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TEMPS ANCIENS. 81

Av. J.-C.


Cadmée qui sera la citadelle de Thèbes. — Vers la même époque, Danaûs fonde ou agrandit Argos.

1300. C’est vers cette époque que commence l’empire assyrien proprement dit, qui s’étendait à la fois sur Ninive et Babylone, et qui dura jusqu'au 8e siècle av. J.-C. Les témoignages d'Hérodote et du Chaldéen Bérose sont d’accord sur ce point, et ont été confirmés par les monuments, qui ne font aucune mention des exploits gigantesques de Ninus et de Sémiramis, si complaisamment racontés par Diodore d’après Ctésias. Ces récits d’ailleurs ne pourraient se concilier avec ce que nous savons aujourd'hui des expéditions dirigées par les rois d’Égypte du côté de l'Euphrate. Il en est de même de cette prétendue succession de rois fainéants avec lesquels les Grecs remplissaient l’intervalle imaginaire de près de 1000 ans, qu’ils supposaient exister entre Sémiramis et Sardanapale.

Il est probable que l’empire assyrien dut son origine à l’affaiblissement des Rotennou, souvent en lutte avec les rois d’Égypte. Il est à croire même que depuis longtemps déjà, sinon toujours, du moins à certaines époques, Ninive avait joui d’une existence indépendante. Nous voyons, en effet, dans les inscriptions égyptiennes, que Thoutmosis III (vers 1600) reçoit les tributs du roi des Rotennou et du roi d'Assur, c’est-à-dire de Ninive. Quoi qu’il en soit, le fondateur du nouvel empire assyrien fut un prince nommé sur les monuments Ninippalloukin. Nous ne possédons presque aucun renseignement sur ce prince et ses successeurs jusqu'au commencement du xiiie siècle. M. Oppert rapporte à l’an 1220 l’existence d’un Téglatphalasar dont il est question dans une longue inscription qui énumère les guerres et les conquêtes de ce prince. Une autre inscription, du temps de Sennachérib, nous apprend que, dans la 2e moitié du xiie siècle, un roi de Babylone enleva des idoles à Téglatphalasar II, roi d'Assyrie, ce qui atteste que Babylone forma plusieurs fois un État séparé.

1300-1000. Fin de la 20e dynastie en Égypte. — 21e dynastie. — Sous les princes de la 20e dynastie, qui régnent après Ramsès III et qui portent tous le nom patronymique de Ramsès, l’Égypte conserve sa prospérité au dedans et sa puissance au dehors. Sous Ramsès IV, les Assyriens payaient encore tribut ainsi que les Aamou, peuple asiatique, que l’on croit de race mongole. Mais avec cette dynastie disparaissent les traces de la domination des rois d’Égypte en Asie, ce qui coïncide avec le développement que prit à cette époque la puissance de Ninive. La 21e dynastie, originaire de Tanis, renferme un prince qui donna sa fille en mariage à Salomon.

1284. Pélops, fils de Tantale, passe de la Phrygie dans la Thessalie, d’où, emmenant avec lui des Achéens Phthiotes, il se rend dans le pays appelé plus tard de son nom Péloponnèse.

1270. Prise de Troie, suivant Larcher, d’après Hérodote (voir 1184).

1262. Naissance d'Hercule à Thèbes.

1226. Expédition des Argonautes, dirigée par Jason, chef des Minyens d'Iolcos ; le poète Orphée, Hercule et peut-être Thésée y prennent part.

1214. Les sept chefs devant Thèbes. Œdipe, le meurtrier de son père Laïus, l’époux de sa mère Jocaste, après s’être crevé les yeux, a abdiqué le titre de roi de Thèbes. — Lutte fratricide de ses fils Ëtéocle et Polynice.

1210. Mort d'Hercule au mont Œta, à l’entrée de la Doride. — Les Héraclides ou descendants d'Hercule sont chassés du Péloponnèse par Eurysthée,

Av. J.-C.


frère du héros. Ils se retirent dans l'Attique, où ils sont accueillis par Thésée.

