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quelque traitement qu’on emploie pour obtenir la guérison.

L’humidité, au contraire, est une cause dont l’effet n’est pas le moindre ; elle agit en ramollissant la corne, en irritant les tissus sous-jacents. Cependant, lorsqu’elle agit seule, cette cause est bien moins redoutable que lorsqu’elle s’adjoint celle de la chaleur, celle de produits plus ou moins décomposés, tels que les fumiers, les boues âcres des cours etc. Aussi, il est constant de voir le piétin régner sur une plus grande échelle pendant les étés pluvieux que pendant l’hiver ou l’automne, parce que, dans le premier cas, la chaleur vient aider l’action macérante et putréfiante de l’humidité ; nous avons pu en faire souvent la remarque dans nos pays de montagnes. Il est vrai que l’humidité n’agit pas seule ; la négligence des bergers contribue pour une bonne part au développement du piétin, et ce, en faisant parquer les troupeaux dans des espèces de cours mal tenues, où la boue mêlée aux déjections forme une couche de plusieurs centimètres.

De toutes les causes, le séjour trop prolongé des fumiers dans les bergeries, est la principale qui produise la maladie, ou tout au moins qui en favorise le plus l’éclosion. Parmi les pratiques surannées des propriétaires de nos campagnes, il en existe une bien fâcheuse, c’est celle de laisser le fumier s’accumuler dans les bergeries pendant deux, trois mois et quelquefois davantage. C’est une pratique fâcheuse à plusieurs points de vue ; 1o au point de vue économique : nous savons, en effet, que le fumier qui reste trop longtemps dans les écuries acquiert des propriétés plus nutritives, mais il perd de son poids par la fermentation ; et, cela est