Page:Bouillerce - Du piétin.djvu/23

Cette page a été validée par deux contributeurs.
― 23 ―

peu près sûr que Morel de Vindé a pris pour la cause de la maladie des vibrioniens qui se rencontrent dans tout produit de décomposition.

On admet généralement que cette affection est un ulcère du pied ; cette opinion est trop absolue, car l’ulcère n’est pas constant ; il ne se produit que 8, 10 jours après le début de la maladie, si on n’arrête son cours par une médication bien comprise.

M. Reynal considère le piétin comme une manifestation de la fièvre aphtheuse de l’espèce bovine ; je crois que c’est à tort, nous avons déjà donné les caractères différentiels de ces deux affections ; d’ailleurs la fièvre aphtheuse, éminemment contagieuse, se communique soit à l’espèce ovine, soit à l’espèce porcine, ainsi qu’il résulte de faits rapportés dans le Journal des Vétérinaires du midi, 1856, et dans le Recueil des médecins vétérinaires, 1857 ; tandis que si le piétin est contagieux, il ne se communique qu’entre animaux de l’espèce ovine, nous ne sachons pas du moins qu’on ait observé des faits de contagion de cette maladie aux autres animaux domestiques.

M. Lafosse, et, avec lui, un grand nombre de vétérinaires, considère cette affection comme une inflammation spécifique ulcéreuse de la membrane kératogène du pied des bêtes ovines ; nous nous rallions volontiers à l’opinion de notre savant professeur. L’observation prouve, en effet, que c’est ce tissu qui, primitivement, est le siège de l’affection ; nous avons vu qu’elle commence par les phénomènes objectifs de l’inflammation : rougeur, tuméfaction, douleur ; nous avons vu les fonctions du tissu podophilleux perverties au