1209. Prise de Troie, par les Grecs, suivant les marbres de Paros(V. 1184).

1208. Mort d'Eurysthée ; tué par Hyllus, fils d'Hercule. — Le fils de Pélops, Atrée, succède à Eurysthée dans Mycènes et dans Tirynthe.

1204. Hyllus, fils d'Hercule, retourne dans le Péloponnèse sur la foi d’un oracle. Il est tué dans un combat singulier par Echémus, roi des Tégéates. — Les Héraclides jurent de ne pas entrer avant un siècle dans le Péloponnèse et se retirent chez les Doriens.

1201. Agamemnon, fils d'Atrée, lui succède à Mycènes ; son frère Ménélas épouse Hélène, fille de Tyndare ; à la mort de Castor et de Pollux, qui arriva bientôt après, il hérite du royaume de Sparte.

1193. Commencement de la guerre de Troie, entreprise en commun par les Grecs au nom de Ménélas, l’époux d'Hélène, qui a été ravie par Paris, fils de Priam, roi de Troie ; elle a pour chef Agamemnon.

1193-1095. Derniers juges (Jephté, Samson, Héli, Samuel).

1184. Prise de Troie. — Malheurs des héros grecs retournant dans leur patrie.

1176. Égisthe et Clytemnestre sont tués par Oreste, qui ressaisit le trône de son père et règne à Mycènes.

1124. Les Thessaliens ayant envahi l'Hémonie, quils appellent Thessalie, les Thébains ou Cadméens rentrent de l'Hémonie en Béotie, d’où ils avaient été chassés quelque temps auparavant par les Pélasges et les Thraces. — Émigration des Eoliens de la Grèce centrale en Asie Mineure, sous la conduite de Penthilus, fils de l’atride Oreste. Ils y fondent 12 villes réunies en une sorte d’amphictyonie, qui avait pour centre un temple dédié à Apollon Grynien, près du mont Cane ; ces 12 villes étaient : Cyme, Larisse, Néon-Tichos, Temnos, Cilla, Notium, Ægirousa, Pitane, Ægèes, Myrine, Grynia, Smyrne (cette dernière fut prise par les Ioniens en 688).

1122. 3e dynastie chinoise, celle des Tchéou. Wouvang en est le fondateur. Il substitue l’ancienne forme de gouvernement au système féodal.

1104. Retour des Héraclides et établissement des Doriens dans le Péloponnèse. — La race conquérante occupe surtout la Laconie, sous les deux fils d'Aristodémus, Proclès et Eurysthènes, qui commencent à Sparte les deux dynasties des Proclides et des Eurysthénides ; l'Argolide sous Téménus, la Messénie sous Cresphontes. — L’Élide reste en partie aux Étoliens, qui ont accompagné les Doriens. — Les Achéens, conduits par Tisamène, fils d'Oreste, passent de la Laconie dans l’Égialée, dont ils expulsent les Ioniens, qui se retirent dans l'Attique, où ils, sont rejoints par les Eoliens de la Messénie. — L’Égialée prend le nom d'Achaïe. — Bouleversement opéré dans l’état social de la Grèce. — L’influence hellénique remplace définitivement l’influence pélasgique. — Nom d'Hellade donné à la Grèce. — Religion nationale substituée aux cultes locaux. — Établissement de l’esclavage de la glèbe dans les pays où s’établissent les Thessaliens, les Eoliens d'Arné et les Doriens ; de l’esclavage politique dans les contrées où dominent les anciens Hellènes. — Une sorte de moyen âge de 4 siècles commence pour la Grèce européenne, où la civilisation ne se conserve que dans l'Attique et dans quelques villes situées sur le littoral du golfe de Corinthe ou de l'Argolide, c’est-à-dire dans les contrées où dominent les anciens Hellènes, et qui sont en communication avec Asie


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