes, où il se livra tout entier à l'étude. Il parvint à parler si purement le grec qu'il mérita le surnom d'Atticus, sous lequel il est principalement connu. Il ne revint à Rome que quand le calme y fut rétabli. Il refusa toujours les emplois publics et resta constamment lié avec les hommes les plus éminents, quoiqu'ils fussent divisés entre eux, tels que Sylla et Cinna, Pompée et César, Antoine et Cicéron, Brutus et Octave. Il eut pour gendre Agrippa, et donna sa sœur à Quintus, frère de Cicéron. Il jouissait d'une grande fortune et d'un grand crédit, et il n'en usa que pour faire réparer les injustices et pour secourir les victimes des guerres civiles. Il se laissa mourir de faim pour se soustraire aux douleurs d'une maladie aiguë. Atticus avait composé des Annales qui ne nous sont pas parvenues; on trouve dans la correspondance de Cicéron de nombreuses lettres qui lui sont adressées, mais aucune de lui. Cornélius Népos a écrit sa Vie.

ATTICUS (HÉRODE), célèbre rhéteur grec, né à Marathon vers l'an 104 de J.-C., mort en 180, était fils de Jules Atticus, Athénien qui s'était enrichi tout d'un coup par la découverte d'un immense trésor. Il enseigna avec éclat dans Athènes, et obtint une telle réputation qu'Antonin le choisit pour être précepteur de Marc-Aurèle et de L. Vérus, ses deux fils adoptifs. Il fut fait consul l'an 143, et chargé du gouvernement d'une partie de l'Asie et de la Grèce. Il embellit Athènes de monuments magnifiques, notamment d'un Odéon, dont il reste de belles ruines, adossées à l'Acropole. Hérode Atticus excellait surtout dans l'improvisation. Il avait composé un grand nombre de discours, qui ne nous dont pas parvenus; on trouve une déclamation sous son nom dans les recueils d’Orateurs grecs. Fierillo a donné: H. Attici quæ supersunt, Leips., 1801; Vidal Lablache, Vie d'Hérode Atticus, 1872.

ATTIGNY, Attiniacum, ch.-1. de cant. (Ardennes), à 19 k. N. O. de Vouziers, sur la r. g. de l'Aisne; 1440 h. Fabrique de biscuits dits de Reims. Une des résidences des Mérovingiens de Neustrie. Witikind y reçut le baptême en 786. Il s'y tint plusieurs conciles, entre autres celui dans lequel Louis le Débonnaire fit pénitence publique (822).

ATTILA, chef ou roi des Huns, surnommé le Fléau de Dieu, commença à régner en 432, conjointement avec son frère Bléda, dont il se défit au bout de dix ans; se mit en 441 à la tête des Huns qui étaient venus s'établir dans la Pannonie, commença par ravager l'empire d'Orient, rendit Théodose le Jeune tributaire, puis traversa la Germanie, entra dans les Gaules en 451, à la tête d'une armée de 500 000 hommes, pénétra jusqu'à Orléans et jusqu'à Paris, que sauva sainte Geneviève, mais fut repoussé par les troupes réunies d'Aétius, général romain, de Mérovée, roi des Francs, et de Théodoric, roi des Goths; peu de temps après, ces mêmes chefs lui livrèrent, dans les champs catalauniens (à 16 k. N. E. de Châlons en Champagne), une bataille sanglante, où il perdit plus du quart de son armée. Il passa avec le reste en Italie, 452, ruina Aquilée et plusieurs villes, et marcha sur Rome. Mais le pape saint Léon, étant allé au-devant de lui, l'arrêta tout à coup par son éloquence et sa majesté. Après avoir exigé un tribut de l'empereur Valentinien III, Attila consentit à ne pas pousser plus loin ses conquêtes, et retourna en Pannonie. Il méditait de nouvelles conquêtes lorsqu'il mourut en 453, à la suite d'une orgie. Ce barbare se complaisait dans la destruction et disait que l'herbe ne pouvait croître où son cheval avait passé. Sa Vie a été écrite par Olaüs, archevêque d'Upsal, et par Am. Thierry, 1855. Sous le nom d’Etsel, il est le héros de Niebelungen. Corneille a fait une tragédie d’Attila, peu digne de lui.

ATTIQUE, Attica (du grec acté, rivage), contrée orientale de la Grèce, entre la mer Égée, la Mégaride et la Béotie, est terminée au S. E. par une pointe qu'on nomme cap Sunium. Athènes en était la capitale. L'Attique avait beaucoup de montagnes : l'Hymette, renommé pour son miel, le Pentélique, pour ses marbres; on y trouvait des mines d'or (au mont Laurium). La côte S. O. offrait de beaux ports (V. ATHÈNES). Climat chaud, sec; peu de grains, mais beaucoup d'oliviers; figues excellentes. – L'Attique, ainsi nommée d’Acté, rivage, fut d'abord peuplée de Pélasges; elle prit le nom d'Ionie quand les Ioniens s'y furent établis. Avant Cécrops, on ne la distinguait guère de la Béotie, et ces deux pays ensemble constituaient l'Ogygie. Auj. elle forme avec la Béotie une nomarchie ou province du roy. de Grèce et a, comme dans l'antiquité, Athènes pour capitale; on y compte environ 100 000 h.

ATTIUS, poëte dramatique. V. ACCIUS.

ATTOK, Taxila, v. de la confédération des Sikhs (Afghanistan), sur le Sindh, qui a dans cet endroit 260m de large, à 310 k. E. de Kaboul. Château fort bâti par Akbar, 1581. C'est sur ce point qu'Alexandre, Timour et Nadir passèrent l’Indus.

ATTUARII. V. CHASSUARII.

ATURES, v. d'Aquitaine, auj. Aire.

ATURUS, riv. de Gaule auj. l’Adour.

ATWOOD (Georges), physicien anglais, né vers 1745, mort en 1807, professa la physique à l'Université de Cambridge. Il a laissé un Traité sur le mouvement rectiligne et la rotation des corps, 1784, un Cours sur les principes de la physique, 1784, et des Recherches sur la théorie du mouvement des balanciers des horloges, etc., dans les Transactions philosophiques. Il est l'auteur de l'ingénieuse machine qui porte son nom et dont on se sert pour rendre sensibles aux yeux les lois de la chute des corps.

ATYADES, rois de Lydie. V. ATYS