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ton avec celle d'Aristote. Il a composé des Commentaires sur la Métaphysique d'Aristote qui sont restés longtemps manuscrits, mais dont Brandis a publié une partie dans ses Scolies d'Aristote.

ASCOLI PICENO, Asculum Picenum, v. forte du roy. d'Italie, ch.-l. de province, à 135 kil. N. E. de Rome, sur le Tronto, avec un petit port; 12 500 h. Évêché. — La prov., située entre celles de Camerino, de Fermo et l'Adriatique, a 196 000 hab.

ASCOLI DI SATRIANO, Asculum Apulum, v. du roy. d'Italie (Capitanate), au centre de la prov.; 5300 h. Renversée par un tremblement de terre en 1400.

ASCONIUS PEDIANUS (Q.), grammairien latin, né à Padoue, vivait dans le 1er siècle. Il enseigna l'éloquence à Rome, fut ami de Virgile et maître de Tite-Live et de Quintilien, et mourut sous Néron, à 85 ans. Il reste de lui des commentaires sur les Verrines et sur quelques autres discours de Cicéron, dont le manuscrit fut découvert en 1416 à St-Gall; ils se trouvent dans les princip. éd. de Cicéron, et ont été imprimés à part, Venise, 1477 ; Leyde, 1644.

ASCRA, vge de la Béotie, au S., au pied de l'Hélicon et près de Thespies. Patrie d'Hésiode.

ASCULUM, v. du Picenum. V. ASCOLI.

ASCULUM APULUM, auj. Ascoli di Satriano, v. d'Apulie, où les Romains livrèrent à Pyrrhus une bataille indécise, l'an 279 av. J.-C.

ASDRUBAL, général carthaginois, gendre d'Amilcar, commanda en Espagne après la mort de ce général, 228 av. J.-C., étendit ses conquêtes jusqu'à l'Èbre et bâtit Carthage nova (Carthagène). Il fut tué par un esclave gaulois dont il avait fait mourir le maître (220).

ASDRUBAL, dit Barca, fils d'Amilcar et frère d'Annibal, commanda en Espagne (218), y éprouva d'abord des revers, puis, aidé par Massinissa, roi des Numides, vainquit les deux Scipions (212), et vint rejoindre son frère en Italie avec de puissants renforts; mais il fut arrêté dans sa marche, battu et tué près du Métaure par les consuls Claudius Nero et Livius Salinator (207). Les vainqueurs coupèrent sa tête et la jetèrent dans le camp d'Annibal.

ASDRUBAL, fils de Giscon, remplaça Asdrubal Barca en Espagne, puis se retira en Afrique, où il s'allia avec Syphax, roi de Numidie, en lui faisant épouser sa fille, Sophonisbe. Il fut battu par Scipion en 203, ainsi que son allié.

ASDRUBAL, soutint un long siège dans Carthage contre Scipion Émilien : s'étant retranché dans un temple d'Esculape, il s'y défendit longtemps; mais quand il se vit sans espoir, il s'évada et alla se rendre à Scipion. Sa femme, indignée de sa trahison, égorgea ses enfants à ses yeux, puis se précipita dans les flammes (146 av. J.-C.).

ASELLI (Gaspard), anatomiste, né à Crémone vers 1580, fut professeur d'anatomie à l'Université de Pavie, et mourut en 1626. On lui doit l'importante découverte des vaisseaux lactés et chylifères : il la fit en 1622, en disséquant un chien pendant le travail de la digestion; les vaisseaux lactés, remplis de chyle en ce moment, appelèrent son attention par leur blancheur. On a imprimé après sa mort : Dissertatio de venis lacteis, Milan, 1627, in-4.

ASER, l'un des 12 fils de Jacob, donna son nom à une tribu dont le territoire était borné à l'O. par la Méditerranée, au N. par la Phénicie , à l'E. par la tribu de Nephtali, et au S. par celle de Zabulon.

ABER, v. de Palestine, entre Scythopolis et Sichem, était située non dans la tribu d'Aser, mais dans celle de Manassé.

ASES, race divine dans la mythologie scandinave, formait la cour d'Odin et habitait Asgard, v. bâtie au centre du monde. Les plus connus des Ases sont : Thor, Balder, Freir, Braga, Heimdall, Loke, et les déesses Frigga, Géfion, Freia. Les Ases paraissent n'être qu'une nation conquérante qui, sortie d'Asie, se serait répandue dans le N. de l'Europe.

ASFELD, ch. de cent. (Ardennes), sur l'Aisne, à 20 kil. S. O. de Réthel; 1150 hab. On l'appelait jadis Écry. Les Normands y furent battus en 883.

