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818 GÉOGRAPHIE. — EXPLICATION DES CARTES


818 GÉOGRAPHIE. — EXPLICATION DES CARTES

guerre du Samnium ; Æcæ, Vîbinum, Salapia, Asculum (Ascoli), où Pyrrhus remporta sa seconde victoire sur les Romains 79 ; — Herdoneæ, vict. d'Hannibal ; Cannæ vict. d'Hannibal, 21-6 ; Barduli, Canusium, Turenum, Rudiæ, patrie d'Ennius ; Venusia, patrie d'Horace ; — chez les Peucetii, dans l'Apulie méridionale : Rubi, Butunium (Bitonto), Barium (Bari), Grumum, Azetium, Norba, Neapolis, Silvium, Blera, Lupatia, Norba, Genusia ; — en Calabria, chez les Sallentini et les Japygi : Tarentum, une des plus importantes villes d'Italie, port et commerce considérables, assiégée et réduite en 272, Sturni, Uria, Manduria, Brundusium (Brindes), port d'embarquement pour la Grèce, conférences de Brindes entre Octave et Antoine (40) ; Valetium, Rudiæ, Lupiæ, Neretum, Castrum Minervæ Uzentum, Aletium, Veretum.

8° Lucania : nombreuses colonies grecques sur les côtes. Villes : Bantia, Forentum, Acerantia, Polentia (Potenza), Melapontum, colonie grecque, école célèbre de philosophie ; Heraclea, col. gr., vict. de Pyrrhus sur les Romains (80) ; Siris, Pandosia, Lagaria, Nerulum, Blanda, Buxentum, Consilinum, Grumentum, Abellinum Marsicum, Velia. col. gr. ; Pxstum avec ses roses et dont le nom grec, Posidonia, est encore justifié par son beau temple de Neptune ; Forum-Popilii et Voici.

9° Bruttium ou pays des Bruttii. Villes : Syharis dont le nom romain est Thurium ou Thurii, quoique cette dernière ait été construite à quelque distance de l'ancienne ; Maratnim, Laùs, Cerilla ; — Pelelia et Croton, colonies grecques ; Acherontia, Cosentia (Cosenza), Clampetia, Tempsa, Terina, Scylacium (Squillace), col. gr. ; Caulonia et Locri Episephyrii, colonies grecques ; Ilipponium, Medma, Metaurus, ScylLrum près de laquelle était l'antre de Scylla ; Rhegium (Reggio).

Sicilia. La Sicile a été habitée par les Sicani et par les Siculi, chassés de l'Italie centrale par les Pelages, et qui ont donné leur nom à l'île. Elle a été soumise, en partie, dans la première guerre punique et réduite en province vers 241, (note 1) puis entièrement subjuguée après la prise de Syracuse, 212. C'est la date de la décadence, de la ruine même de ses vil-

1. Nous donnons, d'après Becker et Marquart, le tableau de la Sicile considérée comme province.

Province de Sicile.

La partie occidentale de l'île fut occupée par les Romains en l'an 241. C'était, de beaucoup, la plus grande portion de la Sicile. Elle forma la 1re province romaine, après la l re guerre punique. A côté de la province, subsistait toujours le royaume de Syracuse qui ne comprenait que les territoires de sept villes : Syracusæ, Acræ, Leontini, Megara, Ihlorum, Netum et Tauromenium.

Après que Marcellus eut conquis Syracuse, en 212, la Sicile fut pacifiée par M. Valerius Levinus, en l'an 210, et réduite, en son entier, à l'état de province.

La paix fut de nouveau troublée (135-132) par la guerre des esclaves. Cette guerre terminée, P. Rupilius détermina, par une loi fondamentale, avec le concours d'une commission de dix légats, la condition juridique de la Sicile (Lex Rupilia).

La seconde guerre des esclaves (103-100) a eu moins d'influence sur l'état de la province.

Selon Appien, la Sicile fut administrée par un Préteur, dès l'an 241 ; mais Tite-Live (Epitome XX) dit que ce fut seulement vers l'an 227 que le nombre des préteurs fut élevé de 2 à 4, et que l'un de ces deux nouveaux préteurs fut désigné pour gouverner la Sicile. Nous ne savons donc rien sur les premiers temps de l'administration de cette province. 11 est probable qu'elle était sous les ordres d'un des deux préteurs urbains.

Mais, de toute certitude, elle eut un Préteur depuis 227 ;

Depuis le milieu du deuxième siècle, un Propréteur.

Après Auguste, la Sicile resta ce que cet empereur l'avait faite, province du Sénat. Le gouverneur porta le titre de Proconsul.

Sous Dioclétien, elle reçut un Corrector, comme les provinces italiennes ; après Constantin, un Consularis.

