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pu compter jusqu'à 80 000 hab. Elle avait 3 ports : Phalère, Munychie, le Pirée, dit depuis Porto-Leone, 13 portes, 7 quartiers principaux : l'Acropole ou quartier de la citadelle, l'Aréopage l'Académie, le Céramique, le Prytanée, le Lycée, le Théâtre. On y admirait une foule de monuments, parmi lesquels il faut remarquer l'Aréopage, le Prytanée, l'Odéon, le Pécile, l'Académie, le Lycée, tous détruits, et le Parthénon, la tour octogone ou temple des Vents, le temple de Jupiter Olympien, le temple de Thésée, le temple de la Victoire, la porte d'Adrien, le théâtre de Bacchus, celui d'Hérode Atticus, l'Erechtheum, dont les ruines sont encore debout. Des fouilles récentes ont fait découvrir le Pnyx, ou place des assemblées populaires. Tous ces monuments étaient ornés, les uns des chefs-d’œuvre de la sculpture et de la peinture, les autres d'inscriptions; aussi les ruines dont le sol est couvert ont-elles fourni une riche mine d'antiquités. Dans l'enceinte de l'Acropole était la fontaine de Pan, récemment retrouvée. Deux longs murs joignaient le Pirée à la ville. L'amour des Athéniens pour les beaux-arts et la littérature est assez connu : il suffit de rappeler les noms de Platon, Phidias, Eschyle, Sophocle, Euripide, Aristophane, Thucydide, Xénophon, Démosthène, Eschine. — Athènes fut fondée, dit-on, vers 1643 av. J.-C. par une colonie égyptienne que conduisait Cécrops; elle devint bientôt le centre de l'Attique, qui jusque-là était divisée en bourgades indépendantes : son nom vint de celui d’Athêné, Minerve, à laquelle elle était consacrée. On lui donne pour rois, après Cécrops I, Cranaüs, Amphictyon, Erichthonius, Pandion I, Erechthée, Cécrops II, Pandion II, Égée, Thésée, Ménesthée, Démophoon, Oxynthès, Aphidas, Thymète, Mélanthe, Codrus, qui se dévoua l'an 1132 av. J.-C. A cette période monarchique succède la période aristocratique qui se subdivise en 3 époques : 1° les archontes perpétuels, de 1132 à 754. 2° les archontes décennaux, jusqu'en 684; 3° enfin les archontes annuels et le gouvt tyrannique ou des Pisistratides (560-510). Après la chute d'Hippias et avec les lois de Clisthène commence la période de la démocratie pure, qui va jusqu'à la réduction de la Grèce en prov. romaine, 146 av. J.-C. La puissance exécutive était partagée entre les 9 archontes : la nomination de ces magistrats et de tous les fonctionnaires importants, le droit de paix et de guerre, le pouvoir de faire les lois, appartenaient aux assemblées populaires; le droit de suffrage était universel; tout citoyen pouvait siéger à son tour comme juge. Les habitants étaient divisés en trois classes : citoyens, habitants non citoyens, mais libres; esclaves. — Les faits principaux de l'histoire d'Athènes et de l'Attique, après la fondation de la ville, l'abolition de la royauté et l'établissement de l'archontat en 1132, sont : la législation de Dracon, 624; celle de Solon, 594; la tyrannie de Pisistrate, 560; l'expulsion d'Hippias, 510; les trois guerres médiques, 492-449, à la suite desquelles Athènes devient la première puissance de la Grèce; l'administration de Périclès, 461-429; la guerre du Péloponèse, 431-404. A la fin de cette guerre, Athènes est prise par les Lacédémoniens et la suprématie passe à Sparte. Le retour triomphal de Thrasybule, 403, fait cesser la domination lacédémonienne et Athènes se relève pendant la lutte de Sparte avec Thèbes (378-362). Néanmoins, elle fait de vains efforts pour reconquérir le premier rang; après avoir résisté quelque temps à Philippe, elle finit par succomber et être assujettie à la Macédoine malgré l'éloquence de Démosthène, 338. Son histoire offre encore quelques alternatives d'indépendance et d'asservissement pendant le partage de l'empire d'Alexandre et sous les rois de Macédoine, 323-168 : un moment libre à la mort d'Alexandre, elle tombe en 296 sous le joug de Démétrius Poliorcète et est prise en 287 par Antigone Gonatas; délivrée par Aratus (229), elle est assiégée en 200 par Philippe III, puis se soumet aux Romains, avec le reste de la Grèce, en 146. Ayant voulu secouer le joug lors de la guerre de Mithridate, elle fut assiégée, prise et ruinée par Sylla, 87 avant J.-C. Anéantie dès lors comme puissance, Athènes demeura longtemps encore l'asile des sciences et des lettres. La philosophie et l'éloquence surtout y eurent de dignes représentants et de célèbres écoles : Alexandrie seule lui disputa cette gloire. L'histoire d'Athènes disparaît dans celle des empires romain et grec jusqu'en 1205. A cette époque, par suite de la conquête de Constantinople par les Latins, elle forma avec Thèbes, une seigneurie, puis un duché vassal de la principauté d'Achaïe qui appartint successivement aux seigneurs de La Roche et aux Brienne. En 1312, peu après le meurtre de Roger de Flor, leur chef, les Catalans l'enlevèrent à Gautier de Brienne; en 1326, ils se soumirent au roi de Sicile, Frédéric II. Vers 1370, Renier Acciajuoli, de Florence, conquit ce duché à l'aide des Vénitiens et d'Amurat I, mais en 1456 Mahomet II le dépouilla de ses possessions. Depuis ce temps Athènes resta aux Turcs jusqu'à l'insurrection de 1821. Horriblement dévastée pendant la guerre de l'indépendance (1821-27), elle s'est peu à peu relevée de ses ruines. Elle est depuis 1834 la capitale du royaume. Une université y a été créée en 1837, et un musée d'antiquités en 1860. La France y entretient une école destinée à former de jeunes érudits. — Martin Leake (Londres, 1841), Forchhammer (Riel, 1841) et Phocion Roque (1869) ont donné la Topographie d'Athènes.

