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à disparaître là où siège le mal, elle acquiert en pince un développement remarquable ; elle s’allonge considérablement, mais au lieu de conserver une surface lisse, unie, et une direction légèrement oblique de haut en bas, elle présente des cercles nombreux et se dirige tantôt en-dehors, tantôt en dedans, parfois même elle se recourbe à son extrémité inférieure.

La maladie peut rester pendant longtemps à cette période et la guérison peut même survenir ; dans ce cas, les ulcères se cicatrisent, les tissus velouté et feuilleté, qui s’étaient hypertrophiés pendant l’inflammation et surtout sous l’action du liquide fourni par les ulcères, reviennent à leur état physiologique, sécrètent une corne de bonne nature qui reste recouverte pendant quelques jours par la corne décollée ou celle qui était le produit d’une sécrétion anormale. Mais la maladie progresse parfois et passe alors à une 3me période ; période très grave, mais heureusement fort rare.

Le tissu podophilleux continue à s’ulcérer ; il suinte à sa surface une matière noirâtre, extrêmement fétide qui amène progressivement le décollement de la sole, des talons et parfois de la face externe de l’onglon ; mais elle agit en outre sur le tissu podophilleux lui-même et les organes situés au-dessous, tels que tendons ; ligaments, os, dont elle détermine la nécrose et par suite l’élimination. Il se forme des abcès ou phlegmons autour de la couronne, dans l’espace interdigité, et lorsqu’ils s’ouvrent ou qu’on détermine par une ponction l’élimination du pus, les plaies restent fistuleuses parce qu’elles correspondent à une partie nécro- -