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GÉOGRAPHIE ANCIENNE. — No 6. Égypte ancienne. 801


royales de Séti Ier, découvertes en 1819 par Belzoni, et de plusieurs Ramsès.

Plan d'Alexandrie.

La principale description que nous possédions d'Alexandrie est de Strabon (1. XVII, ch. i). La ville fondée par Alexandre était assise sur la langue de terre qui séparait le lac Maréotis de la Haute mer, en face de l'île de Pharos, à laquelle elle fut rattachée par une digue appelée Heptastade à cause de la distance de 7 stades (environ 1 mille, ou 1480 mètres) qui la mesurait. Le rivage de la terre ferme se rapproche des deux côtés, à l'O. et à l'E., de l'île de Pharos, dont la forme est allongée, et cette disposition produit les deux ports d'Eunoste, à l'O., du Grand-Port, à l'E., séparés l'un de l'autre artificiellement par l'Heptastade qui ménageait toutefois un double passage de l'un a l'autre, à l'aide de deux ouvertures, avec des ponts mobiles. Le Phare était isolé dans la mer à l'extrémité orientale de l'île et en face du promontoire Lochias. Le grand port était subdivisé en plusieurs autres ports. Près du cap Lochias étaient les immenses palais des Ptolémées, le Musée, le Soma ou sépultures des rois parmi lesquelles était le tombeau d'Alexandre. Dans ce quartier royal, sur le côté oriental du Grand-Port, était un petit port fermé appelé Port des rois et qui renfermait la flotte des princes. En face de ce petit Port des rois, toujours par conséquent dans le grand port, était la petite île Antirhodus qui supportait un palais, un théâtre et qui avait elle-même un petit port. La côte qui formait le quai méridional du Grand-Port, depuis le quartier des palais royaux jusqu'à l'Heptastade, offrait d'abord un ler Emporium ; le quai formait ensuite un coude appelé le Posidium, à cause du temple de Neptune qui le surmontait. C'est à ce point qu'Antoine fit construire une jetée s'avançant jusqu'au milieu du Grand-Port, et c'est là que s'élevait un palais auquel il avait donné le nom de Timonium ; puis venaient le 2e Emporium, le Cœsareum,les arsenaux et les chantiers. — De l'autre côté de l'Heptastade était le port d'Eunoste qui communiquait avec un autre port creusé au S. et appelé Kibotos, Cibotus, auquel aboutissait un grand canal ayant son ouverture méridionale dans le grand Port du Lac Maréotis. C'est là que les navires du haut Nil arrivaient avec les marchandises de l'Orient et de l'Égypte. De nombreux canaux, les uns latéraux au Nil depuis la haute Égypte, les autres pris au fleuve à la même latitude qu'Alexandrie (pour le commerce du Delta), offraient des communications faciles avec tous les points importants du pays. C'est là que se faisait le commerce d'importation ; dans les ports de la Méditerranée, le commerce d'exportation. A l'O. du canal qui faisait communiquer le Port-du-lac avec le Cibotus, était encore une portion de la ville, puis la Nécropole ; à l'E., était le Serapeum, le Stade, et les grands quartiers, le Panium, l' Hippodrome, le Cirque. La ville avait trente stades de long (de l'E. à l'O.) et sept ou huit de large (du N. au S.). Deux grandes rues la traversaient dans les deux sens et par conséquent la coupaient à angle droit. Dans l'île de Pharos était encore un port ouvert au N. et qu'on appelait le Port des Pirates, ce qui faisait 7 ports à Alexandrie.

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CARTE No 7.

ANCIENS EMPIRES DE L'ORIENT.

Étendue des royaumes d'Assyrie, de Babylone, de Lydie, de Médie, d'Égypte avant la conquête des Perses. — La monarchie persane sous Darius Ier avec la division en 20 satrapies.

Cette carte représente la portion occidentale de l'Asie, pour l'intelligence des histoires d'Assyrie, de Ninive, de Babylone, de Lydie, de Médie et des Perses, pendant la période qui s'étend des âges historiques jusqu'à l'avènement de Xerxès ou Assuérus en 585 av. J. C.

Malgré les progrès du déchiffrement des écritures cunéiformes, une grande incertitude règne encore sur les anciens âges de l'histoire d'Assyrie.

On sait cependant que les races Couchite, ou Chamite, Aryenne ou Indo-Européenne, Scythique ou Touranienne ont précédé, dans la vallée du Tigre et de l'Euphrate, la domination politique des Sémites qui commence vers l'an 2000 avant J. C. et qui trouvent les villes de Ninive et de Babylone déjà fondées.

La domination Sémitique comprend trois périodes : 1o Empire Chadéen, dont on ne sait rien de certain ; 2o Invasion Arabe, dont l'époque paraît coïncider avec celle de la domination des rois égyptiens de la XVIIIe et de la XIXe dynastie sur ces pays ; 3o le Grand Empire d'Assyrie, qui subsista de 1314 à 788 avant J. C. et qui comprend deux dynasties : celle de Ninippaloukin, qui n'est pas dépourvu de grandeur, et celle de Belitaras à laquelle appartiennent les règnes importants de Téglath-Phalasar III, de Sardanapale III, de Salmanasar III, de Bélochus IV et de Sémiramis sa femme, qu'il faut placer entre les années 850 et 822. Les monuments nous révèlent, pour cette seconde dynastie, des faits importants et déjà nombreux.


Les personnages de Ninus et de Ninyas sont fictifs et ces mots ne désignent que la ville de Ninive.

En 788 s'accomplit la grande révolution qui précipita du trône Sardanapale, le dernier roi du grand empire d'Assyrie. Du démembrement de cet empire se formèrent les royaumes de Babylone, de Ninive, de Médie et de Susiane.

Les rois de Ninive reprirent Babylone sous Sargon qui étendit ses victoires au loin, acheva la conquête d'Israël et restaura en partie l'empire d'Assyrie. Ce règne est connu dans ses détails par les inscriptions de Khorsabad. C'est d'après ces monuments, déchiffrés par MM. Oppert et Menant, que nous avons pu retrouver l'étendue que nous donnons à l'empire Ninivite en 702, époque de la mort de Sargon.

Plus tard, Nabopolassar, gouverneur de Babylone pour Ninive, s'étant révolté, détruisit Ninive et fonda, par la réunion des deux États, un 3e empire d'Assyrie, sous la dynastie Babylonienne. L'étendue de cet empire est indiquée sur notre carte, en 561, à la mort de Nabuchodonosor, le conquérant de Tyr et du royaume de Juda.

L' Empire des Mèdes, que le Persan Cyrus, chef des Achéménides, soumit à ses lois, est également indiqué avec les limites qu'il devait avoir à la même époque, c'est-à-dire à la mort d'Astyage son dernier roi, 560.

Le Royaume de Lydie sous Crésus, c'est-à-dire dans la plus grande extension qu'il ait jamais eue,


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