Plusieurs villes et plusieurs comtés des États-Unis, dans les États de Géorgie, Ohio, Alabama, New-York, Maine, Pensylvanie, ont reçu le nom d'Athènes. La v. la plus importante de ce nom est celle de Géorgie, à 135 k. N. O. d'Augusta; env. 3000 h. Chemin de fer. Collége Franklin, fondé en 1784 c'est l'université de la Géorgie. — Édimbourg et Weimar, villes éminemment littéraires, ont été surnommées l'une l’Athènes du Nord, l'autre l’Athènes de l'Allemagne.

ATHÉNION, esclave de Cilicie, se mit à la tête des esclaves révoltés en Sicile, l'an 105 av. J.-C., soutint 4 ans la guerre contre les Romains, et fut battu et tué par le consul Aquilius, 101 av. J.-C.

ATHÉNODON, stoïcien, né près de Tarse, fut le précepteur d'Octave, resta près de lui comme son conseiller et son ami, et se retira après sa mort dans sa ville natale, où il mourut à 82 ans. Il avait composé de nombreux écrits sur la philosophie et l'histoire : il rien reste que quelques fragments (dans le t. III des Historicorum græc. Fragmenta de Didot).

ATHÉSIS, fleuve de Gaule Cisalpine, auj. l’Adige.

ATHIS, ch.-l. de cant. (Orne) à 29 k. N. de Domfront; 776 hab. Fabriques de draps.

ATHIS MONS, joli vge du dép. de Seine-et-Oise, à 14 k. N. O. de Corbeil; station du chemin d'Orléans.

ATHLÈTES. V. ce mot au Dict. univ. des Sciences.

ATHLONE, v. et port d'Irlande (comté de Westmeath), à 40 k. S. O. de Mullingar; 15 000 h. Eaux minérales. — Prise par les Orangistes en 1691.

ATHOR, déesse égyptienne, femme ou sœur de Fta (dieu du feu et de la lumière), fait partie de la trinité de l'Égypte et préside à la mer. — On la confond quelquefois avec la Vénus des Grecs.

ATHOS, auj. Hagion oros (montagne sainte), mont. de la Roumélie, à l'extrémité S. E. de la presqu'île de Salonique, entre les golfes de Contessa et de Monte-Santo; elle a 115 k. de circonférence à la base; 2060m d'élévation. On y trouve de nombreux couvents (dits laures) qui possèdent des bibliothèques riches en manuscrits. Les anciens croyaient l'Athos une des montagnes les plus élevées de la terre. Xerxès y fit percer un canal. L'architecte Dinocrate proposa, par flatterie, de tailler cette montagne de manière à lui donner la figure d'Alexandre.

ATHRIBIS, auj. Atrib, v. d'Égypte, dans le petit Delta, sur la r. dr. du bras du Nil nommé Athribitique. Ce bras séparait le grand Delta d'avec le petit, et tombait dans la Méditerranée sous Tamiathis par la bouche Phatmétique.