Cette province était divisée en deux parties ; car elle eut

les, autrefois si prospères. La population, condamnée en masse à la culture du blé, fut chargée de nourrir le peuple de Rome. Villes : Messana (Messine), col. gr. de Messéniens, autrefois Zancle ; Naulochus, vict. navale d'Auguste sur Sextus Pompée ; Mylæ, vict. nav. de Duilius sur les Carthaginois, 260 ; Tauromenium (Taormina), col. gr. près de laquelle était le gouffre de Charibde, Abacæcnum, Naxos, col. gr., sur la côte septentrionale ; Tyndaris, Haluntium, Calæta, Agathyrnum, Halæsa, Engyum, Cephalædium, Himera, col. gr. ; Soluntum, Pa-

deux Questeurs(a), dont l'un résidait à Lilybée (6), l'autre à Syracuse. On ne sait pas si celte division subsista toujours jusqu'à Dioclétien.

La Sicile, se composait, au temps de Cicéron, de 67 centres communaux (c) dont l'administration intérieure se conserva sans changements.

Au point de vue de l'impôt, ces villes se divisaient en quatre classes.

1° 3 Civitates fœderatæ : Messana, Tauromenium et Netum (d) qui possédaient un territoire libre, ne payaient pas d'impôts et ne devaient fournir de prestation qu'en cas de guerre.

2° 5 Civitates libérai et immunes : Centuripa, Halesa, Segeste, Panormus. Halicyæ (e).

3° Des Civitates decumanie qui payaient, en guise d'impôts, comme au temps de Hiéron, la dixième partie de leurs revenus annuels en froment, vin, orge, huile et petits-fruits ; elles étaient au moins au nombre de 34 (/).

4° Des Civitates censorise, dont le territoire avait été conquis à la guerre et était devenu ager publicus (g).

César avait l'intention de conférer le Jus Latii à toutes

(a) Cicéron, Verr., accus. II, 4, 1 1 : « Quæstores utriusque provinciæ qui isto prætore fuerant, etc. »

(b) Pseudo-Asconius, p. 100 : « Cum a riuobus quæstoribus Sicilia régi soleat : uno Lilybætano, altero Syracusano, ipse vero (Cicero) Lilybaetanus quæstor fuerit, Sex. Peducseo prætore, omnibus tamen se placuisse dicit » ; et p. 208 : « Lilybaetanus scilicet quæstor, non Syracusanus,Nam hos binos quæstores annuos habuit Sicilia » ; Cicer. Pro Plancio, 27, 65 ; — Dans le Corp. Inscr. Gr., n° 5597, on rencontre un àvTtxa|itaç (pro quæstore), C.Vergilius Balbus, probablement celui qui fut préteur en l'an 60 av. J.-C. — On trouve un quæstor provincias Sicili » de l'époque des juridici, c'est-à-dire après Marc-Aurèle, dans Orelli, n° 3177 (et passim). La séparation de la Sicile en deux juridictions ressort de celte inscription (Orelli, n° 151) : CONCORDIÆ. AGIUGENTINORVM.S A CRVM. RESPUBLICA. ULYBITANORVM. DEDICANTIBVS.M.HATERIO.CAiNDIDO.PROCOS.ET.L.CORNELIO. MARCELLO. Quæstore. PRo. PRætore ; ce qui montre que, sous les empereurs, outre le proconsul résidant à Syracuse, il y avait un quæstor pro prætore à Lilybée.

(c). D'après Cicéron (Verr., ace. II, 55, 137), il y avait en Sicile, 130 censeurs, donc 65 villes ayant des censeurs. On ignore si les 8 villes libres étaient en dehors de ce nombre et doivent y être ajoutées. Zumpt ne voit que deux villes fœderatas : Messana et Tauromenium qui n'y auraient pas été comprises, ce qui fait 67 villes. La liste de Pline (Hist. Nat., III, 8, 86 et suiv.) en porte 68 ; Ptolémée (III, 4) en donne 58 ; Diodore (Exe. Hæsch, XXIII, 5) en compte 67 dès la 1" guerre punique ; Tite-Live (XXVI, 40) en compte 66 à l'époque de la seconde guerre punique.

(d) Cicer., in Verrem, III,6 : Siciliæ civitates sic in amicitiam fidemque recepimus, ut eodem jure essent quo fuissent ; eadem conditione populo Romano parerent, qua suis antea paruissent. Perpaucse Siciliæ civitates suntbello a majoribus nostris suhaetse : quarum ager cum esset publicus populi Romani factus, tamen illis est redditus ; is ager a censoribus locari solet. Fœderatæ civitates duae sunt quarum decumæ venire non soleant : Mamertina (c.-à-d. Messana) et Tauromenitana ; quinque præterea sine fœdere, immunes ac liberæ, etc. — Cicéron nomme la 3e ville fœderata dans un autre passage des Verrines : (V, 22) : cur Taurominitanis, frumentum, cur Nelinis imperasii ? Quarum civitatum utraque fœderata est.

(e) Cicer. M Ferr., III, 6.

(f) Zumpt. Ad Verr., III, 6, 13. Ayant excepté les villes mentionnées dans les deux catégories précédentes, Cicéron dit : Præterea omnis ager Sicilia ? civitatum decumands est (ch. 6).

(g) Zumpt. Ad Verr., III, 6, 13, v. 47 ; — Tit. Liv. (XXVI, 40), en parlant de la campagne de Levinus : Prodita brevi sunt viginti oppida ; sex vi capta ; voluntaria deditione in finem venerunt ad quadraginta, ce qui fait 68 en tout.