ASFELD (Franç., baron d'), général suédois au service de France, né en 1667, mort en 1743, était fils d'un ambassadeur de Suède. Il contribua à la vict. d'Almanza, à la prise de Tortose et d'Alicante, soumit Majorque à Philippe V, 1715, remplaça en Allemagne Berwick, emporté par un boulet devant Philipsbourg. Maréchal de France en 1734, il fut l'émule et le successeur de Vauban : il excellait dans l'attaque et la défense des places.

ASHANTEES. V. ACHANTIS.

ASHAVERUS. V. JUIF-ERRANT.

ASHBURTON, v. d'Angleterre (Devon), à 32 kil. S. O. d'Exeter; 4500 hab. Étain, cuivre, ardoises.

ASHBY-DE-LA-ZOUCH, v. d'Angleterre (Leicester), à 21 k. N. O. de Leicester; 4000 h. Elle est traversée par un canal qui unit les canaux de Coventry et de Leicester. Château où fut enfermée Marie-Stuart.

ASHLEY COOPER. V. SHAFTESBURY.

ASHMOLE (Élie), antiquaire anglais, né à Lichfield en 1617, m. en 1692, servit quelque temps dans l'armée de Charles I, quitta le service pour se livrer à l'étude, s'occupa d'abord d'alchimie, et publia en 1650 et 1652 quelques traités sur cette science chimérique, puis se livra à des recherches historiques, et publia en 1672 les Institutions, lois et cérémonies de l'ordre de la Jarretière, ouvrage estimé, qui lui fit donner par Charles II la place de héraut d'armes à Windsor. Il avait réuni un grand nombre de curiosités et d'antiquités qu'il légua à l'Université d'Oxford; on les déposa dans le cabinet qui prit de lui le nom de Muséum Ashmoléen.

ASHTON-UNDER-LYNE, v. d'Angleterre (Lancastre), à 10 kil. E. de Manchester, sur un canal qui conduit à cette v.; env. 50 000 hab. Houille, grandes manufactures de coton.

ASIAGO, ville de Vénétie (Vicence), à 28 kil. N. de Vicence, sur une mont.; 12 750 hab. Chapeaux de paille d'Italie. Jadis ch.-l. de la république des Sept-Communes, d'origine teutonique.

ASIE, Asia, la plus grande des cinq parties du monde, à l'E. de l'Europe, s'étend de 5° à 75° lat. N., et de 25° long. E. à 175° long. O. Elle a env. 9700 kil. du N. au S., 12 800 de l'E. à l'O., et compte plus de 600 000 000 d'hab. On la divise en neuf régions naturelles : au N., Russie d'Asie ou Sibérie; à l'O., Turquie d'Asie, Arabie; au S., région persique (Perse, Caboul, Hérat, Beloutchistan); Inde en deçà et au delà du Gange; à l'E., Empire chinois, empire birman, royaumes de Siam et d'Annam, Japon; au centre, Turkestan et Tartarie. Mers principales : au N., l'Océan Glacial arctique; à l'E., l'Océan Pacifique; au S., la mer des Indes; à l'O.. la mer Rouge, la Méditerranée, la mer Noire. On y trouve aussi deux mers intérieures, les mers Caspienne et d'Aral, et plusieurs grands lacs, le Baïkal, le Palkati, le Dzaïsang, etc. Les principaux détroits sont, du N. E. au S. O., ceux de Behring, de Corée, de Malacca, d'Ormuz et de Bab-el-Mandeb. Caps : ceux de Sévérovostochnoï, le plus au N.; de Tamdjong-Bourou, à la pointe sud de la presqu'île de Malacca; de Comorin, au S. de l'Inde; de Rasalgate, au S. E. de l'Arabie, etc. Iles princ. : la Nouv. Zemble au N.; les Aleutiennes au N. E., les Kouriles, les îles du Japon, Formose, Hainan à l'E.; îles de la Sonde, Philippines; Nicobar, Ceylan, les Maldives et les Laquedives, au S., Chypre, Rhodes, Samos, Chio, Mételin, dans la Méditerranée, etc. Presqu'îles : Asie-Mineure ou Anatolie, à l'O.; Arabie, Inde à l'O. du Gange et Inde à l'E. du Gange, et Malacca, au S.; Kamtchatka et Corée, à l'E. On distingue en Asie neuf grandes chaînes de mont. : les Altaï, le Kouen-Lun, le Thian-Chan , les mont. du Japon, l'Himalaya, les Ghattes, le Taurus, les monts d'Arménie, le Caucase, l'Oural. C'est dans l'Himalaya que sont les plus hautes cimes connues (près de 9000m). L'Asie est arrosée par un grand nombre de grands