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GÉOGRAPHIE MODERNE. — N° «8. Empire de Charlemagne en 814. 865 de Spolète était compris dans l'Empire, et la princi- pauté de Bénévent, dernier débris de la puissance Lombarde, en dehors et tributaire ; — en Espagne, la Navarre, pays des Basques Espagnols, était tri- butaire. — En Gaule, les Bretons. Les pays soumis étaient assujettis à la division administrative des comtés et des légations, à la division militaire des marches et à la division poli- tique en trois royaumes : celui des Francs, et ceux d'Italie et d'Aquitaine. (N. B. Pour les évêchés et les abbayes célèbres, voyez la carte des diocèses historiques de la France evec le ta- bleau n° 38 et la carte de l'époque mérovingienne avec le tableau n° 21). Empire des Francs proprement dit. ' — Le royaume des Francs proprement dit, dont Char- lemagne s'était réservé directement l'administra- tion, renfermait les huit provinces de Neustrie, Bourgogne septentrionale, Austrasie, Saxe, Frise, Thuringe , Bavière et Allémanie. «Neustrie. Paris, depuis la chute des Mérovin- giens, n'était plus le séjour des rois. Trois grandes métropoles : Sens , Rouen, Tours. Les autres villes importantes sont Soissons et Noyon, où furent cou- ronnés Pépin (752) et Charlemagne (768) ;Troyes, où Pépin réunit la première armée qu'il conduisit en Aquitaine. Les seules cités qui avaient pris un peu d'importance politique étaient : Angers, où ré- sidait le margrave qui commandait à la marche établie pour contenir la turbulence des Bretons; Boulogne et Gand, dont Charlemagne avait fait des arsenaux considérables et où il avait placé des flottes destinées à surveiller les incursions des pi- rates du Nord. Les villas royales se ressentaient elles-mêmes de l'abandon dans lequel se trouvait la Neustrie : celles d'Attigny, sur l'Aisne, de Ver- berie et àeKiersy, sur l'Oise, étaient beaucoup moins fréquentées que sous les Mérovingiens. « Bourgogne. 2 — Elle renfermait encore la Pro- vence et I'Helvétie (Suisse), et possédait des villes considérables, comme Lyon, Vienne, Embrun, Be- sançon, Arles, Genève, Luxeuil, et les résidences royales de Payerne et de Mantailles. « C'était aux provinces rhénanes que la prépondé- rance politique était passée ; c'était pour leurs villes et leurs villas que les Carlovingiens réservaient toutes leurs faveurs. a L'Adstrasie, qui s'étendait depuis les rives de l'Escaut, lequel la séparait de la Neustrie, jusqu'à la Sala, était le berceau des Francs; devenue le cen- tre de leur empire, elle conserva même leur nom dans celui de Franconie appliqué à sa partie orien- tale. Longtemps avant Charlemagne, l'Austrasie comptait déjà, sur les deux rives du Rhin, des villes importantes: à l'ouest, sur la Moselle, Trêves et Metz, l'ancienne capitale du royaume d'Austrasie ; Coblentz, au confluent de la Moselle et du Rhin ; Spire, Worms, Mayence, Cologne, sur le cours de ce dernier fleuve ; Nimègue, sur le Wahal ; puis In- gelheim, à l'ouest de Mayence. De l'autre côté du Rhin , on peut citer Wurtzbourg et Francfort sur le Mein. A ces villes nombreuses, que Charlemagne embellit de palais et d'églises, il faut ajouter les résidences royales dont le séjour du prince ne tarda pas à faire de grands centres de population. Nous nommerons Aix-la-Chapelle, Duren, Héristal, Thion- ville, Valenciennes, Andemach et Tribur. «La Saxe, qui s'étendait, de l'ouest à l'est, des ri- ves de l'Ems au cours de l'Elbe, et, du N. au S., de la péninsule Cimbrique aux confins de la Thuringe, était^ habitée, par les grandes tribus soumises de 772 à 776: "Westphaliens, ou Saxons occidentaux, 1. Ce résumé est emprunté, en partie, aux leçons de M. Chevalier, Hist. du moyen âge. 2. Nous ne la divisons pas ici comme dans le capitul. de 806 et nous considérons l'ancien