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794 GÉOGRAPHIE. — EXPLICATION DES CARTES.

C’est vers le même temps que nous placerons également l’auteur inconnu du Périple de la mer Erythrée. C’est du moins l’avis de MM. Ch. Müller, le savant éditeur des Petits géographes grecs (Didot), et Vivien de Saint-Martin. M. Reinaud le place au ive siècle. Sa description trèscomplète de la côte d’Afrique dépasse l’île de Zanzibar, et celle des côtes d’Asie dépasse de beaucoup Taprobane. Il mentionne même une île de Chryse, qui serait Sumatra selon M. Reinaud, et la presqu’île de Malacca selon M. Ch. Müller, par conséquent la Chersonetus Aurea de Ptolémée.

carte n° 4.

Enfin Ptolémée, qui mourut en 150, est celui qui nous donne, sinon le système le plus satisfaisant, du moins les tables les plus complètes de la géographie du monde ancien. La carte n° 4 fera comprendre son système, l’étendue des connaissances acquises de son temps et les erreurs qu’il avait embrassées relativement à la mer Erythrée. On y verra que les bouches du Gange avaient été bien dépassées, que l’Aurea Chersonesus peut être identifiée à la presqu’île de Malacca, et le Magnus sinus au golfe de Siam. Enfin Catugira peut être un port de la Chine. Les Sères (peuples qui fournissaient la soie) sont certainement les Chinois


et peut-être les Chinois du N. ; tandis que les Sinæ seraient ceux du sud. M. Reinaud n’en fait qu’un seul et même peuple et croit que les deux noms se prenaient indifféremment l’un pour l’autre.

Après Ptolémée, il faut encore citer d’autres monuments géographiques, dont l’époque et les auteurs ne sont pas faciles à déterminer : tels sont le Stadiasme de la Méditerranée ou de la Grande Mer, dont le premier projet pourrait bien remonter jusqu’à un certain Timosthènes, au service de Ptolémée Philadelphe, mais qui a reçu très-postérieurement d’importantes modifications (voir le beau travail de M. Ch. Müller, dans les Petits géographes, éd. Didot).

Il n’est pas plus facile de dire à quelle époque furent rédigés l’Itinéraire d’Antonin et la Table Théodosienne, plus communément appelée Table de Peutinger, dont la première idée paraît ancienne et remonter peut-être jusqu’à l’Orbis pictus, d’Agrippa, mais qui porte des signes chrétiens, d’un temps visiblement postérieur à la paix de l’Église. Les gobelets-itinéraires de Cadix à Rome, trouvés il y a quelques années aux Aquæ Apollinares, près de Rome, paraissent antérieurs à Trajan.

Marcien d’Héraclée, qui a fait un périple universel dont nous ne possédons que les fragments, semble appartenir aux Bas-Temps, comme Étienne de Byzance et l’Anonyme de Ravenne, et excède la date 395, que nous avons assignée comme limite extrême à l’antiquité.

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CARTE N° 3.

DISPERSION DES PEUPLES D’APRÈS LA GENÈSE.

Cette carte est dressée conformément aux indications contenues dans les chap. x et xi de la Genèse et d’après les travaux modernes de Bochart, etc., résumés en partie par Munk dans sa Palestine ; nous


avons consulté également l’Atlas de la Bible de Kieppert et Lionnet (Ed. G. F. Müller).

Le tableau suivant fera comprendre plus facilement cette dispersion des descendants de Noé :

Noé SEM (Asie) Aram, tige des Elyméens (Susiane, Perse).
Assur bâtit Ninive, Resen et Chale (Assyriens).
Arphaxad (Chaldéens et Arméniens, prov. d’Arrapachitide). Salé Héber (Hébreux). [Phaleg [Réu [Sarug [Nachor Tharé Abraham et son fils Ismaël (Ismaëlites. Arabie septentrionale). Nachor. Aran.
Lud (Lydiens).
Aram (Araméens ou Syriens). Hus(du côté de l’Idumée, Ausitide de Ptolémée). Jectan Elmodad, Saleph,
Asarmoth, Jaré, Aduram,
Usal, Décla, Ebal, Abimaël,
Saba, Ophir, Hevila, Jobad,
Hul (?)
Gether (?)
Mes (?)
CHAM (Afrique et une partie de Asie), Chanaan (Chananéens, Palestine). Hamathéus (Hamathéens).
Samaréus (Samarie).
Aradius (Aradus, Phénicie).
Sinéus (à l’O. de la mer Morte).
Haracéus (à l’E.).
Hévéus (au S. de la Palestine).
Gergéséus (pays de Gessur).
Amorrhéus (Amorrhéens, à l’E. du Jourdain).
Jébuséus (Jébuséens.
Héthéus (Héthéens.
Sidon (Sidoniens, Phénicie.
Phut (Nubie, région du Nil, ou bien Arabes occidentaux, sur la côte barbaresque et jusqu’en Mauritanie).
Mesraïm (Égyptiens). Ludim (inconnu)
Anamim (id.)
Laabim (Libyens)
Nephthuim (le nom égyptien de Nephthys le rappelle. Dans le Delta, selon Bochart).
Phétrusim (Philistins, ou Pathourès, près de Thèbes).
Chasluim (au N. E. de l’Egypte, ou peut-être en Colchide, où Hérodote place une colonie égyptienne).
Caphtorim (Cretois).
{{sc|Coush) (Éthiopiens, Arabes méridionaux). Seba (île de Meroë, Ethiopie).
Havila (en Arabie : les Chaulatæi de Strabon ou Chavelæi de Pline.
Havila (en Arabie : les Chaulatæi de Strabon ou Chavelæi de Pline.
Sabatha (la Sabatha de Pline, Arabie Heureuse).
Regma (golfe Persique). (Scheba ou Saba (Sabée, dans l’Arabie méridionale).
(Dadan (côte de l’Arabie orientale. Ile Daden).
Sabatacha (côte de l’Arabie orientale. Position très-douteuse).
Nemrod (pays de Sennaar. Babylone et villes d’Arach, d’Achad, de Chalam).
JAPHET (Europe et une partie de l’Asie). Gomer (Cimmériens ou Cimbres). Askenas (Phrygiens ou Ascaniens, Arméniens (province d’Asikinsène, Strabon).
Riphat (au N. de la Thrace (monts Riphéens), ou en Arménie(mont Niphat)
Thogorma (Arméniens).
Magoo (Scythes).
Madaï (Mèdes).
Javan (Grecs) Elisa (Elide, Peloponèse. — Hellas, Grèce).
Tharsis (Cicilie ou plutôt Tartessus, Tarshih, en Espagne, Andalousie).
Dodanin ou plutôt Rodanim (Epire ou Rhodes).
Cettim (Cypre et Macédoine)
Thubal (Tibaréniens, S. E. du Pont-Euxin).
Mosoch (Moschi, Hérodote les mentionne dans le Caucase).
Thiras (Thrace).