royaume de Bourgogne en son entier. Ostphaliens, ou Saxons orientaux, et Angariens. Il y avait aussi les Saxons transalbingiens, soumis en 803, au N. du fleuve. Avant la conquête opérée par Charlemagne, ce territoire ne renfermait qu'un petit nombre de lieux fortifiés, tels que Sigebourg, qui en couvrait l'entrée du côté du Rhin, et Ehres- bourg (le Château d'Honneur) , sur la Rohne, dont les Francs s'emparèrent pour y placer une garnison. Mais, lorsque Charlemagne eut soumis les Saxons, il s'ap- pliqua à changer leurs habitudes, et, afin de faire cesser la mobilité de leur existence, il s'efforça de les attacher au sol et de les fixer dans des villes qui servirent en même temps de boulevards contre les mouvements des peuples Slaves. Bientôt, sur tous les points de la Saxe, s'élevèrent un grand nombre de cités qui devaient leur origine, soit à des forte- resses, comme Lippstadt, aux sources de la Lippe, Herstell, sur le Wéser; Éobbuoki (Hambourg), aux bouches de l'Elbe ; soit à des palais, comme Hall, sur la Sala, et Wagdebourg, sur l'Elbe; soit enfin à des évêchés, comme Brème et Minden, sur le "Wé- ser, Halberstadt, sur l'Holzemme , Hildesheim, sur l'Innerste, Verden, sur l'Aller, Paderborn, assem- blée de 777 ; dans la vallée de la Lippe, Osnabruck, sur la Hase, et Munster, sur l'Aa. « La Frise, qui pourrait être considérée comme une dépendance de la Saxe, s'étendait le long de la mer du Nord, des bouches du Rhin à celles du "Wéser, et ne renfermait d'autres villes que Deven- ter, sur l'Yssel, et Rustringen, près de l'embou- chure du Wéser. Nimègue (830) et les villes histo- riques de Buchloz (779) , Detmold (783), etc. ce La Thuringe, située au S. de la Saxe, dont elle était séparée par l'Unstrutt, couvrait l'Austrasie à l'est contre les incursions des Slaves, mais ne pos- sédait guère d'autres lieux remarquables que les villes d'Ingolstadt et de Lutrahahof. « La Bavière, renfermée entre les Alpes et le Da- nube, le Lech et l'Ens, avait perdu son indépen- dance depuis la révolte de Tassillon, et était admi- nistrée par des comtes francs. Ses villes principales étaient Ratisbonne ou Regensbourg, et Passau, sur le Danube, Freysingen, sur l'Iser, Salzbourg, sur la Salza. A l'est de la Bavière, jusqu'à la Theiss, limite extrême de l'empire au sud-est, se trouvait la Pannonie, occupée jadis par les Avares. Après la destruction de ce peuple (796), Charlemagne abandonna le territoire compris entre le Raab et la Theiss à une tribu de Huns qui avaient promis d'embrasser le christianisme, et qui donnèrent à ce pays le nom de Hunnie ou Avarie. Mais entre la Bavière et le Raab, dans cette partie de la Panno- nie qui confinait à l'empire, Charlemagne organisa la Marche orientale (marche d'Autriche), où s'é- levèrent les évêchés de Faviana et de Nitra. « L'Allémanie ou Souabe, qui forme aujourd'hui le Wurtemberg, le duché de Bade et la Suisse alle- mande, était entièrement soumise depuis 748. Elle s'étendait, de l'est à l'ouest, du Lech, qui la sépa- rait de la Bavière, à la rive droite du Rhin, et, du sud au nord, des Alpes à la Franconie, Ses villes principales étaient Coire, Saint-Gall, Constance et Augsbourg, sur le Lech. « On peut rattacher à l'Allémanie I'Alsace, située entre le Rhin et les Vosges, partie de l'Allemagne destinée à devenir française et qui faisait commu- niquer la Gaule avec la Germanie; ses villes impor- tantes étaient Strasbourg et Bâle. « Royaume «l'Italie. — Le royaume d'Italie ren- fermait tout l'ancien royaume des Lombards, depuis les Alpes jusqu'au Garigliano. Il comprenait la Lom- bardie, la marche Trévisane et celle de Carinthie ou duché de Frioul, ainsi crue les possessions de l'Église. « Dans la Lombardie, les villes principales étaient Pavie, Milan, Vérone. La marche Trévisane avait Trévise pour capitale. 55